Kenny Barron
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11 avril 2013
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& the Brazilian Knights
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© Jazz Hot n°663, printemps 2013
Nouveauté-Indispensable
Rapaz De Bem, Ja Era, Ilusao A Toa, So Por Amor, Curta Metragem, Nos, Triste, Sonia Braga, Tristeza De Nos Dois, Chorinho Carioca, Sao Conrado
Kenny Barron (p), Sergio Barrozo (b), Rafael barata (dm) + Mauricio Einhorn (hca), Idrissa Boudrioua (as), Lula Galvao (g), Claudio Roditi (tp, flh), Alberto Chimelli (clav)
Enregistré les 10 et 11 juin 2012, Rio de Janeiro (Brésil)
Durée : 1h 13’ 25’’
Groovin’ High / EmArcy 372 019-6 (Universal)
C’est une superbe rencontre que celle du « Baron et ses Chevaliers ». On connaît les penchants brésiliens de Kenny Barron qui s’est toujours exprimé avec bonheur dans ce registre, qu’il s’agisse d’interprétation de Villa-Lobos (« Twilight Song »), de bossas (avec Stan Getz) ou de ses enregistrements thématiques (2002, Canta Brasil avec le trio Da Paz). Il possède une capacité rythmico-poétique particulièrement en phase avec cette musique, par sa légèreté et la qualité de ses constructions mélodiques. Moisés David Einhorn (1932, Rio de Janeiro), dit Maurício Einhorn, est l’un des grands compositeurs brésiliens contemporains, un harmoniciste remarquable et sa longue carrière est riche de rencontres et d’enregistrements avec Baden Powell, Monty Alexander, Nina Simone, Joe Carter, Jim Hall, Ron Carter, David Sanborn, Romero Lubambo, Barney Kessel, Chuck Mangione, Fred Hersch, Paquito D'Rivera ou Toots Thielemans. Le présent enregistrement conjugue la musicalité des deux artistes, ainsi que celle des accompagnateurs (la douceur de la sonorité d’alto d’Idrissa Boudrioua, les interventions cristallines de Lula Galvao, la finesse de Rafael Barata…). Les compositions (Einhorn, Johnny Alf, Jobim, Powell, Barron, Chimelli) sont magnifiquement mises en valeur, avec une dimension mélancolique rehaussée par la rythmicité permanente, dans les tons discrets mais intenses que sont capables de produire des solistes à la forte personnalité. Kenny Barron possède ici la luminosité limpide qui lui est coutumière, s’imposant comme l’un des rares musiciens historiques à avoir été capable de se renouveler dans la continuité, sans jamais renier sa personnalité. Son toucher et sa sonorité sont toujours la source d’un plaisir immense.
Jean Szlamowicz
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