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Duke Ellington

18 avril 2010
At the Côte d’Azur With Ella Fitzgerald and Joan Miró/The Last Session
Duke Ellington Orchestra, Duke Ellingon Trio, Ella Fitzgerald Trio + Duke Ellington Orchestra, Duke Ellington Quartet avec Joe Pass (g), Ray Brown (b), Louie Bellson (dm)
Enregistré en été 1966 et le 8 janvier 1973
Durée : 1h 06’ 41” + 1h 36’ 39”
Norman Granz Presents/Eagle Vision EREDV431 (Naïve)

Deux DVDs consacrés à l’un des dix monstres sacrés du jazz, entouré parfois d’une de ses égales en la personne d’Ella Fitzgerald, voilà qui ne peut que générer l’enthousiasme impatient, quels que soient les défauts divers (son, cadrage…) qui émaillent ce véritable document historique.
Le premier de ces DVDs restituent des images de la tournée estivale de 1966 qui amena le Duke Ellington Orchestra (et ses légendes Johnny Hodges, Paul Gonsalves, Cootie Williams, Lawrence Brown, Harry Carney…) pour la première fois au festival d’Antibes-Juan-les-Pins, avec et sans Ella (son trio plus l’Orchestra) selon les jours, et même, curiosité, en trio (John Lamb et Sam Woodyard sur une batterie minimaliste) à la fondation Maeght de St-Paul-de-Vence, ou en ballade avec Joan Miró à travers les jardins peuplés de sculptures monumentales – il y avait une exposition Miró –, échangeant quelques amabilités dont on ne connaîtra pas vraiment le fond. En ouverture, Duke évoque la tournée en France de cette année, sa sensibilité à l’art et à la Fondation Maeght, Billy Strayhorn et Ella, et son sens du récit, sa belle voix, donnent un attrait supplémentaire au fait de le retrouver. Une interview pas essentielle de Nat Hentoff est offerte en bonus.
Le second DVD est une répétition enregistrée du Duke en quartet avec les excellents musiciens notés plus haut sur une série de thèmes plus ou moins habituels, joués dans une configuration inhabituelle, avec le délicat Louie Bellson à tous les sens du terme accompagne avec une attention bienveillante les deux compères Ray et Duke, malgré la présence assez envahissante de Joe Pass qui n’a pas saisi le caractère exceptionnel du moment. Une interview légère de Ray Brown en bonus dénote la dévotion des musiciens non seulement pour la musique du Duke mais également pour le musicien et l’homme.
Cette vidéo en studio permet enfin de découvrir, pour les amateurs, Norman Granz at work, grand catalyseur de génies dans le jazz, producteur d’exception, et Stanley Dance, critique émérite de la musique du Duke et du jazz en général.
Par delà l’anecdotique, ces images nous remettent en mémoire le Duke en live, cette aisance naturelle dans tous les contextes, cette aristocratie délicate qui sait ménager les susceptibilités et obtient avec une force tranquille le résultat qu’elle recherche par la qualité d’une écoute exceptionnelle, et la profondeur d’une musique enracinée, sans concession, que ce soit en big band, en trio ou quartet.
Yves Sportis

27 juillet 1966, Joan Miro et Duke Ellington (p) Trio à la Fondation Maeght, St.Paul de Vence, avec John Lamb (b) et Sam Woodyard (dm)
https://www.dailymotion.com/video/x35lvc
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