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Paris, Duc des Lombards
Catherine Russell, 26 avril 2025

Nous n’avons pas manqué le passage à Paris de Catherine Russell (www.catherinerussell.net) que nous avons appris à connaître à travers ses derniers albums, en particulier les excellents Alone Together (Jazz Hot 2020) et Send for Me (Jazz Hot 2023). Comme on pouvait s’y attendre, la dimension live a donné encore davantage de chair à l’expression de la chanteuse fermement enracinée dans le jazz de culture, imprégné de blues et d’envolées gospel qui en font une personnalité vocale de caractère avec des reliefs et contrastes naturels. Autour d’elle, on retrouvait ses partenaires habituels: le guitariste et directeur musical Matt Munisteri (https://mattmunisteri.com), le contrebassiste Tal Ronen (https://eng.hotjazz.co.il/portfolio/tal-ronen), le batteur Mark McLean (www.markmclean.com) et un nouveau venu, le pianiste et organiste Ben Paterson (www.benpaterson.com), né à Philadelphie en 1982 et formé en partie à Chicago où il a notamment accompagné le grand Von Freeman.

Ben Paterson (org), Catherine Russell (voc), Matt Munisteri (g), Duc des Lombards, 26 avril 2025 © Jérôme Partage
Ben Paterson (org), Catherine Russell (voc), Matt Munisteri (g), 
Duc des Lombards, 26 avril 2025 © Jérôme Partage

Catherine Russell respire le swing, une évidence qui s’impose dès le premier titre, «Send for Me»; elle s’approprie les morceaux (arrangés sur mesure par Matt Munisteri) comme si elle racontait sa vie à des amis, d’autant que, fille des musiciens Luis Russell et Carline Ray, elle a une connaissance intime du répertoire jazz («At the Swing Cats Ball» a été coécrit par son père) depuis le berceau. Pas diva pour deux sous, souriante, spontanée dans ses échanges avec le public, elle tient la scène avec aisance, épaulée par Ben Paterson au phrasé élégant au piano («Did I Remember») et groove au B3 («Bring It Back»). Les interventions de Matt Munisteri sont toujours pleines de poésie («You Stepped Out of a Dream»). Tal Ronen offre un soutien mélodique impeccable dans sa fort jolie façon de détacher les notes («You Turned the Tables on Me»). Sur les ballades comme sur les rythmes plus vifs, Mark McLean est d’une finesse appropriée et bien dosée («The Best Things Happen While You’re Dancing»). Un régal.

Texte et photo
Jérôme Partage

© Jazz Hot 2025