Norman Simmons
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13 mai 2021
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6 octobre 1929, Chicago, IL - 13 mai 2021, Mesa, AZ
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© Jazz Hot 2021
Norman Simmons parle de Prez Lester Young au Beehive de Chicago, 2015, image extraite de YouTube
Norman SIMMONS
The Art of Synthesis
«Au sens artistique, je n'ai pas réfléchi à la façon dont je voulais gagner ma vie… J'ai juste réfléchi à la façon dont je voulais vivre… Nous avions un cours sur les carrières… La démocratie était plus présente dans la musique, c'est là que les individus s'acceptent à un autre niveau que dans le reste de la société, et j'ai décidé que c'était là que je voulais être.» Interview par Monk Rowe en 2007
Norman Simmons s'est éteint le 13 mai 2021 à Mesa, en Arizona. Connu comme compositeur, pianiste, arrangeur, leader, il a été l’accompagnateur, recherché, de Dinah Washington, Ernestine Anderson, Sarah Vaughan, Dakota Staton (1959-1992), Carmen McRae (1960-1970), Teri Thornton (1960-1997), Betty Carter (1968-1971), Anita O’Day (1976-1979), Etta Jones (années 1990), Helen Humes (1980) et Joe Williams (1978-1999)–deux chanteurs passés par le Count Basie Orchestra– entre autres. Aussi réputé comme arrangeur talentueux, parolier, chef d’orchestre, enseignant attentif et adulé, il avait un grand sens du collectif. Il a même été copiste bénévole pour préserver les droits de compositeurs de ses camarades qui ne savaient pas écrire la musique. Dans ses interviews filmées, toujours pleines de surprises et d’enseignements, notamment celle de Monk Rowe en 2007 (cf. sources et vidéographie), il était un fin analyste de l’histoire du jazz dans les sociétés, le décryptant dans ses expressions particulières dans le temps ou l’espace, décomposant chaque phénomène humain, urbanistique ou économique, sans concession, libre de pensée, expliquant comment la société de l’argent (qu’il appelle aussi «capitalisme») a corrompu les adolescents assis devant la publicité télévisée, pervertissant les rapports humains entre parents rachetant leur culpabilités d’absence, et enfants libres de tout acheter, et par suite, dévoyant les comportements musicaux: «Les gens essaient maintenant de suivre l’argent… Cela créé une mentalité et une séparation au sein même de la famille qui est en soi une forme de guerre… Les parents n’étant plus autant respectés, ils suivent leurs enfants… Et les générations s’étant succédées, les normes que nous suivons ont été établies par des personnes sans norme… jusqu’aux joueurs de football que nous écoutons comme s’ils étaient des dieux… De ce désordre de valeurs amenant le monde vers le risque atomique, les jeunes musiciens ont créé leur musique de rupture, ne partageant plus la scène avec les anciens sans le langage commun des standards. Mais de nouveau maintenant, nous sommes réunis car les plus jeunes s’intéressent à l’histoire… Il y a une période où ne pouvions plus jouer ensemble… Cela affecte la musique car la musique reflète ce que nous vivons». Les causeries philosophiques de Norman sont comme sa musique, un bonheur rafraichissant.

Né le 6 octobre 1929 à Chicago, Sarney Norman Simmons, est le fils de Sarney Simmons, propriétaire d’un salon de coiffeur-barbier, et de Blanche Gibson, employée d’hôtel au caractère bien trempé, intransigeante sur ses devoirs. Elle laisse en contrepartie une liberté totale à Norman, lui faisant ainsi acquérir un grand sens des responsabilités. Sans vivre dans le luxe, la famille qui habite dans le voisinage de la famille Cole(s) –Nat King, Eddy, Ike, Freddie– à Chicago, a un piano sur lequel Norman apprend à jouer d’oreille en compagnie de Duke Ellington à la radio et sur les disques, Duke dont la couleur et celle de Billy Strayhorn seront deux de ses empreintes. A l’école, il commence à accompagner des fillettes sopranos, et la découverte de cette popularité lui plaît énormément. Jouer d’oreille restera un outil indispensable pour l'écriture de ses arrangements —très tôt prisés par d’autres artistes—, brodant autour de la mélodie portée par un chanteur ou un soliste: accompagner est pour lui de «l’arrangement instantané» en suivant le phrasé, la respiration et l’émotion de celui qu’il écoute, par communication immédiate et fluide, grâce à la fréquentation commune enracinée du gospel et du blues.
A la Wendell Phillips High School de Bronzeville, où sont aussi allés Milt Hinton et Nat King Cole, dans les quartiers sud de Windy City, rien n’était joué entre musique, peinture ou emploi scientifique salarié: Norman opte finalement pour la musique qui lui semble être le seul lieu démocratique d’échange où les gens s’écoutent. Il faut dire qu’après la Crise de 1929, la guerre, le tout dans la ségrégation, la convivialité est une question vitale surtout pour un caractère sociable comme le sien aspirant à l’harmonie du collectif. A 16 ans, il intègre la Chicago School of Music grâce à un copain, Earl Thomas. Le porche de la maison des Thomas –une famille nombreuse– sert de centre communautaire informel avec un piano de fortune et un divan éventré; c'est un lieu qu’il fréquente assidument depuis sa jeunesse: beaucoup de monde y passe, y joue et échange. Norman étudie jusqu’en 1949 et garde de la peinture une riche palette sensorielle, un discours mélodique précis et un swing chaloupé, respirant la rythmique comme un moteur narratif intérieur. Son apprentissage se fait aussi en ville où, à l’adolescence, il ne rate pas une danse sur la musique de Johnny Griffin, Eugen Wright ou Gene Ammons quand il va au Parkway Ballroom de 8h du soir à 4h du matin avec une pièce d’identité faite pour passer l’entrée. Il ira aussi en club où, dès 1946, il décroche son premier engagement avec Clifford Jordan (ts). Il n’a que 17 ans et gravera trois disques avec lui entre 1977 et 1980. Il joue parfois au Beehive(2) avec Israel Crosby(3) en 1947, Vernel Fournier(4) qui vient d’arriver de New Orleans en 1948 et, en 1951, Norman devient naturellement le pianiste maison du club et le restera jusqu’en 1956 où il joue aussi avec Red Rodney (tp), T-Bone Walker (g,comp), Big Joe Turner (voc), car Chicago reste une Capitale du blues, même si les clubs sont plus blues à l’ouest et jazz au sud (cf. sources).

Norman compose et joue pour le disque Jan du ténor Paul Bascomb en octobre 1953, enchaîne un second album comme sideman du chanteur Bobby Prince en décembre de cette année-là, et un troisième en janvier 1955 pour Wardell Gray (ts) avec lequel il partage aussi la scène du club. Le mois suivant il accompagne, toujours au Beehive, Charlie Parker lors de sa dernière visite à Chicago en février 1955, aux côtés d’Ira Sullivan (tp), Victor Sproles (b) et Bruz Freeman (dm), puis remplace Junior Mance aux côtés de Lester Young début avril 1956 (cf. vidéographie), jouant avec Dexter Gordon à la fin du même mois(2): à 26 ans, sa réputation n’est plus à faire; parallèlement il écrit beaucoup de musique, notamment des arrangements et les partitions des copains pour déposer leurs droits au BMI avant de sortir les disques. Il enregistre son premier album en leader en 1956, Norman Simmons Trio, avec Victor Sproles (b) et Vernel Fournier (dm), pour Argo, la filiale de Chess Records. Vernel et Norman feront cinq disques ensemble entre 1953 et 1981, trois en sideman et deux avec Norman en leader, son premier de 1956, et I’m… The Blues en 1980-1981. Ce second disque est paru sur son propre label créé en 1979, Milijac, qu’il gardera actif jusqu’en 1997, The Heat and the Sweet, A Norman Simmons Songbook étant sa dernière production indépendante, avant de rejoindre le label Savant pour trois de ses quatre derniers albums en leader, The Art of Norman Simmons en 1999, Norman Simmons in Private en 2001-2002, et Norman Simmons Synthesis en 2002.
Ahmad Jamal lui a «piqué» Vernel et Israel, mais reste une autre référence incontournable de Norman, avec Oscar Peterson et Hank Jones. Norman travaille au C&C Lounge(1) de 1957 à 1958 avant de partir à New York début janvier 1959 où il accompagne Dakota Staton pour le Timex All Star Jazz Show de NBC Telecast avec Les Spann (fl), Sam Jones (b) et Lex Humphries (dm); il accompagne la chanteuse jusqu’en 1992, collaboration dont sortiront 6 enregistrements (cf. discographie). Rapidement repéré par le producteur Orrin Keepnews en 1960, Norman devient arrangeur chez Riverside pour plusieurs albums dont The Big Soul Band du Johnny Griffin Orchestra, avec Clark Terry, Bobby Bryant, Julian Priester, Matthew Gee, Pat Patrick, Edwin Williams, Charlie Davis, Harold Mabern, Bob Cranshaw, Charli Persip: une formation de luxe. Le disque est un tel bijou, qu’il arrange à l’été le thème-titre That's Right des Frères Adderley, avant de reprendre avec le quintet d’Eddie Lockjaw Davis et Johnny Griffin (ts), avec son ami Victor Sproles (b) et Ben Riley (dm) pour Battle Stations, et la même équipe, Dave Burns (tp) remplaçant Eddie Lockjaw pour le disque Studio Jazz Party, les deux sessions en septembre 1960.
«… Carmen pouvait susciter des émotions chez les gens parce qu'elle était simplement capable de choisir un mot et de vous le poignarder directement… C'est ce contraste qui permet à votre oreille d'entendre… Et cela crée en soi un sentiment rythmique» Interview par Monk Rowe en 2007

En décembre et janvier 1961, Riverside lui confie la direction d’orchestre et les arrangements pour le Devil May Care de la chanteuse Teri Thornton, parrainée auprès d’Orrin Keepnews par Johnny Griffin et Cannonball Adderley. Norman commence à travailler avec Carmen McRae début 1961, et leur collaboration devient essentielle et particulièrement fructueuse puisque 24 albums sont réalisés jusqu’en 1980. En 1968, dans la formation de Betty Carter, il avait rencontré Lisle Atkinson (b, 1940-2019) et Al Harewood (dm, 1923-2014). Cette section rythmique de grande qualité grave plusieurs disques en soutien de chanteurs-chanteuses, de groupes d'autres leaders et sous le nom de Norman Simmons (cf. discographie). L’accompagnement des voix est une spécialité de Norman Simmons et, au delà de Carmen McRae, Dakota Staton, Betty Carter, il faut encore signaler Anita O’Day (4 albums), Helen Humes, Etta Jones, Mark Murphy et Joe Williams. Chez Joe Williams, il travaille avec le guitariste Henry Johnson en 1987, et sept albums jalonnent leur dialogue jusqu’au dernier de Norman en leader, Synthesis en 2002. Son style de piano, ancré dans le swing et le blues, son classicisme très respectueux de l’esprit du jazz, sa mise en place subtile en font, comme l'un de ses aînés Teddy Wilson, un pianiste particulièrement apprécié par les vocalistes, et plus largement par les nombreux musiciens qui font appel à ses talents. Sa connaissance encyclopédique du répertoire du jazz (standards, et compositions du jazz), le traitement personnel et pourtant très respectueux des compositeurs n'est pas le moindre attrait de l'art de Norman Simmons. On trouve dans les mots de Norman Simmons, lors des bonnes interviews déjà citées, l'explication de sa subtilité qu'il a puisée dans une écoute particulièrement attentive de ceux qu'il a choisis comme inspiration, voici quelques extraits de ses propos: «Joe (Williams) m'a amené chez Basie, mais je restais en coulisses; ce n'est qu'après le décès de Basie que j'ai commencé à jouer dans le groupe, ce qui était une bonne expérience… Une leçon que j'ai apprise grâce à Basie et Duke, c’est apprendre à jouer ce que je ne peux pas crier pour communiquer avec les musiciens…Basie discutait en notes avec son groupe comme Ahmad avec le sien; Ahmad est aussi un grand pianiste, lorsqu'il a constitué ce groupe avec Vernel Fournier et Israel Crosby, c'est leur talent à communiquer qui a créé leur musique. Il a laissé de l'espace à sa rythmique pour imaginer collectivement. Miles l'avait aussi compris, il arrivait, donnait le tempo, l’impulsion, la direction, et il laissait les musiciens aller librement. Ahmad arrive, expose, et laisse la section rythmique prendre sa place… Même en solo, je ne me considère pas comme un pianiste mais comme une section rythmique, par imagination, et Basie aussi joue comme une section rythmique… Ahmad, Basie savaient donner ce genre d'informations au groupe, pour le laisser libre et cohérent… C’est comme de danser ensemble de manière fluide et souple… Le secret rythmique de Basie, c’était Freddie Green, et celui de Duke, le tandem Jimmy Blanton-Sonny Greer, très discret, avec des cuivres intégrés dans la rythmique, comme les quelques notes de piano de Duke; ils cuisinent ensemble, tout est question de contraste, de nuance, de dosage pour obtenir le bon mélange, trouver l’attaque équilibrée… Quand Oscar Peterson était au Blue Note, il a pris le temps de me parler pour m’aider à régler un problème consécutif à une opération, à trouver l’équilibre… comme dans les trios basse-guitare-piano de Nat King Cole où l’équilibre rythmique-son était parfait, c’est pour ça qu’il remplissait les boîtes de Chicago.» (interview par Michael Woods de 1995, cf. vidéographie) Outre Lisle Atkinson, les bassistes Malachi Favors (1953), Milt Hinton (1962 à 1989), Rufus Reid (1987 à 1997), Paul West (1988 à 1999), Peter Washington (1997 à 2006), et les batteurs Paul Wells (1999 à 2007), Paul Humphrey (2000-2002), Kenny Washington (1990 à 2006), sont parmi ses autres compagnons, toujours de haut niveau. Du côté des batteurs, outre Al Harewood, on trouve une pléiade de grands talents, pas toujours très connus, comme fréquemment Paul Humphrey, Paul Wells. Pour les soufflants, Norman a travaillé avec le saxophoniste Red Holloway (de 1955 à 1997), enregistre avec Roy Eldridge (tp,voc,lead) en 1976, Scott Hamilton (ts) et Warren Vaché (tp,cnt,flh) en 1978-1979. il a fait 3 albums de plus avec Scott Hamilton jusqu’en 1999. Clifford Jordan, Jimmy Owens, et plus près de nous, Eric Alexander, parmi beaucoup d'autres, ont côtoyé le grand pianiste.Norman voyage aussi beaucoup, d’Australie (1982), en Europe en 1993 où il enregistre Surprise! Surprise! à Oslo pour le Frank Wess Quintet. Il passe par le festival Estoril Jazz de Duarte Mendonça, au Portugal, et par le Japon pour le label Sound Hills (Manha De Carnaval) qui apprécie les pianistes (2001, cf. discographie). En dehors de sa longue et riche expérience avec les chanteurs, Norman a fait un parcours allant de Ben Webster (ts), à Pat Patrick (bar,as,b), J.J. Johnson (tb), Houston Person (ts), The Duke Ellington Legacy Band co-dirigé par Edward Kennedy Ellington II (g) et Virginia Mayhew (s) avec lequel il enregistre et arrange son dernier CD en sideman comme une signature, Thank You Uncle Edward, Duke Ellington Legacy avec Mark McGowan (tp), Wycliffe Gordon (tb), Virginia Mayhew (ts,arr,ldr), Joe Temperley (bar,bcl), Edward Ellington II (g), Tom DiCarlo (b), Paul Wells (dm), Sheila Earley (perc), Nancy Reed (voc) à Union City, NJ, en avril 2007 pour Renma Recordings, le label de Virginia Mayhew. En dehors de sa quinzaine d'albums en leader, Norman Simmons a été sideman, arrangeur, chef d’orchestre dans une centaine de disques avec un bonheur qui fait le ravissement des amateurs de jazz, car la source n'est pas près de se tarir. 
Une autre facette très importante de l’apport de Norman est sa dimension de jazz messenger, passant une grande partie de sa vie à transmettre notamment à la Jazz House Kids (cf. vidéographie) bâtie de 1999 à 2002 avec le média WBGO de Newark, NJ, Melissa Walker et Christian McBride. Melissa Walker est une ancienne élève de Norman avec laquelle il a aussi enregistré. L’école déménage à Montclair, NJ (proche de l’Institute of Jazz Studies, Rutgers University, de Newark, NJ), en 2013 dans des locaux plus vastes, et son big band prend la deuxième place au concours Essentially Ellington de Jazz at Lincoln Center.
Norman Simmons a également enseigné au William Paterson College (1982) à Wayne, NJ, à la New School de Greenwich Village, NY et à Jazzmobile-Harlem, New York.
Fin 2010, Norman a fêté les 50 ans du disque The Big Soul Band au Jazz Standard, club de Rose Hill au sud de New York fermé en décembre 2020. «Son implication pour Jazz House Kids n'a jamais faibli… A la fin d'un récent atelier d'été (cf. vidéo 2019), il a eu une standing ovation intense… Il a commencé à pleurer et à parler aux étudiants de l'Université d'Etat de Montclair: "Vous ne comprenez pas. Cette musique a été ma vie.” Norman ne se mettait pas en avant. Il a mis la musique en avant. Il n'avait pas d'autre agenda. Il n'était qu'un vaisseau pour cette musique.» a dit Melissa Walker en lui rendant hommage. Norman vivait à Lakewood, NJ, et c’est la chanteuse Antoinette Montague, une native de Newark, NJ, une amie proche, qui a annoncé son décès.
* 1. Interview du 30 mai 1995, par Michael Woods pour le Hamilton College et interview du 29 septembre 2007 par Monk Rowe (cf. sources et vidéographie, ci-dessous, pour les liens).
2. Cf. Les clubs à Chicago 3. Israel Crosby: 1919-1962, bassiste d’Ahmad Jamal de 1954 à 1962 (Jazz Hot n°180, octobre 1962)
4. Vernel Fournier: 1928-2000, batteur d’Ahmad Jamal de 1957 à 1962, (Jazz Hot n°577, 2001)
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SOURCES Interview du 30 mai 1995, par Michael Woods pour le Hamilton College (Part 1), sur le SS Norway Royal Caribbean Cruise, dans les Caraïbes
https://www.youtube.com/watch?v=_H50aN4RR0A
https://academics.hamilton.edu/music/jazz_transcripts/Norman_Simmons.html Interview du 29 septembre 2007, par Monk Rowe pour le Hamilton College (Part 2), Clinton, NJ: c’est un passionnant récit sur la vie à Chicago, ses mutations politiques, sociologiques et musicales, le rôle des syndicats de musiciens dans les années 1950, celui promoteur des G.I. Bill (années d’université payées aux soldats démobilisés après la Seconde guerre mondiale) pour le développement du jazz, du fait que l’éducation pouvait se propager dans la communauté afro-américaine, mais aussi sur le changement de musique à la radio à partir de 1945 (BMI supplante l’ASCAP) qui passe en boucle ce que Norman Simmons qualifie de «musique répétitive… c’est là que j’ai réalisé qu’ils connaissaient le lavage de cerveau.» https://www.youtube.com/watch?v=Y9HyDaJ3_YA WBGO: https://www.wbgo.org/music/2021-05-13/norman-simmons-pianist-who-made-an-elegant-art-out-of-accompaniment-dies-at-91
NORMAN SIMMONS & JAZZ HOT
Supplément Jazz Hot n°581, juin 2001: chronique The Art of Norman Simmons
Jazz Hot n°664, été 2013: Chronique Ricky Ford-Sacred Concert, arrangements Norman Simmons
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DISCOGRAPHIE
par Jérôme Partage
2001-02. Norman Simmons, In Private, Savant
Leader/coleader
LP 1956. Norman
Simmons Trio, Chicago, Argo 607 LP 1962. Dakota
Staton & Norman Simmons Orchestra, Capitol Records 4790
LP 1976. Norman
Simmons Quartet, Ramira the Dancer, Spotlite 13 (=CD EMI TOCJ-66026)
LP 1977. Harlem… One
More Time, Live at Pluckemin!, autoproduit LP/CD 1979. Norman Simmons, Midnight Creeper, Milljac Pub
Co. MJP 1001
LP 1980. Von Freeman/Cy Touff/Norman Simmons/Clifford Jordan/Wilbur Campbell/Victor Sproles, Hyde Park After Dark, BeeHive 7014
LP/CD 1980-81. Norman Simmons Quintet, I'm … the Blues,
Milljac Pub Co. MJP 1002
CD 1985-86. Norman Simmons, 13th Moon, Milljac Pub Co. MJP 1003 CD 1990. Shoko (Amano) and
Norman (Simmons), 500 Miles High, BRC Jam 9001

CD 1996-97. Norman Simmons, The Heat and the Sweet, Milljac Pub Co. MJP 1007 CD 1999. Norman Simmons, The Art of Norman Simmons, Savant 2029
CD 2001. Norman Simmons Manha De Carnaval, Sound Hills Records 8117 CD 2001-02. Norman Simmons, In Private, Savant 2056
45t 1953. Paul
Bascomb and his Orchestra, «Jan», Parrot 792 78t 1955. Wardell
Gray and His Quintette, «0scar's Blues»/«Hey There», Vee Jay 135 (=CD Wardell
Gray, The Chronological 1950-1955, Classics 1463) LP 1955. Red Rodney
Quintet, Modern Music From Chicago, Fantasy 3-208 LP 1959. Collectif,
Rockin' in Rhythm. All Star Jazz Show #4, Sounds Great 8017 (2 titres avec
Dakota Staton et Norman Simmons)
LP 1960. Johnny
Griffin Orchestra, The Big Soul Band, Riverside 1179 (=CD Original Jazz
Classics 485-2) LP 1960. Nat Adderley,
That’s Right, Riverside 330 (=CD Original Jazz Classics 791-2) LP 1960. Eddie Lockjaw
Davis & Johnny Griffin, Battle Stations, Prestige 7282 (=CD Original Jazz
Classics 2085-2) LP 1960. Johnny
Griffin, Studio Jazz Party, Riverside 338 (=CD Original Jazz Classics 1902-2)
LP 1960-61. Teri
Thornton, Devil May Care, Riverside 9352 (=CD Original Jazz Classics 1017-2) CD 1961. Dakota Staton, Dakota at Storyville, Capitol
Records 1649 (=CD Collectables 5233) LP 1961. Carmen
McRae, Sings Lover Man and Other Billie Holiday Classics, Columbia 1730 (=CD
CK65115) LP 1961. Collectif,
Jingle Bell Jazz, Columbia 1893 (1 titre avec Carmen McRae et Norman Simmons,
=CD CK40166) LP 1962. Collectif,
The Giants of Jazz, Columbia 1970 (1 titre avec Carmen McRae et Norman
Simmons, =CD CK40166) CD 1962. Mel Tormé/Carmen McRae, Ralph J Gleason's Jazz
Casual: Two Original Shows On One CD!, Koch Jazz 8560
LP 1962. Carmen
McRae, Something Wonderful, Columbia 1943 (=CD Fresh Sound 780) 45t 1962. Carmen McRae, «Am I Going Out of Your Mind?»/«Baby,
Baby», Columbia 4-42642 LP 1962-63. Carmen McRae, In Person/San Francisco,
Mainstream 352 (=CD Fresh Sound 2008) LP 1963. Carmen McRae, Mainstream 309 CD 1963-69. Carmen McRae with Norman Simmons Trio, Song
Time, Hindsight Jazz 602 LP 1963. Dakota
Staton, From Dakota With Love, United Artists 3292
LP 1964. Carmen
McRae, Bittersweet, Focus 334 (=CD Koch Jazz 8593) LP 1964. Dakota
Staton With Strings, United Artists 3355 LP 1964. Carmen
McRae, Second to None, Mainstream 56028 (=CD SRCS 9393) LP 1964. Carmen McRae, Haven't We Met?, Mainstream 56044 (=CD Solid Records 45288)
LP 1965. Carmen McRae, Live and Doin' It, Mainstream 403 (=CD Mainstream 32ED5012) LP 1965. Carmen
McRae, Live and Wailing, Mainstream 6110 (=CD Mainstream 32ED5011) LP 1965. Carmen
McRae, Woman Talk: Live at the Village Gate, Mainstream 56065 (=CD Jazz
Heritage 512906A) LP 1965. Red Holloway, Red Soul, Prestige 7473 (=CD Prestige VICJ-23727)

LP 1967. Carmen McRae,
Portrait of Carmen, Atlantic 8165 (=CD Atlantic 8122-79658) LP 1968. Carmen
McRae, The Sound of Silence, Atlantic 8200 (=CD Atlantic 1069) LP 1968. Carmen
McRae, Live at Century Plaza, Atlantic 10062 (=CD Atlantic 1075) LP 1969. Les Demerle, Spectrum, United Artists 6734 (=CD Get On Down 53504)
LP 1969. Betty
Carter, Finally, Roulette 500 (=CD 59064) LP 1970. Betty
Carter, Betcar MK1001 (=CD Verve 519851-2) LP 1972. Harold
Ousley, Sweet Double Hipness, Muse 5141 LP/CD 1974. Dakota Staton Ms.
Soul, Groove Merchant 532 LP 1975. Harold Ousley, The People's Groove, Muse 5107
LP 1976. Roy Eldridge,
What It’s All About, Pablo 2310-766 (=CD Original Jazz Classics 853-2) LP 1976. Anita O'Day,
Live at Mingos, Trio Records 9059 (=CD CDSOL-1930) CD 1976. Anita O'Day/John Poole, Live in Concert Tokyo 1976,
Emily Productions 7610 LP 1977. Junko Miné,
Live at Storyville, Trio Records 9090 LP 1978. Scott
Hamilton and Warren Vaché, With Scott's Band in New York City, Concord Jazz 70
(=CD 4070)
LP 1979. Scott
Hamilton/Warren Vaché, Skyscrapers,
Concord Jazz 111 LP 1979. Anita O'Day,
Live at the City, Emily Records 102479-1 LP 1979. Anita O'Day,
Live at the City: The Second Set, Emily Records 42181 LP 1979. Collectif,
Jazz Jamboree '79, Polskie Nagrania Muza SX-1865 (2 titres avec Scott Hamilton
Group) CD 1979. Les McCann, Les
Is More, Night Records 4 (1 titre avec Carmen McRae et Norman Simmons) LP 1980. Helen Humes,
Helen, Muse 5233
LP 1983. Chris
Conner/Ernestine Anderson/Carol Sloane, Three Pearls, Eastworld EWJ-90028 (=CD TEC-2034) CD 1985. Joe Williams & Friends, I Just Want to Sing:
June 85, Delos 4004 CD 1987. Joe Williams, Ballad and Blues Master, Verve 511 354-2 CD 1988. Shoko Amano, Celebrates in New York City, Milljac
Pub Co. MJP 1004
CD 1988. Harold Ashby, The Viking, Gemini 60 CD 1988. Al Grey/Bjarne Nerem, Al Meets Bjarne, Gemini 62 CD 1989. Joe Williams, In Good Company, Verve 837 932-2 CD 1989. Milt Hinton, Old Man Time, Chiaroscuro 310
CD 1990. Al Grey, Fab, Capri 74038-2 CD 1990. Shigeo Maruyama, Sweet Lorraine, Break Time 7204 CD 1990. Joe Williams, That Holiday Feelin', Verve 834 956-2 CD 1990. Al Grey & Friends, Christmas Stockin' Stuffer,
Capri 74039-2
CD 1992. Dakota Staton, Isn't This a Lovely Day, Muse 5502 CD 1993. Frank Wess Quintet, Surprise! Surprise!, Gemini 84 CD 1994. Philip Harper, The Thirteenth Moon, Muse 5520 CD 1995. Scott Hamilton, My Romance, Concord Jazz 4710
CD 1996. Jay Leonhart, Great Duets, Chiaroscuro 353 CD 1997. Teri Thornton, I'll Be Easy to Find, Verve 547 755-2 CD 1997. Red Holloway, In the Red, High Note 7022 CD 1997. Etta Jones, My Buddy, High Note 7026
CD 1998. Everett Greene, My Foolish Heart, Savant 2014 CD 1999. Scott Hamilton, Blues, Bop & Ballads, Concord Jazz
4866-2 CD 1999. Etta Jones, All the Way, HighNote 7047 CD 2003. Mark Murphy, Memories of You: Remembering Joe
Williams, HighNote 7111 CD 2006. Jeff Hackworth, How Little We Know, Big Bridge 1003
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VIDEOGRAPHIE par Hélène Sportis
Norman Simmons interviewé par Monk Rowe pour le Hamilton College, 2007, image extraite de YouTube
Chaînes YouTube de
Norman Simmons
https://www.youtube.com/channel/UCLF7iWXXvYUZqMTs6cswu9Q
https://www.youtube.com/channel/UCD-Uga2MrJuAJOWXOmx4qCg/playlists
1956. Album Norman Simmons Trio, premier en leader, Victor
Sproles (b), Vernel Fournier (dm), Argo Records (filiale de Chess Records)
https://www.youtube.com/watch?v=qxApNAhEyqY&list=PLUxFjvGvbm3YghxnZUyXUmkB303EebNaL
1960. Norman Simmons arrangeur, Johnny Griffin (ts)
Orchestra avec Clark Terry/Bobby Bryant (tp) Julian Priester/ Matthew Gee (tb),
Pat Patrick (as), Edwin Williams (ts), Charlie Davis (bar), Harold Mabern (p),
Bob Cranshaw (b), Charlie Persip (dm), album The Big Soul Band, Riverside, New
York 24 mai
https://www.youtube.com/watch?v=6idMFO55LoI
1962. Norman Simmons accompagnateur, Carmen McRae, Victor
Sproles (b), Walter Perkins (dm), Ralph J. Gleason’s Jazz Casual, 15 mars
(existe en DVD)
https://www.youtube.com/watch?v=N1VKyoA3GrQ
https://www.youtube.com/watch?v=M5Q7nLC1-64
https://www.youtube.com/watch?v=L6b2NeKjCjc
1979. Norman Simmons (p, et designer de la pochette), Lisle
Atkinson (b) Al Harewood (dm), album Midnight Creeper, Milijac (1er disque
sur son label), Penthouse Studios, New York, 11 septembre
https://www.youtube.com/watch?v=QpeQ5OVnFQ8&list=OLAK5uy_makoC_X16VQDLy7k0xnEGx2-5xUtii0Dw&index=7
1980-1981.
Norman Simmons (p, voc) Quintet, Jimmy Owens (tp,flh), Clifford Jordan (ts,as),
Lisle Atkinson (b), Al Harewood/Vernell Fournier (dm), Album I’m the Blues, New York, décembre 1980
et 1981, Milljac MJP1002
https://www.youtube.com/watch?v=aqjOGM4bA0Q&list=OLAK5uy_k9OJh7l-47httouli0K9_HIn0jdLVdo1g&index=2
1987. Norman Simmons/Joe Williams duo, Vine Street Bar &
Grill, Hollywood, CA, 7- 8 mai, sur WBGO avec Bob Badgley
(b), Gerryck King (dm) et album Verve, «Too Marvelous for Words»
https://www.youtube.com/watch?v=yvvDw6UhVGw
https://www.youtube.com/watch?v=_gTOYSKRXCU
https://www.youtube.com/watch?v=CaIE5mDQX-0
CD 1996-1997.
Norman Simmons, Freddie Hendrix (tp), Chris Cuzme/Eric Alexander (ts), Jeff
Burr/Henry Johnson/Coleman Mellet (g), Daniel Fabricator/Rufus Reid/Richie
Goods (b), Ariel Hoenig/Jonathan Blake/ Winard Harper (dm), album The Heat and
the Sweet, A Norman Simmons Songbook, New York, Milljac (dernier disque sur son label), 13 mars, 29 décembre et 27 mai 1997
https://www.youtube.com/watch?v=cK7VT08tooc&list=OLAK5uy_mwsrUymUJesZbeEXQBgsdgau-Ij8Ub9yQ
1995. Norman Simmons, interview du 30 mai 1995, par Michael Woods pour le Hamilton
College (Part 1), sur le SS Norway Royal Caribbean Cruise, dans les Caraïbes
https://www.youtube.com/watch?v=_H50aN4RR0A
1997. Norman Simmons, Etta Jones, Houston Person (ts),
Russell Malone (g), John Webber (b), Kenny Washington (dm), album My Buddy (Sings
the songs of Buddy Johnson), HighNote Records, New York, 11 décembre
https://www.youtube.com/playlist?list=PLccpwGk_xup_FK0iJdmBEguzac_5bxHB6
1999. Norman Simmons, Eric Alexander (ts), Henry Johnson (g),
Paul West (b), Paul Wells (dm), album The Art of Norman Simmons, «Harlem
Nocturne», «The Hour of Parting», Savant, New York, 17-18 juin
https://www.youtube.com/watch?v=J_7_QLVjrXo
https://www.youtube.com/watch?v=kAggxJQ1cw0
https://www.youtube.com/watch?v=26FnOP4nZg8&list=OLAK5uy_la0bg3_rMcCGusnwG77lOnZzSUY0qrD8w
2001-2002.
Norman Simmons, Lisle Atkinson (b), Paul Humphrey (dm), Valse N°7 de Frédéric
Chopin, album In Private, Savant, OBI Japon, at Hotel Motherlake Akina, Siga
& Seltzer Sound-New York, 27 juillet et janvier 2002
https://www.youtube.com/watch?v=bFQh_QwwLes
2002. Norman Simmons Synthesis, Eric Alexander (ts), Henry
Johnson (g), Lisle Atkinson (b), Paul Wess (dm), Kevin Jones (perc), Savant,
Tedesco Studios, Paramus, NJ, 17 janvier
https://www.youtube.com/watch?v=xKVaTIlJWKU&list=OLAK5uy_nIA4SXtNujwOmEG6JP58nof-gbtQdSxKk&index=1
2007. Interview par Monk Rowe pour le Hamilton College (Part 2), Clinton, NJ, 29 septembre
https://www.youtube.com/watch?v=Y9HyDaJ3_YA
2010. Norman Simmons dans le Duke Ellington Legacy Band,
Holiday Show, Edward Kennedy Ellington II (g), Virginia Mayhew (s), Jami Dauber
(tp), Noah Bless (tb), Tom DiCarlo (b), Paul Wells (dm), «Nutcracker March», Trumpet
Jazz Club, Montclair, NJ
https://www.youtube.com/watch?v=jdPi9Xr47a0
2011. Norman Simmons, Daryl Johns (b), «Silk», «Midnight
Creeper», Van Gelder Recording Studio, Englewood Cliffs, NJ, prod.
Jazzleadsheets/Don Sickler, 6 août
https://www.youtube.com/watch?v=k0Br2Crgv14
https://www.youtube.com/watch?v=saRzEoLnhgk
2015. Norman Simmons parle de Prez Lester Young au Beehive
de Chicago, il remplaçait alors Junior Mance, extrait du documentaire President of Beauty, The Life and Times of
Lester Young d’Henry Ferrini toujours en cours de production.
https://www.youtube.com/watch?v=mNcd66W9Svw
https://www.youtube.com/watch?v=qYdFkHLq33A
https://lesterlives.com/
NB: dans sa
présentation, le réalisateur explique qu’il a organisé son documentaire autour
de l’interview de Lester Young par François Postif à l’Hôtel d'Angleterre,
Paris, le 6 février 1959 pour Jazz Hot, et parue dans les n°142 (avril 1959),
143 (mai 1959), 145 (juillet-août 1959), alors que Prez décède le 15 mars 1959
à New York.
2016. Norman Simmons Trio, Gregory Artry (dm), Marlene
Rosenberg (b), Hommage à George Gershwin, Chicago Jazz Fest, Millennium Park - Jazz and Heritage Pavilion
(North Promenade), 4 septembre
https://www.youtube.com/watch?v=b0rV2dA9gSc
2019-2021. A tribute to Norman Simmons, par la Jazz House
Kids fondée par Melissa Walker, Montclair, NJ, paroles fortes, musique de
circonstances «The Hour of Parting», belles photos et images
https://www.youtube.com/watch?v=YhldAwbcSQU* |
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