Les petits festivals espagnols sont entrés en résistance et somme toute, arrivent, malgré les coupes draconiennes dans les budgets et à force de volonté, à maintenir de très honnêtes programmes.
Le Polisònic de Gandia, consacré à diverses musiques présentées au cours de concerts tout au long de l’été débute par le jazz son édition 2012 le 28 juillet dans le cadre toujours aussi agréable des Jardins de la Casa de Cultura. Le jeune saxophoniste ténor espagnol Javier Vercher, encore mal à l’aise face au public, a ce privilège. Après des études à Berklee, il est présenté comme un futur grand saxophoniste. Toutefois s’il use avec dextérité des clés de son instrument, il lui reste un bout de chemin à parcourir pour être un excellent jazzman. Son jeu, notamment sur ses propres compositions, trop linéaire, manque de relief, de vie, de swing. Il peine à plonger vers les racines de la musique qu’il propose… Ces caractéristiques réapparaissent dans deux cas : lorsqu’il interprète les œuvres de jazzmen confirmés, notamment Monk (« Pannonica ») et lorsqu’il laisse la place à ses partenaires M. Kamaguchi (b), M. Andersen, (dm) et surtout au très fin Albert Sanz (clav) remarquable. Ce dernier – dont on avait il y a quelques années apprécié le projet « Once Dedos » – relève nettement la prestation de la soirée, lui permettant d’échapper à la monotonie et insufflant le swing manquant à son leader qui doit encore mûrir pour se mettre au niveau des attentes dont il fait l’objet dans son pays.
Patrick Dalmace
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