Mario Stantchev
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14 juillet 2023
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16 mars 1948, Sofia (Bulgarie) - 14 juillet 2023, Lyon (Rhône)
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© Jazz Hot 2023
Mario Stantchev en 2021, image extraite de YouTube
Mario Stantchev est décédé le 14 juillet dernier, à Lyon, où il enseignait depuis quarante ans. Il avait 75 ans. En 2003 (Jazz Hot n°597), nous avions rencontré le pianiste d'origine bulgare qui nous avait parlé de son apprentissage musical à Sofia, entre un père Tinko, pianiste
classique et de cabaret, et une mère –française–, Micheline, chanteuse d’opéra. Marqué par sa culture classique d'Europe de l'Est, Mario Stantchev laisse une œuvre de compositeur également influencée par le folklore bulgare, entre jazz et musiques improvisées, bien qu'il disait tenir aux fondamentaux du jazz: «le swing, une certaine façon de vivre et de voir les choses.»
Mario Stantchev a reçu une éducation musicale classique tout en s’intéressant
au rhythm & blues puis au jazz à l’adolescence. Vers la fin du lycée, il
commence à courir le cachet (musique classique, piano bar, rock, musique
tsigane…) tout en se préparant à devenir concertiste classique. A 22 ans, il
crée son premier quartet et, l’année suivante, il rejoint la formation Jazz Focus
‘65 (au piano électrique), remplaçant son fondateur, Milcho Leviev, exilé aux
Etats-Unis (cf. Le Jazz à l’Est au temps du Communisme & More). Ce qui
ne l’empêche pas de boucler son cursus académique, poursuivant une carrière
entre concerts classiques et jazz. Mario Stantchev quitte à son tour
définitivement la Bulgarie en 1980, vivant entre Nancy –ville natale de sa
mère, déjà rentrée au pays– et Paris jusqu’à ce qu’il trouve un poste de professeur au Conservatoire
de Lyon dont il crée le département jazz en 1987. Il enseigne également à l’Institut
Musical de Formation Professionnelle (IMFP) de Salon-de-Provence, à partir du
milieu des années 1990, où il monte un sextet –notamment constitué du fondateur de
l’école en 1979, Michel Barrot (tp) et de Roger Nikitoff (ts)– avec lequel il enregistre Priyatelstvo (RDC Records) en 2001, puis Kukeri (Cristal Records) en 2004. Il gravera au total treize albums
en leader, d’Un certain parfum (1984,
Instant Présent, avec Daniel Humair et Mike Richemond) à Música Sin Fin (2017, Cristal Records), son unique disque en piano
solo.
Michel Zenino, son collègue à l’IMFP lui a rendu hommage: «Me reviennent en mémoire: ta gentillesse
lors de notre première poignée de main quand tu t'étais pointé, trop tard, avec
le quartet de Michel Perez au Hot Brass pour faire le bœuf; le repas chez ta
maman à Nancy; ton retour pour la première fois en Bulgarie pour un concert au
Festival de Bansko; la tournée avec Toots Thielemans; l'enregistrement de Strings avec Michel Barrot. Les années passées
ensemble à l'IMFP. Le concert que nous avions spontanément organisé ensemble
pour sauver Salon de Musique lorsque la salle de concert de l'IMFP était menacé
d'avoir ses subventions coupées.»
Jazz Hot adresse ses sincères condoléances à ses proches.
Jérôme Partage
Image extraite de YouTube Avec nos remerciements
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