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The Jazz O’Maniacs

18 avril 2010
Sunset Café Stomp
Roland Pilz (cnt, voc), Ullo Bela (tb), Claus Jürgen Möller (cl), Cristoph Ditting (as, ts), Andreas Clement (p), Owe Hansen (bj), Dietrich Kleine-Horst (tu), Gunther Andernach (whb)
Enregistré les 10 et 13 mars 2005, Chicago, Racine (Wi)
Durée : 1h 10’ 23”
Delmark DVD 1244

Phil Popsychala organise un Tribute to Bix au Marriott Hotel de Racine. Pour la 16e édition, il a invité un groupe allemand, les Jazz O’Maniacs, fondé en 1966 par le cornettiste Roland Pilz (né en 1948) et qui se consacre à la musique de… Louis Armstrong. Il faut dire que cette manifestation comprend une visite-concert au Meyers Ace Hardware de Chicago connu autrefois sous le nom de Sunset Cafe (puis de Grand Terrace). Et l’on sait que le grand Louis y prit un envol irrésistible. Mais l’alibi du passé ne donne pas forcement du talent aux sympathiques activistes actuels du jazz traditionnel. Ils ont toutefois un rôle humain. Celui, avec des moyens techniques modestes et une culture musicale plus ciblée que celle de leurs modèles, de prodiguer à un public âgé la dose nécessaire et suffisante de souvenirs. Le présent orchestre fonctionne bien dans ce cadre délimité. Le trombone est assez faible, mais s’en sort bien dans « Sweet Muntaz ». Le clarinettiste Claus Jürgen Möller est typé Johnny Dodds et brille assez bien dans « Weary Blues » (un peu long) devant quelques danseurs du troisième âge, et dans « Hear Me Talkin’ » (le son du piano Korg est affreux). Le répertoire sort des standards rabâchés du jazz traditionnel, ce qui est un bon point, et l’on remarque les bien utiles partitions sur le pupitre (« Come On Coot, Do That Thing »,…). Bien sûr les solos sont mémorisés pour faire vrai, et souvent proche de ceux des disques du Hot Five. Du reste, le leader, Roland Pilz joue du cornet et fait un scat dans l’esprit du Louis Armstrong de 1925-27. Ceci est l’essentiel du concert de la Bixfest, mais le DVD commence par l’arrivée en bus à la Meyers Ace Hardware où ces musiciens jouent quelques titres dans un décors pagailleux. Si le tournage fait parfois amateur, la qualité d’image est bonne. Dans ce lieu qui ne brille plus de l’éclat du passé, nos passéistes instrumentaux font le bœufs (avec toutes les approximations que veut le genre) sur « Willie the Weeper » (bien mené par Pilz) et « Blues My Naughty Sweetie Gives to Me » exposé à la Noone par l’invité Norm Field (clarinette système Albert). Dans ce morceau, le passage cornet (un beau Conn modèle Victor gravé) et trompette de Mike Durham et Frank Youngwerth n’est pas mal, mais par contre les deux trombones supplémentaires (Dave Ramey et Frank Gualtieri) ne relèvent pas le niveau de la coulisse. On voit Phil Popsychala faire un petit blabla à ses charmants touristes du jazz. Le DVD est découpé en Play Movie, Audio Setup, Chapter Select, History interview (de David Meyers et Tim Samuelson, de faible intérêt) et Recommandations (publicité pour les CD Delmark). Ce DVD est pour les inconditionnels du jazz traditionnel et du Hot Five. C’est vrai que nous n’aurons jamais de vidéo du vrai Hot Five de Louis Armstrong.
Michel Laplace