Benny Golson
|
21 sep. 2024
|
25 janvier 1929, Philadelphie, PA - 21 septembre 2024, New York, NY
|
© Jazz Hot 2024
Benny Golson, Sanremo, Italie, 16 août 2016 © Umberto Germinale-Phocus
Benny GOLSON
Melodies Maker
«En 1945, je passais tout mon temps avec John Coltrane, Jimmy Heath, Philly Joe Jones, Percy Heath; nous voulions jouer une musique nouvelle. Seulement nous avons entendu Charlie Parker et Dizzy Gillespie et nous nous sommes rendu compte que nous n’étions que des amateurs. Nos seuls professeurs étaient de vieux 78 tours que nous nous repassions en boucle.» (Jazz Hot n°545, novembre 1997)
Garder la chaleur des grands compositeurs-musiciens qui
ont accompagné nos vies de leurs thèmes reconnaissables, de leur
pâte sonore identifiable, de leurs images expressives, de leurs sourires, de
leurs mots profonds, est un miracle des inventeurs du XXe siècle, mais plus nous les perdons,
plus nous aurions voulu garder pour toujours ceux qui restent, comme une trace
d’un trésor... Tootie Heath, de Philadelphie comme lui et de six ans son cadet, est
parti le 3 avril dernier, et Benny Golson, le compositeur de thèmes emblématiques du jazz comme «Whisper Not», «Along Came Betty», «I Remember Clifford», «Blues March» qui font partie de l'inconscient collectif des amateurs de jazz, nous quitte à son tour. Compositeur,
arrangeur, saxophoniste ténor, soprano, flûtiste, pianiste, professeur et NEA Jazz
Master 1996, Benny Golson, est l’une des dernières légendes du jazz. Il est décédé
samedi 21 septembre 2024 à son domicile de Manhattan, à l'âge de 95 ans. Ses
talents de mélodiste, épicés de blues, de gospel, de swing et ses structures
harmoniques élégantes signent sa musique, en facilite la mémorisation
presqu'évidente (on chantonnait en France certains de ses thèmes comme pour Sidney Bechet), dès ses débuts, qu'elle soit jouée par Art Blakey, Lee
Morgan, lui-même avec sa sonorité si caractéristique, ou dans les bandes-son d'épisodes de Mannix, M.A.S.H. ou de Mission impossible. Le
son velouté de son ténor marque aussi par l'étonnante tonicité de son
expression suave, à l’image de sa voix de conteur-philosophe, de griot, avec ses
yeux pétillants de surprises et de malice, jamais avare de compliments pour ses pairs les artistes du jazz. Depuis 1958, Jazz Hot suivait les pas de
cet éternel jeune homme (cf. Benny Golson et Jazz Hot, infra) dont la
faconde, aussi réjouissante que sa musique, régale les jazz lovers et bien au-delà,
depuis plus de 60 ans: une vie de musique. L'article de janvier 1959 (n°139)
retrace ses débuts dans les moindres détails, les orchestres dans lesquels il a
appris et produit simultanément; petites ou plus connues, ces formations depuis
le sextet de David Jackson (as) en 1944 (il a 15 ans) à l'orchestre de Jimmy
Heath de 1947, avant de partir à Howard University, le Harvard afro-américain
de Washington, DC, où en dehors des études classiques, il fait partie des
Howard Swingmasters et va jouer en jam le soir en clubs, en cachette de
l’institution, un rodage semi-professionnel qui lui permet de jouer et d’enregistrer dès 1949-1950 au sein des Rockin' Highlanders de Tiny Grimes (g), il
a 20 ans. De retour à Philly, il joue et enregistre avec de nombreux groupes et
monte le sien avec Fats Wright (p), Tom Bryant (b), et Charlie Rice (dm). Il
fait la rencontre en 1951 de l'arrangeur Tadd Dameron (p) dans le Bullmoose
Jackson (ts) Orchestra, comprenant Jymie Merritt (b) et Philly Joe Jones (dm),
formation qui tourne jusqu'à Chicago où il est présenté à Von Freeman qui
l'impressionne fortement (cf.vidéographie, 2012); en effet, la Famille
Freeman est composée de jazzmen sur trois générations, et comme à Philly, elle ouvre
grand la porte de sa maison aux jeunes musiciens qui y jouent en jams
formatrices. Poussé également par le fin compositeur-arrangeur Tadd Dameron, Benny se met à
composer régulièrement... La suite viendra naturellement, presque comme une
évidence.
«Vous savez, on n’est jamais satisfait de soi, de sa créativité. La satisfaction, c’est le baiser de la mort.» (Jazz Hot n°616, décembre 2004-janvier 2005)
Benny Golson (ts), Mile LeDonne (p), Monte-Carlo Jazz Festival 2006 © Umberto Germinale-Phocus
«Bennie» Golson naît à Philadelphie le 25 janvier 1929, un
foyer ardent du jazz(1). Il est élevé par sa mère seule, Celadia, une mère-courage qui les fait vivre de
sa couture, de ses services en restauration de nuit, puis de ses pensionnaires. Elle a à cœur de maintenir un bain
culturel permanent avec notamment les disques de Billie Holiday, Little Green,
Big Bill Broonzy, celui qui deviendra «Benny» est familialement très entouré
par ses oncles et tantes dont certains jouent du piano, chantent et
l'encouragent à persévérer dans la musique, classique et jazz. A l’école
primaire, il rencontre Steve Davis (1929-1987), futur bassiste de John Coltrane
(1960-1961) puis de McCoy Tyner
(1963).
S'il est né dans la Capitale historique des Etats-Unis,
gardienne de la Liberty Bell, bassin industriel, devenue centre universitaire,
la famille de sa mère est de Mobile, AL, et son père, Bennie Sr., ouvrier, est venu
de Caroline du Sud, deux Etats au vécu plus périlleux du fait d'un racisme
revendiqué, donc plus résistant. Cette installation à Philadelphie permet au jeune Benny de passer une
enfance heureuse dans les années qui suivent la Grande dépression, malgré l’extrême
pauvreté et les stigmates de l’aide sociale. Une fois son père parti,
vers 8 ans, sa mère trouve à se loger dans une maison trop grande: elle
prend alors des pensionnaires et Benny est chargé d’entretenir les chambres; la
situation s’améliore. L'apprentissage de la vie avec sa mère fait de lui un
travailleur acharné, conscient des problèmes raciaux mais plutôt optimiste. Son
adolescence studieuse par amour de la musique classique et jazz, au contact de John Coltrane,
de la Famille Heath, des Frères Bryant (Ray a accompagné au piano une fois
Celadia au chant), dans cette chaleureuse et active Philly, plus
l'apprentissage professionnel poli plus tard dans la pépinière d'Art
Blakey vont
marquer sa musique d'une expression fluide, libre, claire, au swing pendulaire,
aux arrangements alliant imagination et harmonisations subtiles, autant de compétences
rapidement négociables et repérées par l'industrie du cinéma, et en premier
lieu en France en 1958, pour le film Des Femmes disparaissent(2) d'Edouard
Molinaro, puis en Allemagne par l’intermédiaire de Quincy Jones, avant de se
laisser happer par Hollywood, la télévision, le cinéma, le confort matériel de la vie, dix ans plus tard.
Le piano à 9 ans est une tradition familiale liée à l'orgue
de l'église baptiste chaque dimanche, où ses parents se sont connus faisant
partie du chœur, même si les penchants de l’enfant vont rapidement à Bach
et Chopin ou Puccini; à 13 ans, un de ses oncles, portier au Minton's
Playhouse d'Harlem, lui permet d'aller voir, quand il est en visite à New York,
le jazz qui mijote: Thelonious Monk, Bud Powell, Kenny Clarke, Charlie
Christian, Charlie Parker, Dizzy Gillespie... En avril 1943, il voit le ténor Arnett Cobb
dans l'orchestre de Lionel Hampton et décide de passer au sax ténor, un nouveau luxe que sa mère lui
offre après les cours de piano. A cette époque, John Coltrane, de trois ans
son aîné, vient d'arriver de Caroline du Nord, et les familles Golson, Heath,
Coltrane et de Johnny Coles voient leurs adolescents progresser ensemble en
écoutant les disques de Coleman Hawkins («Body and Soul», 1939), Don Byas, Ben
Webster, Bud Powell, aller dans les clubs, à l'Academy of Music de Philadelphie
où Benny et John voient et parlent à Charlie Parker
et Dizzy Gillespie
début juin 1945, une vraie révélation pour des adolescents passionnés! Plus tard, John Coltrane jouera avec les deux, et dix ans plus tard, arrivé chez Miles Davis, il lui propose «Stablemates» composé par son ami Benny!
Benny Golson, Jazz à Vienne,
9 juillet 2015 © Pascal Kober
Après le prof’ de piano à la maison, les jams jazz au
ténor avec les copains, le classique à Howard, et sa première expérience de
leader en quartet, en parallèle des enregistrements alimentaires de musiques de
publicités-TV, Benny s'intéresse aux techniques d'écriture de musiques de film,
l’activité montante(3). En juin
1953, Tadd et Benny enregistrent en sidemen pour Clifford
Brown à New York,
aux côtés de Gigi Gryce (as) et Percy Heath (b). Basé à Atlantic City avec Tadd
pour un contrat long avec Johnny Coles (tp) et Charli Persip (dm), Benny
enchaîne les enregistrements avec Jimmy Tyler (as), Johnny Hodges (as), Sonny
Payne (dm), Gigi Gryce (as), grave six sessions avec Earl
Bostic (comp,arr,s,lead),
un collègue d'Arnett Cobb dans les Territory Bands, sideman de Lionel Hampton (comme
Benny le sera en 1953 et où il rencontre
Art Farmer, cf. sources), un pilier du Minton's Playhouse: leur vision commune du jazz va du rhythm
& blues à John Coltrane. Fin juin 1956, Benny perd déjà Clifford
Brown, déjà une star et un ami de Philly, son cadet d'un an. Il compose le magnifique et immortel «I Remember Clifford» (cf. vidéographie) alors
qu'il est en tournée avec le Dizzy Gillespie
Big Band en Californie puis en Amérique Latine à l'été 1956, Dizzy avec lequel
il fera son premier Newport à l'été 1957; Benny travaille également avec Dinah Washington,
Betty Carter,
Abbey Lincoln,
trois pointures vocales, Art
Farmer (la voie vers le JazzTet, cf. infra), Lee Morgan
(la voie vers Art Blakey), Sahib Shihab (bar), Oscar Pettiford (b), James Moody
(ts,fl), le fidèle au long cours de Dizzy Gillespie, et Howard Rumsey(4), la voix West Coast du Lighthouse
All-Stars; cette année 1957-début 1958 est celle des ouvertures de pistes tous
azimuts, de réflexion, de mutations en passe de se réaliser, et c’est Art
Blakey qui va faire définitivement briller Benny Golson en lui donnant la
responsabilité des Jazz Messengers, pour leurs tenues, en recrutant des
musiciens de Philadelphie, en écrivant et en poussant ses pairs à composer, une
vraie dynamique. Quant à Benny, il pensait que le grand batteur avait de l’or
dans ses mains.
«Le plus grand batteur avec lequel j’ai joué a été Art Blakey. D’autres l’ont suivi comme Roy Haynes, Kenny Clarke, Art Taylor, Al Carlisle et Joe Farnsworth. Mais avec ce gars, c’était comme l’université. Il avait une telle connaissance intuitive des choses, il était didactique. Il avait la capacité d’enseigner sans savoir qu’il le faisait. Et cela était uniquement basé sur ses années d’expérience.» (Jazz Hot n°616, décembre 2004-janvier 2005)
1958 s'ouvre effectivement sur une nouvelle phase, aussi
personnelle: Benny a rencontré Bobbie Hurd, une danseuse de ballet, pour
laquelle il compose «Bob Hurd's Blues»
(Gettin' With It, Prestige/New Jazz 1959) et qui devient sa seconde épouse en 1959. A cette époque, Benny
est déjà père de trois garçons. De son côté, le très psychologue Art Blakey l'a
attiré progressivement au fil de leurs rencontres pour finalement le prendre
comme directeur musical de la «Philly Dream Team» des Jazz Messengers
comprenant alors Lee Morgan (tp), Bobby Timmons
(p) –qu'à son tour il pousse à composer (messenger un jour, messenger
toujours!) et qui écrit «Moanin'»– avec Jymie Merritt à la basse (cf. infra).
Parmi ses thèmes fétiches de l'année, «Along Came Betty», «Blues March», «Are
You Real?» joués cette même année en Europe, et notamment à
l'Olympia de Paris, du 22 novembre au 17 décembre, une offre qui ne se refuse
pas! Le cinéaste Edouard Molinaro choisit alors cinq des thèmes de Benny
joués par les Messengers pour son film Des Femmes disparaissent tourné à l'automne 1958; le cinéma deviendra l'activité
principale de Benny de 1968 à 1977. Sur ce premier film, les Messengers
travaillent avec Kenny Clarke (dm), lequel est installé à Paris depuis plus de
deux ans, et a pris ses marques: il facilite et joue sur l'enregistrement
mythique des Messengers au Club Saint-Germain du 21 décembre 1958 pour RCA,
avec le fameux «Night in Tunisia» dont Kenny Clarke est le guest du
final (cf. vidéographie). Avant de partir en Europe, Benny Golson grave deux albums leader en
novembre: The Other Side of Benny Golson avec
Curtis Fuller (tb), Barry Harris (p), Jymie Merritt (b), Philly Joe Jones (dm)
pour Riverside, et Benny Golson and the Philadelphians avec Lee Morgan
(tp), Ray Bryant (p), Percy Heath (b), Philly Joe Jones (dm) pour United
Artists (cf. infra).
Au retour du voyage avec les Messengers, Benny Golson monte
son second groupe, le Jazztet, avec Art Farmer (tp) et Curtis Fuller (tb) qui
lui offre le nom de la formation, d'autres membres s'agrégeant selon les
périodes: Bernie Glow, Ernie Royal, Freddie Hubbard
(tp), Tom McIntosh, Grachan Moncur III
(tb), McCoy Tyner,
Duke Pearson, Cedar Walton, Kenny Barron, Harold Mabern (p), Tommy Williams,
Addison Farmer, Herbie Lewis (b), Dave Bailey, Lex Humphries, Al Tootie Heath,
Roy McCurdy (dm), avec un invité, John Lewis, le pianiste du MJQ en 1960-1961. Le
morceau fétiche du groupe est «Killer Joe», un nouveau tube! (cf.
vidéographie). Puis le groupe s'interrompt en 1962, chacun des leaders
prenant des voies différentes. Après le retour d'Hollywood en 1977, le groupe renaît
(1982-1995), et en plus des leaders historiques Art Farmer, Benny Golson,
Curtis Fuller, le Jazztet est composé de Cedar Walton, Buster Williams (b), Al
Tootie Heath, puis se succèdent ou se remplacent Mike Wolff, Mickey Tucker,
Michael Weiss (p), John B. Williams, Ray Drummond, Rufus Reid (b), Roy McCurdy,
Billy Hart, Marvin Smitty Smith, Carl Allen (dm), Nancy Wilson (voc). Après le
décès d'Art Farmer en 1999, Benny Golson fait une troisième mouture avec le
New'tet, comprenant Eddie Henderson/Terell Stafford (tp,flh), Steve Davis (tb),
Mike LeDonne (p), Buster Williams (b), Carl Allen (dm), Al Jarreau (voc), un ensemble
avec lequel il enregistre Benny Golson, New Time, New'tet (Concord
Jazz) en 2008. Au total, une quinzaine de sessions seront enregistrées sur cette
formation-concept qui va être le bébé de Benny pendant cinq décennies.
Après le premier Jazztet, à l'automne 1962, Benny Golson avait repris sa production discographique en leader et en quartet avec des
titres évocateurs de l'époque: Turning Point (Mercury, novembre), avec Wynton Kelly (p),
Paul Chambers (b), Jimmy Cobb (dm), Free (Argo, décembre) avec Tommy Flanagan
(p) Ron Carter (b) Art Taylor (dm), diversifiant les expériences en sideman,
avec Eric Dolphy
(ss,fl,cl...) pour un live au Carnegie Hall, en coleader avec Roland Kirk
(ts,fl...) Meets The Benny Golson Orchestra ou Brother Jack McDuff
(org) Quartet With Benny Golson's Big Band, va voir du côté des expériences
classiques-jazz/Third Stream de l'Orchestra USA de John Lewis
et Gunther Schuller. Benny s’installe en Californie en 1963 pour travailler
dans les studios TV-cinéma(3). Va suivre une période de
transition, de quête de paix intérieure, navigant entre les deux continents
agités par la Guerre froide, les mouvements civiques anti-guerre,
anti-nucléaire, pro-décolonisation…, la ségrégation, les nouveaux droits
(1964-1965), les exactions et affrontements intérieurs s’ajoutant en plus aux
USA.
En 1964, Benny part à Stockholm où il est à la tête du Benny
Golson International Jazz Orchestra (Stockholm Sojourn, Prestige): il y
rencontre la nouvelle génération scandinave du jazz, mais retrouve
également ses amis américains, Brother Jack McDuff (org), Jimmy Witherspoon
(voc), Red Holloway (ts) en quête de travail, de paix et de considération comme
lui: il faut dire que la bataille pour les droits civiques et la contre
offensive raciste font rage aux Etats-Unis, les musiciens cherchent une bouffée
d'air et la tranquillité relative en Europe… Eric Dolphy décède à
Berlin-Ouest, en juin 1964: le premier d'une série de décès pour Benny qui
rentre aux Etats-Unis à l'automne suivant, fait des arrangements avec violons
pour Illinois Jacquet & Strings,
Bosses of the Ballad, Plays Cole Porter; il participe au Quincy Jones
Orchestra, un all stars, en décembre. Puis Benny perd son ami Tadd Dameron en
mars 1965; en juin, il repart en Europe, à Londres où il fait un disque en
leader, Three Little Words (Ronnie Scott's Jazz House), puis revient, fait des
arrangements pour Brother Jack McDuff et Art Farmer, les chanteuses Freda Payne
et Sarah Vaughan. Il grave un album leader au titre parlant, Tune In, Turn On
(Verve 1967), mais le quatrième décès en juillet 1967 va l'atteindre très profondément,
car il s'agit de son ami d'adolescence, John Coltrane qui l'a fait connaître
comme compositeur avec «Stablemates». Ce décès plombe toute la communauté du
jazz et précède de quelques mois l'assassinat de Martin Luther King Jr. en
avril 1968 qui finit de remettre en cause les fragiles avancées de justice qui
avaient été rendues possibles grâce à la stratégie clairvoyante et méthodique
du Révérend. Entre décembre 1967 et décembre 1968, Benny ne fait plus que de
rares arrangements pour Cal Tjader (vib,lead), Lou Rawls, Peggy Lee (voc),
Elliott Fisher (vln), Kenny Burrell (g) car sa deuxième
carrière dans les studios TV et
cinéma décolle avec Opération Vol,
et Room 222,
des séries très populaires. C'est aussi en cette fin désabusée des années 1960 qu'il
devient témoin de Jéhovah et coupe les ponts avec le jazz, la pratique
instrumentale, sa vie d'avant, car il cherche toujours une nouvelle voie.
«Quincy a été le premier à partir (à Hollywood). Henry Mancini lui a fait l’offre suivante: "Viens et je verrais si je peux t’aider." Ensuite, Quincy a appelé Oliver (Nelson) et lui a dit: "Tu devrais venir." Et ensuite Leonard Feather m’a appelé et il m’a dit: "Vous devriez venir ici, c’est superbe." Puis J.J. Johnson est venu quelques années après... J’ai fait des études plus approfondies avec un gars appelé Henry Brant. Ce gars m’a enseigné une montagne de choses.» (Jazz Hot n°616, décembre 2004-janvier 2005)
Si le ronron d'Hollywood lui a permis de bien vivre
matériellement et de choyer sa femme et ses quatre enfants, Brielle ayant
agrandi la famille, la profondeur, la richesse et les surprises du jazz, tant
comme expression live que comme écriture pour composer ou arranger,
manquent cruellement à l’esprit en perpétuelle invention de Benny: sa période
1968-1977 d'absence du jazz puisent aux mêmes sources que celles d’autres jazzmen égarés
avec plus ou moins de succès, artistique ou économique: une décennie polluée
par la folie de la société de consommation pour étouffer les remous politiques qui va trouver les limites de son vide
abyssal. Pendant cette absence volontaire de Benny, Lee Morgan décède en 1972 et Bobby Timmons en 1974.
«Je me suis réfugié dans l’art d’écrire pour le cinéma. C’est ce que je voulais faire. A cette époque de ma vie, je n’aimais pas la façon dont je sonnais et ce que je jouais, et donc la décision a été facile à prendre. Le fait est, je crois, que j’avais abandonné. Je pensais que je ne jouerais plus jamais du saxophone. J’ai laissé ma flûte, j’ai vendu un soprano et l’un de mes ténors. Je pensais me contenter d’écrire. Mais des années plus tard, j’ai recommencé à jouer. Je n’aimais pas ma sonorité lorsque j’ai arrêté, mais quand je prenais mon instrument pendant cette période, un processus de pensée se poursuivait. Lorsque j’ai repris mon instrument, ma sonorité avait changé. […] Il m’a fallu dix ans pour me sentir à nouveau à l’aise.» (Jazz Hot n°616, décembre 2004-janvier 2005)
Quand Benny retrouve le jazz en 1977, à 48 ans, c'est comme
après une longue maladie, il doit réapprivoiser l'instrument, reprendre ses
marques, mais surtout il sent le vent des nouvelles aventures. Sa troisième vie
devient rapidement motivante, parcourant les clubs et les festivals de la
planète, remplis de son public, notamment en Europe, en France mais aussi au
Japon. Il commence par le Festival de Montreux en all star le 24 juillet (Montreux
Summit, Columbia) et enchaine aussitôt avec deux albums en leader gravés à
Los Angeles, Are You Real (CBS/Sony, en août), au ténor
et au soprano, avec Curtis Fuller (tb), Patrice Rushen (p), Bob Magnusson (b),
Roy McCurdy (dm), puis Killer Joe, tâtant le rap et le rock. I'm
Always Dancin' to the Music (Columbia) sort en 1978, puis Benny Golson se
régale aussi de nouveau comme sideman pour John Handy (as,voc), Les McCann
(kb) accompagné par Benny au clavier, avec Hank Jones (p), Art Blakey & the
All Star Jazz Messengers (1982), et couronne son retour, vingt ans après, d'une
version 2 du Jazztet applaudi du Japon à Nîmes, de Milan à l'Hollywood Bowl.
Son album This Is for You, John est dédié à Coltrane,
évidemment –seize ans ont passé– et Benny est accompagné par Pharoah Sanders
(ts), Cedar Walton
(p), Ron Carter
(b), Jack DeJohnette
(dm), le disque est gravé à New York en décembre 1983. Benny a besoin de sentir
ses spirits autour de lui, d'autant qu'à l'été 1985, il perd Philly Joe Jones,
celui qui a fait embaucher John Coltrane par Miles Davis.
1990, c’est Art Blakey qui décède... Benny organisera entre
1998 et 2000 la tournée Jazz Messengers-A Legacy to Art Blakey, aux
États-Unis, en Europe et au Japon, entouré principalement de Terence Blanchard
(tp), Curtis Fuller (tb), Geoff Keezer (p), Peter Washington (b), Lewis Nash
(dm) avec un album enregistré en novembre 1997: The Jazz Messengers, The
Legacy of Art Blakey-Live at the Iridium (Telarc). Ce groupe est parfois modifié quand il reprend plus tard et comprend par exemple Bryan Lynch (tp), Robin Eubanks (tb), Craig Handy (ts), Essiet Okon Essiet (b), Ralph Peterson, Jr. (dm,lead) en 2015. En parallèle au jazz, à
partir de 1995, Benny Golson compose aussi de la musique classique comme le
Bass Concerto joué au Lincoln Center et à Louisville, KY, une pièce pour violon
pour Itzhak Perlman et des pièces pour piano.
Benny Golson & The Messenger Legacy: Johnny O’Neal (p), Benny Golson (ts), Robin Eubanks (tb), Bryan Lynch (tp), Essiet Okon Essiet (b), Craig Handy (ts) & Ralph Peterson, Jr. (dm,lead), Jazz à Vienne, 9 juillet 2015 © Pascal Kober
Si sa reconnaissance «jazz» à Howard, où il n’avait pu
apprendre que le classique, n'arrive qu'en 1996 avec la création d'un Prix
Benny Golson, Benny a largement partagé ses lumières avec les aspirants
jazzmen, à New York, Stanford, Pittsburgh, Rutgers Universities, aux Cuyahoga
Community College (Cleveland, OH), William Paterson College (Wayne, NJ) et
Berklee College of Music (Boston, MA). Toujours curieux, le messenger aimait
apprendre de ses élèves.
En 2004, Benny Golson faisait ainsi son bilan dans Jazz
Hot n°616:
«Il semble que de nouvelles choses apparaissent presque
continuellement. J’essaie, comme le Dr. Frankenstein, de leur donner vie.
J’essaie de les faire se lever de la table d’expérience. Nous allons dans la
même forêt tous les jours, mais nous n’allons pas vers les mêmes arbres. Je
suis dans le royaume du jazz. C’est d’abord ce que je fais. Je fais d’autres
choses aussi, mais je suis connu comme compositeur de jazz. Et j’adore ça. J’ai
été chauffeur de camion et je détestais ça. Dans mon dernier boulot de
chauffeur, le jour où je suis venu leur dire que je ne reviendrai pas, ils
m’ont demandé "Que vas-tu faire?" J’ai dit: "Je vais devenir musicien de jazz."
Ils ont ri: "Tu reviendras." Je ne suis jamais revenu, j’ai eu de la chance.»
Les décès entre autres de Percy Heath en 2005 et Ray Bryant
en 2011 continuent de dépeupler la planète enchantée de Philly, celle de Cousin
Mary (cf. infra).
Kirk Lightsey (p), Benny Golson (ts), Sanremo, Italie, 16 août 2016 © Umberto Germinale-Phocus
Benny écrit Whisper Not: The Autobiography of Benny Golson,
avec Jim Merod en 2016, où il pose ses réflexions en matière d'écriture
musicale et de jeu live, deux exercices différents, complémentaires, et
pour lui, exclusifs l'un de l'autre: quand il fait l’un, il n’a pas la tête à
l’autre! En octobre 2017, il
retrouve Tootie Heath(1) grâce à l'enregistrement de l'album d'Emmet Cohen (p), Masters
Legacy Series Vol.3: Benny Golson & Tootie Heath, avec Russell Hall
(b). Puis, il grave à Hamburg son dernier album en leader début juin 2019,
l'année de ses 90 ans: European Tour 2019 (NDR, Blau Records) et participe à un concert avec Emmet et Russell, le 16 janvier 2020 à
Grand Rapids, MI. (cf. vidéographie).
Les dix-huit mois d'enfermement planétaire du covid (mars
2020-septembre 2021) n'ont pas dû aider Benny parvenu au grand âge, jusqu’alors
presque encore comme un jeune homme: sans la chaleur qu'il avait recherchée
puis retrouvée dans son cocon du jazz depuis 40 ans. La période est mortifère et triste pour la communauté du jazz; début 2020, Philly est en deuil: Jimmy Heath, McCoy Tyner, Wallace Roney, Jymie Merritt, Giuseppi Logan, Henry Grimes, Bootsie Barnes disparaissent; les années suivantes, ce sont Curtis Fuller, George Wein, Barry Harris, Pat Martino, James Mtume-Heath, Ernie Andrews, Grachan Moncur III, Pharoah Sanders, puis Tootie Heath qui laissent bien seul Benny Golson. Fin 2022, Jacey Falk avait lancé une cagnotte pour pouvoir
réaliser son premier documentaire, Benny Golson: Looking Beyond the Horizon,
pour lequel il a réuni des témoignages depuis 2020 et qui devrait sortir
prochainement (cf. vidéographie).
Benny Golson parti, Sonny Rollins reste ainsi le dernier
musicien de la célèbre photo d'Art Kane A Great Day in Harlem
immortalisée en cette année faste de 1958 (cf. vidéographie), un cliché
transformé en fil d'Ariane, cinq décennies plus tard, par la magie du cinéma,
pour le film The Terminal de Steven Spielberg (2004), un
spécialiste de la mémoire, avec dans la bande-son une intervention de Benny Golson (qui joue son rôle), Mike LeDonne (p),
Buster Williams (b), Carl Allen (dm). La quête obstinée du rêveur Tom Hanks
boucle l'histoire de Benny: la passion du jazz fait se dépasser celui qui l'a,
par la beauté des rapports humains quand ils sont libres et sincères; cette
fiction nous fait sentir la réalité de l'humanité des vibrations du jazz, pour
ceux qui peuvent encore percevoir, un sixième sens perdu en ce deuxième
millénaire si superficiel, si amidonné.
Benny Golson a composé pratiquement jusqu'à son décès
intervenu à son domicile de Manhattan. Ses trois fils, Odis, Reggie et Robert,
de son premier mariage avec Seville Golson étant décédés, il laisse dans le
deuil son épouse Bobbie Hurd, sa fille Brielle et ses petits-enfants.
La Rédaction de Jazz Hot partage la peine de sa famille et de leurs proches.
Hélène Sportis
Photos Umberto Germinale-Phocus et Pascal Kober
Images extraites de YouTube Avec nos remerciements
|
1. Sur le chaudron du jazz à Philadelphie et sur le Jazztet: • Albert Tootie Heath, Jazz Hot 2024
• Jimmy Heath, Jazz Hot 2020
• Jymie Merritt, Jazz Hot 2020
• Cousin Mary, Jazz Hot 2019
• Ray Bryant, Jazz Hot n°656, été 2011
• Philadelphie (index)
2. Des femmes disparaissent d'Edouard
Molinaro: cf. Jazz Hot n°149, décembre 1959.
3. Sur le jazz, la TV et le cinéma, lire, entre autres: Stars of Jazz, A Complete History of the Innovative Television Series, 1956-1958, par James A. Harrod, Jazz Hot 2020 Johnny Mandel, Jazz Hot 2020 Lennie Niehaus, Jazz Hot 2020
4. Dans JAZZ HOT: • N’hésitez pas à activer les moteurs de recherches et index dans Jazz Hot pour retrouver les articles sur les musiciens cités au fil du temps, les liens dans le texte ou ci-dessous n’étant que très parcellaires… https://www.jazzhot.net/PBCPPlayer.asp?ID=2105317 • Retrouvez les numéros de Jazz Hot cités, par année:
Livre: Whisper Not: The Autobiography of Benny Golson, autobiographie coécrite avec Jim Merod, Temple University Press, USA, 2016, 328 pages
BENNY GOLSON & JAZZ HOT n°139, janvier 1959, Couverture: Lee Morgan «C'est Arnett Cobb qui a converti Benny Golson au ténor» par Kurt Mohr n°545, novembre 1997, Couverture: Benny Golson et Ricky Ford • «Benny Golson, Whisper Not» par Catherine Henry et Félix W. Sportis • Benny Golson, discographie par Guy Reynard et Yves Sportis n°547, février 1998: Hommage de Benny Golson à Stéphane Grappelli n°Spécial 2005: Art Blakey vu par Benny Golson n°616, Décembre 2004-Janvier 2005, Couverture: Benny Golson/Herlin Riley • «Benny Golson, En attendant Blakey» par Josef Woodard-trad. Guy Reynard • Benny Golson, discographie et filmographie (photos, Collection Benny Golson) n°Spécial 2006: Clifford Brown vu par Benny Golson n°669, automne 2014: Benny Golson à Jazz in Marciac et Jazz à Foix n°673, automne 2015: Benny Golson à San Sebastian et Vienne n°685, automne 2018: Hommage de Benny Golson à Randy Weston Jazz Hot 2019: Benny Golson au Festival d'Ystad
AUTRES SOURCES:
Quelques comptes rendus et Hot news sur Benny Golson (hors chroniques de disques): Jazz Hot n°143,148-1959; n°151,156,158-1960; n°175-1962 ; n°183-1963; n°420-1985; n°432-1986; n°539-1997; n°553-1998; n°561-1999; n°596 Supplément-2002/2003; n°615-2004; n°625-2005; n°626-2005/2006; n°632-2006; n°635-2006/2007; n°644 Supplément-2007; n°647-2008; n°652,653-2010; n°664-2013; n°677-2016; n°679-2017
Jazz Hot n°105, décembre 1955: Art Farmer Jazz Hot n°149, décembre 1959: Art Farmer Jazz Hot n°565, novembre 1999: Art Farmer, Tears
Jazz Hot 2021: Curtis Fuller, Tears
*
|
DISCOGRAPHIE
Leader/Coleader
CD 2000. Benny Golson, The Athens Sessions, Legend Recordings 2201550322 Nikolas Rolfe, George Kontrafouris (p), George Farmer (b), Will Terrill (dm), Athènes, Grèce, 20-21 janvier CD 2002. Pierre-Yves Sorin/Benny Golson, Live in Paris "Au Duc des Lombards", Djaz Records 728-2 Pierre-Yves Sorin (b), Francois Biensan (tp), Alain Jean-Marie (p), Jeff Boudreaux (dm), Paris, 25-26 novembre 2002 CD 2003. Benny Golson, The Masquerade Is Over, Azzurra Music 074 Massimo Farao (p), Aldo Zunino (b), Bobby Durham (dm), Pastrengo, Italie, 17-18 septembre CD 2003. Collectif, With Malice Toward None: The Music of Tom McIntosh, IPO Recordings 1005 Jimmy Owens (tp), Tom McIntosh (tb,arr), Benny Golson, Frank Perowsky (ts), James Moody (ts) Stefon Harris (vib), Roger Kellaway, Kenny Barron, Helen Sung (p), Bill Washer (g), Richard Davis (b) Ben Perowsky (dm), New York, NY, été
CD 2004. Benny Golson, Terminal 1, Concord 2259-2 Eddie Henderson (tp), Mike LeDonne (p), Buster Williams (b), Carl Allen (dm) CD 2004. Collectif, One More: Music of Thad Jones, IPO Recordings 1007 Jimmy Owens (tp,flh), Bob Brookmeyer (tb), James Moody (ss,ts), Frank Wess (as,ts,fl), Benny Golson (ts),
Hank Jones (p), Richard Davis (b), Mickey Roker (dm), Michael Patterson (arr), New York, NY, 8-9 mars CD 2005. Collectif, One More: Music of Thad Jones Vol. 2, IPO Recordings 1011 Jimmy Owens (tp,flh), John Mosca (tb), Eddie Daniels (cl,ts), James Moody, Benny Golson (ts), Frank Wess (ts,fl), Hank Jones (p), Richard Davis (b), Kenny Washington (dm), New York, NY, 9, 10, 13 mai CD 2008. Benny Golson, New Time, New 'tet, Concord 0888072311213 Eddie Henderson (tp,flh) Steve Davis (tb), Mike Ledonne (p), Buster Williams (b), Carl Allen (dm), Al Jarreau (voc), Englewood, NJ, 25-27 août
CD 2010. Benny Golson Quartet, Jazz at Prague Castle 2010, Multisonic Kirk Lightsey (p) Gilles Naturel (b) Doug Sides (d) Live "Prague Castle", Prague, République tchèque CD 2015. Benny Golson, Horizon Ahead, High Note 7288 Mike LeDonne (p), Buster Williams (b), Carl Allen (dm), Astoria, NY, 7 décembre CD 2017. Emmet Cohen Featuring Benny Golson & Albert "Tootie" Heath, Masters Legacy Series Volume 3, autoproduit Emmet Cohen (p), Russell Hall, Corcoran Holt (b), Albert Tootie Heath (dm), New York, NY, 4 octobre CD 2019. Benny Golson, European Tour 2019, Blau Records 029 Joan Monne (p), Ignasi Gonzalrz (b), Jo Krause (dm), Hambourg, Allemagne, 2 juin
*
|
VIDÉOGRAPHIE
Lee Morgan (tp) et Benny Golson (ts) au sein des Jazz Meesengers d'Art Blakey,
Scheveningen, Hollande, 1958, image extraite de YouTube
Chaînes YouTube Benny Golson https://www.youtube.com/channel/UCwbCgjhQzrTls4oGWdqPF5w https://www.youtube.com/channel/UCCZE5rrqEhB9wvEgshGU5bA https://www.youtube.com/playlist?list=PLL2ifF8mPvmnDfV5yy5ByN1lqnPvoaEzK https://www.youtube.com/playlist?list=PLq4VW9oRlsbwMK5iQXCui3p3lTnolRGl8 https://www.youtube.com/playlist?list=PLUJ7V33M1wR0H0XdlCrmcrcKE7IpOozwL https://www.youtube.com/playlist?list=PLvifY4VvyTSRbQiazhxpXZjjxuACAox3t https://www.youtube.com/playlist?list=PLkgJx4tkzQCRU9s_-g_xPcHIUDKVi_AjF https://www.youtube.com/playlist?app=desktop&list=PL1vN7bLebzyLkxcOhegZFgTyh8zF3t2m_ https://www.youtube.com/playlist?list=PLkFgesaP90pNbATlDshD6gVakEhAXaD2G
1955. «Blue Walk», composition de Benny Golson, album James Moody & his Band, I've Got The Blues-Blue Walk (Prestige), Van Gelder Studio, Hackensack, NJ, 28 janvier https://www.youtube.com/watch?v=pdA7UD1J6II
1957. «I Remember Clifford» composé/arrangé par Benny Golson en juillet 1956, en tournée avec Dizzy Gillespie en Californie, album Lee Morgan (tp) vol.3, avec Gigi Gryce (as), Wynton Kelly (p), Paul Chambers (b), Charli Persip (dm), Blue Note 1557, 24 mars https://www.youtube.com/watch?v=wB4xWjgbGwY
1957. Benny Golson, Dizzy Gillespie at Newport, Lee Morgan/Ermit Perry/Carl Warwick/Talib Daawud (tp), Melba Liston/Al Grey/Chuck Connors (tb), Ernie Henry/Jimmy Powell (as), Billy Mitchell (ts), Pee Wee Moore (bar), Wynton Kelly/Mary Lou Williams (p), Paul West (b), Charlie Persip (dm) https://www.youtube.com/watch?v=l6zLj5oWmSg https://www.youtube.com/watch?v=6a5yefpq9E0 https://www.youtube.com/watch?v=l7TWo6P0huM https://www.youtube.com/watch?v=oVAnuwPs2Vw https://www.youtube.com/watch?v=GWzOem8--w8 https://www.youtube.com/watch?v=cmJecOwnMH0 https://www.youtube.com/watch?v=yIM63t9IE5c https://www.youtube.com/watch?v=9eIK0LyqKoY https://www.youtube.com/watch?v=FWGXr1DrG4I https://www.youtube.com/watch?v=H5pVbZk3Nz8 https://www.youtube.com/watch?v=c--LSo87JWA https://www.youtube.com/watch?v=cLy8ouuS1go 1957. Benny Golson, album Dinah Washington Sings Fats Waller, Eddie Chamblee, Hal McKusick, Sahib Shihab, Jerome Richardson, Frank Wess, Charles Davis (s), Jack Wilson, Patti Bown (p), Jimmy Cleveland, Rod Levitt, Melba Liston, Julian Priester, Chauncey Welsch, Sonny Russo (tb), Johnny Coles, Ray Copeland, Reunald Jones, Joe Newman Quartet, Ernie Royal, Doc Severinsen, Charlie Shavers, Clark Terry (tp),Richard Evans (b), Freddie Green, Sebastian Muro (g), Charlie Persip (dm), Wesley Landers (perc), «Christopher Columbus», EmArcy, New York, 1er octobre https://www.youtube.com/watch?v=s-Q6SYTm0J0
1957. Benny Golson, album New York Scene (Contemporary), 1er disque en leader, Art Farmer (tp), Gigi Gryce (as), Sahib Shihab (bar), Julius Watkins (frh), James Cleveland (tb), Wynton Kelly (p), Paul Chambers (b), Charli Persip (dm), New York, 14 et 17 octobre https://www.youtube.com/playlist?app=desktop&list=OLAK5uy_lNBqQNxDjntP1y1V4eZK9NCk5PgS4BCcA
1958. Benny Golson, A Great Day in Harlem, documentaire de Jean Bach, 1994, consultant Johnny Mandel, au sujet de la photo «A Great Day in Harlem» d'Art Kane immortalisant 57 artistes de jazz, prise 126e Rue Est entre 5e et Madison Avenues, Harlem, NYC, le 12 août https://www.imdb.com/title/tt0109934/fullcredits/?ref_=tt_ov_st#cast https://www.youtube.com/watch?v=ZVYZyNBpnGg
1958. «Whisper Not» composé en 1956 par Benny Golson ici avec les Jazz Messengers d'Art Blakey (dm), Lee Morgan (tp), Bobby Timmons (p), Jymie Merritt (b), Olympia, Paris, novembre décembre https://www.youtube.com/watch?v=JN6vCdmOV-Q
1958. Benny Golson, Jazz Messengers d'Art Blakey (dm), Lee Morgan (tp), Bobby Timmons (p), Jymie Merritt (b), «Moanin'», 29 novembre 1958, Kurhaus, Scheveningen, Hollande https://www.youtube.com/watch?v=npillCWp7kw
1958. Album Roger Guérin (tp)/Benny Golson (Columbia, Swing), Bobby Timmons (p), Pierre Michelot (b), Christian Garros (dm), Paris, 12 décembre https://www.youtube.com/playlist?list=OLAK5uy_moCUtF_sbXMsFqwSq_uVVSV2-honce4sM
1958. Benny Golson, Album de la bande son du film Des Femmes disparaissent (Edouard Molinaro), Fontana, Art Blakey Jazz Messengers, Paris, 18-19 décembre https://www.imdb.com/title/tt0052726/fullcredits/?ref_=tt_ov_st#cast https://www.youtube.com/watch?v=rgSv7U-6aGU
1958. Benny Golson, Album Art Blakey et Les Jazz-Messengers plus Kenny Clarke au Club St. Germain Vol. 3, RCA, Paris, «A Night in Tunisia», 21 décembre https://www.youtube.com/watch?v=Jc_2t44O5ow&list=OLAK5uy_kwywTVyNEkOM8IPA-6wnvmlBaNxAHz68M&index=11
1958. Benny Golson, album Milt Jackson Bags' Opus, Art Farmer (tp), Milt Jackson (vib), Tommy Flanagan (p), Paul Chambers (b), Connie Kay (dm), United Artist/Blue Note, New York, 28-29 décembre https://www.youtube.com/playlist?app=desktop&list=OLAK5uy_n9WkL4i3ktPiKsWUKHwGgi0COsGj0azC8
1959. Benny Golson, album Curtis Fuller (tb) Blues-ette, Savoy, Tommy Flanagan (p), Jimmy Garrison (b), Al Harewood (dm), «Five Spot After Dark», Rudy Van Gelder Studios, New York, NYC, 21 mai https://www.youtube.com/watch?v=8OsBU7Kwqxw https://www.youtube.com/watch?v=_BlHRPXPx-4
1959. Album The Curtis Fuller (tb) Jazztet with Benny Golson, Lee Morgan (tp), Wynton Kelly (p), Paul Chambers (b), Charlie Persip (dm), Savoy, Rudy Van Gelder Studio, Englewood Cliffs, NJ, 25 août https://www.youtube.com/watch?v=bSI_0bx6Cvg
1959. Benny Golson (ts), Thad Jones (tp), McCoy Tyner (p), Jimmy Garrison (b), Dave Bailey (dm), album The Curtis Fuller Sextette-Imagination, Savoy, Rudy Van Gelder Studio, Englewood Cliffs, NJ, 17 décembre https://www.youtube.com/watch?v=1fGfjBzIRn4 https://www.youtube.com/watch?v=EDMc43uejbo
1960. Album Art Farmer (tp)-Benny Golson, Meet The Jazztet (Argo), Curtis Fuller (tb), McCoy Tyner (p), Addison Farmer (b), Lex Humphries (dm), dont «Killer Joe», New York, NYC, 6,9-10 février https://www.youtube.com/playlist?list=OLAK5uy_nCzVza4vS0NGkFgl669V0rc7wDSeD0iIk
1962. Benny Golson and His Orchestra, Eric Dolphy (as), Freddy Hubbard, Bill Hardman (tp), Wayne Shorter (ts), Curtis Fuller, Grachan Moncur (tb), Bill Evans (p), Ron Carter/Paul Chambers (b), Charli Persip, Jimmy Cobb (dm), New York, NYC, avril https://www.youtube.com/watch?v=g-q8nQnDYWI
1982. Benny Golson avec Art Blakey and The All Star Jazz Messengers, Wynton Marsalis, Terence Blanchard (tp), Johnny O’Neal (p,voc), Curtis Fuller (tb), Lonnie Plaxico (b), Art Blakey (dm), Tokyo, Japon, 22 juin https://wyntonmarsalis.org/videos/view/art-blakey-all-star-jazz-messengers-1982
Wynton Marsalis, Terence Blanchard (tp), Benny Golson (ts), Curtis Fuller (tb), Tokyo, Japon, 22 juin 1982, image extraite de YouTube
1982. Benny Golson/Art Farmer (flh,tp)/Curtis Fuller (tb) Jazztet Reunion, Mickey Tucker (p), Rufus Read (b), Al Tootie Heath (dm), live au North Sea Jazz Festival, Carroussel Hall du Congresgebouw, La Haye, Hollande, prod. AvroTV, 18 juillet https://www.youtube.com/watch?v=rumaonfAMvo
1988. «Whisper Not» de Benny Golson, avec Freddie Hubbard (flh), Mulgrew Miller (p), Ron Carter (b), Marvin Smitty Smith (dm), Live at Roppongi, Tokyo, Japon, + concert complet, 1er août https://www.youtube.com/watch?v=zN-23qB8GvM https://www.youtube.com/watch?v=zlxcgohsSSE https://www.youtube.com/watch?v=la_fGhKIKkI
1995. Benny Golson/Art Farmer (flh,tp)/Curtis Fuller (tb) Jazztet, Michael Weiss (p), Buster Williams (b), Carl Allen (dm), North Sea Jazz Festival, La Haye, 15 juillet https://www.youtube.com/watch?v=I__tKDRFAM0
1997. Benny Golson avec Milt Jackson (vib), Art Farmer (tp), NHØP (b), Ulf Wakenius (g), Jonas Johansen (dm), Kenny Kirkland (p,#5-7), Toots Thielemans (hca,#7), Max Roach (dm,#7), Jazzbaltica, Salzau, Allemagne, TV-3Sat, 14 juin https://www.youtube.com/watch?v=X1-rTN8UOSk
1999. Benny Golson All Stars, Curtis Fuller (tb), Mike LeDonne (p), Buster Williams (b), Carl Allen (dm), Jazz à Vienne, 12 juillet https://www.youtube.com/watch?v=TCI-rKddHOI
2000. Benny Golson, Roy Hargrove (tp), Curtis Fuller (tb), Stefon Harris (vib), Mulgrew Miller (p), Dan Berglund (b), Magnus Öström (dm), Jazzbaltica, Salzau, Allemagne, TV-3Sat, 13 juin https://www.youtube.com/watch?v=NtQOzPRZacI https://www.youtube.com/watch?v=zGAp3xBbkug
2005. Benny Golson avec Cedar Walton (p), Philip Harper (tp), David Williams (b), Jimmy Cobb (dm), Festival de Jazz de San Sebastian, Espagne, 22-27 juillet https://www.youtube.com/watch?v=_e6ztnna86Y
2005. Benny Golson, paroles et musique, Loyola University, New Orleans, LA https://www.youtube.com/watch?v=6K5ncbw8J9s https://www.youtube.com/watch?v=VGyXDR4Z0YU
2005. Benny Golson, Kirk Lightsey (p), Peter Bockius (b), Douglas Sides (dm), Live in Salzburg , Autriche, 2 novembre, audio https://www.youtube.com/watch?v=lF5BvgbVfuM
2011. Benny Golson, Chris McBride, Joe Lovano, Jimmy Heath, Ravi Coltrane, Roy Hargrove, Jim Hall, Billy Drummond, Jack DeJohnette, Herbie Hancock, aux 34th Kennedy Center Honors 2011 de Sonny Rollins (entre autres), Washington DC, 27 décembre, minutes 18 et 25.49 https://jazzhot.oxatis.com/PBEvents.asp?ItmID=19743 https://www.youtube.com/watch?v=GOpbFXigi4o
2012. Benny Golson lors du concert des NEA Jazz Masters 2012 Jack DeJohnette, Von Freeman, Charlie Haden, Sheila Jordan, Jimmy Owens et des 30 ans du NEA Jazz Masters, paroles et musique, avec Ambrose Akinmusire, Toshiko Akiyoshi, Kris Bowers, Candido Camero, Ron Carter, Jack DeJohnette, Benny Golson, Sheila Jordan, Grace Kelly, Hubert Laws, Dave Liebman, the Jazz at Lincoln Center Orchestra/Wynton Marsalis, Jimmy Owens, Frank Wess, Phil Woods, Rose Theater/Frederick P. Rose Hall, Jazz at Lincoln Center, New York, NYC, 10 janvier, minute 43.25, Benny Golson rend hommage à Von Freeman, à 1h30mn25, Benny Golson joue avec Frank Wess (ts), Kris Bowers (p), Carlos Henriquez (b), Ali Jackson (dm) https://www.youtube.com/watch?v=Qo11ipUZkvg
2012. Benny Golson, interview à NEA-Art Works, Jo Reed, audio, parole et musique, Washington, DC, 12 avril https://www.arts.gov/stories/podcast/benny-golson#transcript
2012. Benny Golson Quartet, Burak Bedikyan (p), Kağan Yıldız (b), Ferit Odman (dm), Nardis Jazz Club, Istambul, Turquie, 6 juin https://www.youtube.com/watch?v=oUiWHz1DrTE
2013. Benny Golson, Antonio Faraò (p), Aldo Vigorito (b), Claudio Romano (dm), Pomigliano Jazz Festival, Parco delle Acque di Pomigliano d'Arco, Naples, Italie, 21 septembre https://www.youtube.com/watch?v=_mmIyNRKvtM https://www.youtube.com/watch?v=pWMTh12hin4 https://www.youtube.com/watch?v=-Pxu9TZRpE8 https://www.youtube.com/watch?v=6-wI--LyKzU
2017. Benny Golson, Joan Monné (p), Ignasi González (b), Jo Krause (dm), Jimmy Glass Jazz Bar, Valencia, Espagne, 16 novembre https://www.jimmyglassjazz.net/Eventos/benny-golson-quartet-jimmy-glass-jazz-festival-2017 https://www.youtube.com/watch?v=HOTO5XqR4b8
2018. Benny Golson Quartet, paroles et musique, Antonio Faraò (p), Gilles Naturel (b), John Betsch (dm), Duc des Lombards, Paris, 3 août https://www.youtube.com/watch?v=EN_vvRwfzo8 https://www.youtube.com/watch?v=uJG52d4ONCU https://www.youtube.com/watch?v=u-FU6wKVGcU https://www.youtube.com/watch?v=SVBMUbs9I6o https://www.youtube.com/watch?v=aSAJEYSwZJ8 https://www.youtube.com/watch?v=-ydBiwBD3RU
2018. Benny Golson, paroles, Peabody Institutes of the Johns Hopkins University, interview Fred Bronstein https://www.youtube.com/watch?v=m-AWFa8QASA
2019. Benny Golson, dernier album en leader: European Tour 2019 (NDR, Blau Records), Joan Monné (p), Ignasi González (b), Jo Krause (dm), Elbjazz, Elbphilharmonie Hamburg, Grand Hall, Hamburg, Allemagne, 1er et 2 juin 2019 https://www.youtube.com/playlist?list=OLAK5uy_k-__hF1cK5XEywrdBOuc43w6iKNlapgHU
2020. Benny Golson, Emmett Cohen (p), Russell Hall (b), Evan Sherman (dm), St. Cecilia Music Center, Grand Rapids, MI, 16 janvier https://www.youtube.com/watch?v=XJmInc4dRDo
A venir. Benny Golson: Looking Beyond The Horizon, documentaire de Jacey Falk, avec entre autres Tom Hanks, Quincy Jones, Branford Marsalis, Kevin Eubanks https://www.youtube.com/watch?v=tVKccYveVd0
* |
|
|