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George Mraz

16 sep. 2021
9 septembre 1944, Písek, Tchécoslovaquie - 16 septembre 2021, Prague, Tchéquie
© Jazz Hot 2021

George Mraz, Festival A Vaulx Jazz, 1998 © Pascal Kober



George Mraz, Festival A Vaulx Jazz, 1998
© Pascal Kober





George Mraz était un homme discret et modeste, plein d’humour. Il a toujours fui les projecteurs et fait preuve de désintéressement, ce qui l’a peut-être empêché de devenir un grand leader de groupe. Il disait: «J’ai toujours voulu réaliser un projet moi-même mais je n’ai jamais réussi à franchir le cap.» Il fut un des bassistes préférés du Who’s who du jazz pendant cinq décennies, de Dizzy Gillespie à Joe Lovano, d’Oscar Peterson à Cyrus Chestnut, de Louis Hayes à Ben Riley. Il deviendra quand même co-leader du New York Jazz Quartet, de la formation Quest avec Rich Perry, Richie Beirach, Billy Hart, du Manhattan Trinity, et il rencontre des artistes leaders dès son arrivée aux Etats-Unis en 1968 tels que Clark Terry ou Joe Williams, car il a été recommandé par des jazzmen américains ayant travaillé avec lui en Europe en 1967-1968, notamment en République Fédérale d’Allemagne, base militaire la plus importante des Etats-Unis sur le Vieux Continent générant une activité jazz plus vivace  qu’en France qui n’a pas encore ses festivals et où les bases américaines/Otan ont été progressivement fermées de 1966 à mars 1967, entraînant la fin de nombreux clubs, supprimant ainsi des opportunités pour le jazz.

A Berklee en 1968, George Mraz a d’emblée été intégré par la communauté du jazz, capable de s’adapter à tous les styles avec une perception très approfondie: un musicien pour musicien, subtil, précis, aux harmonies fluides, au son dense, recherché, et recherchant lui aussi les pianistes au toucher magique comme Mal Waldron, Oscar Peterson, Hank Jones, Roland Hanna, Larry Willis, Harold Mabern, Kenny Barron, Tommy Flanagan, Barry Harris, des batteurs comme Elvin Jones, Bobby Durham, Lewis Nash, Joe Farnsworth; en soutien attentif d’autres talents, il n’a lui-même pas eu de réelle visibilité grand public, mais son passage dans le jazz, notamment moderne, demeure un apport intéressant d’autant qu’il y insère volontiers sa culture musicale d’origine à partir des années 1990. Voici ce qu’en disait Richie Beirach, un de ses vieux compagnon de route: «George joue toujours exactement la note que vous voulez entendre, et joue de la basse comme s’il l’avait inventée.» Chez George Mraz, le swing était au centre de sa conception du jazz; sa souplesse, son dynamisme et sa sonorité lui permettaient de franchir les frontières.

 



Né Jiří Mráz, George Mraz est originaire de Písek en Bohème-Moravie, zone alors sous protectorat allemand depuis mars 1939, qui redeviendra une partie de la Tchécoslovaquie le 5 avril 1945, renommée République tchèque ou Tchéquie depuis 1993. Il commence le violon à 7 ans et dès son entrée au lycée, à partir de janvier 1955, il se passionne pour la Jazz Hour de Voice of America
(1) du didactique Willis Conover qui ouvre grand la porte de l’american way of life, de l’anglais facile à comprendre-facile à apprendre, des entretiens avec Art Tatum, Duke Ellington, Billie Holiday… de la réalité de l’Afro-Amérique et du jazz soft power chez les Rouges, en pleine Guerre froide. «Le premier jazz que j’ai entendu fut celui de Louis Armstrong quand j’avais environ 12 ans. Et puis il y avait cette heure de musique le dimanche, et un jour, au milieu des opérettes et autres fadaises de la radio tchèque, j’entendis la voix de Louis Armstrong; ce fut un grand choc. Comment pouvait-il s’en sortir avec une voix comme ça? Mais à la fin de l’émission je me dis que je préférais ça à tout ce que j’avais entendu ce jour-là. Et j’ai commencé à me plonger dans le jazz.»

En 1961, il étudie la basse de violon (un peu plus grand que le violoncelle) au Conservatoire de Prague dont il sort diplômé en 1966. Son attention se focalisant sur Ray Brown, Scott LaFaro, Paul Chambers et Ron Carter alors qu’il est étudiant, il se met à la basse pour jouer dans les clubs de Prague le soir avec le gratin des musiciens de jazz locaux, Laszlo Deczi (tp), Jaromir Honzak (as, ss, cl), Evzen Jegorow (bcl), Milan Ulrich (ts), Karel Velebny (vib,ts), Karel Vejvoda/Karel Ruzicka (p), Rudolf Dasek (g), Milan Mader (dm), gravant ses premiers disques pour Karel Velebny (vib, multiinstrutiste) entre 1964 et 1966 dont Československý Jazz 1966 chez Supraphon.

 

Affiche concert Oscar Peterson Trio, 24 novembre 1970, Genève, Suisse



Affiche concert Oscar Peterson Trio,

24 novembre 1970, Genève, Suisse




Une fois diplômé, George Mraz rayonne pendant deux ans au départ de Munich, en RFA, en Europe de l’Ouest pour accompagner en clubs Benny Bailey (tp, ex-Dizzy Gillespie, s’installe à Berlin puis dans diverses villes d’Europe de l’Ouest), Carmell Jones (tp, ex-Horace Silver, installé en Allemagne), Leo Wright (as,fl,cl, ex-Dizzy Gillespie, installé à Berlin), Mal Waldron (p, ex-Mingus/Billie Holiday/Café Society de Barney Josephson, installé à Munich en 1967), Hampton Hawes (p,comp, ex-Charlie Parker/Howard McGhee, Dexter Gordon, Mingus, arrivé en Allemagne en 1967, enregistre des disques à Paris en 1968, Rome, Madrid), et son compatriote cadet de quatre ans, le pianiste Jan Hammer au côté duquel il grave Malma Maliny à Munich en août 1968 avant de partager avec lui, en septembre, la rentrée à Berklee School of Music (Boston), tous deux ayant obtenu une bourse au moment où le Printemps de Prague a tourné court, le 21 août 1968.
En plus de
Berklee, George joue le soir dans des clubs locaux dont le Lennie's on the Turnpike à Peabody, MA, un lieu alternatif excentré, situé au nord de Boston, ouvert dans les années 1950 par Lennie Sogoloff qui y programme notamment Dizzy Gillespie et Clark Terry que George côtoie, entre autres jazzmen chevronnés: le reste allait presque de soi… C’est ainsi qu’à peine un an après être arrivé aux Etats-Unis, il intègre le groupe de Dizzy Gillespie à New York, mais il choisit de rejoindre Oscar Peterson (dont un des bassistes était Ray Brown, une des références de George) avec lequel il travaille en trio deux ans (cf. vidéographie), soit avec Ray Price soit avec Louis Hayes, notamment au Baker’s Keyboard Lounge de Detroit. Il passe ensuite par le Thad Jones/Mel Lewis Orchestra (né en février 1966 au Village Vanguard), où il reste de 1972 à 1975, année où il obtient la nationalité américaine. Le Village Vanguard restera un lieu pivot du parcours de George Mraz
(2).

 

En 1976, après l’album gravé à New York, Youngblood avec Jon Faddis (tp), Kenny Barron (p) et Mickey Roker (dm) pour Pablo/Norman Granz, il part enregistrer à Tokyo notamment avec Roland Hanna (aussi du Vanguard Orchestra) avec lequel il varie ses échanges en petites formations, duo, et trio, tout en développant de nouvelles rencontres, dont Art Farmer pour Crawl Space, Eclypso avec Tommy Flanagan et Elvin Jones, Three or Four Shades of Blues de Jack Walrath, New York Black Out 1977 pour Lionel Hampton avec lequel il fait trois albums cette année-là, et prend la suite de Ron Carter (un autre de ses héros) au sein du New York Jazz Quartet pendant cinq ans, avec des compagnons de route, Roland Hanna (p), Frank Wess (fl,s) et Richard Pratt/Grady Tate/Ben Riley (dm) qui gravent cinq albums: Surge (1977, Enja), Song of the Black Knight (1977, Sonet), Blues for Sarka (1978, Enja), Oasis (1981, Enja), The New York Jazz Quartet in Chicago (1981, Bee Hive). Entre 1974 et 1989, George Mraz travaille aussi régulièrement avec Stan Getz et enregistre avec lui sept albums, cinq en Europe dont trois disques en Scandinavie avec Chet Baker, et deux en Californie.

 

George Mraz (avec le trio Joe Henderson, ts, Al Foster, dm), Dinant, Belgique, juillet 1994 © Jacky Lepage
George Mraz (avec le trio Joe Henderson, ts, Al Foster, dm), Dinant, Belgique, juillet 1994 © Jacky Lepage


George Mraz a joué avec un très grand nombre d’artistes dont Charles Mingus, Stéphane Grappelli, Zoot Sims, Tete Montoliu, Benny Carter, Woody Herman, Don Friedman, Billy Hart, Bill Evans, Pepper Adams, Billy Drummond, Dexter Gordon, Scott Hamilton, Adam Makowicz, John Abercrombie, Hank Jones, Phil Woods, Joe Henderson, Herbie Hancock, Michael Brecker, Lewis Nash, Slide Hampton, Jim Hall, Jimmy Knepper, Lee Konitz, Roy Hargrove, Wynton Marsalis, Willie Jones III, Richie Beirach, Gonzalo Rubalcaba pour n’en citer que très peu, en concerts ou dans une discographie de sideman pléthorique de plus de 150 albums: avec Tommy Flanagan, ce sera une longue conversation sur scène et discographique, de 1977 à 1991, passant, aussi avec lui, par les studios d’excellence de Rudy Van Gelder à Englewood Cliffs, NJ notamment pour Jazz Poet avec le splendide batteur Kenny Washington (Timeless, 1989). Son ami Todd Barkan produit ses disques en leader chez Milestone comme Mraz Jazz avec Rich Perry, Larry Willis, Richie Beirach, Billy Hart (New York 1995) ou Duke’s Place avec Renee Rosnes, Cyrus Chestnut, Billy Drummond (New York 1998), parmi la vingtaine de disques en leader-coleader, dont également le groupe Manhattan Trinity avec Cyrus Chestnut et Lewis Nash qui se constitue au début des années 1990 et fera sept albums.

En août 1994, il fait partie du concert New York, City of Jazz organisé par le Lincoln Center, un programme de très haute volée (cf. vidéographie). En 1994-1995, il participe au disque de Grover Washington, Jr., All My Tomorrows (Studios Van Gelder, Columbia) avec Freddy Cole (voc), Bobby Watson (as), Eddie Henderson (tp), Hank Jones (p) et Lewis Nash/Billy Hart (dm). Il est un des piliers de la communauté jazz new yorkaise.

George Mraz participe aussi à plusieurs hommages à John Coltrane, dont Giant Steps avec le Vanguard Orchestra (Tokyo, 1975, Denon), Giant Steps, In memory of John Coltrane avec Tommy Flanagan et Al Foster (New York, 1982, Enja) et McCoy Tyner Plays John Coltrane avec Al Foster (New York, 1997, Impulse!).


Jones-Lovano Quartet: Dennis Mackrel (dm), George Mraz (b), Hank Jones (p), Joe Lovano (ts), Jazz à Vienne, 2004 © Pascal Kober
Jones-Lovano Quartet: Dennis Mackrel (dm), George Mraz (b), Hank Jones (p), Joe Lovano (ts),
Jazz à Vienne, 2004 © Pascal Kober

 

Après avoir solidement rétabli un lien musical perdu avec Prague pendant deux décennies, tournant, enregistrant, jouant sur place, faisant venir des musiciens américains dans sa ville pour y rencontrer la scène jazz tchèque, enregistré un disque au Château de Prague, présenté par le Président tchèque lui-même en février 2004 (Multisonic 31 0648-2), il reçoit la Czech Republic Lifetime Achievement Award en 2009, distinction dont il est très fier et qui couronne sa carrière sur la planète, en festivals, en clubs, dans les studios, pour des films. De l’autre côté de l’océan, en février 2012, Jazz at Lincoln Center présente, un programme spécial, Music of the Tenor Masters avec Joe Lovano et Benny Golson, accompagnés de Kenny Barron, Bennie Maupin, George Mraz et Lewis Nash. A cette période, George Mraz et Kenny Barron font de nombreux festivals ensemble: ils se connaissent depuis quarante ans déjà…

 

George Mraz (b) et Billy Drummond (dm), 2009 © Umberto Germinale-Phocus
George Mraz (b) et Billy Drummond (dm), 2009 © Umberto Germinale-Phocus


Un des derniers enregistrements de George Mraz est sans doute le bien nommé Final Touch of Jazz (Animal Music) gravé à Prague en juin 2014 avec Najponk (p) et Matt Fishwick (dm).

 

George Mraz habite alors encore New York, continue la scène, en trio avec sa femme Camilla Mraz (p, voc, comp) et Anthony Pinciotti (dm), mais en 2016, une opération d’un cancer du pancréas l’affaiblit, et ils décident de retourner à Prague où ils jouent le 30 mai 2017 à la Mairie avec ce trio, sans doute un de ses derniers concerts.

 

Serge Baudot, Jérôme Partage et Hélène Sportis

Photos Umberto Germinale-Phocus,

Pascal Kober, Jacky Lepage
Avec nos remerciements


1. Voice of America pendant la Guerre froide
https://www.cairn.info/revue-internationale-et-strategique-2010-2-page-111.htm

2. George Mraz et les enregistrements «At Village Vanguard»:

- Village Vanguard, New York, NY, 18-19 octobre 1986
Tommy Flanagan (p) George Mraz (b) Al Foster (dm)
• Tommy Flanagan Trio, Nights at the Vanguard, Uptown 27.29

- Village Vanguard, New York, NY, 6 & 7 février 1993
Slide Hampton (tb) Jon Faddis, Roy Hargrove (tp,flh) Claudio Roditi (tp) Steve Turre  (tb) Douglas Purviance (btb,tu) Antonio Hart (ss,as) Jimmy Heath (ts) David Sanchez (ts,ss,fl) Danilo Perez (p) George Mraz (b) Lewis Nash (dm)
• Slide Hampton & The Jazzmasters: Dedicated to Diz, Telarc 83323

- Village Vanguard, New York, NY, 28 juillet 1977
Art Pepper (as,ts,cl) George Cables (p) George Mraz (b) Elvin Jones (dm)
• Art Pepper, Thursday Night at the Village Vanguard, Contemporary 7642/OJC-694-2/9-4417-2 (coffret 9 CDs)
Village Vanguard, New York, NY, 29 juillet 1977
Art Pepper (as,ts,cl) George Cables (p) George Mraz (b) Elvin Jones (dm)
• Art Pepper, Friday Night at the Village Vanguard, Contemporary 7643/OJC-695-2/9-4417-2 (coffret 9 CDs)
Village Vanguard, New York, NY, 30 juillet 1977
Art Pepper (as,ts,cl) George Cables (p) George Mraz (b) Elvin Jones (dm)
• Art Pepper, Saturday Night at the Village Vanguard, Contemporary 7644/ OJC-696-2/9-4417-2 (coffret 9 CDs)
Village Vanguard, New York, NY, 28-30 juillet 1977
Art Pepper (as,ts,cl) George Cables (p) George Mraz (b) Elvin Jones (dm)
• Art Pepper, More For Les at The Village Vanguard, Volume Four, Contemporary 7650/OJC-697-2

- Village Vanguard, New York, NY, 23 septembre 1997
McCoy Tyner (p) George Mraz (b) Al Foster (dm)
• McCoy Tyner ‎– Plays John Coltrane Impulse! ‎314 589 183-2


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VIDÉOGRAPHIE



Chaînes YouTube:
https://www.youtube.com/channel/UCr0imaHGvpIJ-1FVFMkJ9dQ
https://www.youtube.com/channel/UCfkrWLzIHAw8XCk57PFh1Vw

Avec Roland Hanna:

https://www.youtube.com/playlist?list=OLAK5uy_kDSDsRYSzOFJNU1SgE-P5gapJJsOkG0II

1971. Oscar Peterson, George Mraz, Louis Hayes, Théâtre de Verdure, Nice, 22 juillet
https://www.youtube.com/watch?v=EyYUBsUDGvo

1976. Album Roland Hanna & George Mraz, 24 Preludes-1, Salvation/CTI Records, Tokyo 24, 25, 29 juin
https://www.youtube.com/watch?v=xJIf3ttH1F0

1976. Album Roland Hanna & George Mraz, Porgy & Bess, Tokyo 28 juin
https://www.youtube.com/watch?v=P31XVGRM2ok

1982. George Mraz, John Abercrombie (g,mand) Quartet, Richie Beirach (p), Peter Donald (dm), Cascais Jazz, Portugal 1980
https://www.youtube.com/watch?v=JFzsjL63Mgs

1982. George Mraz, album Pepper Adams/Nick Brignola (bar) Live in Amsterdam, Hank Jones (p), Mel Lewis (dm), Radio Broadcoast, 14 Août
https://www.youtube.com/watch?v=P38EWV8qcZc

1984. George Mraz, Roland Hanna (p), Mel Lewis (dm), «A Story Often Told But Seldom Heard», Village Vanguard, New York
https://www.youtube.com/watch?v=EI8IAGajBNw
https://www.youtube.com/watch?v=jVXvNaMC3FI


1984. George Mraz, Lee Konitz (s), Roland Hanna (p), Mel Lewis (dm), «Max», «Prelude», «Dream Stepper», «Blues for Sarka», «Geneva's Move», «Subconscious Lee», «Juicy Brucey», «A Story Often Told», «Seldom Heard», «Seasons», «Tavia's Tune», Live at Village Vanguard, New York,+ extrait émission TV «The Subject is Jazz», Etats-Unis (1958)
https://www.youtube.com/watch?v=aqS2R9aFA78

1991. George Mraz, Tommy Flanagan (p), Alvin Queen (dm), JazzFestival, Berne, Suisse
https://www.youtube.com/watch?v=nvV_JC6mqvQ

1992. George Mraz, Album Dizzy Gillespie-Bird Songs: The Final Recordings, Dizzy Gillespie (tp), Clifford Jordan (ts), Antonio Hart (as), Danilo Perez (p), Lewis Nash (dm), Live at the Blue Note, New York City, 25 janvier
https://www.youtube.com/watch?v=i0DcZ5jJfYQ

1994. New York, City of Jazz, Jazz at Lincoln Center, 3 août, liste complète des musiciens dans le descriptif
https://wyntonmarsalis.org/videos/view/the-city-of-jazz-live-from-lincoln-center-1994

1995. Album Mraz Jazz, George Mraz, Rich Perry (ts) Larry Willis/Richie Beirach (p), Billy Hart (dm), New York, Milestone MCD9248-2septembre-octobre 1995
https://www.youtube.com/watch?v=srgBMgpC7UY&list=OLAK5uy_lO_SyeEMv-vOVst4iSMYRQkyNsNdWhJ3s

2002. George Mraz, Herbie Hancock (p) Quintet, Vienne, Michael Brecker (ts), Roy Hargrove (tp), Bass Willie Jones (dm)
https://www.youtube.com/watch?v=EOleu2Nz_kQ

2009. George Mraz, Najponk (p), Martin Šulc (dm), album Night Lights, 23-24 avril, Svárov, Tchéquie
https://www.youtube.com/watch?v=1y4uWuizJ9g
https://www.youtube.com/watch?v=YQDdruhqAJ0
https://www.youtube.com/watch?v=OE0pSL9RmQk
https://www.youtube.com/watch?v=goQLDJ6Spok
https://www.youtube.com/watch?v=pup-7U9__qw


2009. Album Minor Blues (Venus), Kenny Barron, George Mraz, Ben Riley, New York, 4-5 mai
https://www.youtube.com/watch?v=rS17btZzCy8

2014. George Mraz, Camilla Mraz (p), Anthony Pinciotti (dm), Bohemian Benevolent and Literary Association, New York, 24 septembre
https://www.youtube.com/watch?v=uFABB2ypces
https://www.youtube.com/watch?v=C0DwkItHPt8
https://www.youtube.com/watch?v=F5QQB7sftvE
https://www.youtube.com/watch?v=1jbsOXB7whs


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