Cyrus Chestnut, au Mezzrow, New York City, 4 septembre 2014 © Mathieu Perez
Cyrus CHESTNUT
Plenty Swing, Plenty Soul
Tel est le titre du disque que Cyrus
Chestnut avait enregistré en duo en live avec Eric Reed au Dizzy’s en 2010 (cf. discographie). Un titre qui lui ressemble et dit bien son
état d’esprit. Héritier de la grande tradition du piano jazz, Cyrus Chestnut
l’est tout autant du gospel et du blues. Né le 17 janvier 1963, à Baltimore, dans le Maryland, il a étudié le jazz au Berklee College of Music de Boston (1981-1985). Mais c’est d'abord au sein d'une famille (son père et sa mère) ancrée au cœur de l'expression afro-américaine, puis aux côtés de ses aînés et
de ses contemporains, sur la scène, au cours des tournées, qu’il a appris l'essence de cet art qu'on appelle le jazz. Dès ses débuts, Cyrus a accompagné Jon Hendricks (1986-1988), Terence Blanchard et Donald Harrison (1988-1990), Wynton Marsalis (1991) et Betty Carter (1991-1993). Très vite, il a côtoyé le gotha du jazz, déjà à sa place comme une évidence malgré son âge, et il a soigné une discographie étoffée en leader, enregistrant un véritable répertoire de compositions originales. Il nous le raconte dans cette
interview autour de ses racines musicales et plus largement culturelles. Dans plusieurs interviews, encore aujourd'hui, il évoque à ce sujet la figure tutélaire de Ray Bryant, un pianiste de jazz essentiel dans toutes les acceptions du terme malgré une notoriété qui n'est pas à la hauteur de son génie artistique. Les thématiques, l'expression, l'ensemble de la création de Cyrus Chestnut sont en effet ancrées dans cette tradition du piano jazz qui intègrent le blues, le spiritual et cette éternelle modernité, ce prolongement d'une démarche culturelle qui a choisi le ressourcement, les racines populaires comme moteur, à la suite des Ray Bryant, mais aussi des Junior Mance, Ray Charles, Bobby Timmons, McCoy Tyner, Tommy Flanagan, Kenny Barron, Larry Willis, la liste est sans fin. Cyrus Chestnut continue d'écrire cette histoire avec excellence après les James Williams, Mulgrew Miller, trop tôt disparus, mais aussi beaucoup d'autres encore parmi nous comme Eric Reed, Benny Green, Marcus Roberts, etc., et la relève est déjà là avec les Sullivan Fortner, Aaron Diehl et quelques autres, s'ils ne perdent pas le fil de cette histoire dans la déstructuration culturelle et humaine que nous vivons. Soul Food, Spirit, Black Nile, Plenty Swing-Plenty Soul, Soul Brother Cool, Natural Essence, There's a Sweet, Sweet Spirit sont quelques-uns des titres d'albums choisis par Cyrus Chestnut (cf. discographie) qui le revendiquent par des mots, et il suffit de les écouter pour sentir cet état d'esprit dont il parle ici. Comme pour tous les artistes du jazz, chez Cyrus
Chestnut, tout est d'abord personnel, swing, blues et spirituel!
Propos recueillis par Mathieu Perez
Photos: Jose Horna, Mathieu Perez, Collection Cyrus Chestnut by courtesy Avec nos remerciements
© Jazz Hot 2021
Jazz Hot: En 2014, vous êtes allé en
Afrique pour la première fois; au Sénégal. Vous avez joué au Festival de jazz
de Saint-Louis. Puis, vous avez fait escale à Louga
pour visiter le musée des percussions et à Dakar pour donner des master classes
à de jeunes musiciens. Quel a été l’impact de ce voyage?
Cyrus Chestnut: Quand j'ai touché le continent, ce que je voyais
ne me semblait pas du tout étranger. Les routes sablonneuses me rappelaient mon
enfance chez ma grand-mère. Les pastèques en vente sur des stands sur la route de
Dakar à Saint-Louis me ramenaient chez mon oncle qui cultivait des pastèques. Le
poulet yassa ressemblait à un plat que ma grand-mère aurait pu me cuisiner. Je
n’avais pas peur de l’Afrique. Et quand j'ai entendu les tambours, ça m'a
frappé à la poitrine. C'était un sentiment si fort! C'est difficile à
expliquer. A Saint-Louis, j’ai fait un bœuf avec un des groupes. Au début, tout
le monde était très cordial, puis les choses ont commencé à bouger. Je ne me suis
pas rendu compte que les gens dansaient. J’étais à la maison!
Avant d’y aller, quel était votre rapport
à l’Afrique?
On
m'a toujours dit que je devais y aller. Puis, j’y suis allé pour jouer de la
musique. Et ce que j'ai obtenu en retour est époustouflant. Ça m'a incité à
faire des recherches sur la culture et la musique africaines et sur le concept
de swing aussi. Si j’arrive au terme de ce travail, je pense que je comprendrai
mieux qui je suis. Pour aller de l'avant, il faut savoir d'où on vient.
Cyrus Chestnut et Dezron Douglas, au Mezzrow, New York City, 4 septembre 2014 © Mathieu Perez
Vous avez dit que le jazz est un
genre musical religieux. Que voulez-vous dire par là?
La
musique est puissante! A son meilleur, elle touche l'âme humaine de la même
manière que les mots. C’est quelque chose qui a à voir avec les fréquences, le
beat, le rythme. Quand la musique touche l’âme, elle peut vous changer. C’est
très spirituel. C’est le but du musicien de jazz de parvenir à cela.
Pourriez-vous évoquer une ou deux
expériences pour illustrer votre propos?
En
1991, je jouais à Town Hall avec Wynton Marsalis. Puis, George Wein devait
jouer avec les All-Stars de Newport. Mais, pour une raison quelconque, il n’a
pas pu et m'a demandé de le remplacer. Sur scène, il y avait Eddie Jones (b),
Jackie Williams (dm), Al Grey (tb) et Buddy Tate (ts). Bud Tate est arrivé sur
scène en marchant avec une canne. Dès le premier thème, c’était d’une telle
intensité! J'ai arrêté de jouer. Eddie Jones m'a alors crié: «Allez, jeune Noir! Prends de cette énergie!». A la fin du concert, le public était debout. C’était la folie! Buddy Tate a
salué, et il est sorti de la scène comme si rien ne clochait avec ses jambes. Al
Grey l'a même poursuivi pour lui donner sa canne!
Une
autre histoire: la première fois que je suis sorti du pays, c'était pour une
tournée, organisée par le département d'Etat américain, en Amérique centrale et
dans les Caraïbes. Sitôt arrivé en Guyane, je suis tombé malade. Un soir, je me
préparais à monter sur scène, et je me suis laissé tomber à genoux. Je me sentais
tellement mal, je ne savais pas si j'allais y arriver. Puis, j'ai regardé le
piano, et avant même que vous ne le sachiez, je me tenais debout et je marchais
vers lui. La musique est puissante! Elle peut guérir. Le nombre de fois où j'ai
entendu des gens dire après le concert qu'ils se sentaient mieux!
Votre père était pianiste à la Mount Calvary Star Baptist Church de Baltimore. Votre mère y était chef de chœur. Votre éveil à la musique passe par le gospel. Le gospel ne vous a
jamais quitté?
Mes
influences ne me quittent pas. Elles sont toujours là. Le gospel peut surgir à
tout moment. Même en plein milieu d’une «Gymnopédie» de Satie! C’est qui je
suis.
Vous avez toujours enregistré du
gospel. Quelle a été votre approche pour l’album solo Spirit (Jazz Legacy Productions, 2008)?
Cela
remonte à la première fois où j’ai entendu le disque Tiptoe Tapdance d’Hank Jones (cf. Jazz Hot n°494 et n°612). Il avait enregistré «Lord, I Want to Be
a Christian». Et j’ai vu Hank jouer ce thème en live. C’était magnifique! Des
années plus tard, je me trouvais à la Cornerstone Baptist Church de Brooklyn pour
honorer un prof’ qui prenait sa retraite. En guise de remerciement, il avait préféré
jouer du piano plutôt que de faire un discours. Il a alors joué «It Is Well
With My Soul». Je n'avais jamais rien entendu d’aussi fort. Le thème avait une
approche de l'harmonie et des inflexions différentes. A partir de
ces deux expériences, j'ai commencé à réfléchir à une approche personnelle, et
pas solennelle, pour jouer du gospel. Là où j'ai grandi, parfois le gospel vous
rendait heureux et donnait envie de danser. Une autre sorte de joie vient de l'Eglise.
C’est ce que je voulais apporter avec Spirit.
Mais, vous savez, Thomas A. Dorsey a fait ça avec «Precious Lord» dans son
disque You Are My Sunshine. Ce thème
n’est pas interprété de manière solennelle. Il a un groove plus new orleans, et la
ligne de basse emprunte un peu à Stevie Wonder. Il y a un temps pour être
solennel et un pour être joyeux.
Kenny Barron et Cyrus Chestnut, à l'arrière plan: Eric Reed et Benny Green, Hommage à Thelonious Monk,
Vitoria Jazz Festival, Espagne, 2017 © Jose Horna (cf. vidéographie)
Parlez-nous de votre composition «The Saga
of the Cross» que vous avez écrite pour l'église baptiste abyssinienne de
Harlem, interprétée, en 2017, avec votre trio et le chœur de l’église, dirigé
par James Davis, Jr.
Je
voulais raconter l'histoire de Pâques du point de vue afro-américain avec du
gospel, du jazz, du new-orleans, de la musique africaine traditionnelle, etc. C'était
un défi! Ecrire pour un grand ensemble est une chose. Pour un chœur, c’est
complètement différent! Il m'a fallu six mois de préparation. Saga of the Cross a été joué à Harlem, j’espère qu’il le sera ailleurs.
Dans un autre genre, vous avez
enregistré des compositions de Satie, Debussy, Ravel sur Kaleidoscope (HighNote, 2018). Pourquoi ce choix?
J'enseigne
à la Howard University, à Washington, DC. J'ai donc l'occasion de faire de la
recherche. Non seulement, j'écoute de la musique africaine ancienne, mais aussi du
Glenn Gould ou du Brahms. J'avais une collection de Satie que je n'ai jamais
vraiment écoutée; un jour, j'ai décidé de me lancer. Mais je ne voulais pas juste
donner ma patte à des thèmes très connus. J’ai fait ça il y a quelques années
avec Moonlight Sonata. Ce que j'aime
chez Satie, par exemple, c'est son phrasé. Ses compositions, c’est comme s’il
vous parlait. Puis, très naturellement, je me suis tourné vers Debussy. Mais mon
«Jimbo» est très différent du sien. Le mien est à la rue. Il cherche un moyen
de survivre. C’est ça, mon Jimbo. «Entre Cloches» de Ravel, je n’ai pas pu
résister! Je devais le faire! Au début, je devais donc trouver le lien que
j’avais avec cette musique. Betty Carter avait l'habitude de dire: «Le jazz, c'est se trouver soi-même».
Cyrus Chestnut, Jazzaldia San Sebastian, Espagne, juillet 2016 © Jose Horna
Vous avez étudié au Berklee College of Music de Boston, mais votre éducation
jazz s’est faite ailleurs. Quelle a été l’importance du Jazz Cultural Theatre
de Barry Harris pour vous?
Je
venais d’arriver à New York, je travaillais à l’époque avec Jon Hendricks. Clifford
Barbaro m'a parlé de cet endroit. Il m'y a emmené. Tous les musiciens
traînaient là-bas! Quand je suis entré, il y avait Junior Cook et C-Sharp assis
sur le côté. Barry jouait. Il y avait une telle énergie! Le Jazz Cultural
Workshop, ça a été notre école. Mais
nous, on ne jouait pas comme ça sur scène. On vous demandait avec qui vous
aviez joué, avec qui vous jouiez. Il fallait avoir travaillé avec les aînés.
Je suis très reconnaissant d’avoir pu vivre cette expérience. De temps en
temps, je vais voir Barry, juste pour l'entendre jouer. J'aimais beaucoup aussi
entendre Ray Bryant jouer, il y avait un sentiment de fraternité entre nous.
Vous entendiez l'église dans son jeu. Quand je lui en ai parlé, il m’a dit que
sa mère lui avait appris à jouer du piano. Sa mère était une musicienne de
gospel incroyable!
Vous étiez proche de Ray Bryant.
Un
jour, il a joué pour moi l’accord de septième de dominante. Ça m'a fait fondre!
Je lui ai demandé de le rejouer. J'ai bien regardé ses doigts. Puis je l’ai
joué au piano. Les notes étaient là, mais ça n’était pas pareil. J'ai compris
que Ray jouait chaque note de musique avec toutes ses expériences de vie.
C'était une leçon. Je ne jouerai jamais cet accord comme il le faisait. Je ne
peux que le jouer du mieux que je peux. Avec le piano, Ray racontait sa vie; à moi de raconter la mienne. Vous pouvez avoir quatre pianistes assis devant un
Steinway: par exemple, Randy Weston, Tommy Flanagan, Monk et Oscar Peterson, le
piano aura la personnalité de chacun de ces pianistes. Quand j’étudiais à
Berklee, je demandais aux autres comment ils s’y prenaient pour jouer ceci ou cela; ils ne me disaient jamais rien. J'ai dû écouter, avoir une idée du son. Je n’ai
pas changé. Le son vient toujours en premier.
De gauche à doite: Bob Cranshaw, Grady Tate, Cyrus Chestnut, Don Friedman, Kenny Barron, tournée 100 Gold Fingers 2005, Tokyo, Japon © photo X, Collection Cyrus Chestnut by courtesy
Bradley’s aussi a été une école du jazz
pour des générations de musiciens.
Bradley’s,
ça nous ramène à une époque où les institutions du jazz étaient dans la rue. Et
Bradley’s était une de ces institutions. Là-bas, vous pouviez côtoyer tous les
aînés, les musiciens que vous admiriez, ceux avec qui vous vouliez étudier. C’était
un endroit où les générations se rencontraient. Un soir où je jouais, George Coleman, au premier
rang, me fixe avec les bras croisés. Rien que ça
suffisait à me rendre nerveux! (Rires) A côté de lui, Harold Mabern me regardait jouer, lui aussi avec les bras
croisés. (Rires) Je suis allé à
l’université, etc., mais c'était ça mon éducation. Un autre souvenir: en
1997, j'ai eu la chance de participer à la tournée 100 Gold Fingers(1). Il y avait
les plus grands pianistes de jazz du monde et une section rythmique incroyable.
Je me suis retrouvé en compagnie de Benny Green, Kenny Barron, Roger Kellaway,
Gene Harris, Ray Bryant, Tommy Flanagan, Junior Mance, Mulgrew Miller, Renee Rosnes. La section rythmique se composait de Bob Cranshaw et Grady Tate. J’allais
à la balance juste pour écouter ces pianistes magnifiques. Il y a un disque de
Tommy Flanagan, avec George Mraz et Elvin Jones, qui s’intitule Confirmation. Tommy joue «Cup Bearers»,
un thème de Tom McKintosh. Un jour, je prends mon courage à deux mains et je le
joue à la balance. Après une minute, j'entends un autre pianiste le jouer. Qui
était-ce? Tommy Flanagan! J’ai tout de suite levé mes mains du piano. Et Tommy
me dit: «Tu as commencé à le jouer. Tu
pourrais aussi bien le finir.» Ça a été une des plus belles expériences que
j’ai eues. Je suis très reconnaissant d’avoir pu connaître tous ces aînés; encore
aujourd’hui, lorsque je partage la scène avec des musiciens comme Buster
Williams; c’est une telle leçon à chaque fois.
De gauche à doite: (devant) Eric Reed, Kenny Barron, Cedar Walton, Don Friedman, Junior Mance, Toshiko Akiyoshi,
Ray Bryant, Benny Green, Cyrus Chestnut, Dado Moroni, (à l'arrière) Grady Tate, Bob Cranshaw et prob. les organisateurs
tournée 100 Gold Fingers 2005, Tokyo, Japon © photo X, Collection Cyrus Chestnut by courtesy
Vous avez accompagné Betty Carter de
1991 à 1993. Comment a évolué votre relation avec elle?
Ah
Betty, c'était Betty! (Rires) Ce qui
était épatant avec elle, c’était avec quelle rapidité elle se mettait le public
dans la poche. Avec elle, c’était toujours le feu. En sortant de scène, vous
étiez épuisé physiquement et mentalement. Elle vous forçait à réfléchir
musicalement. Parfois, on faisait des duos. Elle commençait directement à
chanter. Moi, je devais m’adapter... Et il ne fallait jamais jouer quelque
chose qu'elle avait déjà entendu. Un jour, j’ai joué «If I Were a Bell» à la
manière de Miles Davis. Grave erreur! Ça l’a mise dans une colère! (Rires) J’ai aussi beaucoup appris en l’observant.
Il y avait des choses qu'elle vous disait et d’autres qu’on la voyait faire.
Elle me disait toujours de conserver les articles de presse, d’avoir un CV prêt, et que, lorsque je quitterai son groupe, je devrai monter ma propre formation.
Et c’est ce que vous avez fait.
A
cette époque, j'avais écrit beaucoup de musique. J’avais même fait une démo’.
Atlantic m’a entendu en concert avec Betty; deux semaines plus tard, ils
voulaient m'engager.
Benny Green et Cyrus Chestnut, Hommage à Thelonious Monk, Vitoria Jazz Festival, Espagne, 2017 © Jose Horna
Au fil des années, vous avez eu
plusieurs trios. Avec Christian McBride et Carl Allen, Chris Thomas et Clarence
Penn, Steve Kirby et Clarence Penn, Steve Kirby et Alvester Garnett, Kengo Nakamura
et Neal Smith, Dezron Douglas et Neal Smith, Ron Carter et Billy Higgins,
Curtis Lundy et Victor Lewis, David Williams et Victor Lewis, Buster Williams
et Lenny White, etc. Qu’aimez-vous dans le trio?
Le trio me donne la
liberté d’explorer. J'espère un jour arriver au point où les gens qui voient
mon nom dans un programme voudront venir me voir parce qu’ils ne savent pas ce
qu’il va se passer pendant le concert. Je n'ai jamais aimé les choses prévisibles.
Avec qui jouez-vous aujourd’hui?
Avec
Eric Wheeler et Chris Beck; ils ont ce feu. Je joue avec eux depuis quelques
années maintenant. J'essaie toujours de sortir de ma zone de confort. Je vais
travailler aussi longtemps que je peux. James Moody a travaillé jusqu'à la fin;
Jimmy Heath aussi. La musique ne s'arrête jamais.
Soul
Brother Cool (WJ3 Records, 2013), avec Freddie Hendrix (tp),
Dezron Douglas (b) et Willie Jones III (dm), votre dernier album, propose uniquement vos compositions.
J’en avais de prêtes et j’en ai préparé d’autres pour l’enregistrement...
Pourquoi le choix de Freddie Hendrix?
J'aime
son énergie.
Depuis quel âge composez-vous?
Vous
savez, j’ai toujours créé de la musique. Cela remonte à loin. J'ai commencé à
jouer du piano à l’âge de 3 ans. Enfant, à l'église, le pasteur me demandait parfois
de jouer quelque chose pendant la partie basse du service. J'ai été constamment
mis au défi de créer. Cela ne vient pas toujours facilement... J'ai toujours
aimé écrire et faire des arrangements.
Cyrus Chestnut Trio: Buster Williams (b), Lenny White (dm), San Sebastian, Espagne, 2016 © Jose Horna
Impossible de finir cette interview
sans dire un mot du magnifique Midnight
Melodies (Smoke Sessions Records, 2013), avec Curtis Lundy (b) et Victor
Lewis (dm).
J’avais
toujours rêvé de faire un disque live, mais les producteurs ne voulaient jamais...
Vous interprétez essentiellement des
standards, mais aussi trois compositions de John Hicks («Two Heartbeats», «Pocket Full of Blues», «Naima's Love
Song»). Comment était votre relation?
J'adorais
Hicks! Et j'adorais aller le voir jouer. Lui aussi avait cette joie. Quand il
jouait, vous aviez le sourire. A l'époque où je travaillais avec Betty, on se
parlait de temps en temps; il m'encourageait, me disait de m’accrocher. D'une
certaine manière, Midnight Melodies est
un hommage à John Hicks.
1. Cyrus Chestnut a participé six fois à cette manifestation: en 1997, 1999, 2001, 2005, 2007 et 2009.
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DISCOGRAPHIE
par Mathieu Perez et Jérôme Partage
2001. Cyrus Chestnut, Soul Food, Atlantic
Leader
CD 1989. Cyrus Chestnut, There's a Brighter Day Comin', Autoproduit
CD 1992. Cyrus Chestnut, Nut, Evidence 22152-2
CD 1992. Cyrus Chestnut Trio, The Nutman Speaks, Evidence 22152-2/Alfa Jazz 164
CD 1992. Cyrus Chestnut Trio, The Nutman Speaks Again, Alfa Jazz 168
CD 1993. Cyrus Chestnut, Another Direction, Evidence 22135-2
CD
1993. Cyrus Chestnut, Revelation, Atlantic 82518-2
CD
1994. Cyrus Chestnut, The Dark Before the Dawn, Atlantic 82719-2 CD 1995. James Carter Duets with Cyrus Chestnut, Atlantic PRO2082
CD 1995.
Cyrus Chestnut, Earth Stories, Atlantic 82876-2
CD
1996. Cyrus Chestnut, Blessed Quietness: A Collection of Hymns, Spirituals and
Carols, Atlantic 7567 82948-2
CD 1998. Cyrus Chestnut,
Atlantic 7567-83140-2 (James Carter, Ron Carter, Billy Higgins)
CD
2000. Cyrus Chestnut & Friends, A Charlie Brown Christmas, Atlantic 7567-83366-2
CD
2000. Cyrus Chestnut, A Jazz Piano Christmas From NPR, NPR Classics 0013
CD
2001. Collectif, Fujitsu Presents 100 Gold Fingers: Piano Playhouse 2001, Leafage Jazz PCCY-30028
CD
2001. Cyrus Chestnut, Soul Food, Atlantic 7567-83490-2
CD
2002. Cyrus Chestnut, You Are My Sunshine, Warner Bros. 9362-48445-2
CD
2005. Cyrus Chestnut, Genuine Chestnut, Telarc 83634
CD
2007. Cyrus Chestnut, Cyrus Plays Elvis, Koch Records 4238
CD
2007. Cyrus Chestnut, Black Nile, Music Inc. 30447
CD
2008. Cyrus Chestnut, Spirit, Jazz Legacy Productions 0901002
CD 2009. Eric Reed & Cyrus Chestnut, Plenty Swing, Plenty Soul, Savant 2104
CD
2010. Cyrus Chestnut, Journeys, Jazz Legacy Productions 1001011
CD 2010. Cyrus Chestnut, The Cyrus Chestnut Quartet, WJ3 Records 1010 CD
2011. Cyrus Chestnut, Moonlight Sonata: Swingin' Classics, Venus 1062
CD
2013. Cyrus Chestnut, Soul Brother Cool, WJ3 Records 1013
CD
2013. Cyrus Chestnut, Midnight Melodies, Smoke Sessions Records 1408
Avec Manhattan Trinity (Cyrus Chestnut, George Mraz, Lewis Nash)
CD 1997. Manhattan Trinity +1, American Meditation, Baybridge 25570 (avec Antonio Hart)
CD 1998. Manhattan Trinity, Make Me a Memory, Fable/Lightyear 54373-2 (avec Teodross Avery)
CD 1998. Manhattan Trinity, A Love Story, Music Inc. 30003 (avec Eric Alexander)
CD 2001. Manhattan Trinity, Love Letters, Music Inc. 30121
CD 200 2. Manhattan Trinity, Misty, Music Inc. 30175
CD 2003. Manhattan Trinity, Alfie, Music Inc. 30260
CD 2004. Manhattan Trinity, Charade, Music Inc. 30342
CD 2006. Manhattan Trinity, The Gentle Rain, Music Inc. 30406
CD 2008. Manhattan Trinity, Sunflower: Henry Mancini Songbook, Music Inc. 30551
Sideman
CD 1987. George Kawaguchi, Plays Herbie Hancock, Paddle Wheel 6206
CD 1988. Terence Blanchard/Donald Harrison, Black Pearl, Columbia 44216
CD 1988. Michael Carvin, Between Me and You, Muse 5370
CD 1989. Michael Carvin, Revelation, Muse 5399
CD 1990. Donald Harrison, Full Circle, Sweet Basil 64
CD 1990. Donald Harrison, For Art's Sake, Candid 79501
CD 1991-93. Jazz at Lincoln Center Presents: Fire of the Fundamentals, Columbia 57592
CD 1991. Dr. John with the Donald Harrison Band, Funky New Orleans, Metro 002
CD 1992. Betty Carter, It's not About the Melody, Verve 314 513 870-2
CD 1992. Donald Harrison, Indian Blues, Candid 79514
CD 1992. Vincent Herring, Folklore: Live at The Village Vanguard, Limelight 522 430-2
CD 1993. Denise Jannah, A Heart Full of Music, Timeless Records 414
CD 1993. Steve Wilson, Step Lively, Criss Cross Jazz 1096 CD 1993. Venus in New York, Roseanna Vitro/Carla Cook/Chris McNulty/Charens Dawn/Laird Jackson/Sandy Lomax, Venus Jazz 79020
CD 1994. Jae Sinnett, Blue Jae, Valley Vue Records V2 22004
CD 1994. Ronnie Burrage, Shuttle, Sound Hills 8052
CD 1994. Joris Teepe-Don Braden Quintet, Pay as You Earn, Mons Records 2004/Aris 874 503
CD 1994. Roy Hargrove, With the Tenors of Our Time, Verve 314 523 019-2
CD 1994. Jae Sinnett, House and Sinnett, Positive Music 78020-2
CD 1994. Vincent Herring, Days of Wine and Roses, MusicMasters Jazz 01612-65152-2
CD 1994. Vincent Herring, Don't Let It Go, MusicMasters Jazz 01612-65121-2
CD 1994. Tim Warfield, A Cool Blue, Criss Cross Jazz 1102 CD 1994. Freddy Cole, Always, Fantasy 9670-2 CD 1994-99. Freddy Cole, Le Grand Freddy, Fantasy 9683-2 CD 1994. Carl Allen, Testimonial, Atlantic 82755-2 CD 1995. Christian McBride, Gettin' to It, Verve Records 314 523 989-2
CD 1995. Kathleen Battle, So Many Stars, Sony Classical 68473
CD 1995. Denise Jannah, I Was Born in Love with You, Blue Note 7243 8 33390 2 0
CD 1995. Gerald Albright, Giving Myself to You, Atlantic Jazz 82829-2
CD 1995. Tim Warfield, Whisper in the Midnight, Criss Cross Jazz 1122
CD 1995. Rodney Whitaker, Children of the Light, Koch Jazz 3-7829-2
CD 1995. Freddy Cole, A Circle of Love, Fantasy 9674-2
CD 1995. Kansas City Band, KC After Dark, Verve 314 537 322-2
CD 1996. Ann Hampton Callaway, To Ella with Love, After 9 2006
CD 1996. Dee Dee Bridgewater, Prelude to a Kiss: The Duke Ellington Album, Philips 446 717-2 CD 1996. Jeri Brown, Fresh Start, Justin Time 078-2
CD 1996. Madeleine Peyroux, Dreamland, Atlantic 82946-2
CD 1996. Gary Bartz, Blues Chronicles: Tales of Life, Atlantic 82893-2
CD 1996. Bud Shank, By Request: Bud Shank Meets the Rhythm Section, Milestone 9273-2
CD 1997. Freddy Cole, To the Ends of the Earth, Fantasy 9675-2
CD 1997. Jae Sinnett, Listen, Heart Music 0020600152
CD 1997. The Dizzy Gillespie Alumni All-Stars, Dizzy's 80th Birthday Party!, Shanachie 5040 CD 1997. George Mraz, Bottom Lines, Milestone 9272-2
CD 1997. Kevin Mahogany, Another Time Another Place, Warner Bros. 9 46699-2
CD 1997. Mark Ledford, Miles 2 Go, Verve Forecast 314 537 319-2
CD 1997. Patrick Doyle, Great Expectations, Atlantic 83063-2
CD 1997. Tim Warfield, Gentle Warrior, Criss Cross Jazz 1149
CD 1997. James Carter, In Carterian Fashion, Atlantic 83082-2
CD 1998. Bette Midler, Bathhouse Betty, Warner Bros. 47078
CD 1998. George Mraz, Duke's Place, Milestone 9292-2 CD 1999. Wynton Marsalis, The Marciac Suite, Columbia 69877
CD 1999. Sadao Watanabe, Remembrance, Verve 314 547 440 2
CD 1999. Lincoln Center Jazz Orchestra with Wynton Marsalis, Live in Swing City: Swingin’ with the Duke, Columbia 69898
CD 1999. Carla Cook, It's All About Love, MaxJazz 106
CD 2000. Jimmy Scott, Mood Indigo, Milestone 9305-2
CD 2000. Roy Nathanson, Fire at Keaton's Bar and Grill, Six Degrees Records 657036 1024-2
CD 2000. Carla Cook, Dem Bones, MaxJazz 111
CD 2000. Carla Cook, Max Jazz Holiday, MaxJazz 301
CD 2001. Tim Warfield, Jazz Is…, Criss Cross Jazz 1227
CD 2002. Carla Cook, Simply Natural, MaxJazz 115
CD 2002. Donald Harrison, Big Chief, TIM/The International Music Company 220373
CD 2002. Billy Taylor, Taylor Made at the Kennedy Center, Kennedy Center Jazz Recordings 033105
CD 2003. Jimmy Scott, Moon Glow, Milestone 9332-2
CD 2004. James Carter, Gold Sounds, Brown Brothers 1
CD 2005. Jazz at Lincoln Center Presents: Higher Ground Hurricane Benefit Relief Concert, Blue Note 0946 3 45238 2
CD 2007. Carl Allen & Rodney Whitaker, Get Ready, Mack Avenue 1034
CD 2008. Cynthia Felton, Afro Blue: The Music of Oscar Brown Jr., Felton Entertainment 0001
CD 2008. Marilyn Scott, Every Time We Say Goodbye, Venus 3027
CD 2008. Alexander Berenson, Take Me With You, Butman Music 74004
CD 2009. Joel Frahm, Caminhos Cruzados, Venus 1039 CD 2010. John Brown, Dancing With Duke: an Homage to Duke Ellington, Brown Boulevard Records (non numéroté)
CD 2010. Michael Dease, Grace, Jazz Legacy Productions 1001009
CD 2011. Dezron Douglas, Ganbare Nippon, Venus 1064
CD 2011. Dezron Douglas, Walkin' My Baby Back Home, Venus 1080
CD 2012. Tim Warfield, Eye of the Beholder, Criss Cross Jazz 1355
CD 2013. Ameen Saleem The Groove Lab, VVJ 103
CD 2013. Dee Daniels, State of the Art, Criss Cross Jazz 1362
CD 2014. Jimmy Greene, Beautiful Life, Mack Avenue 1093
CD 2014. Sharel Cassity, Manhattan Romance, Venus 1156
CD 2017. Charnett Moffett, Music from Our Soul, Motéma 0227
CD 2017. Vincent Herring, Uptown Shuffle, Smoke Sessions Records 1403
CD 2017. Vincent Herring, Hard Times, Smoke Sessions Records 1708
CD 2018. Tiffany Austin, Unbroken, Con Alma Music 2
CD 2019. Quiana Lynell, A Little Love, Concord Jazz 00131
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VIDÉOGRAPHIE par Hélène Sportis et Mathieu Perez
Cyrus Chestnut, image extraite de la video YouTube (cliquer sur l'image)
Chaîne YouTube de Cyrus Chestnut
1992. Cyrus Chestnut, Betty Carter (voc), Curtis Lundy (b), Clarence I. Penn (dm), «Autumn Leaves», «Sounds», Jazz at the Munich Philharmonie
2000. Cyrus Chestnut joue un blues, PBS, campagne de soutien pour la TV publique du Maryland, juin
2007. Cyrus Chestnut, Dezron Douglas (b), Neal Smith (dm), Kevin Mahogany (voc), San Javier International Jazz Festival, Espagne
2009. Cyrus Chestnut, «Lift Every Voice and Sing»
2009. Cyrus Chestnut, «Blessed Assurance»
2010. Cyrus Chestnut Master Class, Kennedy Center for the Performing Arts
2010. Cyrus Chestnut, Kevin Mahogany (voc), «Route 66», «Take the A Train», Duc des Lombards, Paris, 24 mars
2011. Cyrus Chestnut, Dezron Douglas (b), Neal Smith (dm), Prélude op. 28 n° 4 en mi mineur/Prelude In E Minor, Frédéric Chopin, 30-31 mars
2012. Cyrus Chestnut, Rosena M. Hill Jackson (voc), «The Lord's Prayer», + Jason Jackson (lead,tb), David Wong (b), Neal Smith (dm), Greg Gisbert (tp), Don Braden (fl,ts), «The Man I Love», «Moanin», Sounds of Sarah Vaughan, South Orange Performing Arts Center/SOPAC, NJ, 27 janvier
2012. Cyrus Chestnut solo, Live at the KNKX Studios, Seattle, WA, 28 août
2013. Cyrus Chestnut’s Berklee Sextet: Edmar Colon (s), Joseph Streater (tp), Ido Meshulam (tb), Tabari Lake (b), John Lee (dm), «Uptown Shuffle», «Solace», live at Dizzy's Club, Lincoln Center, New York, NYC, 10 juin
2013. Cyrus Chestnut parle de ses héros…, interview sur irockjazzmusictv
2013. Cyrus Chestnut, Curtis Lundy (b), Victor Lewis (dm), «Bag’s Groove»
2013. Cyrus Chestnut, Curtis Lundy (b), Victor Lewis (dm), «Naima’s Love Song»
2013. Cyrus Chestnut, Freddie Hendrix (tp), Dezron Douglas (b), Willie Jones III (dm), «Piscean Thought»
2013. Cyrus Chestnut, Freddie Hendrix (tp), Dezron Douglas (b), Willie Jones III (dm), «In Search of a Quiet Place»
2014. Cyrus Chestnut, festival de jazz de Saint-Louis, Sénégal
2015. Cyrus Chestnut solo, Live at Kansas Public Radio, University of Kansas, KS
2015. Cyrus Chestnut, Dezron Douglas (b), Neal Smith (dm), Blues Alley, Washington, DC, Voice of America Beyond Category, 15-18 janvier
2015. Cyrus Chestnut, Devin Starks (b), Neal Smith (dm), Studzinski Recital Hall / Kanbar Auditorium, Bowdoin College, Brunswick, ME, 27 février
2016. Cyrus Chestnut, Buster Williams (b), Victor Lewis (dm), at WBGO's Yamaha Piano Salon, paroles et musique, Newark, NJ
2016. Cyrus Chestnut, Buster Williams (b), Lenny White (dm), «Nardis», Jazz in Marciac/Jean-Marc Birraux, août
2016. Cyrus Chestnut, Darryl Hall (b), Bernd Reiter (dm), Chiara Pancaldi (voc), Senza Tempo jazzclub, Avellino, Italie, 27 novembre
2016. Cyrus Chestnut, Darryl Hall (b), Bernd Reiter (dm), Chiara Pancaldi (voc), Porgy & Bess jazzclub, Vienne, Autriche, 28 novembre
2017. Cyrus Chestnut, Kenny Barron, Benny Green, Eric Reed, «Monk by 4», Festival de Jazz de Vitoria-Gasteiz, Espagne, 12 juillet
2017. Cyrus Chestnut, Eric Wheeler (b), Chris Beck (dm), Jazz House Kids Montclair Jazz Festival, NJ
2018. Cyrus Chestnut, Eric Wheeler (b), Chris Beck (dm), «Lord I Want to Be a Christian»
2018. Cyrus Chestnut, Eric Wheeler (b), Chris Beck (dm), «Entre Cloches»
2018. Cyrus Chestnut, Eric Wheeler (b), Chris Beck (dm), «Jimbo’s Lullaby»
2019. Cyrus Chestnut solo, «Caravan», Live at Morgan State University Fine and Performing Arts Department, Baltimore, MD, 14 avril 2021. Cyrus Chestnut solo, «Father Time» (minute 19.30), «Star Crossed Lovers» (minute 32.42), Folger Gala |
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