Le 24 mai, Walter Blanding (ts, ss) a illuminé le Duc des Lombards de son swing si distingué, ancré dans la tradition et dans la tension du renouveau. Avec une rythmique partageant les mêmes fondamentaux, à savoir l’ancrage et l’envol, Walter Blanding a décliné des originaux très mélodiques que Dan Nimmer (p), Carlos Henriquez (b) et Ali Jackson (dm) ont fait fructifier avec une musicalité absolue. Les nuances, les vibrations, les moments terribles et frénétiques (respiration continue sur le blues…) ont montré une véritable maîtrise du discours. Blanding fait alors songer à un James Carter plus sobre et moins théâtral, aussi rugueux, aux croisements de Coleman Hawkins, Rollins et Coltrane. Son phrasé granuleux, au fond du blues, sur de belles mélodies (« Imani », « Nilda » de Henriquez) ou des morceaux très agressifs (« I Got You », « I Got Got » de Jackson, « Do You Mind » de Nimmer), montre une intensité permanente, une urgence purement lyrique. Un musicien qu’on entend trop rarement en leader…
Jean Szlamowicz
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