Nouveauté-Sélection Caravan,
Confirmation, Black Coffee, Love Me or Leave Me, Midnight Sun,
Phantom Doll, Just One of Those Things, My Man’s Gone Now, If I
Were a Bell, Ornithology/How High the Moon Claire
Dikson (voc), Michael McLaughlin (p), Greg Loughman (b), Eric
Rosenthal (dm), Gary Bohan (flh, cnt), Dan Fox (tb), Glenn Dickson
(bcl)
Enregistré
le 13 novembre 2009 et le 22 novembre 2010, Malden (USA) Durée :
37' 33'' Autoproduit
NDR 102 (www.myspace.com/clairedickson)
Enregistré entre
2009 et 2010, ce premier album prometteur de Claire Dickson, tout
juste 16 ans et distinguée deux fois par Down Beat qui lui a
remis, au mois de mai dernier, le Student Music Award For Jazz
Vocalist, ne doit pas vraiment rendre compte des progrès
réalisés depuis par l’étonnante teenager. Voilà donc une
baby doll qui swingue, improvise et dont le scat, un peu à la
manière de l’inestimable Sarah Vaughan, risque de rendre folles de
jalousie quelques-unes de ses consœurs confirmées. Bref, « une
djeune qui n’en veut » et, qui plus est, n’a pas froid aux
oreilles. Essayez donc de chanter, sans détonner, l’indémodable
« Caravan » de Juan Tizol dans la tonalité de sol avec
la basse pour seul soutien pendant que les cuivres jouent un riff sur
si bémol et la bémol. On se retrouve au tas de sable ?
Il
faut dire que cette « demoiselle », comme on ne dit plus
à Marseille, a accumulé – depuis son envie très précoce de
pousser la chansonnette conjuguée à la découverte du jazz, un peu
plus tard, grâce à Ella – conseils et cours en tous genres dont
ceux de Terry Lyne Carrington. Une manière plutôt définitive
d’acquérir une incroyable assise. Sans être le disque de
l’année, le très court CD (moins de 38 minutes) témoigne des
réelles aptitudes vocales de Claire Dikson comme des quelques
travers encore audibles tel ce vibrato chevrotant un peu trop marqué
en fin de phrase. L’apprentissage, jamais achevé, et le temps se
chargeront de les gommer. A côté des « tubes » du
be-bop, musique classique, s’il en est, la relecture de standards
comme « Love Me or Leave Me » laisse percer tout ce que
Claire Dikson doit à ces merveilleuses vocalistes qui entre easy
listening et jazz ont imposé un style dont elles n’avaient pas
à rougir face à des collègues plus spécialisées. La grande Doris
Day n’est pas loin. A condition que « la prise en mains »
soit intelligente et avisée – ce qui n’est pas gagné – la
petite ira loin. C’est tout le mal qu’on lui souhaite. A
découvrir.
Jean-Jacques Taïb
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