LITTLE RICHARD
King of Rock & Roll
Avec la disparition du pianiste, compositeur et chanteur
Little Richard, c'est une partie de la mémoire des musiques populaires
afro-américaines qui s'éloigne un peu plus. Souvent associé, à juste titre, aux
pionniers du rock & roll, il en est l'un des architectes dans sa dimension afro-américaine, dans le prolongement du rhythm and blues et du gospel, à l'instar de
Chuck Berry vis-à-vis du Chicago blues. De même que des musiciens tels que Jerry
Lee Lewis, Bill Haley, Elvis Presley ou Gene Vincent ont nourri leur approche de variantes de la country, du hillbilly, du western swing, du blues et
du rhythm and blues, Little Richard s'inscrit dans une tradition de «blues
shouter» à la Wynonie Harris (voir sa version débordante d'expressivité de «Good
Rockin' Tonight», 1948) associée à
une tradition du chant héritée du gospel et des spirituals. Au cours d'une intense période créatrice, allant de la fin janvier 1955 au mois de janvier 1958, durant laquelle il
s'illustre par une série de succès enregistrés pour le label Specialty (de «Lucille» à
«Good Golly, Miss Molly» en
passant par «Jenny, Jenny, Jenny», «Long
Tall Sally» ou «Tutti Frutti»), il renouvelle les codes du rhythm and blues néo-orléanais et construit un répertoire de standards du rock & roll qu'il ne cessera de réinterpréter jusqu'à la fin de sa carrière.Après une période gospel, musique à la quelle il reviendra ponctuellement, il ne retrouve pas la popularité de ses débuts, malgré quelques retours
discographiques intéressants
dans les années 1960 et 1970. Il laisse néanmoins une
trace indélébile dans l'univers du rock également par sa présence scénique mêlant énergie et excentricité vestimentaire et capillaire, ouvrant ainsi la voie aux rockers anglo-saxons. L'art de
Little Richard réside également dans sa capacité à entretenir une tension
permanente mêlant un chant strident gospelisant qu'on retrouve dans le blues
chez Buddy Guy par exemple, à un jeu de piano issu du blues et du boogie-woogie
à la façon des organistes d'église. Son influence dépasse ainsi le cadre du rock & roll et annonce les artistes soul et funk des décennies suivantes de James
Brown à Prince, par ses mises en scène charismatiques et sa façon de prêcher à
travers son chant d'une grande expressivité.
Sa mort a été annoncée par son fils Danny
Jones Penniman, précisant qu'il est décédé chez lui à Tullahoma, TN, des suites d'un
cancer des os.
Né Richard Wayne Penniman en 1932 à Macon,
Géorgie, il est le troisième des douze enfants de Leva Mae Stewart et de
Charles «Bud» Penniman. Son père fréquente l'église en tant que diacre et
alterne entre son métier de maçon et la gestion d'un club, le Tipp In Inn. Sa mère est membre de la New Baptist Church et expose conjointement ses
enfants à la religion et au gospel. Le jeune Richard Penniman chante à
l'église et s'intéresse également au blues et au rhythm and blues tout en
écoutant le chanteur de gospel Brother Joe May à la voix de baryton, surnommé «The
Thunderbolt of the Middle West», Mahalia Jackson et Marion Williams. Il chante
à l'église dans son quartier de Pleasant
Hill, prolongeant la ferveur familiale pour la religion. D'ailleurs, ses
proches ont rejoint divers mouvements comme l’African Methodist Episcopal Church, Baptistes et
Pentecôtistes, certains membres de sa famille devenant mêmes ministres. Little Richard évoque dans ses mémoires le rôle apaisant de la musique au sein de la communauté afro-américaine, le gospel en particulier, sur les plaies du quotidien que sont la ségrégation et la pauvreté. Le jeune chanteur est surnommé «War
Hank» en raison de ses capacités vocales à aller toujours plus haut dues
certainement à une longue écoute des Clara Ward Singers. Etudiant à la Hudson
High School de Macon, il apprend le saxophone alto et entre dans la fanfare de
l'école. Pendant cette période, il trouve un emploi à temps partiel de vendeur
de Coca Cola à l'auditorium de la ville de Macon pour le promoteur de concert
Clint Brantley. Il y côtoie les orchestres de Cab Calloway et de Lucky
Millinder mais aussi de sa chanteuse favorite, Sister Rosetta Tharpe. C'est en
octobre 1947, avant de se produire en concert à l'auditorium de Macon, que celle-ci entend le jeune Richard, âgé à peine de 14 ans, chanter
quelques thèmes de son répertoire et l'invite à ouvrir son concert, lui donnant son premier cachet. Son instrument de prédilection restera le piano
dont la présence sur l'introduction du fameux «Rocket 88» par Ike Turner est déterminante
pour l'adolescent Richard Penniman.
En 1949, il fait partie de quelques
spectacles itinérants avant de quitter la maison familiale pour rejoindre le «Hudson's Medicine Show» où il
interprète le classique «Caldonia» de
Louis Jordan. En 1950, il rejoint le groupe du bluesman Buster Brown qui lui
donne le surnom de «Little Richard». Il s'installe peu après à Atlanta, GA, en
écumant les clubs de la ville comme le Harlem
Theatre et le Royal Peacock
où il entend Roy Brown et surtout Billy Wright avec lequel il se lie d'amitié. Ce
dernier, impressionné par le talent du jeune Little Richard, exerce une
influence sur ses tenues de scène et sa fameuse coiffure «à la Pompadour» doublée
d'un maquillage laissant apparaître une fine moustache dessinée. Il le présente
à l'animateur radio Zenas «Daddy» Sears, connu pour ses positions sur les droits civiques et sociaux. Son émission journalière depuis 1948, The Blues Caravan, sur
WGST, une station située sur le campus du
Georgia Institute of Technology, lui a permis de produire des tournées pour Chuck Willis, Tommy Brown, Billy Wright et, plus tard,
en 1959, d'enregistrer le concert de Ray Charles publié sur l'album In Person, par le
label Atlantic. Avec la formation de Billy Wright, il fait enregistrer à Little
Richard huit morceaux pour le label RCA
Victor dont le blues «Every Hour» qui est son premier single. Grâce à ce
succès, les relations avec son père s'améliorent, car on peut désormais entendre
sa voix sur tous les jukebox de la région. En 1952, il met fin à son contrat avec RCA Victor, et il part s'installer à Houston, TX, où il fonde le groupe Tempo Toppers se
produisant dans les clubs de blues de la région dont le Tijuana à New Orleans ou le Matinee à Houston. C'est désormais Clint Brantley qui
s'occupe de sa carrière, un musicien afro-américain qui fait partie de la vie
culturelle de Macon depuis 1922. A la fin des années 1930, celui-ci dirigeait un club de
jazz du centre-ville, sur Fifth Street, le Two Spot, avant de
persuader les politiques de la ville de le laisser utiliser l'auditorium de
27000 places pour des concerts de rhythm and blues et de jazz à destination de la communauté afro-américaine. Il produit ainsi Fats Waller, Ray Charles, Louis Jordan ou Sam Cook. En
février 1953, Little Richard signe avec le label de Don Robey, Peacock Records, pour lequel il enregistre quatre titres en compagnie de
Johnny Otis et de son orchestre. Malheureusement, le succès tarde à venir, et
Little Richard se plaint du manque de promotion du label qui se soldera par une
violente altercation avec Don Robey. Il rentre à Macon en 1954, désabusé et
dans un état de pauvreté accentué. Malgré
tout, il forme un nouveau groupe de rhythm and blues, The Upsetters, dans la grande tradition des formations de l'époque
telles que celles de Roy Milton, Camille Howard ou de Joe Liggins. Autour du
piano de Little Richard, on retrouve le saxophoniste Wilbert «Lee Diamond» Smith
et le batteur Charles Connor, toujours sous la direction de Clint Brantley qui
lui trouve des séances d'enregistrements avec la chanteuse Christine Kittrell
ainsi qu'une tournée avec le chanteur Little Johnny Taylor qui fera par la
suite une remarquable carrière dans la soul. En février 1955, le chanteur Lloyd
Price, alors pilier de Specialty Records, conseille à Little Richard d'envoyer une
démo’ au patron du label, Art Rupe.
Après quelques mois d'attente et le rachat de son contrat à Peacock (septembre 1955), il entre chez Specialty Records. En fait, Art Rupe voit en Little Richard
l'équivalent d'un Ray Charles pour Atlantic
Records, alors que Little Richard se
sent plus proche de l'univers de Fats Domino et du son de New Orleans. Qu’à cela ne tienne, son nouveau
producteur Robert «Bumps» Blackwell l'envoie dans les fameux studios J&M de
Cosimo Matassa à New Orleans où il enregistre avec la crème des
musiciens de la ville dont le batteur Earl Palmer, le bassiste Frank Fields,
les saxophonistes Lee Allen (ts), Alvin «Red» Tyler (bar) et les guitaristes
Edgar Blanchard et Roy Montrell. Le résultat ne semble pourtant pas au
rendez-vous lors de ces premières séances qui manquent d'inspiration. Les musiciens décident alors de passer la soirée au club Dew Drop Inn où
Little Richard se lance dans un blues de sa composition aux paroles à
connotation sexuelle «Tutti Frutti». L'auteur-compositrice Dorothy LaBostrie les modifie en partie afin que le titre puisse passer sur les ondes. Little Richard l'enregistre en trois prises en septembre 1955 et en fait l'un des titres de rhythm and blues les plus vendus de l'année. Il
enchaîne les succès avec «Long Tall
Sally» et en profite pour étoffer sa formation avec les saxophonistes
Clifford «Gene» Burks et Grady Gaines, le bassiste Olsie «Baysee» Robinson et le guitariste Nathaniel «Buster» Douglas. A l'image des premiers concerts de rock & roll, la musique de Little Richard, comme celle de Chuck Berry, a permis
de fissurer certaines barrières raciales de l'époque en rassemblant dans les
mêmes salles, un public mixte. En 1956, il enregistre une poignée de
titres devenus des classiques du genre dont «Slipin' and Slidin'», «Rip it Up», «Ready Teddy», «The Girl Can't Help
It» et l'intemporel «Lucille»
repris par ses contemporains Elvis Presley, Jerry Lee Lewis ou Bill Haley. Il
se lie d'amitié avec le célèbre disc-jockey Alan Freed qui l'invite sur ses
films Don't Knock the Rock et Mister Rock and Roll. La même année, il
participe au long-métrage de Frank Tashlin The Girl Can't Help It (La Blonde et Moi)
avec Jayne Mansfield, une comédie où il partage la scène avec Eddie
Cochran, The Platters, Fats Domino, Gene Vincent, Julie London et Abbey
Lincoln. Au moment où il quitte le label Specialty, en 1959, il a enregistré plus de quarante
titres qui sont à la fois classés dans le rhythm and blues et le rock & roll, les dénominations, à vocation commerciale, n'étant pas très bien définies. Le
2 septembre 1956, il se produit au Wrigley Field à Los Angeles, dans le cadre de
la «Twelfth Calvacade of Jazz» produite
par Leon Hefflin en compagnie de Dinah Washington et de l'orchestre de Gerald
Wilson. Son répertoire traverse l'Atlantique et connaît un vif succès
outre-Manche. Il participe également à une tournée en Australie aux côtés
d'Eddie Cochran et Gene Vincent. C'est alors qu'il annonce, à la suite d'une vision, qu'il arrête sa
carrière pour se consacrer à la religion. Il écrit dans ses mémoires que
pendant son vol entre Melbourne et Sydney l'avion a eu des difficultés, et que
des anges l'ont entouré; c’était un signe de Dieu lui
demandant de se repentir et de cesser d'interpréter de la musique profane et de vivre dans
le péché.
Little Richard fait ses adieux sur la scène du fameux Apollo Theater de Harlem et réalise une dernière séance pour Specialty. Il s'inscrit
au Oakwood College à Huntsville
AL, pour étudier la théologie. En 1958, il forme un groupe évangélique et prêche
la bonne parole à travers tout le pays avant d'enregistrer deux excellents
disques de gospel I'll Never Walk Alone et I Believe pour Goldisc Records. Il signe ensuite avec Mercury Records, en 1961, enregistrant
son meilleur album de musique sacrée, produit par Quincy Jones,
It's Real, avec Billy Byers au trombone. Un bel hommage à Mahalia
Jackson qui écrit elle-même les notes de pochettes, tandis que Quincy Jones déclare n'avoir
jamais travaillé avec une voix aussi impressionnante. Un an plus tard, le
promoteur de concerts, Don Arden, persuade Little Richard de faire une tournée
européenne et d'accompagner Sam Cooke et le jeune pianiste Billy Preston.
Pensant qu'il s'agissait d'une tournée de gospel, il débute son tour de chant
par des classiques du spiritual sous les huées du public qui réclamait
du rock & roll. Sam Cooke propose alors un répertoire hybride entre ballades et rhythm and blues, ce qui lui vaut un véritable triomphe sous les yeux de Little
Richard. Le lendemain après quelques exercices vocaux, il entame avec son jeune
pianiste un incendiaire «Long Tall
Sally» qui provoque une réaction d'hystérie à l'image de son concert au
théâtre Granada de Mansfield
qui s'est terminé avec le public sur scène. C'est
lors de cette tournée européenne que le manager des Beatles, Brian Epstein,
propose à Don Arden que le groupe de Liverpool ouvre les
concerts de Little Richard. La première représentation se déroule en octobre 1962 au
Tower Ballroom de New Brighton et marque le début d'une longue amitié entre
Little Richard et Paul McCartney. De retour aux Etats-Unis, il enregistre quelques titres avec son groupe des années 1950, The Upstetter, pour Little Star Records, sous le nom
de World Famous Upsetters espérant garder son rôle de ministre dans l'univers
du gospel. A l'automne 1963, il participe à une tournée avec Bo Diddley, les
Rolling Stones et The Everly Brothers, ce qui lui vaut une émission spéciale The
Little Richard Spectacular sur la chaîne britannique Granada Television (cf. la rubrique VIDEOS ci-dessous), rediffusée à deux reprises à la suite de dizaines
de milliers de lettres de fans reçues par la chaîne.
Son retour à la musique profane s'effectue par
le biais de son ami Bumps Blackwell qui lui fait changer son image et signer avec le fameux label indépendant Vee-Jay
Records pour lequel il revisite avec brio son répertoire,
entouré du jeune Jimi Hendrix à la guitare et du vétéran saxophoniste et
arrangeur Maxwell Davis. Cette riche période, entre 1964 et 1965, est marquée par
quelques titres inédits, instrumentaux et classiques du blues, avec la présence
des saxophonistes Red Holloway et Buddy Collette tout comme les retrouvailles
avec le batteur de New Orleans Earl Palmer. Pourtant, le succès n’est pas au
rendez-vous. La dimension prise par des labels de soul Stax ou Motown et d'un artiste tel que James Brown font de l’ombre à Little Richard malgré le succès de sa reprise de la ballade soul de
Don Coway «I Don't Known What You've
Got» enregistrée à New York. Après quelques disputes d'ordre financier,
Jimi Hendrix quitte le groupe pour la formation des Isley Brothers, et Little
Richard publie deux modestes albums enregistrés en concert au Domino Club d'Atlanta en décembre
1965 pour le label Modern Records. Quelques
mois plus tard, le producteur Larry Williams lui fait enregistrer un album de
soul, The Explosive Little Richard, pour OKeh, puis un magnifique Greatest Hits Recorded Live enregistré
au club Okeh à Hollywood avec Johnny «Guitar» Watson et Billy Preston. A cette
époque, Little Richard a des rapports compliqués avec les maisons de disques auxquelles il reproche un manque d'ambition et de soutien dans sa carrière. Il n'a
sûrement pas tort.
En 1968, les émeutes raciales et les prises de
position de Little Richard donnent à sa carrière un nouveau tournant. Il est
de plus en plus présent à la télévision et se consacre à la scène avec son
nouveau groupe The Crown Jewels qui se produisent dans l'émission canadienne Where It's At. On l'entend
souvent dans les clubs de Las Vegas ainsi qu'à l'Atlantic City Pop Festival où
il vole la vedette à Janis Joplin. La situation se reproduit à la même période
avec John Lennon au Toronto Pop Festival. Et même s'il paraît passer plus de temps dans les
talk-shows en vue, tels que le Tonight Show de Johnny Carson et le Dick
Cavett Show, que dans les studios d'enregistrement, il signe en 1970 avec Reprise Records pour ce
qui semble être le sommet artistique de sa carrière. Les titres «Freedom Blues» et «Greenwood Mississippi», tirés
de l'album The Rill Thing, sont un succès et démontrent le talent d'un
artiste sachant s'adapter à un univers roots mêlant rhythm and Blues, rock & Roll, soul, gospel et blues, avec une pointe de country, dans un univers bien à lui, avec un brio sans cesse renouvelé. Il s'invite désormais sur des productions
blues-rock de musiciens tels que Delaney and Bonnie, Joe Walsh, Joey Covington et
surtout l'excellent Rockin' With the King en 1972 du groupe californien
Canned Heat. Il sort King of Rock and Roll où il revisite de façon
magistrale Marvin Gaye, John Fogerty, Hank Willams ou les Stones avant de
retrouver le saxophoniste Lee Allen et le batteur Earl Palmer pour l'album The
Second Coming. Il termine son contrat en 1972 avec une participation à la
bande originale du film Dollars, composée
et arrangée par Quincy Jones, où il collabore avec Roberta Flack, Ray Brown,
Jerome Richardson, Chuck Raney et Eric Gale. Il participe aussi à cette époque au fameux
London Rock and Roll Show de Wembley avec Chuck Berry, Jerry Lee Lewis, Bo
Diddley et Bill Haley. En 1973, il sort le très roots Right Now enregistré
en une nuit, pour le label United Records, entre blues et soul où il revisite le
classique des années 1930 de Li'l Johnson «Get' Em From the Peanut Man» qu'il rebaptise «Hot Nuts». Fatigué par une vie
jalonnée d'excès en tous genres et de problèmes familiaux, il décide en 1976 de
faire une pause après avoir enregistré pour une énième fois ses titres de la période
Specialty en gardant les mêmes
arrangements pour le label K-Tel
Records sous le titre K-Tel Presents Little Richard Live!, un
autre faux live enregistré à Nashville où Little Richard est au chant
uniquement avec le pianiste Dennis Burnside.
Little Richard effectue un nouveau come-back en 1979 dans
l'univers du gospel qu'il connaît bien avec un album où il mêle prêche et chant, God's Beautiful City, toujours enregistré dans le
Tennessee. Les années 1980 sont celles d'un grand retour sous les projecteurs.
Le cinéma tout d'abord avec un rôle dans le film Down and Out in Beverly
Hills (Paul Mazursky, 1986) où il retrouve son
ami Billy Preston pour la bande originale et un succès international
avec «Great Gosh a'Mighty» précédant la sortie de l'album Lifetime
Friends.
La biographie publiée par Charles White (The Quasar of Rock:
The Life and Times of Little Richard, Harmony Books, 270p., 1984, édition française: La Rockambolesque histoire de Little Richard, Soul Bag/CLARB/Edition N°1, 1990) dont Little Richard assure la promotion, participe également de ce retour en grâce. Entre les apparitions pour des œuvres
caritatives, des collaborations avec Living Colour, U2, B.B. King, Elton John
ou Solomon Burke, Little Richard a le temps d'enregistrer un album pour les enfants Shake
It All About produit par Walt
Disney Records et sort son ultime album en 1992 en compagnie de
son groupe de tournée sous le titre Little Richard Meets Masayoshi Takanaka.
Ses dernières années, il avait participé à un album hommage à
Johnny Cash en interprétant «Get
Rhythm», et chanté en duo avec son ami Jerry Lee Lewis une belle
version de «I Saw Her the Standing
Here» des Beatles. Il se produit avec Jerry Lee Lewis et John Fogerty aux
Grammy Awards de 2008 et, l'année suivante, il est intronisé au Louisiana Music
Hall of Fame lors d'un concert à New Orleans en présence de Fats
Domino. Il reste aussi un pasteur de premier plan lors des funérailles de ses
amis Wilson Pickett et Ike Turner, sa première influence pianistique. Sa
dernière prestation scénique parisienne date de 2005 à L'Olympia, et il se
retire de la scène à partir de 2014, en raison de problèmes de santé. Au-delà
des prix et récompenses, Little Richard, à l'image de Ray Charles, aura permis au public américain de transgresser les barrières raciales et musicales, donnant à la musique populaire afro-américaine un rayonnement planétaire.
David Bouzaclou
SELECTION DISCOGRAPHIQUE
Leader
45t 1951. Little Richard, Taxi Blues/Every Hour, RCA Victor 20-4392
45t 1951-52. Little Richard, Get Rich Quick/Thinkin' 'Bout My Mother, RCA Victor
20-4582
45t 1951-52. Little Richard, Ain't Nothin' Happenin'/Why Did You Leave Me, RCA
Victor 20-4772
45t 1952. Little Richard, I Brought It All on Myself/Please Have Mercy on Me, RCA
Victor 20-5025
45t 1953. Little Richard with Johnny Otis Orchestra, Maybe
I’m Right/I Love My Baby, Peacock 1673
45t 1953. Little Richard with Johnny Otis Orchestra, Little
Richard's Boogie /Directly From My Heart to You, Peacock 1658
=CD 1951-53. Little Richard, The Formative Years 1951-53,
Bear Family 15448 (intégrale des singles + prises inédites)
LP 1955-56. Here's Little Richard, Specialty 100 (=CD
1955-64. The Specialty Sessions, Ace Records ABOXCD 1, titres et prises
inédits)
LP 1955-57. Little Richard, Specialty 2103 (=CD 1955-64. The
Specialty Sessions, Ace Records ABOXCD 1, titres et prises inédits)
LP 1955-57. The Fabulous Little Richard, Specialty 2104 (=CD
1955-64. The Specialty Sessions, Ace Records ABOXCD 1, titres et prises
inédits)
LP 1955-64. Little Richard, Well Alright!, Specialty 2136
(rééditions + inédits 1964, =CD
1955-64. The Specialty Sessions, Ace Records ABOXCD 1)
LP 1959. Little Richard, I'll Never Walk Alone. Pray Along
With Little Richard Vol. 1, Goldisc 4001 (=CD HooDoo Records 263533)
LP 1959. Little Richard, I Belive... Pray Along With Little Richard Vol.
2, Goldisc 4002 (=CD HooDoo Records 263533)
LP 1961. The King of the Gospel Singers: Little Richard, It's Real,
Mercury 60656 (=CD HooDoo Records 263453: réédité avec The Fabulous Little
Richard, LP Specialty 2104)
LP 1964. Little Richard Is Back, Vee Jay Records 1107 (=CD
1964-65. The Best of Little Richard. The Vee-Jay Years, Metro 184, titres et
prises inédits)
LP 1965. Little Richard Sings His Greatest Hits. Recorded
Live, Modern 100
LP 1966. The Wild & Frantic Little Richard, Modern 103
LP 1966. The Explosive Little Richard, OKeh 12117 (= CD Get
Down With It: The OKeh Sessions, Epic 516003 2)
LP 1966. Little Richard, Live in Paris 1966, Penniman 01
LP 1967. Little Richard’s Greatest Hits Recorded Live, OKeh 14121
(=CD Epic 40389)
CD 1970. Little Richard, Black Diamond. Live at the Mad
Russian-Boston 1970, Fireball Records XL5
LP 1970. Little Richard, The Rill Thing, Reprise 6406 (=
CD 1970-72. King of Rock and Roll. The Complete Reprise Recordings,
Rhino/Reprise 2 7888)
LP 1971. Quincy Jones, $ (Dollar), Reprise 2051 (= CD
1970-72. King of Rock and Roll. The Complete Reprise Recordings, Rhino/Reprise 2 7888)
LP 1971. Little Richard, King of Rock and Roll, Reprise 44156 (= CD 1970-72. King of Rock and Roll. The Complete Reprise Recordings,
Rhino/Reprise 2 7888)
LP 1972. Little Richard, The Second Coming, Reprise 2.018 (= CD 1970-72. King of Rock and Roll. The Complete Reprise Recordings,
Rhino/Reprise2 7888)
LP 1973. Little Richard, Right Now!, United Records 7791
LP 1976. K-Tel Presents Little Richard Live! 20 Super Hits,
K-Tel 462 (=CD Rock and Roll Resurrection, Charly 84)
LP 1979. Little Richard, God's Beautiful City, Black Label 9607
LP 1985-86. Little Richard, Lifetime Friends, Warner Bros. 1-25529
CD 1991-92. Little Richard, Shake It All About, Walt Disney
Records 60849-2
CD 1992. Little Richard Meets Masayoshi Takanaka, Universal
Music6871
DVD
1969. Little Richard, Keep On Rockin',
Toronto Peace Festival, Gravity, BMG B000083EH9
*
VIDEOS par Hélène Sportis
Chaîne YouTube de Little Richard https://www.youtube.com/channel/UCnoCTfSxdjpgc6p8_KTNgQw
1956. Little Richard, «Long Tall Sally», du film Don't Knock The Rock (dir. Fred F.
Sears),
https://www.youtube.com/watch?v=2OfhmVmhL7s
1956. Little Richard, «Ready Teddy», «She's Got It», du film The Girl Can't Help It (dir. Frank
Tashlin)
https://www.youtube.com/watch?v=8_cmEr2bw1s
https://www.youtube.com/watch?v=oqz6Y9aHGIQ
1956. Little Richard, «Tutti Frutti»
https://www.youtube.com/watch?v=2bqeSGpP9PI
1957. Little Richard, «Lucille»
https://www.youtube.com/watch?v=u0Ujb6lJ_mM
1964. Little Richard, The Shirelles, Sounds
Incorporated,(dir. Philip Casson), UK Special TV Show, Granada TV, 8 janvier
https://www.youtube.com/watch?v=VG_lsulgLGU
1966. Little Richard, Johnny B. Great & The Quotations,
«Lucille», «Good Golly Miss Molly», «Rip It Up», «Long Tall Sally», «Tutti
Frutti», «Jenny Jenny», «Send Me Some Lovin», «She's Got It», «Whole Lotta
Shakin Goin On», L'Olympia, Paris, novembre
https://www.youtube.com/watch?v=jt9OwMLNPAc
1967. Little Richard, «Scuba Party» du film Catalina Caper (dir. Lee Sholem)
https://www.youtube.com/watch?v=CfRBczxmFec
1983. Little Richard, «Someone Worse Off Than I'm», MDA
Telethon
https://www.youtube.com/watch?v=EVH9QoNAhIk
1990. Little Richard, Malmö, Suède, août
https://www.youtube.com/watch?v=kf7-9ZBABZM
1998. Little Richard, Motown Live TV series
https://www.youtube.com/watch?v=MyPPfiv8YFw
2003. The Blues, The
Road to Memphis (dir. Richard Pierce)
https://www.youtube.com/watch?v=5qq_qnLHf74
https://www.imdb.com/title/tt1065626/fullcredits/?ref_=tt_ov_st_sm
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