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Milford Graves

12 fév. 2021
20 août 1941, New York, NY - 12 février 2021, New York, NY
© Jazz Hot 2021
Jazz Hot n°251-1969, Milford Graves


Jazz Hot n°251-1969
Milford Graves

L'itinéraire du batteur Milford Graves, qui était en couverture de Jazz Hot n°251 et vient de s'éteindre à New York le 12 février 2021, raconte par ses rencontres et ses partis pris esthétiques, philosophiques et professionnels un pan entier de l'histoire et de l'évolution des Etats-Unis et d'une partie des musiciens du jazz d'après guerre. Milford Graves incarne une des réalités du monde afro-américain qui a essayé de trouver sa place dans une société américaine toujours marquée par une longue histoire d'esclavage puis de ségrégation dont elle n'est pas sortie en 2021. Dans son parcours, une recherche au long cours, il n'est pas spécifiquement question de musique ou de jazz. Tout en partant de cette racine musicale –l'expression musicale afro-américaine– Milford Graves s'est intéressé à la médecine, la philosophie, la botanique, aux arts martiaux, aux percussions du monde, et pour cela il s'est ressourcé à ses racines lointaines africaines, avec un souci identitaire fréquent dans ce temps. En tant qu’Américain du
XXe siècle, quelle que soit la communauté, il porte aussi en lui le besoin d'une réussite, d'une reconnaissance, d'une affirmation et pas seulement artistique.
Hélène et Yves Sportis
Images extraites de vidéos
YouTube sauf mention



Né en 1941 dans le quartier Jamaica, du Queens, à New York, sans référence à la Jamaïque (même si des Jamaïcains s'y sont installés) mais à une tribu amérindienne, les Jamecos, Milford Graves y est mort en 2021 après une vie bien remplie et pas seulement par la musique. Son père, chauffeur, et sa mère possèdent une maison dans un programme de logements sociaux, The Forty. Milford, d'après différentes sources, commence l'étude des percussions à 3 ans, et des congas ensuite, études qu'il poursuit plus tard au tabla indien avec un maître de l'instrument (Wasantha Singh, India School of New York), même si par ailleurs les mêmes sources parlent d'un musicien autodidacte. Il y a certainement des deux, c'est fréquent dans la biographie des artistes afro-américains de mêler l'apprentissage du quotidien au sein du quartier, sur la scène et l'enseignement académique. Il joue à l'adolescence avec des orchestres latino-américains, comme s'en souvient Andrew Cyrille (né en 1939 à New York) qui l'a rencontré dans ce contexte. Il a appris les timbales, accessoires indispensables à ce type de musique, et c'est dans des orchestres de danse qu'il fait le début de sa carrière professionnelle. Chick Corea, né cette même année 1941 et décédé trois jours avant Milford, avait partagé la scène avec lui dans le cadre de ces orchestres de danse latino-américains.

1965. Milford Graves Percussion Ensemble With Sunny Morgan, ESP-Disk’ 1015


Ce background danse et percussions n'est pas sans conséquence car Milford Graves devient un batteur très curieux du rapport entre le rythme et le corps, et il va développer une théorie médicale du rythme (cf. vidéographie, 2018) fondée sur le rythme cardiaque, du corps et en décliner une thérapie. De la même manière, dans son enseignement, il recommande à ses élèves de ne pas suivre le métronome mais leur rythme interne. C'est avec ces idées foisonnantes qu'il s'intègre aux mouvements artistiques du début des années 1960 dans une atmosphère politique effervescente, à New York comme dans tous les Etats-Unis. Tous les jours, des idées nouvelles apparaissent y compris sur le plan artistique, et Milford Graves respire l'air du temps avec beaucoup d'envies. Il rencontre ainsi Giuseppi Logan et va participer comme lui à la «Revolution of October in jazz» en 1964 que Bill Dixon a initiée, une série de concerts-manifeste esthétique d'une nouvelle génération. Il participe également au premier disque de Logan, Quartet, pour ESP-DISK’, avec Don Pullen (p) et Eddie Gomez (b). Il rejoint ensuite le New York Art Quartet de John Tchicai et Roswell Rudd qui enregistre également en 1965 pour ESP-DISK’confirmant le trajet d'un musicien du free jazz de ce temps. En 1965, il enregistre sous son nom pour ESP-DISK’ Milford Graves Percussion Ensemble with Sunny Morgan (ESP-DISK’ 1015). Il est coleader de
In Concert at Yale University, Vol. 1 et Nommo, avec Don Pullen, autoproduit sur Self Reliance Productions. Même si Milford Graves accompagne encore Albert Ayler en 1967 à Newport, la deuxième partie des années 1960 voit le premier déclin important du jazz depuis sa naissance, gommé brutalement par le développement de la musique commerciale, pop, rock et variété, et de la consommation de masse planétaire qui s'accommode mal de l'indépendance du jazz, a fortiori de ses extensions «recherches et développement» comme le free jazz.

Certains des itinéraires d'artistes afro-américains de cette période ont été «maudits», c'est-à-dire, dans la conception américaine, difficiles sur le plan matériel, existentiel et parfois tragiques (Giuseppi Logan, Henry Grimes, Albert Ayler, etc.) avec aussi des problèmes de drogue (Jackie McLean…). Il ne faut pas se limiter aux musiciens de cette génération, ça a toujours existé, et même pour les musiciens mainstream, bebop ou du jazz traditionnel. Si le batteur a partagé parfois le parcours des artistes «maudits» de sa génération, Milford Graves n'entre pas dans cette catégorie. Il a multiplié les recherches dans beaucoup de disciplines, artistiques et autres, à partir de sa première expression, pour survivre et vivre, s'imposer par une grande activité multidimensionnelle, avec ses particularités, avec ses idées, parfois les plus étonnantes, dans une société concurrentielle sur le plan humain, comme elle l'est sur le plan politique, économique, culturel et communautaire. Milford Graves a non seulement choisi l'expérimentation musicale, la musique improvisée plus que la tradition du jazz
 mais aussi des rencontres avec d'autres arts, dont la médecine (qui est un art, même si on l'a oublié aujourd'hui pour en faire une science quasi totalitaire en Occident), avec la botanique, les arts martiaux, et la liste de ses curiosités, de ses activités n'est pas exhaustive.

Milford Graves s'est spécialisé dans l'étude rythmique du cœur, et comme il vit au Etats-Unis qui intègrent, plus facilement que l'Europe, les découvertes empiriques des non-spécialistes, certaines de ses recherches se sont intégrées aux pratiques académiques en matière de médecine. Il a aussi, comme beaucoup de musiciens, trouvé dans l'enseignement de la musique (professeur au Bennington College pendant 40 ans, de 1973 à 2012), les conditions de survie et d'accomplissement d'une partie de ses recherches, d'une vie de famille équilibrée. Sa démarche analytique et expérimentale concernant les rythmes cardiaques, normaux ou pathologiques, a été reconnue dans des procès curatifs alternatifs qu'il s'est appliqués à lui-même sur le tard quand, en 2018, il a été touché par une maladie de cœur. Sa famille a dit après son décès que cela lui avait apporté un sursis de près de trois années (les médecins lui avaient donné six mois). Il en a profité pour conserver une activité musicale jusqu'à l'enfermement de la culture en 2020 (cf. vidéographie).

Cette complexité de personnalité et de recherches démontre l'impossibilité d'évoquer Milford Graves si on se limite à sa musique, car sa curiosité touchait à tout. Cela dit aussi que replacer sa musique dans le cadre du jazz, c’est le cas également de Cecil Taylor et d'autres, est réducteur voire inadapté, car il ne s'est pas fondu dans l’histoire, le langage et la tradition du jazz, il a essayé d'en tirer des arguments, des couleurs pour expérimenter plus que pour être habité par cette expression, son âme et ses codes. Cela confirme que l'expression musicale afro-américaine dans son ensemble n'est pas réductible au jazz ou à des notes, des sons et à une histoire artistique: c'est vrai de toutes les expressions, artistiques en particulier. Le jazz, musique d'essence et de pratique populaires, non académique (même si cela le devient progressivement) est une histoire sans précédent par sa dimension sociale, politique, économique, humaine étendue à une population. Il n'est pas cependant l'histoire de tous les Afro-Américains, même quand ils sont nés dans cet environnement comme Milford. Le parcours de Milford Graves est l'un de ces parcours originaux parmi beaucoup d'autres qui expliquent l'extrême diversité de la création dans le jazz ou à partir du jazz, et dans ce temps qui le permettait encore, malgré sa dureté, car l'imagination individuelle était encore le fondement de l'art, l'explication de sa diversité.

Dans cette période de recherche, d'expérimentation –les années d'après-guerre– beaucoup de musiciens afro-américains ont choisi intellectuellement une voie qui leur permettait de sortir du cadre du spectacle et de la scène, qu'ils jugeaient trop dépendants de l'autre monde, le monde dominant qu'ils subissaient, en prenant leurs distances avec le jazz tel qu'il a évolué depuis le début du siècle, et depuis 1945, avec ses générations mainstream, bebop. Refusant les circuits de la diffusion –ou étant parfois refusés par eux– les scènes, les labels indépendants qui ont fait le jazz de 1945 à 1965, les artistes sont un certain nombre à opter pour une liberté de création qui se définit parfois sur le plan esthétique comme un système, à la manière de la musique contemporaine, avec parfois une composante communautaire, et malgré le message esthétique totalement improvisé, un background ancré dans l'Afro-Amérique (la place des percussions, de l'Afrique). Ce mouvement artistique ne peut être déconnecté du jazz et de la réalité américaine dans son ensemble, des combats pour la revendication de visibilité, de reconnaissance et d'égalité. C'est aussi pourquoi il se distingue de la musique improvisée créée en Europe et aux Etats-Unis dans l'autre communauté, qui est un entre-deux, entre cette histoire afro-américaine du free jazz et celle de la musique contemporaine. Mais il faut garder à l'esprit que les artistes de ce temps dans leur ensemble, musiciens de jazz et de free jazz, de musique improvisée et de musique contemporaine, ont des curiosités réciproques, des échanges et des rencontres, et qu'il en sort une matière complexe qui n'est ni une fusion, ni une synthèse dans un premier temps, car l'individu reste premier, avant que la mode, le commerce et le conformisme fassent leur œuvre. Ce n'est ni un mouvement artistique de fond, ni un académisme, chacun conserve ce qui l'a construit et notamment son langage et ses racines.

Andrew Cyrille et Milford Graves, Dialogue of the Drums, AFA’s Vision Festival 24, Roulette, Brooklyn, 11 juin 2019 (image extraite de YouTube, cf. videographie)
Andrew Cyrille, l'ami au long cours, et Milford Graves, Dialogue of the Drums, AFA’s Vision Festival 24, Roulette,
Brooklyn, 11 juin 2019 (image extraite de YouTube, cf. videographie)

Milford Graves, qui pratique aussi le piano, appartient à cette galaxie où l'on retrouve Giuseppi Logan, Henry Grimes, Albert Ayler, Sunny Murray, Sonny Sharrock, Cecil Taylor, Andrew Cyrille, Bill Dixon, Ornette Coleman, Rashied Ali et, à la marge, John Coltrane, Eric Dolphy, musiciens, déjà de la génération précédente, qui eux se réfèrent directement, dans leur expression comme dans leurs choix esthétiques, à la tradition, sans faire du critère esthétique ou technique (l'improvisation libre, la nouveauté de l'expression, l'expérimentation comme principe) un système mais un moyen de plus. Il n'y a pas de frontières étanches entre ces mondes, ces recherches, car ces musiciens se respectent, se rencontrent sur scène et dans la vie, enregistrent et échangent parfois avec complicité. Ils vivent leurs choix dans un respect mutuel.

Milford Graves, comme ses pairs qui ont choisi cette voie, rencontrent également les recherches des musiciens européens et euro-américains qui ont fait de cette recherche d’absolu un système a priori, distinct des codes du jazz, un système esthétique. C'est aussi l'histoire d'une période et d'une génération en demande de rencontres, de liberté politique, d'ouvertures intercommunautaires, internationales, avec de bonnes intentions sur le plan humain et la volonté de leur donner une dimension artistique (l'idée de «liberté» et de rencontres de civilisations). Si tout peut se passer, et il y a des histoires passionnantes, émouvantes, l'arrivée de la société de consommation de masse mondialisée et normalisatrice va bloquer ce processus, sur le plan économique entre autres, autant qu'elle porte atteinte au jazz de culture, à son indépendance, détruisant progressivement les circuits indépendants qui ont fait la force de la création dans le jazz, détruisant un public spécialisé et curieux qui a mis plus de trente ans à se construire, et dégradant progressivement la liberté du jazz né en particulier du langage et des réseaux d'apprentissage que le jazz s'est créés librement, qui passent par une transmission de génération en génération, sans rupture.

De cette histoire contrariée et mal racontée par une critique de jazz normalisée, de chapelles, de génération, de mode et de consommation (aussi bien commerciale qu'intellectuelle, le progressisme est aussi une mode), dont la maturité n'est pas à la mesure de celle du jazz, naîtront beaucoup de malentendus, d'incompréhension, de perte de solidarité dans le jazz, voire de mépris dont sont victimes les musiciens classés «d'avant-garde» mais également les musiciens issus de la tradition, du mainstream au bebop. Malgré les parcours tragiques, comme ceux d'Albert Ayler, Giuseppi Logan et Henry Grimes, d'autres comme Cecil Taylor et Milford Graves, soutenus par de nouvelles générations (l'AACM de Chicago, Anthony Braxton, David Murray…) parviennent à prolonger, malgré les difficultés, leurs recherches artistiques dans la voie qu'ils s'étaient tracée, souvent au prix d'un engagement social qui dépasse le cadre de la seule musique. C'est également le cas du jazz de culture, celui qui prolonge la tradition dans sa version contemporaine (Kenny Barron, Stanley Cowell, McCoy Tyner, Billy Harper, etc.).


Milford Graves, Marshall Allen, Henry Grimes chez Angel Orensanz/Arts for Art, 2012 (cf. vidéographie)
Milford Graves, Marshall Allen, Henry Grimes chez Angel Orensanz/Arts for Art, 2012
(image extraite de YouTube, cf. vidéographie)


C'est souvent par le biais communautaire, social ou paradoxalement académique, par l'enseignement en particulier, et parfois au hasard des phénomènes de mode ou des résurgences, que quelques musiciens vont pouvoir traverser cette période où s'installe définitivement la consommation de masse, les modes. Milford Graves n'échappe pas à cette règle, et son travail d'enseignant et plus largement de chercheur dans le domaine médical, et ses diverses activités sociales vont lui permettre de trouver un équilibre et une voie dans cette Amérique post Martin Luther King dont le message universaliste n'est pas près d'être compris et accepté dans la société des Etats-Unis.

1983. Milford Graves, Kenny Clarke, Andrew Cyrille, Famoudou Don Moye, Pieces of Time, Soul Note 1078



Sur le plan musical, Milford Graves, tout en participant à des projets réunissant Kenny Clarke, Andrew Cyrille, Famoudou Don Moye (1983, Pieces of Time, Soul Note 1078), trouve un second souffle, avec la génération des David Murray, William Parker, John Zorn qui parviennent à revitaliser à partir des années 1980-1990 ce courant et concept de musique improvisée, suivant en cela les initiateurs de cet esprit dans les années 1970: Max Roach (ses rencontres avec Anthony Braxton), Archie Shepp à sa façon particulière (la relecture de la tradition), et même Mary Lou Williams (son duo avec Cecil Taylor publié chez Pablo, le label de Norman Granz où enregistrent Count Basie, Roy Eldridge, Oscar Peterson et Ella Fitzgerald, entre autres). Henry Grimes renaît dans les années 2000 de cette résurgence, d'autres comme Giuseppi Logan sont morts dans la rue. Milford Graves, 
avec toutes ses curiosités, a tiré son épingle d'un jeu difficile, et en 2020, il pouvait encore converser avec Jason Moran, un pianiste qui s'intéresse à ses aînés. Milford Graves a continué de se produire parfois sur scène jusqu'à 2019, retrouvant dans les années 2010, William Parker, John Zorn, Joe Lovano, Henry Grimes, Marshall Allen, Andrew Cyrille et même, en 2013, la mémoire afro-cubaine de ses premières années, avec un plaisir évident, dans une version elle aussi «avant-gardisée»…


David Virielles (p), John Benitez (b), Milford Graves (dm, perc), Roman Diaz (perc,voc), Roman Filu (as, caché), Afro Cuban Roots, Vision Festival 18 - Roulette, Brooklyn, New York, 12 juin 2013
David Virielles (p), John Benitez (b)Milford Graves (dm, perc), Roman Diaz (perc,voc), Roman Filu (as, caché),
Afro Cuban Roots, Vision Festival 18 - Roulette, Brooklyn, NY, 12 juin 2013
(image extraite de YouTube, cf. vidéographie)


Les mises en perspective de cette histoire sont rares, voire inexistantes, de la part d'adeptes, en Europe comme aux Etats-Unis, plus que d'amateurs sincères; et la société américaine ne permet pas ce genre d'analyses, toujours davantage tournée vers l'action, mais aussi les effets de mode, même dans la marginalité. L'esprit critique, la perspective historique n'y sont pas des marqueurs, et certains constats ne se font pas, ne se disent pas, en art comme en matière religieuse. La liberté du jazz qui a été réelle, permettant l'existence des Milford Graves, Sun Ra comme de toute la diversité du jazz depuis sa naissance, n'a été qu'une tolérance au prix d'un combat pour la vie d'une dureté certaine et n'est aujourd'hui qu'un souvenir. On finit cependant par regretter les contraintes et difficultés de ces temps qui ont fabriqué tant d'alternatives, de recherches, en regard de la société normalisatrice qui s'est imposée 
depuis aux Etats-Unis comme sur la planète.

Faire de Milford Graves un «batteur clé» du jazz, comme on le lit dans la presse ou parfois les dictionnaires, est une banalité sans profondeur, une méconnaissance de la complexité du jazz et des batteurs exceptionnels qui ont illuminé cet instrument dans le cadre du jazz, un art populaire. C'est aussi une mauvaise manière faite à la mémoire et au caractère si spécial de Milford Graves, à son action si éclectique. Intéressé par la musique, par la recherche médicale (en 2017, il a breveté un procédé pour réparer les cellules souches fondé sur ses expériences sur les rythmes cardiaques), par les arts martiaux –il a créé le Yara basé sur le comportement naturel (cf. vidéographie 2018), par la botanique (il a un laboratoire dans sa cave où il expérimente les plantes et fabrique des potions). Milford Graves est un curieux de tout, un enseignant, un chercheur plus qu'un artiste de jazz. Son itinéraire est emblématique de la vie culturelle, telle qu'elle s’est déroulée aux Etats-Unis de 1960 à nos jours. Milford est un esprit inventif et indépendant, avec ses réussites et ses particularités, un artiste intègre et fidèle à ses options esthétiques, ses amis, un itinéraire respectable et sympathique dans un contexte social, culturel, politique et économique pas toujours simple à vivre, en particulier pour un Afro-Américain.

Milford Graves a épousé Lois Harris qui lui survit. Il avait cinq enfants et un petit enfant.


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SOURCES
Jazz Hot n°251-1969 et Jazz Hot n°252-1969 (Article de Daniel Caux en deux parties)

New York Times https://www.nytimes.com/2021/02/19/arts/music/milford-graves-dead.html

NPR https://www.npr.org/2021/02/16/968386819/milford­graves­visionary­drummer­who­mapped­the­ music­of­the­heart­dead­at­79 


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VIDEOGRAPHIE


New York HeArt Ensemble, Vision Festival 18, Roulette, Brooklyn, 12 juin 2013: Milford Graves (dm, perc), William Parker (b), Amiri Baraka (rec), et hors cadre: Charles Gayle (ts, p), Roswell Rudd (tb)
New York HeArt Ensemble, Vision Festival 18, Roulette, Brooklyn, 12 juin 2013: Milford Graves (dm, perc),
William Parker, Amiri Baraka, hors cadre: Charles Gayle, Roswell Rudd (image extraite de YouTube, cliquer sur l'image)


Chaîne YouTube de Milford Graves

1965. Milford Graves-Sunny Morgan, album Percussion Ensemble, Get Back-Italie, juillet

1967. Milford Graves & Don Pullen (p) - Nommo (Album complet)

1973. Milford Graves (perc), Joe Rigby (s), Hugh Glover (s, org), Art Williams (tp), BRT TV, Belgique

1988. Milford Graves et Tanaka Min (danse), Hakushu, Japon
2010. Milford Graves & William Parker, un festival d’avant-garde aux Açores, Jazzores
2012. Milford Graves, Marshall Allen, Henry Grimes chez Angel Orensanz/Arts for Art, 4 décembre
Milford Graves (dm), Marshall Allen (as), Henry Grimes (b, vln)

2012. Milford Graves et Joe Lovano, New York, 4 décembre
Milford Graves (dm), Joe Lovano (ts)

Milford Graves et Joe Lovano, New York, 4 décembre 2012 (image extraite de YouTube, cliquer)
Milford Graves et Joe Lovano, New York, 4 décembre 2012 (image extraite de YouTube, cliquer)


2013. Milford Graves - NY HeArt Ensemble, Vision Festival 18, Roulette, Brooklyn, 12 juin
Milford Graves (drums, perc), Amiri Baraka (rec), Charles Gayle (ts, p), William Parker (b), Roswell Rudd (tb)

2013. Improvisation de John Zorn et Milford Graves, ZoRN@MoMA, 24 avril

2013. Milford Graves (perc cubaines), David Virielles (p), Roman Diaz (perc,voc), John Benitez (b), Roman Filu (as), Afro Cuban Roots, Vision Festival 18 - Roulette, Brooklyn, NY, 12 juin

2014. Milford Graves Masterclass, 11 avril

2018. Milford Graves Full Mantis, trailer du documentaire

2018. Milford Graves, paroles et musique, Sounding the Universe, 

2019. Milford Graves, Hopscotch Music Festival, Raleigh, North Carolina, Video/Audio by Larry Tucker

2019. Andrew Cyrille et Milford Graves, Dialogue of the Drums, AFA’s Vision Festival 24, Roulette, Brooklyn, 11 juin

2020. Milford Graves & Jason Moran (p): In Conversation, 25 novembre, Institute of Contemporary Art, Philadelphie


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