2 DVDs : 14 titres, présentations de Nat Hentoff et Norman Granz, Portrait de Norman Granz par Nat Hentoff, autres rushes de Gjon Mili et interviews d’Hank Jones, Roy Haynes, Jimmy Heath, About Parker : interviews de Jay McShann, Phil Woods, Ira Gitler, James Moody, Slide Hampton, Roy Haynes, Jimmy Heath
Jammin’ the Blues-1944 : Harry Edison (tp), Lester Young (ts), Marlow Morris (b), Barney Kessel (g), John Simmons (b), Illinois Jacquet (ts), Marie Bryant (voc), Archie Savage (p), Red Callender (b), Sidney Catlett (dm), Jo Jones (dm)
Mili’Studio Sequence-1950 : Ella Fitzgerald (voc), Harry Sweets Edison (tp), Bill Harris (tb), Charlie Parker (as), Coleman Hawkins (ts), Lester Young (ts), Flip Philips (ts), Hank Jones (p), Oscar Peterson (p), Ray Brown (b), Buddy Rich (dm)
At Côte d’Azur-1966 : Duke Ellington (p), John Lamb (b), Sam Woodyard (dm)
Montreux Jazz Festival-1977 :
Roy Eldridge (tp, voc), Vic Dickenson (tb), Al Grey (tb), Benny Carter (as), Zoot Sims (ts), Count Basie (p), Ray Brown (b), Jimmy Smith (dm)
Dizzy Gillespie (tp), Clark Terry (tp), Eddy Lockjaw Davis (ts), Niels Henning Ørsted Pedersen (b), Bobby Durham (dm)
1979. Joe Pass (g)
1979. Ella Fitzgerald (voc), Paul Smith (p), Keter Betts (b), Mickey Rocker (dm)
Enregistré de 1950 à 1979
Durée : 1h 08’ 45” + 1h 22’ 11”
Norman Granz Presents/Eagle Vision EREDV425 (Naïve)
Trente ans de jazz en images provenant des archives de Norman Granz dont les fameuses images (complètes) et photographies de la séance au studio de Gjon Mili en 1950 (post-synchronisée), célèbre photographe et cinéaste ici, il n’y a là que de l’Histoire et de l’Excellence, dans des registres variés. Charlie Parker en live, c’est rare et c’est beau, d’autant qu’il y a à ses côtés un Coleman Hawkins magistral (son chorus sert de thème à l’ensemble des DVDs). Lester Young en live c’est encore plus exceptionnel, d’autant qu’Ella intervient. Ces séances sont célèbres, et les voici sur un simple DVD à la portée de tous. Dans le registre historique, il y a encore le Jammin’ the Blues original de 1944, film « photographique » sur le jazz de Gjon Mili, où Norman Granz est directeur technique, duquel le photographe Herman Leonard s’est inspiré pour bâtir ses atmosphères. C’est essentiel pour tout, les images, cadrages, les musiciens (Lester Young, Red Callender, Harry Edison, Marie Bryant, splendide dans une manière proche de Billie Holiday…) et la musique est belle.
Le reste, pour sembler moins rare, n’en est pas moins fascinant. La lecture de la notice permet de deviner, mais l’écoute du trio d’Ellington jouant « The Shepherd » à la fondation Maeght en guise de « Blues for Joan Miro » en 1966 (repris sur le DVD at Antibes plus haut), de l’orchestre autour du Count en 1977 est une splendeur de swing, avec ses Roy Eldridge, Benny Carter, Ray Brown, etc., comme Dizzy Gillespie et Clark Terry la même année (Ali & Frazier, en référence au célèbre combat de boxe), avec Eddie Davis et la rythmique parfaite Oscar Peterson, NHØP, Bobby Durham, comme Ella en 1979.
Il manque bien entendu quelques dieux de l’Olympe du jazz de cet âge d’or finissant, mais il faut avouer que ce film est d’un densité exceptionnelle, un document autant qu’un plaisir.
Les nombreuses interviews (cf. notice) apportent plus (Gitler, Granz, Harry Edison) ou moins de renseignements car les souvenirs sont souvent lointains. Hank Jones en profite même pour nous faire partager son élégant humour sur le chapitre de la mémoire défaillante. Il faut dire que les carrières de ces musiciens sont si remplies par l’extraordinaire qu’on leur pardonnera volontiers quelques oublis à 50 ans de distance.
Yves Sportis
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