Michael Cuscuna
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20 avril 2024
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20 septembre 1948, Stamford, CT - 20 avril 2024, Stamford, CT
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© Jazz Hot 2024
Michael Cuscuna, image extraite de YouTube
Michael CUSCUNA
Jazz Heritage Rescuer
«Blue Note a toujours été mon label préféré et cela fait trente ans que je fais des rééditions
(et des inédits) avec eux. C’est un catalogue très précieux et je tiens à ce que les choses soient bien faites…
Les notes de pochettes et les informations discographiques sont importantes
pour le véritable amateur de jazz.» Michael Cuscuna (Jazz Hot n°Spécial 2007)
Michael Cuscuna,
producteur de disques est notamment connu pour avoir co-fondé en 1982 avec
Charlie Lourie (1940-2000), Mosaic Records, la Rolls Royce des reproductions
historiques de jazz (277 coffrets), travaillant notamment le catalogue Blue
Note, en commençant par son enfant chéri, Thelonious Monk (4 LPs, 1983, #101), mais ayant aussi réalisé les coffrets Nat King Cole Trio chez Capitol
(27 LP, #138, Grammy 1993), Billie Holiday chez Columbia (10 CDs, Columbia 2001, Grammy 2002),
ou de blues, indissociable du jazz pour lui, dont T-Bone Walker (6 CDs, 1990,
#130), Amos Milburn chez Aladdin (7 CDs, 1994, #155), Charles Brown chez
Aladdin (5 CDs, 1994, #153) ou les sessions de 1960 pour Otis Spann et
Lightnin' Hopkins chez Candid (3 CDs, 1992, #139). Michael Cuscuna avait d’ailleurs
commencé sa carrière de jeune producteur de 21 ans en produisant Buddy & The Juniors avec Buddy Guy,
Junior Wells et Junior Mance (Vanguard
Records 1969, cf. vidéographie), un magnifique exemple que les étiquettes
en art n’ont aucun sens!
Sans Michael Cuscuna,
le label Blue Note n'existerait peut-être plus; sans sa détermination commune
avec Charlie Lourie à sauver le jazz des naufrages(1), une telle revalorisation de ce gigantesque patrimoine
artistique n’aurait peut-être pas eu lieu. Que serait devenu ce pan de la
culture des Etats-Unis sans leur pouvoir de convaincre, au crépuscule de sa
vie, Alfred Lion (1908-1987), un des fondateurs historiques du label en 1939
de transmettre le relais, ou sans leur capacité tenace d'archivistes créatifs pour réanimer
le fonds photographique inestimable de Francis Wolff (1907-1971), l'autre acteur
incontournable de Blue Note disparu en 1971 après avoir, peu avant son décès,
encore produit Elvin Jones. Sans des producteurs de cette trempe qui reprennent
le flambeau des pionniers de la (re)production et de la conservation, une
flamme allumée dans les années 1930 (Charles Delaunay, Hugues Panassié, Milt
Gabler)(2), le jazz, le blues et le
gospel seraient aujourd’hui relégués au rang de folklores empilés dans des marchés
aux puces pour collectionneurs en quête de raretés, et dans les rayons internet
de la consommation commerciale pour les «tubes resamplés», c’est-à-dire les succès historiques vendus et réutilisés
à la découpe, dans une époque en mal de création artistique authentique.
Le
plaisir le plus grand pour Michael Cuscuna était de retrouver des sessions
jamais éditées, un délice de fin connaisseur du jazz, de découvreur de trésors,
d’esthète et d’artisan d’art, mais aussi la conscience de donner accès à de
véritables pépites pour le public dans un écrin visuel, informatif et sonore
aussi parfait que possible. En hommage au travail d’un prédécesseur, Milt
Gabler, Michael Cuscuna a sorti l’intégralité de son catalogue Commodore
(Mosaic #123, 128, 134, 66 LPs, 1988,
1989, 1990). Car le jazz est un collectif où rien ne se perd, tout se transmet,
tout se partage, la règle d’or de tout bon messenger est de trouver des relayeurs après soi! Nous remercions ici Michael Cuscuna
d’avoir toujours été attentif au travail de Jazz
Hot, mettant à disposition ses trésors, comme il l’avait encore fait en
2021 lors de la Tears de Freddie Redd,ou parlant de son expérience, de sa passion, ou en rendant hommage aux
musiciens comme Art Blakey, McCoy Tyner, Stanley Cowell (cf. Jazz Hot infra). Ses interviews dans Jazz Hot étaient des mines de savoirs, et celle du n°Spécial 2007,
un véritable cadeau d’émerveillements pour les générations suivantes.
«J’ai débuté comme producteur de disques de jazz en 1967 ou 1968. A cette époque, je collaborais
à la revue Down Beat et je poursuivais mes études à l’université où je rêvais déjà de devenir
producteur de jazz. Je me suis rendu en voiture à Chicago et, avec mes économies, j’ai enregistré
le guitariste George Freeman. Mon voisin et ami, Pat Martino, un autre guitariste, n’avait toujours pas
été enregistré malgré ses grandes qualités. Cela a constitué le vrai début de ma carrière. D’autre part,
Buddy Guy devait enregistrer son dernier disque pour la firme Vanguard et m’a demandé de le superviser…
les rééditions sont pour la plupart très rentables et cela permet aux maisons de disques d’enregistrer
de nouveaux artistes et de vivre si leurs productions actuelles se vendent mal; elles ne perdent jamais d’argent
avec les rééditions. La troisième raison est que les rééditions sont d’une grande importance car elles représentent
la possibilité pour les jeunes jazzmen d’écouter leurs aînés. Elles sont une source d’inspiration, une école du jazz.
Les Art Blakey, Duke Ellington, Woody Herman ne sont plus là pour enseigner aux jeunes mais leurs disques, si.»
Michael Cuscuna (Jazz Hot n°536, décembre 1996-janvier 1997)
Né le 20 septembre 1948 à Stamford dans le Connecticut,
Michael Cuscuna était un multi-instrumentiste (dm,s,fl) et travaillait dans un
magasin de disques, écrivait des articles à Down
Beat pour le jazz et dans d’autres revues pour le rock, la pop, musiques
pour lesquelles il était aussi animateur radio sur WXPN, WABC, NPR à New York,
et WMMR à Philadelphie. Il démarre ce qui deviendra le centre de sa passion,
les rééditions, pour Nesuhi Ertegun/Atlantic en 1976 avec Mingus
at Antibes enregistré en live au
festival de 1960.
Après avoir enquêté, consigné, collecté, classé des
quantités d’informations trouvées auprès des musiciens, producteurs, archives
de presse, discographies, avec son ami Charlie Lourie, ils démarrent les
rééditions Blue Note en 1983, Thelonious Monk et Albert Ammons-Meade Lux Lewis
(Mosaic #103), qu’il présente à Alfred Lion alors en retraite du fait de sa
santé, et auquel il propose de reprendre du service comme consultant à partir
de 1984, vingt ans après! Le 22 février 1985, Alfred Lion et sa femme, Ruth
Mason-Lion partie prenante de Blue Note, sont fêtés lors du concert all stars
de redémarrage du label à New York. En 1986, Michael Cuscuna organise avec NTV
Japon le Blue Note Festival au Mount Fuji, également en leur présence. Alfred
Lion se décide alors à ouvrir le précieux legs de photos de son ami Francis
Wolff pour enrichir visuellement les coffrets Mosaic, Hank Mobley, et Art
Blakey, entre autres. C’est une excellente dynamique et un timing parfait, car
le Japon est alors en pleine folie consommatrice de jazz. Les ventes de
coffrets en séries limitées seront en plus une réussite commerciale. Pour le
«vieux» Lion, les successions d’émotions et d’activités lui seront fatales, et
il décède le 2 février 1987; Ruth prend le relais pour passer en bon ordre le
legs des photos Francis Wolff à Michael Cuscuna qui leur donnera une seconde
vie.
Michael Cuscuna avait connu Art Blakey dans les années 1970
à New York à l’occasion d’un projet d’album all stars: le contact passant
immédiatement, ils décident de faire se produire un Messengers All Stars avec
des anciens au Berliner Jazztage Festival. Devant le succès, ils renouvellent
avec trois formations de Jazz Messengers de trois décennies différentes en 1980
et 1981 alors que Michel Cuscuna est producteur pour le New York JVC Jazz Festival,
puis au Mount Fuji Jazz Festival au Japon à partir de 1986 (cf. vidéographie). Son ami Art Blakey
décèdera à l’automne 1990 et le festival prendra fin en 1996.
«…Contrairement à la majorité des leaders, il (Art Blakey) aidait toujours les musiciens de son groupe à lancer
leur propre formation une fois qu’ils avaient établi leur réputation. Il était très conscient du fait qu’il était
une université du jazz destinée à développer des jeunes talents; que s’il formait toujours de nouveaux apprentis,
ils se multiplieraient. Il prenait ce rôle très au sérieux. C’était un excellent professeur… Il avait un sens inné de la
dynamique musicale: il commençait doucement, puis la tension montait, inexorablement…»
Michael Cuscuna (Jazz Hot n°Spécial 2005)
Pour pouvoir faire ces reconstitutions intégrales, Michael s’immerge
dans le travail discographique, indispensable à la compréhension dynamique des
détails de dates, lieux, musiciens et productions des sessions. La discographie
Blue Note faite avec Michel Ruppli(3) est d’ailleurs un précieux outil pour les collectionneurs, amateurs,
chercheurs, archivistes, historiens. Les coffrets Mosaïc auront aussi l’effet
de réactiver la marque Blue Note alors dormante chez EMI. L’écriture des
livrets (informations discographiques), la présentation et la finition des
coffrets, les choix et maquettes photos, le travail du son, et l’envoi par
correspondance de séries limitées a remporté un franc succès et s’avère
rapidement rentable, permettant ainsi d’amorcer une pompe pour sortir de
nouveaux coffrets. Car Michael Cuscuna était également un vrai stratège pour
sauvegarder le jazz, trouvant des solutions adaptées à une petite structure
dans un monde de majors, obtenant par exemple des détenteurs de droits des
concessions à durée limitée.
«Mosaic Select nous a permis une diversification: ce sont des coffrets plus petits et moins chers. Cela a
aussi permis de faire des rééditions qui n’auraient pas fonctionné en tant qu’éditions complètes,
notamment en choisissant de bonnes séances et en laissant de côté celles qui l’étaient moins.
Certaines œuvres sont d’une qualité uniforme, d’autres non, ce qui implique des coffrets plus réduits.
Mosaic Singles réédite des albums et non des coffrets avec du matériau supplémentaire. Les majors
rééditent de moins en moins de jazz straight-ahead. Il nous a semblé que nous devions occuper ce créneau.»
Michael Cuscuna (Jazz Hot n°Spécial 2007)
Parmi les 277 coffrets Mosaic, Michael Cuscuna supervise
plus d’une trentaine de coffrets Blue Note (dont Sidney Bechet #110 & Mosaic Select
022, Lee Morgan, Bud Powell, Ike Quebec, le dénicheur de talents pour Blue
Note, Horace Parlan, George Lewis), mais aussi pour des rééditions Pacific
(Gerry Mulligan/Chet Baker, Clifford Brown, Art Pepper, Chico Hamilton, Bud
Shank, Jazz Crusaders), CBS (Woody Shaw, Charles Mingus, Buck Clayton, Eddie
Condon, Rosemary Clooney), Verve (Teddy Wilson, Stuff Smith, Kid Ory, Roy
Eldridge, Johnny Hodges, Buddy DeFranco, Sonny Clark, Dizzy Gillespie, Charlie
Ventura/Flip Philips, Tal Farlow), une quinzaine pour Columbia (Louis Armstrong,
J. J. Johnson, Miles Davis/John Coltrane) et pour Capitol (Duke Ellington,
Woody Herman, Benny Goodman), sept pour
Roulette (Dinah Washington, Count Basie, Sarah Vaughan, Thad Jones), quatre
pour Decca (Louis Armstrong, Jimmie Lunceford, Chick Webb & Ella Fitzgerald)
et The Complete Clifford
Jordan Strata-East Sessions.
Parmi la quarantaine de Mosaic Select se trouvent Grachan
Moncur, Randy Weston, Paul Chambers, Dexter Gordon, Andrew Hill, McCoy Tyner,
Sam Rivers Rivbea All Star, et en Mosaic HQ Vinyl Series, Thelonious Monk, Ella
& Duke at the Cote d’Azur, Clifford Brown/Max Roach, John Coltrane, Rolank
Kirk et Louis Armstrong All Stars at Newport, Duke Pearson également
co-producteur chez Blue Note avec Francis Wolff après le départ d’Alfred Lion.
Michael Cuscuna restera aussi très fier d'avoir produit
trois albums de Lou Rawls dont le premier At
Last (Blue Note, 1989) entouré de Richard Tee, Cornell Dupree, Hank
Crawford, David Newman, Benny Golson, Stanley Turrentine, George Benson, Ray
Charles et Lionel Hampton.
De 1984 à 2000, Bruce Lundvall, alors chez EMI à cette
époque, prend Michael Cuscuna comme consultant pour réactiver la production et
signer avec de nouveaux artistes chez Blue Note. Ils avaient déjà travaillé ensemble
en décembre 1976 pour l’album de Dexter Gordon, Homecoming, Live at the Vanguard. Avec Rudy Van Gelder, ils
rééditent les enregistrements mythiques du magicien du son.
Fin 2000, Charlie Lourie décède et Michael Cuscuna aboutit
avec Oscar Schnider (maquette, graphisme, conception artistique) leur livre The Blue Note Years: The Jazz Photography of
Francis Wolff édité chez Rizzoli International Publications en novembre
2005 (203 pages). 2000 voit aussi la sortie du coffret Mosaic Django Reinhardt and Quintet of the Hot Club of France (6 CDs, #190). Notons pour les amateurs d’histoire(s), que Jazz Hot, supporter actif de Django et du Quintet(te) du Hot Club de France, était l’émanation des hot clubs créés en 1932 à Paris, ce premier hot club donnant naissance à d’autres sur la planète dont celui de New York en 1934; à partir de mai 1950, Francis Wolff fait l’amitié à Charles Delaunay de faire partie de Jazz Hot avec ses photos.
En 2023, le dernier coffret Mosaic (10 CDs, #277) sorti est Classic Don Byas
Sessions 1944-1946.
Après cette vie remplie de passions, d’exigence, d’imagination et de travail de
conservation proche de la perfection, Michael Cuscuna est décédé suite à un cancer de l'œsophage à son
domicile de Stamford, CT. Il laisse dans le deuil son épouse Lisa, ses enfants
Max et Lauren et ses petits-enfants Nicolas et Penelope. Jazz Hot partage leur peine.
Hélène Sportis
Image extraite de YouTube
Avec nos remerciements
1. Les Etats-Unis se plaignent parfois de ne pas avoir une histoire de l’art comparable aux vieilles nations européennes. C’est cependant leur tradition-même, leur pratique revendiquée de «destruction créatrice», selon un précepte de capitalisme financier inepte, que de jeter l’art populaire avec la consommation de masse. Les patrimoines rapportant peu, sauf de l’intelligence, de la culture, de l’éducation, (toutes trois démonétisées depuis l’avènement du numérique devenu smart au début des années 1980), voire coûtant beaucoup pour être entretenus et mis à la disposition du public, ni les impôts publics ni les finances privées n’y sont investis, et ce, de moins en moins, au fur et à mesure que les guerres intérieures et internationales engloutissent les fonds publics pour un retour sur investissement très rentable en profits privés, pour nous «sauver»! Un article bien documenté avait été publié les 11 et 25 juin 2019 par le New York Times, au sujet d’un incendie gigantesque qui avait détruit, entre autres, des masters inédits d’une grande valeur artistique, c’était le 1er juin 2008 dans les Studios Universal d’Hollywood, CA; les artistes toujours en vie n’ont même pas pu être dédommagés car leur musique ne leur appartenait plus… évidemment! Parmi les pertes et sans exhaustivité: Nat Adderley, Lorez Alexandria, Henry Red Allen, Gene Ammons, Louis Armstrong, Albert Ayler, Chet Baker, Gato Barbieri, Count Basie, Fontella Bass, Sidney Bechet, George Benson, Elmer Bernstein, Chuck Berry, Art Blakey, Bobby Bland, Eddie Bo, Eddie Boyd, John Brim, Lonnie Brooks, Big Bill Broonzy & Washboard Sam, Clarence Gatemouth Brown, Lawrence Brown, Marion Brown, Mel Brown, Dave Brubeck, Cab Calloway, Hoagy Carmichael, Betty Carter, Benny Carter, Ray Charles, Don Cherry, Ornette Coleman, Alice Coltrane, John Coltrane, Sonny Criss, Bing Crosby, The Crusaders, Richard Davis, Jack DeJohnette, Willie Dixon, Fats Domino, Kenny Dorham, Jimmy Dorsey, Tommy Dorsey, Duke Ellington, Art Farmer, Ella Fitzgerald, Aretha Franklin, Reverend C.L. Franklin, Curtis Fuller, Lowell Fulson, Erroll Garner, Jimmy Garrison, Dizzy Gillespie, Paul Gonsalves, Benny Goodman, Dexter Gordon, Buddy Greco, Dave Grusin, Buddy Guy, Charlie Haden, Chico Hamilton, Lionel Hampton, John Handy, Slim Harpo, Johnny Hartman, Coleman Hawkins, Roy Haynes, Woody Herman, Earl Hines, Billie Holiday, John Lee Hooker, Shirley Horn, Howlin' Wolf, Freddie Hubbard, Milt Jackson, Ahmad Jamal, Etta James, Elmore James, J. J. Johnson, ELvin Jones, Hank Jones, Quincy Jones, Louis Jordan, B.B. King, Martin Luther King Jr., Roland Kirk, Eartha Kitt, Steve Kuhn, Joachim Kühn, Rolf Kühn, Lambert, Hendricks & Ross, Denise LaSalle, Yusef Lateef, Meade Lux Lewis, Ramsey Lewis, Little Walter, Willie Mabon, Shelly Manne, Hugh Masekela, Les McCann, Jack McDuff, Marian McPartland, Carmen McRae, Memphis Slim, Charles Mingus, Buddy Montgomery, Wes Montgomery, Ennio Morricone, Gerry Mulligan, Milton Nascimento, Oliver Nelson, Red Norvo, Chico O'Farrill, Louis Prima, Sun Ra, Dewey Redman, Della Reese, Buddy Rich, Dannie Richmond, Sam Rivers, Max Roach, Sonny Rollins, Roswell Rudd, Otis Rush, Pee Wee Russell, Pharoah Sanders, Shirley Scott, Archie Shepp, Ben Sidran, Eddie South, Sonny Stitt, Billy Taylor, Koko Taylor, Clark Terry, Sister Rosetta Tharpe, Toots Thielemans, Lucky Thompson, Big Mama Thornton, Stanley Turrentine, McCoy Tyner, Muddy Waters, Johnny Guitar Watson, Ben Webster, George Wein, Sonny Boy Williamson, Kai Winding, Jimmy Witherspoon, Phil Woods, une seconde mort pour ces artistes, au mieux par négligence, au pire par rapacité de court terme et inculture de long terme.
Un extrait de l’article du New York Times: «Les plus de 5 000 bandes perdues comprenaient la quasi-totalité des bobines de sessions, des prises alternatives et des masters inédits enregistrés pour Atlantic et ses sous-labels entre 1949 et 1969, une période où sa liste comprenait des sommités du R.&B., de la soul et du jazz, dont Aretha Franklin, Ray Charles, John Coltrane et Ornette Coleman. Aujourd’hui, l’importance de ces bandes est évidente: des milliers d’heures de musique inédite de certains des plus grands artistes de l’histoire. Mais pour Atlantic en 1978, les bandes étaient une nuisance. Selon Vogel, Atlantic a collecté «peut-être quelques millions de dollars» d'assurance sur les maîtres détruits. Cela semblait être une bonne affaire.» Voilà pourquoi et comment les USA ont davantage de fonds de roulement pour commercer (privé) ou mettre du baume sur une société éclatée en intérêts particuliers (Etat) que pour construire un patrimoine artistique commun, un bien public d’intérêt général.
https://www.nytimes.com/2019/06/11/magazine/universal-fire-master-recordings.html
https://www.nytimes.com/2019/06/25/magazine/universal-music-fire-bands-list-umg.html
2. Milt Gabler (Commodore) présidait le Hot Club de New York depuis 1934, entité qui faisait partie de l’United Hot Club of America (UHCA) qui réédite des disques en 78 tours, lequel devient la Hot Record Society (en 1937) aussi hébergée chez Commodore et dont font partie Charles Delaunay et Hugues Panassié en tant que membres fondateurs. Cf. Jazz Hot n°17 (1937), 26, 27 (1938).
3. Discographie de référence, période 1939-1987: The
Blue Note Label, A Discography, compiled by Michael Cuscuna (Mosaic
Records) and Michel Ruppli (Jazz Hot), Greenwood, New York-Westport,
CT-London, 1988.
SITE INTERNET DE MOSAIC RECORDS: www.mosaicrecords.com
MICHAEL CUSCUNA & JAZZ HOT:
Jazz Hot 2019, Blue Note Records Beyond the Notes, Documentaire de Sophie Hubert
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VIDÉOGRAPHIE
Partenariat Mosaic Records/Jazz Hot dans Jazz Hot Spécial 2007
DNC. Michael Cuscuna, The Art of Preservation, paroles, la passion d’une vie https://www.youtube.com/watch?v=kbS1xxkekmE
1969. Buddy & The Juniors avec Buddy Guy (g,voc), Junior Wells (hca,voc) et Junior Mance (p), Vanguard Records/Blue Thumb Records, New York, NYC, 18 décembre https://www.youtube.com/watch?v=xKFJH4pvtHQ https://www.youtube.com/watch?v=L82FprVJ-F0 https://www.youtube.com/watch?v=VdhXFEktJ14 https://www.youtube.com/watch?v=pGtllLn4Abo https://www.youtube.com/watch?v=Vq5ttJ_Ytac https://www.youtube.com/watch?v=oBBZ7JFxjPQ https://www.youtube.com/watch?v=MvpCHlJQtUg
1978-1979. Dexter Gordon (ts), George Cables (p), Rufus Reid (b), Eddie Gladden (dm), Todd Barkan, Michael Cuscuna, Bruce Lundvall (prod), album Nights at the Keystone Korner, vol. 1,2,3, Blue Note/Capitol, San Francisco, CA https://www.youtube.com/watch?v=R1X34ko3sxA https://www.youtube.com/watch?v=4YhVbFQzVyc https://www.youtube.com/watch?v=g-OmhqqEgLo https://www.youtube.com/watch?v=gL4wb21P7jE https://www.youtube.com/watch?v=R4r9Gh8cxek https://www.youtube.com/watch?v=BnxiT0spPKE https://www.youtube.com/watch?v=rCD1uvcfhiU https://www.youtube.com/watch?v=DyrfrBltLGs https://www.youtube.com/watch?v=iETvzeK1nPA https://www.youtube.com/watch?v=xm3ai9iSUkM https://www.youtube.com/watch?v=Powh66mLuWw https://www.youtube.com/watch?v=2N4o6C97rn4 https://www.youtube.com/watch?v=Up5s3xLdRzk
1986. Mount Fuji Blue Note Festival, Art Blakey All Stars, Wallace Roney (tp), Joe Henderson (ts), Curtis Fuller (tb), Cedar Walton (p), Charnett Moffett (b), Japon https://www.youtube.com/watch?v=NcjBxyKnhFg https://www.youtube.com/watch?v=kSvySF7JubI
1986. Mount Fuji Blue Note Festival, Woody Shaw, Freddie Hubbard (tp), Kenny Garrett (as), Cedar Walton (p), Buster Williams (b), Billy Higgins (dms) et Alfred Lion, Japon https://www.youtube.com/watch?v=nEpM4npvs-E
1987. Mount Fuji Blue Note Festival, Art Blakey Big Band, Woody Shaw (tp), Herbie Hancock (p), Japon https://www.youtube.com/watch?v=NByhKoNBgdY https://www.youtube.com/watch?v=0ttz5AXT3q4 https://www.youtube.com/watch?v=7XcT90Qr9x4
1989. Mount Fuji Blue Note Festival, 70 ans d’Art Blakey avec Lewis Nash, Ralph Peterson, Curtis Alan Sharrod Jr. (dm), Terence Blanchard (tp), Bobby Watson (as), Robin Eubanks (tb), Mulgrew Miller (p), Cameron Brown (b), 26 août https://www.youtube.com/watch?v=kKueoRKHiEw
DNC. Mount Fuji Blue Note Festival, Art Blakey All Stars avec Freddie Hubbard (tp), Stanley Jordan (g), Peter Washington (b), Japon https://www.youtube.com/watch?v=aEJf8l3ZIJE
2012. Michael Cuscuna et Bruce Lundvall, Jazz Conversation, Blue Note https://www.youtube.com/watch?v=bf6Kw--g_UQ https://www.youtube.com/watch?v=sD67kW1MQdA https://www.youtube.com/watch?v=zgAwdfgYBYU https://www.youtube.com/watch?v=oBh9W6TJ45c https://www.youtube.com/watch?v=sy69Lt9MYsU
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