Artistry Jazz Group
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24 avril 2013
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We Like Previn - Too Darn Hot - Tribute !
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© Jazz Hot n°663, printemps 2013
Nouveauté-Indispensable
Artistry Jazz Group
We Like Previn
Blues for Georgia, I Like Myself, A Second Chance, Like Young, Coco, Saturday, You’re Gonna Hear From Me, Hi Blondie, Far Away Part of Town, The pleasure of Your Company, Theme From Valley of The Dolls, If I Should Find You, Why Are We Afraid ? More In Love With You, Guiding Light
Jacob Fischer (g), Jan Lundgren (p), Hans Backenroth (b), Johan Löfcrantz (dm) + Vivian Buczek (voc)
Enregistré du 1er au 7 juin 2009, Stockohlm (Suède)
Durée : 1h 04' 52''
Volenza 101 (www.volenza.se)
Nouveauté-Indispensable
Artistry Jazz Group
Too Darn Hot
Anything Goes, You Do Something to Me, What Is This Thing Called Love ? You’re The Top, In The Still of The Night, At Long Last Love, Down In the Deepths of The Ninetieth Flour, Dream Dancing, Too Darn Hot, After You, Who ? All Through the Night, It’s All Right With Me, I Concentrate on You, From This Moment on, I Happen To Be In Love.
Jacob Fischer (g), Jan Lundgren ( p), Hans Backenroth (b), Johan Löfcrantz (dm), Vivian Buczek (voc)
Enregistré du 2 au 4 Juin 2010, Stockholm (Suède)
Durée : 1h 12’ 15"
Volenza 102 (www.volenza.se)
Nouveauté -Indispensable
Artistry Jazz Group and friends
Tribute !
Palo Alto, Shirley Steps Out, Last Night When We Were Young, Bijou, Up An’ Atom, Lost in a Summer Night, The Bad and the Beautiful, Undercurrent Blues, The Man That Got Away, Fantasy, As You Are, The St. Vitus’Dance, Changing My Tune, Lotus Blossom, Boplicity.
Jacob Fischer (g), Jan Lundgren (p), Hans Backenroth (b), Johan Löfcrantz Ramsay (dm) + Peter Asplund (tpt,fgh), Klas lindquist (as, cl), Janne Bengtsson (fl).
Enregistré du 25 au 27 Janvier 2012, Stockholm (Suède)
Durée : 1h 10’ 30"
Volenza 103 (www.volenza.se)
La tendance, de plus en plus lourde, d’un jazz qui passerait son temps à rendre hommage ne cesse de se confirmer au fil de ces dernières années. Ceci établi, tant que des imbéciles ne le décrètent pas européen, tant que des benêts enkatoganés - un quasi pléonasme ! - de bac à sable ne le prennent pas pour une basse cour, tant que des décideurs culturels aux porte-lunettes irréversiblement bouchés, n’imposent pas une définition étroite de la créativité, tout va bien. Laissons le jazz vivre sa vie et s’auto-congratuler, s’il en a envie. Ce besoin de regarder en arrière pour mieux définir le futur n’a rien de consternant. Au contraire, l’étape est classique où, comme à l’accoutumée, le meilleur côtoie le pire, le convenu, l’inattendu. Faisons simplement confiance à nos oreilles pour opérer le tri sélectif. A ce sujet, "L’Artistry Jazz Group" de Suède - un quartet de haut vol, d’une remarquable homogénéité et leurs distingués invités - responsable de trois beaux albums en forme d’hommage parus entre 2009 et 2012, mérite toute notre attention.
Aux disparus célèbres comme Cole Porter (1892-1964) honoré, depuis belle lurette, par d’autres vedettes elles aussi, hélas, en voyage éternel - de Wilbur de Paris à Oscar en passant par Benny Carter, Ella, Julie London etc. - et auxquelles s’est joint le très vivant AJG pour une relecture avisée des thèmes connus et moins connus du génial songwriter natif d’Indiana, s’ajoutent ici deux hommages d’autant plus inespérés qu’ils glorifient, hors toute prudence de marketing, des musiciens innovateurs peu médiatisés pour certains d’entre eux (Mel Powell, Ed Finckel, Ralph Burns, David Raksin etc.), mais aussi un pianiste/arrangeur/compositeur/ chef d’orchestre de légende, âgé aujourd’hui de 84 ans : l’inestimable et prodigieux André Previn ! Un brillantissime musician’s musician !Ces trois albums généreux, foisonnants de swing et d’idées en tous genres, livrets copieux et fort bien documentés à l’appui, bref, conçus à l’ancienne, valent largement le détour. Sans ostentation et toujours d’une grande musicalité, l’AJG, clin d’œil au quintet du regretté Georges Shearing, pour esthétique sonore, donne en pâture à nos oreilles qui n’en peuvent mais, quarante cinq petites pièces de toute beauté agrémentées de temps à autre par la visite impromptue de quelques membres du who’s who jazzy de Suède : la chanteuse Vivian Buczek se révèle, comme à l’accoutumée, excellente comme sur « Too Darn Hot », Klas Lindquist, altiste et clarinettiste inspiré sur « Shirley Steps Out » et le trompettiste Peter Asplund, aux soli toujours très construits apporte cette touche complémentaire de folie raisonnable à l’ensemble.
En définitive, cette balade agréable sur une route des plus ensoleillées balisée de redécouvertes subtilement remises en valeur - « At Long Last Love » de Cole Porter ou « Bijou » de Ralph Bunrs, très ellingtonnien etc. — et de quelques joyaux étincelants passés inaperçus en leur temps, comme ces superbes « A second Chance » ou « Saturday », anatole up tempo d’André Prévin a de quoi séduire les oreilles des plus exigeants et rabattre définitivement le caquetage d’ennuyeux… créatifs. Jazz is still alive !
Quand talent, raffinement et feeling se conjuguent à ce point, avec autant de naturel, alors la perfection n’est pas loin et les oreilles en sortent totalement galvanisées. A vous rendre les humains très humains et éminemment sympathiques. Enfin, pas tous quand même !
In-dis-pen-sables. Magnifique travail de création de ce quartet. Mention spéciale pour le pianiste/arrangeur Jan Lundgren et son acolyte danois l’impressionnant guitariste Jacob Fischer.
Jean-Jacques Taïb
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