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AM JAZZ (Three Generations Under the Lens)

11 nov. 2015
par Adriana Mateo
© Jazz Hot n°673, automne 2015

AM JAZZ (Three Generations Under The Lens),
Adriana Mateo, Peruzzo éditeur, 2015- www.adrianamateo.com


Adriana Mateo est née en Argentine à Buenos Aires. Elle fut dès son plus jeune âge  attirée par la photo, son père, Roberto Mateo, étant directeur de la photo au cinéma et lauréat  du Lion d’Or de Venise en 1970, du Festival de Biarritz et de Cannes en 1980.
Adriana commença dans la publicité. A 23 ans, elle était directrice artistique de la campagne de Marlboro pour l’Amérique du Sud. Voulant être réalisatrice au cinéma, elle émigra à New York en 1992 où elle obtint le diplôme de la New University Film School en 1996. Puis, elle travailla avec les directeurs de la photographie Rob Draper (ACS) et Andrew Laszlo. Elle réalise des documentaires.

En plus de la photo,  elle a trois passions dans la vie : l’art, le jazz et les relations humaines. Pour ce livre elle a choisi des musiciens et musiciennes de jazz de trois générations, qui se connaissent tous, et font en quelque sorte partie de la même famille. En plus d’être une artiste photographe, elle couvre aussi des festivals à travers le monde, dont celui de Newport
Elle est maintenant photographe free lance et directeur de la photographie professionnelle.

Ce magnifique livre s’ouvre sur la préface et la photo du  pionnier, Jimmy Heath, né en 1926, dont le portrait pris en 2012 montre un homme heureux, beau, les mains croisée sur une partition, et va jusqu’au plus jeune, le pianiste Joey Alexander, né en 2003 en Indonésie, un petit génie paraît-il, en passant par Esperanza Spaulding, née en 1984, lumineuse derrière sa basse électrique.

Les photos sont en noir et blanc, un noir et blanc en clair obscur, profond, contrasté en douceur, traité comme à la façondes noirs de Soulages, car ces noirs captent la lumière qui les décline sur toute la palette des gris jusqu’aux blancs.

Il y a des photos d’objets comme par exemple le chapeau de Roy Hargrove, des photos d’instruments en situation particulière, des portraits, des groupes, bref une infinie variété, qui fait qu’on ne cesse de feuilleter et re-feuilleter ce livre, découvrant à chaque fois quelques chose de nouveau.

Ce sont parfois des photos posées, mises en scène, mais sobrement, la photographe ayant su capter le naturel, voire l’aura qui se dégage de ces artistes. Elle a su accomplir une mission impossible, rendre l’atmosphère, la vie du jazz par l’image fixe. Certainement grâce à sa proximité avec les artistes, ayant développé une véritable amitié avec tous.

Ce qui fait un photographe, c’est avant tout l’œil; Adriana possède cet œil qui à travers l’objectif sait capter l’essence d’une scène, d’un personnage, le parfait cadrage.

A son vernissage à Padoue, elle me confiait combien il lui était pénible de savoir que depuis la prise de ses photos, plusieurs musiciens étaient déjà décédés: Cedar Walton, Dave Brubeck, Lew Soloff, Mulgrew Miller.
Ce livre est un chef d’œuvre. On peut y admirer la plupart des grands et des moins grands de la scène du jazz, de Sonny Rollins aux Marsalis père et fils, en passant par Herbie Hancock, Chick Corea, Wayne Shorter, Dizzy Gillespie All Stars Big Band, etc.

Serge Baudot