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Frank Catalano © photo X, Collection Frank Catalano by courtesy


Frank CATALANO



The Chicago Fire

Frank Catalano est né à Chicago en 1977 dans une famille au sein de laquelle le père, amateur de jazz, jouait un peu de batterie.
Il apprend très tard que son grand-père a joué du saxophone, mais la famille ne souhaite pas qu’il devienne musicien.
 Après avoir étudié le piano, Frank passe au saxophone alors qu’il a 7 ans. A 10 ans, il joue avec Von Freeman et, à 18 ans, Frank travaille avec le guitariste Santana. Un an plus tard, il organise son propre groupe avec Randy Brecker et enregistre pour Delmark Cut It Out avec le légendaire multi-instrumentiste Ira Sullivan (tp, flh, as, ss, ts, fl…). Sa discographie se poursuit avec Pins ‘n Needles, You Talkin’ to Me? puis un Live au Club Green Mill de Chicago, dont il demeure un des piliers, enfin Bang en 2008.

Propos recueillis et traduits par Patrick et Manuel Dalmace
Discographie par Patrick Dalmace et Guy Reynard

Photos X,
Collection Frank Catalano by courtesy

© Jazz Hot n°674, hiver 2015-2016


Frank Catalano et Randy Brecker © photo X, Collection Frank Catalano by courtesy



Jazz Hot: Tu es un jeune musicien, qu’est-ce qui te rattache aux racines du jazz?


Frank Catalano: Je crois que ce qui me permet de rester connecté aux racines du jazz, c’est la spontanéité, et ma passion pour l’improvisation. J’ai toujours aimé être capable d’être créatif et spontané dans l’instant. Je pense que tous les grands musiciens de jazz que cela soit Louis Armstrong, Charlie Parker, ou Lester Young, tous étaient dans l’instant lorsqu’il étaient en train de jouer. Pour moi, c’est le plus important.

Pour resituer ton travail, y a-t-il actuellement un son spécifique dans le jazz des chicagoans? Si oui quelles sont ses caractéristiques et se ressent-il dans ton jeu?

Le jazz de Chicago, en particulier celui du saxophone ténor, a un son très spécial. Mon mentor était Von Freeman. Il a joué avec Charlie Parker, Miles Davis et pas mal de gens reconnus. Johnny Griffin et Von Freeman ont été à l’école ensemble. Ils ont tous les deux un très gros son avec une technique très rapide. En remontant un peu plus loin, il y a eu Eddie Harris avec une sonorité un peu moins lourde mais tout aussi rapide et ensuite Gene Ammons avec un gros son, large. Je pense que le mien est lourd et agressif… in your face! En ce qui concerne le saxophone ténor, je crois qu’il correspond à l’identité du jazz de Chicago. Le blues intervient, bien sûr, car Chicago a été bercé par des artistes comme la chanteuse Koko Taylor, Buddy Guy et d’autres bluesmen très célèbres. Le jazz de Chicago possède cette composante blues, et je pense que je m’intègre dans ces caractéristiques.

Frank Catalano Quartet à l'Iridium, New York © photo X, Collection Frank Catalano by courtesy


Pourrais-tu nous dire dans quelles circonstances tu as rencontré et joué, très jeune, avec tous ces grands jazzmen que sont Louie Bellson, Miles Davis, Tony Benett, Betty Carter, etc.?

J’ai eu beaucoup de chance de grandir à Chicago et d'avoir à proximité le Green Mill, le Andy’s Jazz Club et le Jazz Showcase. Mon père m’amenait écouter Von Freeman lorsque j’avais 9 ans. Lorsque j’en ai eu 10, Von me laissait m’asseoir à côté de lui lors de ses performances puis, peu à peu, il m’a fait jouer avec lui. Son groupe était le groupe résident du Pershing Ballroom dans le southside de Chicago. Il accompagnait les artistes invités et connaissait tout le monde. Il m’a présenté à Miles Davis, qui a été super sympathique avec moi, et a produit une démo, pour moi, pour la Warner Bros lorsque j’étais encore au lycée. Von m’a fait rencontrer Betty Carter, et j’ai joué pour elle au Jazz Showcase à Chicago. Louie Bellson était une personne très très spéciale! Il m’a embauché pour de nombreux concerts aux Etats-Unis après m’avoir écouté au Elgin Community College.

Quelles sont les influences musicales que tu as reçues?


Lorsque j’étais tout petit, ma tante jouait du piano, de l’orgue et de la guitare à l’église et, lorsque j’allais à l’église, je l’écoutais. Cette musique et le gospel sont peut-être les deux premiers styles qui m’ont plu. J’aimais y aller, et je chantais dans les chœurs. Je ne sais pas pourquoi parfois certaines notes me touchaient, et la façon dont certains accords s’imbriquaient me fascinait.
Ensuite, j’ai écouté du rock n’ roll entre 8 et 10 ans, et j’ai commencé à cette période à jouer du saxophone dans des groupes de rock à Chicago. A 11 ans, j’ai senti mon amour pour le saxophone commencer à grandir, et c’est le moment où j’ai côtoyé Von Freeman. A cette époque-là, j’écoutais déjà Charlie Parker. Mon directeur de groupe à l’école m’avait donné des albums de jazz, et le jazz est devenu mon style musical préféré. Quand je suis sorti du lycée, je suis allé à l’université DePaul de Chicago où j’ai obtenu un diplôme en composition classique. Je voulais être sûr que je pouvais écrire et composer de la musique classique car j’ai toujours eu un faible pour ce genre. Ce sont ces tendances musicales qui m’ont le plus influencé bien que j’en aie étudié d’autres, à ma façon, comme la musique cubaine. Notre esprit grave tout ce que l’on peut entendre et étudier dans la musique, et cela peut ressortir à un moment ou à un autre dans notre expression. Je pense que je ne suis pas un très bon musicien classique, car j’ai une tendance naturelle à swinguer. Mais le classique m’a apporté les fondamentaux, les accords, les harmonies. Ensuite, je me suis intéressé à des mouvements plus avant-gardistes de Chicago à travers l’Association for the Advancement of Creative Musicians, à Eric Dolphy et à Anthony Braxton qui sont très populaires dans cette ville. Tout cela fait partie de mes influences et ressort dans ma façon de jouer; je veille à être ouvert à différents styles, et je les laisse venir se manifester dans ma musique, je ne veux rien forcer. Je ne me suis jamais dit qu’il fallait avoir telle ou telle influence.

Frank Catalano et Jimmy Chamberlain à l'Iridium, New York © photo X, Collection Frank Catalano by courtesy


Tu as récemment sorti deux albums: le premier était Love Supreme Collective. Pourquoi cet hommage a John Coltrane?

La musique de John Coltrane m’a toujours fait vibrer. Ce qui me touchait en premier c’était l’âme de sa musique et son énergie. Puis, lorsque j’ai commencé à l’écouter davantage, j’ai réalisé que j’étais aussi attiré par le fait qu’il aimait utiliser le système modal. «Impressions» et beaucoup de ses derniers travaux comme Crescent, Love Supreme sont dans un certain mode, souvent mineur ou dorien, ce qui lui permettait de poser les bases pour jouer ce qu’il voulait. J’aime beaucoup Elvin Jones, Mc Coy Tyner, Jimmy Garrison. J’ai pu jouer dans le groupe d’Elvin; son énergie et celle de John me frappent et, si j’ai choisi Jimmy Chamberlin pour Love Supreme Collective, c’est que je crois qu’il est la version actuelle d’Elvin Jones… Mais lorsque je compose, j’aime écrire dans différents modes un peu comme John Coltrane faisait. L’album a été conçu comme un hommage à la musique de Coltrane en partie à cause de l’accident de voiture que j’ai eu en 2011 et qui ne me permettait pas de jouer. La spiritualité de Love Supreme de Coltrane m’a réellement aidé à traverser cette période difficile. C’est peu après que j’ai conçu Love Supreme Collective. Pendant l’année 2012 avec Jimmy Chamberlin (dm) et Percy Jones (b), nous sommes entrés en studio pour enregistrer directement en live. Il m’a fallu ensuite toute l’année 2013 pour ajouter les parties de guitare confiées à Dave Poland et le piano à Adam Benjamin puis faire le mixage et le mastering et proposer la conception de la pochette à Tony Fitzpatrick. Le disque est sorti en juin 2014. Pour moi, c’était comme un come back car je n’avais pas sorti de disque depuis 2008. Je suis très heureux qu’il soit arrivé à la première place sur Itunes. Je suis aussi très content qu’il sorte physiquement en Europe et au Japon grâce à Bluejazz Records.

Dans Love Supreme Collective si les noms des quatre thèmes sont identiques à ceux de l’album de Coltrane, ils ne sont pas une réinterprétation de Love Supreme. Ils ne sont pas non plus écrits de la même façon?



Je n’ai pas choisi les modes que l’on peut retrouver dans l’album original de Coltrane. Si j’ai laissé «Acknowlegment of the thruth» en Dorien, en général, j’ai essayé de choisir le mode pour que le son de chaque chanson soit spécifique. Je pense que chacun des thèmes exprime un sentiment différent et possède une atmosphère différente.
Cet album est plus destiné au noyau dur des gens qui adorent le jazz ou John Coltrane. J’ai pu me rendre compte alors que dans mon entourage les 20-40 ans ne savaient pas qui était Coltrane, et cela m’ennuyait car je croyais que tout le monde savait qui il était et connaissait Love Supreme, même dans le milieu de la musique rock ou celui des producteurs de musique. Mais aujourd’hui je reçois des mails tous les jours de gens qui me remercient de leur avoir fait connaître l’album original après avoir acheté le mien.

Le batteur Jimmy Chamberlin a un rôle important…

Sur Love Supreme Collective, Jimmy Chamberlin est arrivé avec les grooves de batterie sans en parler. Il a juste commencé à les jouer. Percy Jones à la basse a permis d’avoir une section rythmique très solide. Ils se connaissent très bien, ressentent et entendent différentes choses, en particulier quand je joue les parties mélodiques. Si l’un des deux n’avait pas été là, l’album n’aurait pas été aussi bon. Je leur en suis reconnaissant.

Tu as très vite enregistré un autre disque toujours avec Jimmy…

Je me suis dit que ma musique devait être un peu plus accessible à des gens qui ne sont pas des connaisseurs, et c’est pourquoi des compositions comme «Big Al’s Theme» «Shakin» «Tuna Town» sont nées. Leur assise rythmique a un feeling plus orienté pop-rock; elles sont en 4/4. Je les jouais avant que Jimmy et moi collaborions, mais lui y apporte ce côté plus puissant, rock et funky. Il a vraiment contribué à ce que les thèmes se marient bien ensemble, à l’enveloppe du son et du style de cet album intitulé God’s Gonna Cut You Down. C’est pour cela que ces plages sont un peu plus diffusées à la radio aux Etats-Unis et permettent ensuite d’aller découvrir Love Suprême Collective.
Par exemple, «Big Al’s theme» que j’ai composé en hommage au portier du Green Mill Jazz Club de Chicago, est toujours dans le top 40 américain, et c’est celui qui est le plus joué car il possède ce groove rock particulier qu’on pouvait entendre chez les Smashing Pumpkins –que beaucoup de monde apprécie et qui est populaire. Mais le solo saxo est assez long et a un côté coltranien sur une base un peu rock/funk et le Hammond B3 y apporte un feeling soul/jazz.
Pour le titre éponyme «God’s Gonna Cut You Down», je voulais faire quelque chose d’unique, et je n’avais jamais entendu aucun jazzman reprendre auparavant ce blues qui a plus de 150 ans et dont j’avais écouté la version de Johnny Cash. Pour cette chanson, Jimmy est arrivé avec un groove assez particulier. Je me suis dit que le jouer plus vite serait sympa! De plus j’ai gardé la grille et la progression d’accords originales. Moi je voulais faire une cover, mais unique.
Les autres thèmes sont des titres originaux que je prends plaisir à faire valoir et qui montrent des choses qu’on écrit en tant que groupe et qu’on joue régulièrement dans les clubs. C’est aussi la première fois que j’enregistre un de mes albums avec un B3. Jimmy, qui n’avait jamais enregistré avec cet instrument, a voulu l’intégrer.


Charles Earland et Frank Catalano © photo X, Collection Franck Catalano by courtesy


Effectivement une autre particularité de ce deuxième album est que tu as finalement introduit un orgue Hammond B3...

J’ai beaucoup joué avec des groupes reconnus comme ceux de Jimmy McGriff, Dr. Lonnie Smith, et deux ou trois fois avec Jimmy Smith. Mais souvent quand on joue avec Jimmy Chamberlin en live, la formation reste piano, basse, batterie, sax. Lorsqu’on a essayé le Hammond avec Jimmy Chamberlin on a trouvé que c’était aussi bon mais avec un feeling différent. Le Hammond à une possibilité très importante, on peut poser la suite d’accords avec la main droite et jouer la walking bass à la main gauche. De plus, avec l’enceinte Leslie du Hammond, on peut plaquer un accord et le faire tenir à l’infini contrairement à un piano dont la pédale de sustain garde la note peu de temps. C’est ce qui rend cet instrument très puissant! 
J’ai enregistré pour la première fois en 1995 pour le Charles Earland Organ Summit avec cet instrument. J’adore cette combinaison.
Je conçois ces deux albums comme si j’avais deux arrière-plans. Imaginons un acteur qui joue dans deux films, donc deux environnements différents: il a deux rôles, mais il garde toujours la même voix, le même look, sa façon de jouer et sa personnalité. Je trouve que c’est amusant de changer l’environnement de la musique. Dans Love Supreme Collective l’environnement est très profond et spirituel, ce qui contraste avec God’s Gonna Cut You Down.

Une suite est prévue?


Dès l’origine, en concevant le premier album, je prévoyais de faire un triptyque avec un troisième volet encore différent des deux premiers. Il verra le jour en mars 2016. C’est un hommage au son des saxophonistes de Chicago, Von Freeman, Eddie Harris. Le saxophoniste David Sanborn joue dans deux compositions, Jimmy est à la batterie, et on retrouve le Hammond B3. On va avoir une sonorité qui évolue même si ma façon de jouer est similaire. Il y aura plus de standards de jazz «Bye Bye Black Bird», «Sugar», un hommage «Chicago Eddie» à Eddie Harris, inspiré de son titre «Cold Duck Time», mais avec un pont différent. Le matériau du prochain album divergera par rapport aux deux derniers. J’espère que d’ici six mois, quand cet album sera sorti, les amateurs pourront apprécier la trilogie, trouver quelque chose de distinct dans chacun des trois disques, mais la ligne directrice sera restée avec Jimmy Chamberlin et moi. Tony Fitzpatrick qui a fait les pochettes des albums expose au Musée d’Art Moderne de New York, il est très connu et j’apprécie vraiment qu’il fasse cela pour nous. Les trois couvertures des albums sont différentes mais gardent un esprit similaire, à l’instar de la musique.

Quelles sont tes dernières activités, et quels projets as-tu pour les mois à venir?

Cette année a été très excitante pour moi. Le mois dernier (septembre 2015), j’ai sorti un album intitulé Havana nu beat suite qui est assez avant-gardiste. C’est un album consacré au saxophone. Randy Breker joue à la trompette sur deux morceaux et Ornette Coleman intervient sur un morceau. Je n’ai jamais rien enregistré de tel. C’est cet aspect là que j’ai envie d’explorer. J’ai envie de faire des choses novatrices, de faire réagir les gens et de provoquer diverses émotions. Avec le dernier album, où intervient David Sanborn, j’espère amener les amateurs de jazz et de saxophone plus classique à apprécier mes compositions plus aventureuses.
Je ne veux pas m’imposer de limites et je ne veux plus travailler avec de grosses majors qui te disent ce que tu dois composer en fonction de leurs intérêts. Je veux continuer à me passionner pour ce que je fais, à rencontrer des gens et à jouer un peu partout, comme ici à Paris.
Je trouve qu’en ce qui concerne l’Europe, l’audience est plus intelligente au niveau du jazz, et que les jazzmen sont toujours bien accueillis.

Comment vois-tu l’avenir du jazz?

Le jazz aux Etats-Unis se porte mieux maintenant qu’il y a dix ou quinze ans. Aux USA, il y a des gens qui aiment la musique, mais la pop music les ennuie avec les boîtes à rythmes et des chanteurs dont la voix est retravaillée à l’autotune. Selon moi, les plus jeunes sont en train de redécouvrir le jazz, le blues et même de plus anciennes formes de musiques. Certaines séries télévisées aident à cela au travers d’émissions populaires, telle «Boardwalk Empire» dans laquelle on utilise de la musique des années 1920 car l’histoire se déroule dans ces années-là. Le jazz était très populaire à l’époque, et ils ont essayé de se rapprocher de types de voix comme Billie Holiday et d’autres jazzmen classiques et célèbres. Je crois que le jazz a plus de reconnaissance en ce moment. De plus, les artistes plus jeunes du rap, du hip hop et du top 40 samplent de plus en plus de parties de cuivres orientées jazz. C’est la raison pour laquelle je pense que le jazz se porte bien, mais je ne crois pas qu’il redeviendra ce qu’il a été. Il existe un tas de gens curieux qui s’y intéressent. Il y a une quinzaine d’années, lorsque je disais que j’étais un musicien de jazz, ça n’intéressait personne. Alors que maintenant les jeunes générations qui ont entre 20 et 30 ans sont réceptives lorsque je leur apprends que pour gagner ma vie je suis musicien de jazz. La plupart, connaissent John Coltrane, Charlie Parker alors qu’il y a 15 ans la plupart des gens dans la rue ne les connaissaient pas autant. Finalement je suis très content de la façon dont évolue le jazz.


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Contact: www.catalanomusic.com

Discographie

Leader-Coleader
CD 1997. Cut It Out, Delmark 501
CD 1999. You Talkin' to Me?!, Delmark 525 (coleader Von Freeman)
CD 1999. Pins 'N' Needles, Lakeshore Records 607
CD 2001. Live at the Green Mill, Delmark 536
CD 2001. Ring-A-Ding Romance!: Peter Oprisko Sings! Saxophonist Frank Catalano Plays!, Retropolis Records-002 (coleadear Peter Obrisko)

CD 2004. Street Jazz, A 440, Music Group 555
CD 2005. Mighty Burner, Bright 501

CD 2007. Love Bugaloo, Village Again 059
CD 2008. Frank Catalano, Bang!, Savoy Jazz 17734

CD 2010. From the Blue Note (N.Y.), Live Records 007
CD 2012. Old Skool, Blue Sky Fable 009
CD 2012.  Topics of Conversation, Blue Sky Fable 011

CD 2012-13. Love Supreme Collective, Ropeadope 237
CD 2014. Frank Catalano, God's Gonna Cut You Down, Blu Jazz 3434
CD 2015. Havana Nu Beat Suite, Ropeadope 288

Sideman
CD 1997. Chicago Metropolitan Jazz Orchestra, Live and Screamin', Chicago Lakeside Records - Griffin 601
CD 1997. Johnny Hammond Smith, Charles earland Jazz Organ Summit, Cannonball Records 27102
CD 1998. Barrett Deems, Groovin' Hard, Lydia Records/Delmark 505
CD 1998. DePaul University Jazz Ensemble, Shade Street, Blue Nirdland 8592
CD 1999. Various Artists, Mile by Jazz Mile, Lake Shore Jazz 608
CD 1999. Chicago Metropolitan Jazz Orchestra, Labor of Love, Chicago Lakeside Jazz 609
CD 1999. Eldee Young, The long and Short of Jazz, Middle Coast 002
CD 2000. John Burnett, Swingin' in the Windy City, Chicago Lakeside Records 6112
CD 2000. Skip Sams Society Sound, Christmases to Come, Orchard 5834
CD 2001. All Rectangle, Ke Ala Mano (The Way of the Shark), New Polyphony 420
CD 2001. Bill O'Connell Chicago Skyliners Big Band, Contemporary Classics, Blue Birdland Records 85993
CD 2002-03. Jacob Fred Jazz Odyssey, Symbiosis Osmosis, Kufala 62
CD 2005. Various Artists, Jazz Improv Companion CD, Vol. 6 No. 2: Blue, Jazz Improv 526
CD 2005. John Burnett & His Orchestra, Down for Double, Delmark 596
CD 2007. The Lake Effect, Brighter Moments, Warlock Records 2992
CD 2008. Nicole Tieri, Tales from Magnolia Drive, Magnolia Drive
CD 2008. Damian Rivero, Con el Diablo en el Hombro, Latin Street Music 4068
CD 2009. Jim Holman, Explosion!, Delmark 2014


Vidéos

2007 Frank Catalano and the Sextet - mighty burner live at the Green Mill
https://www.youtube.com/watch?v=BjgztthGX30


2009 Frank Catalano On Beginning Improvisation
https://www.youtube.com/watch?v=2zYWfz8xxN0


2012 215 Frank Catalano
https://www.youtube.com/watch?v=tPZfpcJLcIw


2014 Frank Catalano @ Saxquest - November 9, 2014
https://www.youtube.com/watch?v=TOBXnldM72E


2014 Frank Catalano & Jimmy Chamberlin Live Jazz on WGN TV in Chicago
https://www.youtube.com/watch?v=WKuMqNiEOpk


2015 Jimmy Chamberlin Frank Catalano 11/13/2015 9pm!!
https://www.youtube.com/watch?v=MKqiuh7YIfE


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