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Richard Davis

6 sep. 2023
15 avril 1930, Chicago, IL - 6 septembre 2023, Madison, WI
© Jazz Hot 2023

Richard Davis, La Seyne-sur-mer, 1997 © Ellen Bertet
Richard Davis, La Seyne-sur-mer, 1997 © Ellen Bertet

Richard DAVIS

Musicien, messenger et défenseur des droits humains


1972-73. Richard Davis, Song of Wounded Knee, Flying Dutchman



«Song for Wounded Knee, la musique même parle des Etats-Unis, des erreurs, des prises de position de ce pays. En fait, j’appelle ce pays: "United Hates of America" (hates signifie haines). On parle du pays de l’homme libre, de la patrie des braves ("Land of the Free, Home of the Brave"). Mais combien de gens prêtent vraiment attention à ces mots? "Home of the Brave"…
je dirais plutôt "Homeless, the Brave", parce que cette terre a été volée aux Indiens, c’est ainsi qu’est né ce pays. Et les préjugés raciaux qui continuent d’y exister sont aussi typiquement américains que l’apple pie ou l’ice cream...
Les Noirs éprouveront toujours le besoin de protester contre la façon dont ils sont traités. Ils peuvent utiliser un langage très provocateur, comme celui qu’on peut entendre dans certains morceaux de rap, ils peuvent aussi utiliser la musique seule. Une musique qui dit: "Emmène-moi ailleurs, parce que là où je suis aujourd’hui, je ne peux pas m’en sortir."»
(Richard Davis, Jazz Hot n°560, mai 1999)   



Richard Davis est l'un des ces artistes fabuleux du jazz et plus largement de la musique qui donnent à cet art sa dimension esthétique, artistique, sociale et politique inédite au XXe siècle: il est de ceux qui joignent à leur excellence musicale tous terrains une dimension humaine exceptionnelle et qui permettent aux amateurs d'art, de tous les âges et qui veulent bien ouvrir leur esprit, de sentir d'autant plus profondément une émotion qu'ils en comprennent le sens, l'origine, l'explication, le fondement. Richard Davis est un artiste, bien entendu, mais il est aussi passé maître, comme les grands artistes du jazz en général, dans l'art de transmettre à ses frères humains, des deux sexes et de toutes les origines, cet esprit de liberté, d'égalité, d'indépendance et de révolte indispensable à n'importe quelle personne qui se prétend artiste et à un autre niveau citoyenne de la planète. C'est pourquoi, nous avions titré son interview dans Jazz Hot n°560 dont il faisait la couverture: «L'homme universel», en référence aux philosophes des Lumières. Dans ce moment où nous avons à regretter sa disparition le 6 septembre 2023, à Madison, WI, son port d'attache non loin de Chicago et du Lac Michigan qui l'ont vu naître il y a plus de 93 ans, il reste urgent de relire la remarquable interview de 1999 de ce splendide contrebassiste, artiste, instrumentiste, compositeur, accompagnateur, leader, messenger, penseur et philosophe, un homme remarquablement accompli qui nous rappelle, non sans regret tout ce que le jazz, et plus largement tout ce que le peuple du jazz ont apporté, avec tant de générosité, de beauté et de sagesse à ce monde qui n'en retient toujours pas les enseignements en 2023, y compris dans ce qu'il reste du domaine culturel. Ce ne sera pas la faute de Richard Davis, entre autres génies du jazz, qui a tout fait pour laisser le monde plus beau que celui qu'il a connu quand il est né, dont témoigne cette belle interview et une discographie monumentale que nous complétons ci-dessous pour les années postérieures à la publication de l'interview (1999).
Hélène et Yves Sportis
Photos Ellen Bertet
Image extraite de YouTube, a
vec nos remerciements



Richard Davis, La Seyne-sur-mer, 1997 © Ellen Bertet


Richard Davis, La Seyne-sur-mer, 1997
© Ellen Bertet


Né et élevé dans le South Side de Chicago sur Champlain Avenue, remplie de musiciens de blues qui jouent sur le porche de leurs maisons, Richard est aussi très entouré et soutenu familialement; il reçoit un livre de musique de sa cousine qui lui conseille de devenir bassiste en 1945, elle-même ne pouvant pas jouer de cet instrument «en tant que femme» à cette époque. A la maison, Richard chante avec ses frères et ils se produisent en amateurs à l’occasion, une pratique du chant qu’il utilisera surtout dans le cadre pédagogique. A côté de chez lui, un théâtre diffuse films et jazz en live à longueur de journée qui sont autant d’incitations à sortir de sa forte timidité imaginant pouvoir se cacher derrière la contrebasse pour jouer de la musique. Au collège, il apprend le piano, mais c’est Walter Dyett (1901-1969, bjo,vln,p), professeur très attentif du Lycée DuSable, qui l’aide en classique, jazz, harmonie, à la basse: l’enseignant d’autres musiciens tels Nat King Cole (p,voc, 1919-1965), Von Freeman (ts, 1923-2012), Dinah Washington (voc, 1924-1963), Gene Ammons (ts, 1925-1974) avant lui; Johnny Griffin (ts, 1928-2008), Clifford Jordan (ts, 1931-1993) en même temps que lui et Joseph Jarman (1937-2019) après lui. Ce pédagogue vénéré par ses élèves lui donne des cours à son domicile le samedi pendant trois ans en plus des cours collectifs, une pratique de proximité humaine que Richard Davis gardera avec ses étudiants de UW-Madison, les invitant volontiers dans sa ferme. Les deux dernières années de sa formation à VanderCook College (1948-1952), il joue dans le Youth Orchestra of Greater Chicago, un orchestre symphonique, et au Chicago Civic Orchestra, un orchestre de danse. Mais son premier véritable engagement, il le doit au pianiste Andrew Hill, son cadet d’un an, natif comme Richard de Windy City: ils enregistrent neuf disques ensemble (1963-1976). Andrew Hill raconte (Jazz Hot n°548, 1998): «… à l’époque il (Sun Ra) était connu sous le nom de Sonny Blount… Je me souviens de son premier groupe avec Richard Davis (b), Cecil Vaughan (dm), Jimmy Alice (as)... Mon premier bassiste a été
Richard Davis, j’avais 13 ans, il était marrant, et il faisait beaucoup de gigs pour le blues»…

Parallèlement, depuis 1949, le futur Ahmad Jamal est à Chicago et Richard Davis jouera avec le nouveau prodige venu de Pittsburgh, de 1953 à 1954, année où il grave ses deux premiers disques en sideman avec Ahmad Jamal (Parrot 810) et Don Shirley (cf. vidéographie, 1954-1956) qu’il suit pour partir découvrir New York où il est accueilli à bras ouverts par George Duvivier. Ce démarrage avec des pianistes chevronnés préfigure ses enregistrements dès le début avec la fine fleur des claviers dont Tommy Flanagan, Grady Tate (1964), Shirley Scott, Jimmy Smith (1965), Earl Hines, Ray Bryant, Jaki Byard (1966), Junior Mance (1967), Cedar Walton, Mal Waldron, Hank Jones, Roland Hanna, McCoy Tyner…, la liste est sans fin. En 1957, Roy Haynes qu’il avait connu à Chicago, le recommande à Sarah Vaughan avec laquelle il reste jusqu’en 1962 et dont le trio comprend Jimmy Jones (p): avec toutes ses nouvelles rencontres, Richard peaufine son expression, creuse ses curiosités. Devenu un contrebassiste de studio recherché, et ce, quelles que soient les musiques, par l’intermédiaire de Gunther Schuller, il commence aussi à jouer avec Igor Stravinsky qu’il admire et avec lequel il partage la musique de Charlie Parker. Puis il travaille en classique-contemporain avec notamment Pierre Boulez et au New York Philarmonic de Peter Bernstein dans lequel il reste un an. En 1961, il rencontre Eric Dolphy (as,fl,cl,bcl, 1928-1964), un musicien qui le marque profondément, et il enregistre cinq disques pour lui jusqu’en 1964 date de son décès prématuré, laissant la communauté jazz secouée.

Entre 1964 et 1966, Richard Davis enregistre une centaine de disques de jazz en sideman (cf. discographie Supplément n°560), puis il passe huit ans dans le Thad Jones/Mel Lewis Orchestra, l’orchestre-maison du Village Vanguard jusqu’en 1974, faisant partie de l’épopée de l’orchestre en URSS avec Max Gordon en 1972, sans pour autant arrêter d’enregistrer tous azimuts, dont son premier disque en leader (1969, Muses for Richard Davis) qu’il grave avec Roland Hanna (p), Jimmy Knepper (tb), Pepper Adams (bar), Jerry Dodgion (as), Eddie Daniels (ts), Freddie Hubbard (tp); Roland Hanna, également savant en musique classique comme Don Shirley, est un de ses partenaires favoris pendant quatre décennies.

Parmi ses axes d’expressions, Richard Davis a une prédilection pour le duo, avec des pianistes, mais aussi avec Archie Shepp ou Elvin Jones. Autour des années 1969-1975, il fait partie du New York Bass Violin Choir dirigé par Bill Lee (b, 1928-2023) gravant un disque (1975, Strata-East) entourés de Lisle Atkinson-Michael Fleming-Milt Hinton-Ron Carter-Sam Jones (b), Sonny Brown (dm), Sonny Brown (perc), Harold Mabern (p), George Coleman (ts). A la fin des années 1980, il sera membre fondateur du New York Unit avec George Adams (ts,ss), John Hicks (p), Pharoah Sanders (s), Tatsuya Nakamura (dm) qui enregistre huit albums pour différents labels (Japon, Allemagne, USA) entre 1989 et 1994.

Richard Davis, La Seyne-sur-mer, 1997 © Ellen Bertet
Richard Davis, La Seyne-sur-mer, 1997 © Ellen Bertet

En 1972, Richard se marie avec Pat qui l’initie au bouddhisme auquel il se convertit. En pèlerinage au Japon en 1977, le couple adopte Joshua, un enfant afro-japonais d’un orphelinat pour enfants de soldats américains. Cette même année, la famille déménage dans une ferme aux alentours de la petite ville de Barneveld, WI, et a des chevaux car il pratique l’équitation et le dressage: Richard a été recruté pour enseigner à la Wisconsin University de Madison, cette nouvelle organisation de vie se prêtant davantage à la vie de famille, d’autant que sa fille Persia naît en 1982: il lui dédie Persia My Dear (1987) gravé avec ses deux proches, Roland Hanna (p) et Freddie Waits (dm). Ses enregistrements jazz en sideman et leader ralentissent à partir de 1978. Il en produit une cinquantaine entre le départ de New York et la fin de sa carrière. Son site officiel revendique 3000 enregistrements en jazz, classique-contemporain, variété, pop, rock, une activité débordante qui ne l’a pas empêché de sillonner la planète, du Japon à l’Europe, de la Russie à l’Amérique latine/Caraïbes, des festivals aux clubs, des salles de concerts aux studios étrangers, surtout des labels indépendants pour ses propres productions, comme le Total Package (Marge 22) en 1997 à Paris, et avec des amis grands musiciens comme la série d'enregistrements pour Ipo Recordings au début des années 2000 avec Hank Jones, Kenny Barron, Benny Golson, Buster Williams, Eddie Daniels, Kenny Washington, Jimmy Owens, Roger Kellaway, Tom McIntosh… justement consacré à l musique de Tom McIntosh et de Thad Jones (2 volumes).

En 1993, il créé avec Peter Dominguez, un de ses anciens étudiants, la Richard Davis Foundation for Young Bassists qui fixe autant d’objectifs en éducation musicale que de buts sociaux, en fournissant des instruments adaptés aux enfants dès 3 ans pour que les plus défavorisés aient un accès à la musique jusqu’à 18 ans. Richard Davis est également personnellement impliqué à Madison et dans son université, faisant venir des conférenciers autour des problèmes du racisme et pour le faire reculer concrètement, sur les sujets sociaux, d’équité et de justice, allant lui-même jouer dans les prisons. Pour toute cette générosité, il reçoit un nombre important de distinctions dont le prix Martin Luther King, Jr. de Madison, de nombreux titres universitaires, et il a été nommé NEA Jazz Master en janvier 2014 au Jazz at Lincoln Center de New York.

Richard Davis Trio avec Curtis Clark (p) et Andrew Cyrille (dm), Jazz au Fort Napoléon, La Seyne-sur-mer, 1997 © Ellen Bertet
Richard Davis Trio avec Curtis Clark (p) et Andrew Cyrille (dm),
Jazz au Fort Napoléon, La Seyne-sur-mer, 1997 © Ellen Bertet

En 2016, il prend sa retraite de l’université et travaille sur son autobiographie.

Ces deux dernières années, Richard Davis était en soins palliatifs; il s’est éteint entouré de sa famille.

Richard Davis avait fait la couverture de Jazz Hot en 1999 et avait accordé à cette occasion une interview dont le contenu restera dans la mémoire de notre revue parmi les textes les plus captivants et évocateurs des valeurs humaines, du fondement social, politique du jazz et de l'art.

Jazz Hot partage la peine de ses proches.

DISCOGRAPHIE

1971. Richard Davis, The Philosophy of the Spiritual, Cobblestone1999. Richard Davis With John Hicks, The Bassist, Homage to Diversity, Palmetto Records 2071

Nous complétons la discographie en leader-coleader-sideman de Jazz Hot n°560-1999 et de son Supplément. 
La discographie de Richard Davis est «sans fin» tant il a œuvré dans toutes les dimensions de la musique: jazz bien entendu mais aussi musique classique et musique populaire. Il n'est donc pas question de prétendre à l'exhaustivité. Nous avons focalisé sur le jazz mais on ne peut oublier en particulier ses premiers disques au côté de Don Shirley en particulier dans un registre entre jazz, musique populaire et musique classique d'une altitude difficile à imaginer au XXIe siècle. Richard Davis reste donc un musicien où il reste toujours beaucoup à découvrir tant son œuvre est opulente, de qualité et multidimensionnelle.


CD 1964. Ben Webster, Valentine's Day 1964 Live, Dot Time Legends Records 8551
LP  1974. Bobby Hackett With Zoot Sims, Strike Up the Band, Flying Dutchman 1-0829
LP  1977. Walt Dickerson & Richard Davis, Dialogue, SteepleChase 37029/30
CD 1999. Richard Davis With John Hicks, The Bassist, Homage to Diversity, Palmetto Records 2071
CD 2001. Richard Davis, So in Love, avec John Hicks, King Records/Seven Seas 421
CD 2004. With Malice Toward None: The Music of Tom McIntosh, IPO Recordings 1005 (Richard Davis, Buster Williams, Tom McIntosh, Ben Perowski, Bill Masher, Helen Sung, Kenny Barron, Roger Kellaway, Benny Golson, Frank Perowski, Jimmy Owens, Stefon Harris)
CD 2004. Bob Brookmeyer, Richard Davis, Benny Golson, Sir Roland Hanna, Hank Jones, James Moody, Jimmy Owens, Mickey Roker, Frank Wess, One More Music of Thad Jones, IPO Recordings 1007
CD 2005. The Eddie Daniels Quartet, Mean What You Say, Ipo Recordings 1009
CD 2005. Eddie Daniels, Richard Davis, Benny Golson, Hank Jones, James Moody, John Mosca, Jimmy Owens, Kenny Washington, Frank Wess, One More: The Summary Music of Thad Jones, Vol 2, IPO Recordings 1011 
CD 2007. Tine Asmundsen, Richard Davis, Vidar Johansen, Robert Shy, Madison, Hazel Jazz 5
CD 2007. Richard Davis With Junior Mance, Blue Monk, King Records 737

2004. With Malice Toward None: The Music of Tom McIntosh, IPO Recordings 10052004. One More Music of Thad Jones, IPO Recordings 10072007. Tine Asmundsen, Richard Davis, Vidar Johansen, Robert Shy, Madison, Hazel Jazz 5
2007. Richard Davis With Junior Mance, Blue Monk, King Records 737
















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VIDEOGRAPHIE

 Richard Davis NEA Jazz Master, Paroles et musique, 8 et 13 janvier 2014 © image extraite de YouTube
Richard Davis NEA Jazz Master, Paroles et musique, 8 et 13 janvier 2014 © image extraite de YouTube (cliquer)


1954. Richard Davis en duo sur l’album Tonal Expressions de Don Shirley, Cadence 1001, New York, NYC, octobre
https://www.youtube.com/watch?v=ng45ytUqdBI&list=OLAK5uy_kYjUqIDLYOlgv1LIM7rLpnpvI7ZdXHTkA&index=4

1955. Richard Davis joue avec Don Shirley (p), NBC Steve Allen Tonight Show-TV, 15 avril
https://www.youtube.com/watch?v=H6XZ7XiNdi8
https://www.imdb.com/title/tt13334918/fullcredits?ref_=tt_ov_st_sm


1963. Richard Davis en duo sur l’album Musical Prophet d’Eric Dolphy (as, bcl), New York, NYC, 1-3 juillet, Resonance Records
https://www.youtube.com/watch?v=02MFMdI6ZBs

1964. Richard Davis, album Eric Dolphy (as,fl,bcl)-Out To Lunch!, Bobby Hutcherson (vib), Freddie Hubbard (tp), Tony Williams (dm), Blue Note 4163, Rudy Van Gelder Studio, Englewood Cliffs, NJ, 25 février
https://www.youtube.com/watch?v=u1lWpLFGhjE&list=OLAK5uy_mFRlTE04kALWL7pySgbbFYxNx6zAzRPuk

1967. Richard Davis en duo sur l’album Heavy Sounds avec Elvin Jones (dm,g), et Frank Foster (ts), Billy Greene (p), Impulse!/ABC, New York, NYC, 19-20 juin
https://www.youtube.com/watch?v=fLhpeIDTmFs&list=OLAK5uy_nVSZtHwa6NcOej5wOuREbvloyRYY86xIY

1972. «One Mile East», parole et musique, New York Bass Violin Choir, Bill Lee (réal, comp), Ron Carter-Richard Davis-Milt Hinton-Percy Heath-Michael Fleming-Lisle Atkinson (b), Consuela Lee Moorehead (p),  A. Grace Lee Mims (voc), Al Harewood (dm), show TV
https://www.youtube.com/watch?v=7oP43c2vNN0
https://www.youtube.com/watch?v=Vtkj4HfhS-c


1978. Richard Davis (b), Randy Weston (p), Don Moye (dm), Jazz Showcase, Chicago, IL, 22 avril
https://www.youtube.com/watch?v=kdp4kBXMF3U

1983. "Jazz Class" à Monona Grove High School avec des lycéens par Richard Davis et Ben Sidran, dir/prod Nancy Ciezki, avec archive Sweet Basil: Kenny Barron/Ricky Ford/Billy Hart/Marvin Hannibal Peterson; At Orphan's: Larry Gray/Joel Spencer; Jazz in Exile, Wisconsin Public Television
https://www.youtube.com/watch?v=ZW0qzVcDSzE

1983. Album Archie Shepp & Richard Davis-Body and Soul, Enja 7007, Club Cantare, Boston, 1er septembre
https://www.youtube.com/watch?v=44gVMQUHUuo&list=OLAK5uy_lplHhj6lWupiB1YkEs8HDRv3plfUjG6CI
https://www.youtube.com/watch?v=wLOnWTciN6Q
https://www.youtube.com/watch?v=fyR9kqBRdcI
https://www.youtube.com/watch?v=44gVMQUHUuo
https://www.youtube.com/watch?v=-Cj_xS9aB2Y


1989. Album One for Frederick-Richard Davis & Friends: Cecil Bridgewater (tp), Ricky Ford (ts), Sir Roland Hanna (p), Freddie Waits (dm), live au Sweet Basil, New York, NYC, Hep Records 2047, 8-7 Juillet
https://www.youtube.com/watch?v=4naLXDVPDew&list=OLAK5uy_nU_nao5CidIpPYKrztyKFvD3hUjjjY-54&index=6

1997. Richard Davis quartet, Ricky Ford (ts), Curtis Clark (p), Andrew Cyrille (dm), album Total Package, Marge 22, Duc des Lombards, Paris, 27 et 28 juillet
https://www.youtube.com/watch?v=FLtgmt0enIM&list=OLAK5uy_k5qE2MbvjvlZ2Uj_BAeBxThgwR4bnzr7g

1999. Richard Davis, album The Bassist-Homage to Diversity, With John Hicks (p), Palmetto Records, Tokyo, 17 novembre
https://www.youtube.com/watch?v=an6IWE5Gvwo&list=OLAK5uy_nzGcsD8iRrEw4ULFyV7N4mR2vgiqRTxvs

2009. Richard Davis, droits civiques, justice, racisme, musiques et jazz, interview à Wisconsin University, 8 octobre
https://www.youtube.com/watch?v=VZo4bWYttbo

2014. Richard Davis NEA Jazz Master, Paroles et musique, 8 et 13 janvier
https://www.youtube.com/watch?v=rM6k0l34FIw
https://www.youtube.com/watch?v=xdip8ogqnUg


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