Pete Drungle
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6 avril 2013
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Sunset-Sunside, 6 avril 2013
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© Jazz Hot n°663, printemps 2013
Pour son premier concert à Paris, le pianiste Pete Drungle était invité par le Sunset-Sunside à jouer en solo avant d’être rejoint, dans une seconde partie, par le saxophoniste danois Jeppe Skjold. On ne pouvait espérer mieux.
En guise de première partie, Drungle joue un solo. Ses mains scrutent le clavier fiévreusement avant de trouver les touches qui l’appellent. Celui qui joua avec Ornette Coleman, Yoko Ono ou encore Sean Lennon, ne cesse de creuser les profondeurs de l’improvisation. On entend la « Première Arabesque » de Debussy comme par brouillage. Pete Drungle joue au fil de l’eau. Jazz, musique classique, d’aujourd’hui, de demain et improvisation sont un seul et même mouvement de continuité. En 2007, Drungle avait improvisé au piano durant 24h d’affilée, dans le cadre d’une performance à Performa07 à New York, passant sans aucun doute au peigne fin toutes les strates qui le constituent. Le set s’arrête. La généalogie est suspendue. Rejoint par Jeppe Skjold, au saxophone tenor, Pete Drungle pousse l’improvisation à l’extrême. Dialogue par saccade, sons isolés, apport électronique, le bruitisme n’est pas loin et l’émotion sous-tend toute cette géométrie variable. Un concert unique qui traverse avec luminosité le jazz et l’art contemporain.
Mathieu Perez (texte et photo)
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