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Eddie Gale

10 juillet 2020
15 août 1941, New York, NY - 10 juillet 2020, San Jose, Californie
© Jazz Hot 2020


Eddie Gale © Georgette Gale
Eddie Gale © Georgette Gale

Eddie GALE

The Sun Spirit


Né à Brooklyn, New York, en 1941, Edward Gale Stevens, Jr. –Eddie Gale de son nom d’artiste– est décédé à San Jose, Californie, le 10 juillet 2020.

C’est à Brooklyn, dans la proximité d’un environnement jazz, qu’il entame son apprentissage de la trompette. Bud Powell est un voisin qui s’arrête parfois pour commenter les progrès du jeune garçon sur son instrument qu’il étudie avec Kenny Dorham. Encore jeune, il n’est pas rare qu’il écoute et côtoie d’autres musiciens dans le quartier dans le cadre des jams: Art Blakey, Sonny Stitt, Jackie McLean, Max Roach, Cal Massey, Illinois Jacquet, Randy Weston qui n’était jamais loin de Max Roach, et d’autres talents encore peuplent cette partie de Brooklyn comme nous le rappelait Randy Weston (cf. Jazz Hot n°576 et n°673). D’après les sources, et notamment une interview présente sur son site, il lui arrive de se frotter aux aînés. Son apprentissage se fait dans un âge d’or où tous les trompettistes majeurs du jazz sont en pleine maturité ou en développement depuis Louis Armstrong, Roy Eldridge, Dizzy Gillespie et Miles Davis jusqu’à la nouvelle génération très fournie (Kenny Dorham, Clifford Brown, Lee Morgan, Donald Byrd, Freddie Hubbard, Booker Little), pour ne parler que des plus connus. Mais, comme pour beaucoup de sa génération (il n’a que trois ans de moins que McCoy Tyner), au tournant des années 1960, l’influence majeure, c’est John Coltrane dont la personnalité, aussi bien artistique qu’humaine, réunit si bien les aspirations de toute une communauté. Sans avoir enregistré avec le saxophoniste, on sait qu’il l’a croisé sur scène à plusieurs reprises. La vie du jazz ne se passe pas que dans les concerts, les clubs et les enregistrements, mais aussi sur les scènes informelles et dans les discussions du quartier; c’est aussi par ce canal que passe la transmission.

1962. Sun Ra, Secret of the Sun


Les différentes sources mentionnent que dans ce début des années 1960, il côtoie musicalement John Coltrane, Sonny Stitt, Jackie McLean, Booker Ervin et même Illinois Jacquet. En 1962, il fait son premier enregistrement au sein de l’Arkestra de Sun Ra (Secrets of the Sun) rencontré par l’intermédiaire de C. Scoby Stroman, un batteur et danseur (1932-1996, il a joué avec Sun Ra, Randy Weston, Max Roach, Barry Harris, Roland Alexander, Baba Olatunji, mais aussi Langston Hugues, car il fait des performances batterie-poésie qu’il a baptisées: «Drummetry»). Sun Ra, c’est une communauté à l’intérieur de la communauté et, toujours d’après les sources, l’enseignement de Sun Ra ne se limite pas à la musique. C’est toute une philosophie de la vie, du quotidien d’où découle, entre autres, la musique. Cet enseignement sera durable, car Eddie Gale retrouvera plus tard Sun Ra sur scènes et sur disques, et adoptera un fonctionnement collectif lui-même dérivé de Sun Ra, en particulier sur le plan de la solidarité propre au monde afro-américain. Il faut se replacer dans l’époque par l’imagination, ces années 1960 où le trompettiste acquiert sa maturité, pour appréhender ce qui guide Eddie Gale dont la discographie n’est pas très étendue, peut-être parce qu’il a aussi consacré une part importante de sa vie à la transmission et au partage. 

1966. Cecil Taylor, Unit Structures



C’est en 1966 que son parcours prend un nouveau tour, il a 25 ans, et il contribue à deux séances restées dans les mémoires de l’historique label Blue Note. A cette époque encore produit par Alfred Lion, Eddie Gale est, en mai, de l’enregistrement de Cecil Taylor, Unit Structures, dans le studio de Rudy Van Gelder, avec Jimmy Lyons, Ken McIntyre, Henry Grimes, Alan Silva et Andrew Cyrille.

1966. Larry Young, Of Love and Peace


En juillet, il se retrouve dans le même studio pour un second enregistrement chez Blue Note, sous la direction de Larry Young, l’organiste, aux côtés de James Spaulding (fl, as) entre autres. C’est déjà une consécration de son talent prometteur.

Blue Note est vendu à Liberty, un grand distributeur, en 1967, et si Alfred Lion se retire complètement du label à la suite de sérieux ennuis de santé, Francis Wolff poursuit la production dans ce cadre moins favorable jusqu’à son décès en 1971. C’est justement Francis Wolff qui va produire les deux premiers disques en leader d’Eddie Gale, qui sont à l’origine de sa légende par leur étrangeté, qu’on ne peut pleinement apprécier qu’en tenant compte de la biographie et de l’époque: en 1968, toujours chez Rudy Van Gelder, Eddie Gale propose Eddie Gale's Ghetto Music, une musique dérivée de celle de Sun Ra, avec une forme surprenante, un ensemble vocal et une mise en musique qui fait penser à un opéra, une émanation de la musique du maître Sun Ra, de John Coltrane, du free jazz de ces années 1960 qui sort de l’église et du blues aussi bien que de l’espace cosmique et de la rue, et remonte parfois à la mythologie africaine; le caractère modal, sous-tendu par la trompette d’Eddie Gale, la tension accentuée par deux batteries et des percussions, des ostinatos de voix, font des deux albums de cette période, avec Black Rhythm Happening qui sort en 1969, le fondement d’une légende underground très américaine. Ils ont été réédités en 2003 sur le label Water Music, puis en 2014 et 2017 par Blue Note. La photo entre légende médiévale et science fiction de l’album Eric Gale’s Ghetto Music renforce la mythologie et inscrit pleinement ces albums dans l’atmosphère de ces années 1968-69, sorte de point d’orgue dramatique, de résolution tragique de la lutte (cf. l’introduction de la vidéo «The Rain, Remake From Eddie Gale's Ghetto Music»), non dépourvus d’ésotérisme à la manière d'un disciple de Sun Ra.


1968. Eddie Gale, Eddie Gale's Ghetto Music1969. Eddie Gale, Black Rhythm Happening


C’est Francis Wolff lui-même qui a financé la sortie de ces deux disques. Le premier est une grande formation de 17 musicien(ne)s, avec 2 batteurs et 2 bassistes. La sœur d’Eddie, JoAnn Gale, joue de la guitare et chante. Elle introduit plusieurs thèmes à la guitare dans un style folk charnu repris par un chœur d’une dizaine de voix; Eddie joue de nombreux instruments en sus de la trompette. Le second disque, sur un format voisin, réunit autour d’Eddie Gale (tp), Jimmy Lyons (ss, fl), Roland Alexander (ts, fl), deux bassistes, un batteur (Elvin Jones), JoAnn Gale (g, voc) et le Noble Gale Singers (sept chanteurs) avec un récitatif.

L’histoire avec Blue Note s’arrête là, sans doute avec la disparition de Francis Wolff. Comme beaucoup d’artistes d’un jazz en difficulté à la fin des années 1960, en particulier sur la Côte Est, Eddie Gale saisit l’opportunité d’une résidence d’artiste à l’Université de Stanford en Californie, non loin de San Francisco, pour se fixer en 1972 à San Jose où il entame une intégration plutôt réussie face à un autre soleil, celui de Californie, un travail aussi bien artistique que social au sein de l’Université de San José et de la communauté musicale de la ville. Il est nommé «ambassadeur musical» de San Jose en 1974 par le maire démocrate, Norman Mineta. Dans ce cadre, il a été à la manœuvre pour de nombreuses actions sur le plan musical vers la jeunesse défavorisée mais aussi auprès des vétérans (militaires), tout en animant des ateliers artistiques au sein de la ville (Black Dot Café). Il a enfin été au cœur du développement de l’activité musicale dans les collèges et à l’église.

Sur le plan artistique, il reprend dans ces années 1970 sa place au sein de l’Arkestra de Sun Ra. Il est présent dans la plupart des enregistrements de la fin des années 1970 (cf. discographie) jusqu’à 1985.


1978. Sun Ra, Lanquidity
1978. Sun Ra Arkestra, Springtime in Chicago1978-79. Sun Ra, The Other Side of the Sun1979. Sun Ra, On Jupiter














En 1988, il a autoproduit un Live in San Jose, sur son label Roof Top, sur lequel il poursuit une petite production régulière, sans véritable prétention commerciale, toujours à l’instar de son maître Sun Ra, avec plusieurs enregistrements: Quiet Times & Inner Peace (Roof Top), Earthquake Aftershock Suite (Roof Top), puis un hommage à la musique de Miles Davis avec Larry Willis: A Minute With Miles (Mapleshade), avant de rendre, en 1994 avec John Tchicai, un hommage  à Sun Ra, disparu en 1993 dans Wavelength Infinity: A Sun Ra Tribute


1988. Eddie Gale, Live in San Jose1990. Eddie Gale, Quiet Times-Inner Peace1992. Eddie Gale, A Minute With Miles1994. Eddie Gale/John Tchicai, Wavelength Infinity: A Sun Ra Tribute














1995. Eddie Gale, Inner Peace Orchestra1995. Eddie Gale, Inner Peace, 50th anniversary of the United Nations




Sans doute plus occupé par sa vie sociale que par sa seule carrière dans le jazz, Eddie Gale n'est pas très présent sur les scènes du jazz (festivals, clubs…). On doit justement au contrebassiste William Parker, qui a fait beaucoup pour la mémoire de tous les acteurs du free jazz américain (
Henry Grimes), de retrouver Eddie Gale sur un enregistrement au Vision Festival de New York en 2005 (cf. discographie), comme Henry Grimes et quelques autres, dans le registre de sa musique. Deux années plus tard, toujours au Vision Festival de New York, on retrouve le 23 juin 2007 Eddie Gale Now Band dont la musique est interprétée par une autre légende quelque peu disparue, Prince Lasha (as, bs, cl, fl, 1929-2008), Kidd Jordan (ts), Valerie Mih (p), William Parker (b), Alvin Fielder (dm), Patricia Nicholson-Parker (danse) (cf. vidéographie).


Eddie Gale a aussi une vie socialement très intégrée dans les années 2000 et dans sa ville de San Jose: il a participé en 2004 à des enregistrements avec un groupe de hip hop d’OaklandAfro-Fire (Intuition Records), à divers enregistrements expérimentaux avec le groupe Mushroom (musique rock psychédélique), avec son groupe Eddie Gale Joint Happening (Mushroom with Eddie Gale Joint Happening, Hyena Records). En 2007, c'est un disque de trompette avec violons (In Love Again) et en 2010, en compagnie du claviériste Lars Hidde, il publie Ancestors Wailing.


2004. Eddie Gale, AfroFire2004. Mushroom with Eddie Gale Joint Happening2005. Eddie Gale Now Band with William Parker2010. Eddie Gale/Lars Hidde, Ancestors Wailing














2014. Eddie Gale, Ghetto Music, Spiritual Jazz, 1968-2013
Ghetto Music: The Remake and Beyond
, en version numérique uniquement, avec l’Inner Peace Orchestra et un chœur, est paru en 2014. Pour célébrer avec un peu d'avance le 50e anniversaire de la sortie originale de Ghetto Music d'Eddie Gale chez Blue Note. Une édition remastérisée était offerte en ligne.

La musique de son enregistrement Blue Note Eddie Gale's Ghetto Music est utilisée dans un film récent Judas and the Black Messiah. Il a été distingué par de nombreuses récompenses sur le plan éducatif notamment, dont un prix du California Arts Council, et le titre d'Ambassadeur du jazz de la Ville de San Jose, CA, attribué en 1974 a été reconduit depuis et jusqu'à sa disparition.

Eddie Gale est décédé dans sa ville d’adoption, San Jose, qui lui a rendu plusieurs hommages (une rareté par les temps qui courent), où il avait construit, en compagnie de son épouse Georgette Gale, une vie pleine, d’artiste intégré dans le quotidien et d'enseignant solidaire de la vie de la cité, empruntant à l’esprit que lui avait transmis Sun Ra des valeurs de générosité non dépourvues de talent artistique et d'une certaine exubérance afro-américaine, le côté hot qui est un fondement du jazz dans son pays de naissance. Eddie et Georgette ont en particulier œuvré pour les problèmes de santé des artistes et pour les musiciens âgés, collectant des fonds pour le compte de la Jazz Foundation of America (cf. notre page d'accueil). Ils ont organisé, à travers différentes associations (Evergreen Youth Adult Jazz Society…) des festivals réunissant toutes les générations. Persuadé du pouvoir de transformation de la société américaine par la philosophie du jazz, Eddie Gale a encore organisé des concours de poésie annuels pour la paix intérieure en Amérique et dans le monde à la bibliothèque Martin Luther King, Jr. de San Jose et dans différentes églises de San Jose. La nombreuse famille-descendance d'Eddie Gale (frères et sœurs, enfants et petits-enfants), qui maintient le site d'Eddie Gale en activité et à jour, a enfin demandé, plutôt que des fleurs, que des fonds soient envoyés à la Jazz Foundation of America, rappelant le message: «Nous avons un nombre important et croissant de personnes qui dépendent de nous en raison de la maladie, de la vieillesse, du manque de travail ou d'autres circonstances. Ces artistes vivent dans la précarité même en période de conjoncture économique favorable, sans sécurité d'emploi et avec des économies minimes. Maintenant, ils font face à une période indéfinie de chute libre financière, avec déjà des mois de concerts perdus.»

Une telle clairvoyance et générosité, dans un moment où tant de populations et d'artistes du monde se renferment sur leurs peurs individuelles et leurs intérêts particuliers voire individuels, n'est pas sans interroger et sans rappeler ce que le jazz a eu et a encore de spécial, sans qu'on puisse au fond séparer musique et quotidien… si les générations d'aujourd'hui voulaient s'en saisir. Les disparitions en 2020 de ces personnalités du jazz comme Eddie Gale, Bootsie Barnes, Joe Segal, et d'autres encore, aux quatre coins de l'Amérique, nous disent mieux et plus, par leurs biographies, ce qui a constitué la grande richesse du jazz au XXe siècle dans une société d'abord tournée vers la prédation (le profit, la rentabilité et la réussite financière), et comment cet art, d'une dimension populaire sans précédent, a pu être si peuplé, quantitativement et qualitativement, de génies de la création artistique, parce qu'il a aussi été peuplé de personnalités généreuses et imaginatives capables de fonder et d'enrichir une histoire collective dans la diversité et par la transmission: le meilleur de la démocratie.
Yves Sportis
photo Georgette Gale-Site Eddie Gale

Sources 
Site d'Eddie Gale: https://www.eddiegale.com/
nécrologies de Nathan Bush et Richard Williams. Article de Michel Laplace dans le DVD-Rom Le Monde de la trompette et des cuivres, 2014.

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DISCOGRAPHIE


1968. Eddie Gale, Ghetto Music, Blue Note 84294Leader

LP  1968. Eddie Gale, Ghetto Music, Blue Note 84294 (CD Water Music)
LP  1969. Eddie Gale, Black Rhythm Happening, Blue Note 84320 (CD Water Music)
LP  1988. Eddie Gale, Live in San Jose, Roof Top 2001
LP  1990. Eddie Gale, Quiet Times and Inner Peace, Roof Top 3001
LP  1991. Eddie Gale, Earthquake Aftershock Suite, Roof Top 2002
CD 1992. Eddie Gale Quintet feat. Larry Willis: A Minute With Miles, Mapleshade 01132
CD 1994. Eddie Gale/John Tchicai, Wavelength Infinity: A Sun Ra Tribute, Rastascan 018
CD 1995. Eddie Gale, Inner Peace Orchestra, Sagittarius A-Star #38
CD 1995. Eddie Gale, Quiet Times, Inner Peace Orchestra, Life Force Records 1005
CD 2004. Eddie Gale, Afro-Fire, Intuition Records 3383 2/Black Beauty 72004
CD 2004. Mushroom with Eddie Gale Joint Happening, Hyena Records 9359
CD 2005. Eddie Gale, William Parker, Vision Festival X, NYC, 2005, Flyaway 5574
CD 2007. Eddie Gale, In Love Again, BL Records
CD 2010. Eddie Gale/Lars Hidde, Ancestors Wailing, Rivery Traxx 75719



1962. Sun Ra, Secret of the Sun



Sideman
LP  1962. Sun Ra and His Solar Arkestra, Secrets of the Sun, Saturn GH9954 E/F, 208
LP  1966. Cecil Taylor, Unit Structures, Blue Note 4237
LP  1966. Larry Young, Of love and Peace, Blue Note 4242
LP  1978. Sun Ra Arkestra, Live at the Horseshoe Tavern, Transparency 0310
LP  1978. Sun Ra Arkestra, Lanquidity, Philly Jazz 666
LP  1978. Sun Ra Arkestra, Springtime in Chicago, Golden Years 26/27
LP  1978-79. Sun Ra and His Arkestra, The Other Side of the Sun, Sweet Earth 1003
LP  1979. Sun Ra and His Arkestra, On Jupiter, Saturn 101679
K7 1985. Sun Ra and His Arkestra, Life in California Vol. 1 & Vol. 2, Blank Cas Vol.1&2
CD 2002. Jim Ryan's Forward Energy, Configurations 2002, Edgetone 4009




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Eddie Gale, capture-écran sur son site: https://www.eddiegale.com/
Eddie Gale, capture écran sur son site: https://www.eddiegale.com/

VIDEOGRAPHIE
par Hélène Sportis


1962. Eddie Gale (tp), Sun Ra and His Solar Arkestra, John Gilmore (bcl,ts,Perc,voc), Pat Patrick (fl,bs,perc), Marshall Allen (fl,s,perc), Ronald Boykins (b), C. Scoby Stroman (dm), «Space Aura», album Secrets of the Sun, El Saturn Records, enregistré au Choreographers' Workshop, New York, NY

1968. Eddie Gale (comp,arr,lead,tp,p,steel dm), Russell Lyle (ts,fl), James "Tokio" Reid/Judah Samuel (b), Richard Hackett/Thomas Holman (dm), Elaine Beener/Joann Gale (lead-voc),  Art Jenkins/Barbara Dove/Edward Walrond/Evelyn Goodwin/Fulumi Prince/Mildred Weston/Norman Right/Sondra Walston/Sylvia Bibbs (voc), album Eddie Gale's Ghetto Music, Blue Note, Rudy Van Gelder Studio, Englewood Cliffs, NJ, 20 septembre 1968

1969. Eddie Gale (comp,arr,lead,tp), James Lyons (as), Russell Lyle (ts,fl), Roland Alexander (ss,fl), Joann Gale Stevens (g), Henry Pearson/Judah Samuel (b), Elvin Jones (dm), John Robinson (african dm), Fulumi Prince/Carol Ann Robinson/Charles Davis/Joann Gale Stevens/Paula Nadine Larkin/Sondra Walston/Sylvia Bibbs/William Norwood (voc), album Black Rhythm Happening, Blue Note, Rudy Van Gelder Studio, Englewood Cliffs, NJ, 2 mai

1976. Eddie Gale (comp.tp) And The California Movement, Mark Williams (b),  Eddie Marshall (dm), Ewell Dumbar (g), Susan Pavick (p), Edith Rene Allen/Patricia Renee Lubin/Raynetta A. Hart (voc), 45T African Sunshine, Gross Records, Alviso-San Jose, CA

1978. Eddie Gale (tp), Sun Ra,  «That's How I Feel», album Lanquidity, Philly Jazz, Studios Blank Tapes, New York, NY, 17 juillet

2004. Eddie Gale & Mushroom Band, album Joint Happening, Pat Thomas (dm), Dave Mihaly (perc), Matt Cunitz (kb), Ned Doherty (b), Erik Pearson (g,s,fl), live at Metro Club, Oakland, CA, 11 mars

2007. Eddie Gale Now Band, Prince Lasha (bs, anches), Kidd Jordan (ts), Valerie Mih (p), William Parker (b), Alvin Fielder (dm), Patricia Nicholson-Parker (danse), The Vision Festival, New York, NY, 23 juin

2009. Eddie Gale, Ambassadeur du Jazz de San Jose, This is Us!, série documentaire de KTEH-TV, San Jose Bay Aera

2018. Eddie Gale, Annual concerts for Inner Peace in America and the World, créé par Eddie et Georgette Gale, avec le Inner Peace Orchestra, Eglise First Ame Zion, San Jose, CA, 15 janvier

2020. Eddie Gale Memorial, 8 août
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