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Creed Taylor

22 août 2022
13 mai 1929, Lynchburg, VA - 22 août 2022, Nuremberg, Allemagne
© Jazz Hot 2022

Creed Taylor, années 1950-60 © photo X by courtesy of A&M Records/CTI Records
Creed Taylor, années 1950-60 © press photo by courtesy of A&M Records/CTI Records

Creed TAYLOR

Le feu sacré
 
«The thought at ABC was: "Everything he does seems to sell, so why not jazz?"»
«L'idée chez ABC était: "Tout ce qu'il fait semble se vendre, alors pourquoi pas le jazz?"»*

Creed Taylor, fondateur des labels mythiques Impulse! et CTI, est décédé des suites d’un AVC à Nuremberg, en Bavière, alors qu’il rendait visite à sa famille à Winkelhaid. 
Dans la foulée des précurseurs comme Charles Delaunay (Swing), Milt Gabler (Commodore) et Alfred Lion (Blue Note), il est l'un de ces acteurs du jazz d'après la Seconde Guerre mondiale, comme Norman Granz (Norgran, Verve, Pablo), Bob Weinstock (Prestige), Hamet Ertegün et Herb Abramson (Atlantic), Lester Koenig (Contemporary), Leonard et Phil Chess (Chess), Bill Grauer et Orrin Keepnews (Riverside et Jazzland) et d'autres encore, qui ont rêvé que le jazz, musique de culture populaire, devienne une musique «populaire» qui se vende au quotidien comme un bien culturel et non un produit de consommation, élargissant le public en élevant le niveau culturel, tout en préservant, par une saine émulation entre labels indépendants, la liberté du jazz, la diversité de la création. La concurrence normalise et appauvrit, l'émulation diversifie et enrichit. Cette utopie n'était pas isolée –elle a été aussi à l'origine des festivals de jazz, de théâtre, en France et ailleurs– et elle a généré un moment exceptionnel de création, sans la moindre subvention, et donc avec beaucoup d'imagination et de cœur pour transmettre la passion.
Le jazz a été à ce point porteur de ce rêve qu'il a permis, autant dans la musique elle-même que dans sa production enregistrée au sens large (la qualité de la musique, de l'enregistrement, des textes de pochettes, des photos, des maquettes, du graphisme, de la typographie…) une véritable éclosion de talents chez les producteurs et un vrai feu sacré sur le plan discographique, générant des passions secondaires comme la discophilie. C'est dans ce moment rare, au cours des années 1950, qu'est apparu Creed Taylor: la magie de ce temps, son amour du jazz né dans l’enfance, son énergie, son imagination et son talent ont fait le reste…

Hélène et Yves Sportis
Photo X by courtesy of A&M Records/CTI Records
Collection Creed Taylor

Image extraite de YouTube/Snapshots Foundation
Avec nos remerciements

The Five Dukes, à droite Creed Taylor (tp) © photo X coll. Creed Taylor
The Five Dukes, à droite Creed Taylor (tp)
© photo X coll. Creed Taylor

Creed Bane Taylor V est né le 13 mai 1929 à Lynchburg**, dans une famille aisée, propriétaire terrienne en Virginie, et il a grandi à White Gate, VA, dans les Blue Ridge Mountains, au cœur des Appalaches où est née la bluegrass music –la musique acoustique (g, b, banjo) country qu'on entend dans le film Délivrance– comme il le rappelait. A Pearisburg, VA, à une vingtaine de km, où il a intégré la high school, il joue de la trompette, et il écoute Dizzy Gillespie, Harry James, Miles Davis, les big bands, le jazz des années 1930-1940, grâce à la radio et aux disques. Il joue pour la danse, les mariages, parfois en concert avec son groupe, les Four Kings and a Queen. Il choisit de s'inscrire à Duke University (Durham, NC), car Les Brown (1912-2001, ts, cl, chef d'orchestre) y a dirigé un orchestre qu'il apprécie, the Duke Blue Devils. Il y étudie la psychologie, tout en jouant au sein de formations étudiantes: les Duke Ambassadors et les Five Dukes. Comme il le dit: «La psychologie était ma matière mais le jazz était mon cœur.» ll se produisait autour de Durham pendant l'année et, l'été, à Virginia Beach, la grande station balnéaire.

Il intègre l'armée –la marine– en 1951, part en Corée en 1952 et, à son retour en 1954, il obtient son diplôme. Mais le jazz paraît être sa seule vocation, et il s'envole pour New York où il emménage à Greenwich Village et prend part aux nuits effervescentes sur le plan de la création de la 52nd Street, la Swing Street de New York, où il voit Count Basie, Duke Ellington et le gotha du jazz qui s’y produit tous les soirs.


1956. Chris Connor, Sings Lullaby of Birdland, Bethlehem1957. Charles-Mingus, East Coasting, Bethlehem



Il s'introduit immédiatement chez Bethlehem Records, par l'entremise de son réseau de la Duke University, modernise les méthodes (on passe du 78t au 33t-
25cm, puis 30cm, puis à la stéréophonie), et il y produit notamment, pendant deux années intenses, Chris Connor, Ellis Larkins, Herbie Mann, Oscar Pettiford, Ruby Braff, Carmen McRae, Charles Mingus, Charlie Shavers et le groupe de J. J. Johnson et Kai Winding. Il est d’emblée fasciné par la découverte des artistes professionnels mais aussi par la fabrication et la réalisation technique des disques de qualité, en passant par leur promotion radio. Dans cette période d'apprentissage accéléré, les idées jaillissent sans cesse pour la mise en valeur des artistes.



1957. Lambert, Hendricks and Ross, Sing a song of Basie, ABC-Paramount1955. Urbie Green, Blues and Other Shades of Green, ABC-paramount


En 1956, il se marie avec Marian Wendes et, à la faveur du démantèlement par le gouvernement des grandes sociétés de théâtre et de cinéma, la division Paramount's Theatre fusionne avec le réseau ABC pour former une maison de disques. Il se rend chez ABC-Paramount, leur propose et les convainc de créer un département jazz où d'y consacrer des moyens importants: il enregistre ainsi Urbie Green, Lucky Thompson, Billy Taylor, Quincy Jones; Kenny Dorham, Bobby Scott, entre autres… Il a l'oreille d'Harry Levine, le vice-président d'ABC-Paramount, lui aussi amateur de big bands. C'est ainsi qu'il lui propose en 1957 un projet neuf et ambitieux avec le groupe Lambert, Hendricks and Ross, pour le disque Sing a Song of Basie. La réalisation, où Annie Ross reprend les parties de trompettes, Dave Lambert les trombones et Jon Hendricks les saxophones, n'est pas simple sur le plan technique; mais cela aboutit finalement et, comme se le rappelle Creed Taylor, «Ça a fait un carton!».

1958. The Creed Taylor Orchestra, Shock, ABC-Paramount1959. The Creed Taylor Orchestra, Lonelyville: the Nervous Beat, ABC-Paramount


Le fait que Creed Taylor soit lui-même musicien, et intervienne directement sur le contenu musical, n'est pas étranger à la réussite de disques conçus sur une idée et non plus seulement sur le seul projet musical des artistes. Creed Taylor se souvient que son travail était totalement différent de celui de ses collègues, producteurs de musique de variétés, et même de ses confrères du jazz comme Alfred Lion. Son souci est parfois de graver ce qui n’est pas disponible sur le marché, d'être original jusqu'à la provocation. Il créé ainsi le Creed Taylor Orchestra, pour des enregistrements expérimentaux mêlant un big band de jazz et des effets spéciaux (The Sound of New York), une sorte de bruitage urbain ou de la vie, faisant appel aux compétences les plus pointues d'ingénieurs du son (Keene Crockett…) pour les effets spéciaux.



Toujours dans cette atmosphère d'invention, il persuade Harry Levine en 1960 de créer un label original où, sur le modèle réussi de Blue Note, l'ensemble de la conception –pochettes, textes, photos, travail graphique et typographique…– concourt à identifier le label et à transformer le label, lui-même, en phénomène de curiosité. Son intuition rencontre l'apparition des phénomènes de mode, beaucoup moins jazz par l'esprit, car organisés par la propagande de la société de consommation naissante en vue de promouvoir une musique de masse. C'est pourtant ainsi que naît Impulse!, et ce qui a fait son succès immédiat! Creed Taylor se souvient qu'on doit la symétrie entre le "i" en minuscule initial et le point d'exclamation final à Margo Guryan, une chanteuse qui est aussi sa secrétaire, et l'épouse de Bob Brookmeyer.

1961. The Great Kay and Jay, Impulse! A11960. Ray Charles, Genius + Soul = Jazz, Impulse! A21961. The Incredible Kai Winding Trombones, Impulse! A3








1961. The Gil Evans Orchestra, Out of the Cool, Impulse! A41961. Oliver Nelson, The Blues and the Abstract Truth, Impulse! A51961. John Coltrane, Africa Brass, Impulse! A6









C'est Creed Taylor qui choisit, après quelques hésitations, le nom «Impulse!»; le orange et le noir devenus légendaires d’Impulse! dont on reconnait même le dos au premier coup d’œil dans une discothèque; le slogan, "the New Wave of Jazz is on Impulse!", pour lequel il produit les six premiers numéros en 1960 et 1961. Le 27 décembre 1960, se déroule le premier enregistrement Genius+Soul=Jazz de Ray Charles en big band (Impulse! A2) avec un all stars réunissant Clark Terry, Joe Newman, Thad Jones, Urbie Green, Benny Powell, Marshal Royal, Frank Wess, Frank Foster, Freddie Green, Eddy Jones, Joe Benjamin, Roy Haynes et d'autres encore. Quincy Jones et Ralph Burns réalisent les arrangements. Creed Taylor se souvient que l'effet de mode fonctionna parfaitement: «Les gens demandaient ce qu'il y avait de neuf sur Impulse!, pas dans le jazz, sur Impulse!». Dernier détail qui confirme le perfectionnisme et la sûreté du personnage, la signature de Creed Taylor, comme un sceau de qualité, figure sur la pochette, pratique qu'il prolongera par la suite chez Verve, A & M et CTI.


Il produit en 1961 J. J. Johnson/Kai Winding: The Great Kai and Jay (Impulse! A1), The Incredible Kai Windings Trombones (Impulse! A3), The Gil Evans Orchestra: Out of the Cool (Impulse! A4), Oliver Nelson: The Blues and the Abstract Truth (Impulse! A5), avec Paul Chambers, Eric Dolphy, Bill Evans, Roy Haynes, Freddie Hubbard, et The John Coltrane Quartet: Africa Brass (Impulse! A6), avec McCoy Tyner, Elvin Jones, Reggie Workman, Eric Dolphy, Freddie Hubbard, Julian Priester, Charles Greenlee, Booker Little, Pat Patrick, et bien d'autres encore, disque historique qui prélude à une longue série de John Coltrane qui devient ainsi la figure iconique du label Impulse!. Au-delà des six premiers numéros sous la direction de Creed Taylor, la vie du label s'est poursuivie avec Bob Thiele, un autre grand producteur, et toujours des artistes de premier plan.

1963. Stan Getz-Joao Gilberto, Getz/Gilberto, VerveA peine quelques mois après le lancement du label Impulse!, fin 1961, Arnold Maxim, le directeur des Studios MGM de Hollywood, qui vient de racheter Verve Records à Norman Granz, appelle ABC-Paramount et débauche Creed Taylor. Creed Taylor n'a eu qu'à traverser la rue, les deux maisons étant très proches… Chez Verve/MGM, on lui promet toute latitude pour produire et communiquer, mais si le jazz reste présent à travers un catalogue déjà riche et des artistes sous contrat (Jimmy Smith, Johnny Hodges, Stan Getz, Bill Evans…), on attend avant tout de Creed Taylor, qui incarne la réussite, des résultats économiques, sans doute aussi pour compenser le montant de l'achat de Verve. Dans un concept parfois plus variétés jazz, il va de nouveau obtenir un réel succès public sur quelques projets autour du jazz et de la bossa nova à laquelle il offre un éclairage sans précédent et une notoriété internationale: Jazz Samba de Stan Getz et Charlie Byrd en 1962, Jazz Samba Encore! de Stan Getz et Luiz Bonfá, Getz/Gilberto de Stan Getz et João Gilberto, en 1963, puis Getz/Gilberto #2 en 1964, sans faiblir sur le jazz pour d'autres nombreuses productions comme All the Sad Young Men d'Anita O’Day (1962), Conversations With Myself de Bill Evans en 1963, Willow Weep for Me de Wes Montgomery en 1965. Jouant sur tous les registres, jazz, bossa nova, soul, R’n’B, intégrant du classique, de la pop, incitant les artistes à des rencontres surprenantes, pas toujours exceptionnelles, mais s’entourant des meilleurs professionnels, tels Rudy Van Gelder avec lequel il a noué une relation durable, ou Don Sebesky (arr), mettant aussi un soin particulier pour les photos des pochettes. Mais sans doute que le travail pour Verve n'a pas la saveur des premières années chez Bethlehem et ABC-Paramount, ni celle de la liberté de création totale du label historique d'Impulse! («a fertile period» selon ses mots), et Creed Taylor se souvient encore en 2010, pour les 50 ans du label Impulse!, d'un conflit à propos des albums de rencontres brésiliennes de Stan Getz quand il propose le titre Jazz Samba: «Le département des ventes était fou."N'utilisez pas le mot 'jazz'–Jazz ne fait pas vendre!”. 


 
La volonté de retrouver une certaine liberté pour son imagination et des idées originales pour affronter les fusions-acquisitions financières par de grand distributeurs, qui font rage dans le disque (après Verve par MGM, Blue Note a été racheté par Liberty en 1965 et Prestige sera vendu à Fantasy en 1971…) en raison de la recherche de profits, de l'uniformisation par la consommation de masse dans l'industrie musicale naissante, tout cela l’amène à rejoindre en 1967 A&M Records (Herb Alpert et Jerry Moss) où il emmène Wes Montgomery. Il en profite pour créer un nouveau label, CTI Records, le couplant avec un travail de production de concerts-tournées sous le même nom de CTI (Creed Taylor Inc.) pour soutenir les ventes. Il produit George Benson, Milton Nascimento et d'autres artistes (1968-1969) pour A&M/CTI; puis CTI devient indépendant en 1970, et il crée le label Kudu en 1971. Il produit sur ses différents labels George Benson, Milt Jackson, Eric Gale, Esther Phillips, Hank Crawford, Idris Muhammad, Stanley Turrentine, Grover Washington Jr., Yusef Lateef, Freddie Hubbard, Ron Carter, Nina Simone… La production suit l'air du temps: du jazz, du blues toujours, mais teinté également de fusion électrique, de la couleur soul-funk de ce moment.


1968. George Benson, Shape of Things to Come, A&M/CTI1970. Freddie Hubbard, Red Clay, CTI1976. Hank Crawford, Tico Rico, Kudu








1977. Idris Muhammad, Boogie to the Top, Kudu1975. Esther Phillips, What a diff’rence a Day Make, Kudu.jpg1977. Yusef Lateef with Art Farmer, Autophysiopsychic, CTI














1978. Nina Simone, Baltimore, CTIEn 1978, il affronte à son tour les problèmes de distribution et aussi de droits musicaux contre Warner au sujet de George Benson; suite à ce contentieux juridique, Creed Taylor se voit contraint de vendre son catalogue à CBS après Baltimore de Nina Simone, finissant l’aventure indépendante en faillite.

En 1988, il gagne le procès et les 3 millions de dollars qui lui permettent de relancer le label quelque temps. La même année, il se marie avec Harriet Schmidt.

En 2009 et 2010, Creed Taylor reprend les tournées en Europe avec le CTI All Stars. Le concert à Montreux est enregistré en 2009 par Rudy Van Gelder (cf. vidéographie) avec Hubert Laws, Airto Moreira, Flora Purim, Randy Brecker, John McLaughlin, George Duke, Mark Egan, Jamie Cullum. Creed Taylor produit aussi avec Rudy Van Gelder des rééditions CTI, The CTI + RVG.

En 2010, le CTI All Stars comprend Bryan Lynch à la place de Randy Brecker et le concert du Festival de Burghausen a été filmé pour la télévision allemande.


 Creed Taylor, Creed Taylor preview#1, tournage d'un documentaire par the Snapshots Foundation, image extraite de YouTube
Creed Taylor, Creed Taylor preview#1, tournage d'un documentaire
par the Snapshots Foundation, image extraite de YouTube


Creed Taylor a remporté six Grammys entre 1961 et 1972, et a eu pendant près de trente années un rythme étourdissant de travail se traduisant par la création de plusieurs labels et la production de très nombreux albums qui font partie aujourd'hui de la grande histoire du jazz. Il a produit parmi les plus belles voix du jazz, une des dimensions de son œuvre, et plus largement parmi les plus grands artistes du jazz, et pas seulement, de la musique brésilienne également. Il aimait aussi la musique en général, et il n'a pas hésité à produire sans a priori d'autres musiques, comme les 24 préludes de Sir Roland Hanna, grand pianiste de jazz, mais dont l'art dépassait ce cadre (cf. vidéographie). Dans cette effervescence, ses choix très divers ont parfois été éclectiques. Mais pour la «musique de son cœur» depuis son jeune âge, Creed Taylor a eu une exigence de perfection et de partage à toutes les étapes de la production, depuis le choix artistique jusqu'à l'enregistrement, en passant par la scène et la fabrication, qui correspondait à l’excellence de la musique.

Creed Taylor laisse dans le deuil Harriet Schmidt, trois fils, Creed Bane Taylor VI, Blakelock Harrison Taylor, John Wendes Taylor, sa fille de son deuxième mariage, Courtney Taylor Prince, et cinq petits-enfants.

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Les citations, dont celle-ci, sont pour la plupart issues de First Impulse: The Creed Taylor Collection, 50th Anniversary (cf. sources, ci dessous).

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Le lieu de naissance de Creed Taylor varie selon les sources; certains medias évoquent également Campbell, VA.


Sources
• Site dédié au travail de Creed Taylor: https://www.ctproduced.com/, un excellent site qui fait le point de la discographie de Creed Taylor.

• Les citations sont principalement extraites de l’interview de Creed Taylor réalisée par Ashley Kahn, qui figure dans le livret de First Impulse: The Creed Taylor Collection, 50th Anniversary, Verve 02527 53224, une belle production qui reprend en 4 CDs, avec des inédits, les six albums produits par Creed Taylor pour le compte d'Impulse! en 1960-1961.

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VIDEOGRAPHIE

1961. Album Africa Brass, John Coltrane, McCoy Tyner, Jimmy Garrison, Elvin Jones, Impulse!

1976. Sir Roland Hanna's 24 Preludes, George Mraz (b), 24, 25 & 29 juin 1976, Studio 2, King Records, Tokyo, Salvation Records, A Division of Creed Taylor, Inc.

1978. Nina Simone, album Baltimore

2009. Creed Taylor (prod), George Duke/Niels Lan Doky (p,kb), Randy Brecker (tp), Bill Evans (ss,ts), Todd Bashore (as,bar,arr), Hubert Laws (fl,picfl), John McLaughlin/Russell Malone (g), Mark Egan (b), Jeff "Tain" Watts (dm), Airto Moreira (perc,voc), Flora Purim/Jamie Cullum (voc), The CTI Jazz All-Star Band au Montreux Jazz Festival, 7 juillet, CTI Jazz Online Inc./ King Records, Japan

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