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Claudio Fasoli © Maria Grazia Giove by courtesy of Claudio Fasoli


Claudio FASOLI


Il Professore

Claudio Fasoli est un saxophoniste alto, soprano et ténor, également compositeur, né à Venise le 29 novembre 1939, résidant maintenant à Milan. Il lui arrive également d’écrire des articles et des chroniques dans des revues. Il s’est fait véritablement connaître à partir des années 1970 dans le quintet Perigeo en compagnie du pianiste Franco d’Andrea (Jazz Hot n° 596) et du contrebassiste Giovanni Tommaso. Il est particulièrement à son affaire en  trio et quartet.

Il a joué un peu partout dans le monde avec des musiciens tels que Mick Goodrick, Dave Holland, Lee Konitz, Jean-François Jenny-Clark, Aldo Romano, Kenny Wheeler, Palle Danielsson, Tony Oxley, Bobo Stenson… Il a participé activement au Lydian Sound Orchestra de Riccardo Brazzale en 1990. Il a dirigé et animé l’European Music Orchestra, et a  fait partie du Manfred School international Band.

Il a été directeur artistique du Festival de jazz de Padoue de 2003 à 2010. Il est actuellement, en plus de ses activités de musicien et de compositeur, professeur aux séminaires internationaux de Jazz à Siena, et cela depuis sa fondation en 1978. Il a créé les cours de saxophone à la Civica Scuola di Musica Jazz de Milan où il enseigne, et a dirigé des stages et des séminaires dans différents lieux comme par exemple au Conservatoire National Supérieur de Paris.

Ajoutons qu’il est aussi photographe. Cette interview a été réalisée à La Seyne-sur-Mer lors d’une visite privée.

Propos recueillis par Serge Baudot
Discographie par Guy Reynard

Photos de Serge Baudot et Maria Grazia Giove by courtesy of Claudio Fasoli


© Jazz Hot n°674, hiver 2015-2016


Claudio Fasoli, Festival de Padouz, 2006 © Serge Baudot


Jazz Hot: Vous êtes né dans cette mythique Cité des Doges. Est-ce que Venise a une influence sur votre musique?

Claudio Fasoli: Je suis né à Venise, mais depuis de nombreuses années je vis à Milan. J’ai vécu à Venise jusqu’à l’âge de 25 ans. Tout le monde sait que Venise est une ville très particulière. Les couleurs et la lumière sont différentes de celles des autres villes parce que l’eau, sur laquelle elle est construite, reflète la lumière du ciel; ainsi toute l’ambiance est lumineuse et riche de nuances. C’est ce qui fait que de nombreux peintres ont été influencés par la situation chromatique de Venise (Tintoretto, Giorgione , Canaletto, etc.). En ce qui concerne les musiciens, pour Antonio Vivaldi, Luigi Nonno, on peut penser que leur origine vénitienne se dévoile dans l’ampleur et la somptuosité des espaces dans leur musique.
Mes  compositions dédiées à Venise ont été enregistrées avec le Claudio Fasoli Emerald Quartet sous les titres de «Venice Inside» et «Reflections» (Blue Serge Records), mais déjà, dans les années 1980, j’avais dédié «Lido» à ma ville sur mon premier disque enregistré pour Soul Note avec NHØP (Niels-Henning Ørsted Pedersen), Barry Altschul et Kenny Drew.

Comment êtes-vous devenu musicien?

Après l’obtention de mon diplôme de pharmacien à l’Université de Padoue, j’avais envie d’aller vivre à Stockholm où il y avait beaucoup de jazz, et aussi pour la présence des musiciens états-uniens que j’aimais beaucoup, comme Warne Marsh par exemple. N’ayant pas les moyens de survivre en Suède, j’ai décidé de chercher du travail à Milan, laquelle en ce temps-là offrait beaucoup de musique, et j’ai emménagé dans la cité lombarde pour travailler avec la firme Hoffman La Roche. Quand l’expérience du Perigeo a commencé, j’ai donné ma démission et je suis devenu musicien à temps plein, en 1973.

Avez-vous fait des études musicales?

Pas d’études musicales régulières. J’ai étudié le piano vers 8 ans, mais j’ai interrompu au bout de deux ans. A 13-14 ans, je me suis rapproché du jazz, et j’ai commencé à étudier le saxophone alto en autodidacte. Les LPs et quelques livres d’exercices ont été mes maîtres; mais c’est ce qui s’est passé pour la plupart des musiciens de ma génération, même en France.

Comment en êtes-vous donc venu au saxophone?

J’ai découvert Charlie Parker, puis j’ai été fasciné par Lee Konitz. Et quelques années plus tard, j’ai découvert Jackie McLean. Finalement, je me suis servi de tous ces modèles, même s’ils étaient contradictoires, pour comprendre les différentes facettes du saxophone alto, parce que je ne jouais que de l’alto pendant ces premières années.

Lydian Sound Orchestra de Riccardo Brazzale, avec Enrico Rava et Claudio Fasoli, Festival de Padoue, 2006 © Serge Baudot


Quand et pourquoi vous êtes-vous mis au saxophone ténor?

Pendant les années du Perigeo, il m’arrivait d’écouter surtout des saxophonistes ténor, de Coltrane à Shorter, de Liebman à Henderson, etc. De plus, Jackie McLean me séduisait beaucoup en me montrant comment jouer de  l’alto avec un jeu de ténor. En fait, j’avais commencé à jouer un peu du ténor pendant les derniers mois de la période Perigeo, en plus du soprano et de l’alto. Après le Perigeo, j’ai abandonné l’alto en faveur du côté péremptoire du ténor, qui désormais m’avait pris en otage et conquis par  la possibilité de faire des clairs-obscurs. Il est évident que je l’avais déjà en moi, la décision du changement a suivi puisqu’il était en moi. «Donc ça a marché, comme vous dites… La différence d’expression» (en français)…

Quel a été alors votre parcours professionnel?

Après mes années universitaires, pendant lesquelles j’avais un quartet avec lequel j’expérimentais mes premières compositions, j’ai joué dans le groupe de Giorgio Buratti, puis avec Guido Manusardi dans le disque duquel je suis apparu pour la première fois. Enfin, le Perigeo  a été mon choix définitif. Ensuite, j’ai dirigé de petits groupes avec de grands musiciens italiens ou étrangers.

Gabriella Piccolo, Directrice du Festival Padoue, Claudio Fasoli, Enrico Rava, Riccado Brazzale, 2006 © Serge Baudot


Quelles ont été vos grandes rencontres musicales?

Il est certain que tous les moments peuvent être importants: jouer dans le Perigeo aux côtés des plus grands noms du jazz italien sous la direction de Giovanni Tommaso; la musique faite et enregistrée avec Jean-François Jenny Clark, Mick Goodrick, Henri Texier, Kenny Wheeler, Bobo Stenson, Manfred Schoof, Tony Oxley, Palle Danielsson, Aldo Romano, Glenn Ferris, Bill Elgart, etc. Mes trios et quartets italiens avec Franco D’Andrea, Enrico Rava, Luigi Bonafede, Paolo Birro, Paolino Dalla Porta, Gianni Bertoncini, Pietro Leveratto, Michele Calgaro, Michelangelo Decorato, etc. Tous m’ont donné de grandes émotions parmi lesquelles il me serait difficile de choisir. Je veux mentionner aussi les concerts et les clubs avec Erik Truffaz et son quartet, et aussi quelques prestations inoubliables en trio avec Malcolm Braff au piano et Matthieu Michel à la trompette. Et dans les années 1990, de fréquentes soirées au Duc des Lombards à Paris qui m’ont permis de jouer avec de nombreux musiciens français. En outre, j’ai eu de très belles expériences pendant mes engagements en Scandinavie aux côtés de musiciens finlandais (Jarmo Savolainen, Ulf Krokfors,  Esa Pietila, etc.) et suédois comme Mats Holte.

Qu’en est-il de Perigeo? Emerald Quartet? Claudio Fasoli Four?

Sony Music a sorti en décembre un coffret contenant les cinq CD RCA historiques du groupe Perigeo, plus deux live inédits et d’autres d'interviews et citations. Un très beau travail dédié au Perigeo, 35 ans après sa dissolution, et avec ensuite très peu de réunions. Le groupe est encore populaire parmi les passionnés aux cheveux gris et leurs enfants!
Claudio Fasoli Emerald Quartet était constitué de musiciens de sensibilité particulière et de très haut niveau comme Mario Zara au piano, Yuri Golubev à la basse et Marco Zanoli à la batterie. Avec eux j’ai réalisé trois CDs importants pour moi parce que les compositions que je jouais et que j’ai enregistrées avec eux, respectaient de manière lumineuse un objectif expressif bien défini que je recherchais à cette période. Ensuite Claudio Fasoli Emerald Quartet s’est dissout parce qu’après quelques années d’activité, j’avais un fort désir de développer les sonorités électroniques: j’ai pu satisfaire cette exigence avec Claudio Fasoli Four, avec une guitare électrique et de l’électronique intégrée, à ma grande satisfaction. Claudio Fasoli Four est toujours en activité et a déjà publié trois CDs parmi lesquels London Tube a reçu beaucoup de bonnes critiques et des recommandations très positives, même de l’autre côté de l’Océan.
Actuellement le quartet acoustique Claudio Fasoli Samadhi 4tet, avec lequel nous avons participé à des festivals et des concerts, est en pleine activité, mais nous n’avons pas encore enregistré de CD. La musique est essentiellement  celle que j’ai écrite pour un autre projet: Claudio Fasoli The Brooklyn Option, enregistré avec Ralph Alessi, Matt Mitchell, Drew Gress et Nasheet Waits. Le CD a été publié par la revue Musica Jazz en février 2015, et c’est le plus récent.

Qu’est ce qui vous a amené à faire des disques à propos de villes: Londres, Brooklyn? En ferez-vous d’autres?

Ce sont des villes qui m’ont donné le plus d’émotions et de sensations très caractérisées. Elles me rappellent certains coins de Venise: le métro de Londres ou encore le vert de Brooklyn entouré d’eau. Cette inspiration m’aide à donner une unité à la suite des compositions de façon à ce que toutes acquièrent un sens évolutif. Naturellement la musique n’a aucune volonté descriptive, c’est seulement de la musique à écouter, attentivement, si possible! Dans les années 90, j’avais déjà publié un CD, intitulé Cities, dédié aux dix villes les plus importantes de ma vie, avec Mick Goodrick, Bill Elgart et Paolino Dalla Porta (Ram Records).

Vous avez été directeur du Padova Jazz Festival de 2003 à 2010, je crois…

Exactement, j’ai été engagé par Gabriella Piccolo, présidente du Festival de Padoue, pour l’édition de 2003 pour finir en  2010. Cela a été pour moi une très belle expérience parce que j’ai pu faire connaître beaucoup de musiciens européens, italiens et américains qui ne font pas partie des choix les plus prévisibles et les plus répandus. Le travail a été très apprécié par le Festival et par le public qui m’ont souvent remercié pour la musique qu’ils avaient écoutée! En 2011, je crois qu’il y a eu des difficultés économiques majeures, et il a donc été décidé de se passer de ma collaboration, ainsi que de celle d’autres.

Claudio Fasoli © Maria Grazia Giove by courtesy of Claudio FasoliParlez-nous de l'expérience à Sienne?

J’ai participé à la fondation de Siena Jazz. Je suis le cofondateur des Seminari Internazionali de Siena Jazz en 1979. Depuis lors, j’enseigne dans les Seminari internazionali d’été. Siena Jazz continue de progresser et de réaliser de grandes ambitions. A Siena Jazz, dans les Summer Clinics (ateliers d’été), les musiciens de jazz
les plus célèbres du monde viennent enseigner à parité avec des musiciens italiens. Siena Jazz, outre les Seminari Estivi, propose un enseignement régulier toute l’année qui a été reconnu par le Ministère de la Culture  comme «Institut de Haute Spécialisation». Franco Caroni, le président, fait constamment l’effort de mener à bien ses projets en sachant toujours créer des choses extraordinaires qui sont enviées par le monde du jazz. A Sienne, ce ne sont pas des enseignants qui viennent, mais des «musiciens» pour offrir le meilleur de leurs expériences aux jeunes et moins jeunes  élèves.

Que vous apporte l’enseignement?

L’enseignement m’a enseigné à comprendre beaucoup de choses pour pouvoir enseigner avec clarté, que ce soit l’improvisation, l’expressivité, le langage, et tout ce qui concerne l’instrument, saxophones ténor et soprano.

Qu’est-ce que le jazz pour vous? Qu’est-ce qui fait la différence d’avec les autres musiques?

Le jazz est un langage extraordinaire, unique au monde, par la particularité de son «son», par le concept de l’interprétation rythmique du temps, et par la façon dont s’organise l’improvisation. Tout ceci est spécifique au jazz et n’appartient à aucune autre musique où la caractéristique de base est «l’interprétation» et non pas «l’improvisation». Je ne dis pas que l’une soit meilleure que l’autre, je dis que ce sont deux façons très différentes de concevoir la musique et son développement.

Quelle est la situation du jazz en Italie?

En Italie, il y a aujourd’hui de nombreux jeunes de grand talent qui viennent s’ajouter aux noms déjà affirmés. Il y a une crise chronique du marché musical traditionnel, et qui maintenant s’est encore aggravée. Les occasions de jouer avec régularité se raréfient pour tous, et cela entraîne une saturation des possibilités d’enseignement, que ce soit dans les 50 conservatoires ou dans les 100 écoles privées (chiffres approximatifs) où le jazz est matière d’étude. Les clubs sont en nombre insuffisant, et la retombée économique d’une soirée en club est généralement dérisoire. Paradoxalement, le jazz en Italie ne jouit pas encore d’une crédibilité capable d’attirer l’argent public; c’est toujours trop peu, insuffisant et aléatoire, sinon en de rares cas plus ou moins conditionnés par des opportunités provinciales. Dans tous les cas, le problème est comme toujours la non-connaissance et la vraie ignorance. Il est évident que les musiciens doivent trouver des solutions alternatives aux concerts pour pouvoir survivre. Moi-même, j’ai eu la chaire de jazz au Conservatoire (pour mérites artistiques), mais j’ai préféré arrêter au bout de deux ans.

Comment voyez-vous l’évolution du jazz?

Le jazz jouit d’une grande santé dans ses formes multiples et dans la richesse de ses propositions dans le monde entier. Ce langage musical multiplie ses particularités et trouve toujours des voies d’enrichissement et de développement. C’est un phénomène extraordinaire tout au long d'une histoire inépuisable.

Vous avez eu les honneurs de la couverture de Musica Jazz, notre confrère. La presse jazz est-elle importante en Italie?

La couverture de Musica Jazz, c'était en octobre 2014, et aussi la publication d’un CD par cette même revue en février 2015. Ces reconnaissances font  plaisir. J’ai eu pas mal d’articles et  d’interviews, ainsi que de bonnes critiques. J’ai encore de nombreux autres projets et de la curiosité.

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A lire : Claudio Fasoli par Francesco Martineli (Edizioni Siena Jazz)


Contact : booking@claudiofasoli.com


Discographie

Leader
LP 1977. Eskimo Fakiro 21036
LP 1978. Jazz Duo, Dire 349 (duo avec Franco d'Andrea)
LP 1978. Jazz Jamboree '78, Muza 1611
LP 1979. Hinterland, Musica Jazz 804
LP 1979. The Meeting, Dire Fo 358
LP 1979. Cloudy, Palcoscenico 15004
CD 1983. Lido, Soul Note 121071-2
LP 1984. Input, Bull 06
CD 1986. Welcome, Soul Note 121171-2 (coleader Kenny Wheeler)
LP 1987. For Once, Splasc(H) Records 126
LP 1988. Egotrip, Splasc(H) Records 161
CD 1988. Land, Neuva 1002
CD 1990. Bodies, New Sound Planet 815
CD 1992. Cities, Ram 4503
CD 1994. Ten Tributes, Ram 451
CD 1995. Giotto, Soul Note 121309-2 (avec Sax Appeal Saxophone Quartet)
CD 1999. Trois Trios, Splasc(H) Records 678
CD 2003. Mirror, Ram 4522
CD 2004. Stilla, Soul Note 121335-2
CD 2008. Adagio, Alma Records
CD 2008. Driving Out: Birth of the Cool, Abeat Z064 (coleader Biagio Coppa)
CD 2010. Episod, Velut Luna 905784
CD 2010. Reflections, Blue Serge 4830271
CD 2011. Duology, Radiosnj-025 (coleader Luca Garlaschelli)
CD 2012. Avenir, Caligola 1069472
CD 2009. Venice Inside, Blue Serge
CD
2012. Patchwork: Claudio Fasoli Four, Caligola
CD 2014. London Tube: Claudio Fasoli Four, Abeat
CD 2015. The Brooklyn Option: Claudio Fasoli The Brooklyn Option, Musica Jazz

Avec le groupe Perigeo
CD 1972. Azimut, Sony Music 274103
CD 1973. Abbiamo Tutti un Blues Da Piangere, Sony BMG 271934
CD 1974. Genealogia, Sony BMG 271935
CD 1975. La Valle Dei Templi, Sony Music 271936
LP 1976. Non E Poi Cosi Lontano, RCA 1228
LP 1976. Movie Rush–La febbre del Cinema, RCA 1224
LP 1977. Attraverso Il Parigeo, RCA 33039

Sideman
LP 1966. Giorgio Buratti, My Soul in Performance, Bentler 4040
LP 1973. Guido Manusardi, Live Suite, MPS 21.233132
CD 1987. Giogio Gaslini, Multipli, Soul Note 121220-2
CD 1992. Guido di Leone, Scherzo, Pentaflowers 031
CD 1992. Lydian Sound Orchestra, Melodious Thunk, Totem 10012
CD 1993. Giuseppe Emmanuele, North South or Vice Versa, A.V. Arts 0006
CD 1994. Gianmarco Scaglia, Moods, MM Records 43024
CD 1994. European Music Orchestra, Guest, Soul Note 121299-2
CD 1994. European Sound Project, Bon Voyage, Philology 104
CD 1994. Riccardo Luppi, Twelve Chances, Modern Times 30124
CD 1995. Riccardo Luppi, Some More Chances, Splasc(H) 716
CD 2000. Ah Um Jazz Festival, C-Jam Joint 0001
CD 2000. Oiseaux, Les Artistes Du Cirque, Splasc(H) 719
CD 2000. Fernando Feraò, L' Essenza: Waterways, Flames, Air & Earth, Splasc(H) 720
CD 2002. Civica Jazz Band, Italian Jazz Graffiti, Soul Note 121379-2
CD 2004. Jazz From Italy, ZYX Music 813952


Vidéos

1984 Wayward Weathercock (Claudio Fasoli)
Rai jazz Tour 1984 Rapallo
https://www.youtube.com/watch?v=qgs2IAgK9-o


2009 Claudio Fasoli Emerald Quartet - Giudecca
https://www.youtube.com/watch?v=HMoz0Iwnt4A


2011 Claudio Fasoli Quartet all' Osteria del FARE 19 febbraio 2011
https://www.youtube.com/watch?v=S0D0OfqI_A8


2012 Claudio Fasoli // Four Avenir
https://www.youtube.com/watch?v=p3-LOTCbfmk


2013 Claudio Fasoli Four special guest Alex Sipiagin, Mestre
https://www.youtube.com/watch?v=s1NMxcysvzU


2014 Claudio Fasoli Samadhi Quartet
https://www.youtube.com/watch?v=xOeI8cfuzzQ


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