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Trenet : le fou chantant - De Narbonne à Paris

15 avril 2013
Galerie des Bibliothèques, Paris (4e), jusqu’au 27 juin 2013
Trenet : le fou chantant - De Narbonne à Paris © Jazz Hot n°663, printemps 2013
A l’occasion du centenaire de la naissance de Charles Trenet, n’attendez pas de la Cité de la Musique une grande exposition rétrospective en l’honneur du poète, comme ce fut le cas pour Serge Gainsbourg (2008), Miles Davis (2009), Georges Brassens (2011) ou Django Reinhardt (2012), ni d’aucun autre hommage des grandes institutions culturelles françaises. Il n’y en aura pas. Rien pour célébrer le chanteur compositeur qui manifestement ne contribua ni à la chanson française, encore moins à l’introduction du jazz en France. Lamentable !
Heureusement que l’on peut compter sur Paris Bibliothèques, association à but non lucratif sous contrat avec la Mairie de Paris, qui eut l’excellente idée de coproduire, avec Narbonne, une exposition rétrospective, qui sera présentée dans la ville natale de Trenet du 20 juillet au 20 octobre 2013.
Le parcours, chronologique, nous invite à découvrir de très belles photos de famille, d’amis, de proches et du poète, et une pléiade de documents, manuscrits, lettres, affiches. Ici ou là, des écrans pour écouter des entretiens et des écouteurs pour se laisser surprendre de la beauté des paroles et des mélodies du fou chantant. L’espace est grand, les documents généreux. Une dizaine de planches signées Cabu retrace le parcours de son héros à partir d’anecdotes savoureuses toujours traitées avec élégance, humour et finesse, et donne un dernier coup de chapeau au chanteur chapeauté.
Pourtant, si la promenade et la flânerie au gré des archives et des petits textes de présentation, -parfois simplistes- sont plaisantes, l’exposition n’en reste qu’à la surface de l’histoire. Trop descriptive, elle manque de précision, de nuances, et fait reposer sur les quelques archives audiovisuelles les explications attendues. Aucun texte critique, même court, n’explique la contribution de Trenet à la chanson française, encore moins au jazz en France ou situe sa place dans le siècle au milieu des autres créateurs. Pas de témoignages de celles et ceux qui l’ont connu, pas de mémoire orale. L’amateur sort de l’exposition non pas déçu mais sans avoir rien appris de plus que ce qu’il savait, maintenant qu’il est allégé de six euros ; le curieux, quant à lui, espérons qu’il aura envie de partir à la recherche de titres moins connus. A celui-là, comme aux curieux, amateurs et passionnés, on recommande chaudement l’écoute de l’œuvre intégrale de Trenet en 11 CDs couvrant la période 1933-1955, éditée chez Frémeaux et Associés, sous la direction de Daniel Nevers, pour un dépaysement total.
Mathieu Perez