David Kikoski, San Sebastian, Espagne, 2009 © José Horna
David KIKOSKIPhoenix Rising
Voir David Kikoski en concert est un vrai spectacle. Il a une belle énergie, danse à son piano, emporté par la puissance de la musique. Côté jazz, il est allé à la
bonne école, en faisant ses armes chez Roy Haynes, Randy Brecker et Bob Berg. Tout le destinait à devenir musicien. Il est né le 29
septembre 1961, à New Brunswick, New Jersey, dans une famille de
mélomanes où le père était saxophoniste de jazz. David Kikoski nous le dit: il
ne voulait rien faire d’autre que jouer de la musique, et ne cesse de le démontrer. C’est un pianiste virtuose ancré dans la tradition du piano jazz, bien que fort original.
Sideman très demandé sur la scène new-yorkaise, il a participé à d’innombrables
enregistrements avec Billy Hart, Vincent Herring, Eddie Henderson, Mingus Big
Band, Jeff Tain Watts, pour en citer quelques-uns. Il n’a pourtant jamais négligé ses
projets en leader comme le montre la sortie l’été dernier de Phoenix
Rising (HighNote, voir notre chronique). Sa réputation est déjà faite en Europe où il s'est produit régulièrement, et il est au programme du Duc des Lombards, à Paris, le 18 février 2020…
Propos recueillis par Mathieu Perez Photos Umberto Germinale, José Horna, X collection David Kikoski by courtesy
© Jazz Hot 2020
David Kikoski et son père Edward, Miltown, NJ, 1975 © photo X, collection David Kikoski by courtesy
Jazz Hot: Votre père, Edward Kikoski, était musicien. Vous avez toujours baigné
dans la musique…
David Kikoski: Mon père n’était pas un virtuose, mais c’était un
bon musicien à temps partiel. Il jouait de huit instruments, assez bien
d’ailleurs. Il aimait Duke Ellington, Count Basie. Il était dans le swing. Il
jouait un peu dans le style de Lockjaw Davis. J'ai commencé le piano à l'âge de
6 ans. La première chose qu'il m'a montrée était du boogie-woogie. Après
avoir appris à jouer un peu, il m’a enseigné des thèmes comme «Take the ‘A’
Train». Il m'a aussi fait découvrir la musique classique, Debussy, Chopin, etc.
Quand décidez-vous de devenir musicien?
A vrai dire, je ne savais pas
ce que je pouvais faire d’autre… et je ne voulais rien faire d’autre. Mon
père avait un seul disque de Charlie Parker, Jazz at Massey Hall (1953).
Quand j’ai entendu «Perdido» pour la première
fois, ça m’a bouleversé; ça a changé ma vie. Puis, j'ai écouté les disques de
Bud Powell, Coltrane, Monk, Miles, Sonny Rollins. Après, j'étais dans le bain. Donc,
avant d’aller étudier à Berklee, je connaissais tous les thèmes de Charlie
Parker. Je les jouais dans des clés différentes. Mais, en arrivant à Berklee, j’ai
vu que les autres étudiants ne connaissaient de Bird que «Confirmation» et
«Ornithology»; ça m’a étonné. Puis, j'ai rencontré d'excellents professeurs
et de très bons étudiants. J'ai eu notamment un professeur de classique, le
pianiste Ray Santisi; il m'a beaucoup appris. C’était le prof’ de Keith Jarrett.
Qui étaient vos professeurs?
George Garzone, Bob Mover. Puis, j'ai commencé à travailler avec Bob.
Et les étudiants?
J'étais ami avec Jeff Tain
Watts. Puis, il est parti travailler avec Wynton Marsalis, Jeff était encore
étudiant. Il y avait Terri Lyne Carrington, elle était plus jeune que moi. Elle
avait fait des disques avec Kenny Barron à l'âge de 14 ans. C’était déjà une
star quand je suis arrivé à Berklee. Puis, tous sont partis; moi, je suis resté
à Boston.
C’est l’époque où vous jouiez au Ryle’s Club de Boston?
Oui, et c’est là que j’ai
rencontré Pat Metheny. Je jouais au Ryle’s tous les lundis avec différents
groupes. Il y avait des musiciens comme Ira Coleman; il était vraiment bon. Un
soir, Mike Metheny (tp) a amené son frère Pat pour m'entendre jouer. C’était déjà
une superstar. Pat est venu la semaine suivante avec sa guitare et m'a
demandé si on pouvait interpréter des standards. Il jouait magnifiquement! Nous
avons passé un super moment. Des années plus tard, on a enregistré avec Roy
Haynes. Miroslav Vitous, Pat Metheny et Roy Haynes avaient
formé un trio et j'allais les entendre jouer. Ils étaient incroyables!
Quand rencontrez-vous Roy Haynes? Est-ce Ralph Moore qui vous a
présenté à lui?
Roy m'a entendu jouer dans un
petit club près de chez lui, à Roosevelt, Long Island. Je jouais avec Ralph
Moore dans le groupe du batteur Les DeMerle, qui était proche du style de Buddy
Rich et Gene Krupa. Les savait que Roy vivait à proximité. Alors, il l'a
invité. Et Roy est venu! Les m’a présenté. Nous avons parlé. J'ai mentionné
Ralph, que je connaissais depuis Berklee. Roy a dû parler à Ralph, qui a dû lui
donner de bons renseignements sur moi, mais il ne m'a pas présenté à lui. J'ai
donné mon numéro à Roy, et il m'a appelé le lendemain. Il m’a dit: «Je parie que tu ne t’attendais pas à ce que
je t’appelle si vite». Je pensais qu'il ne m'appellerait jamais! (Rires) Après ce coup de fil, je
suis allé chez Roy, avec mon Fender Rhodes. J'avais oublié ma pédale de sustain. Je me suis excusé. Roy a dit
que je n’en avais pas besoin pour jouer avec lui! (Rires) Il y avait Dave Jackson (b),
Roy et moi. On a joué un peu. Puis, Roy m'a demandé si je voulais partir en Europe
avec un vieux comme lui. (Rires) Là,
je lui ai demandé si je pouvais aussi jouer au Blue Note avec lui –à l'époque,
il y jouait tous les lundis. C’est comme ça que j’ai eu le gig
avec Roy! J'étais si heureux de jouer avec un génie de la musique! On est venu
à Paris trois semaines plus tard, et on a joué partout en France.
Que jouiez-vous?
Beaucoup de Chick Corea, Monk,
Coltrane, Bird, des standards; on jouait toutes sortes de choses. Ça a été un
apprentissage, de la musique et de la vie en général. Roy a été un deuxième père
pour moi.
Le courant est passé tout de suite entre vous?
On a toujours eu un rapport
fort. Et puis j'avais tous ses disques, avec Chick, Coltrane, Bird, McCoy…
C'était mon batteur préféré, donc, ça a marché.
Quel a été votre premier engagement à New York?
Avec le batteur Les DeMerle, mais
Roy a été l'un des premiers gros gigs.
David Kikoski en trio avec Roy Haynes et John Patitucci, San Sebastian, Espagne, 2009 © José Horna
Vous avez interrogé Roy Haynes sur l’histoire du jazz?
Oh, oui! Il m'a raconté mille
histoires! Avec Monk, Bud
Powell, Louis Armstrong, Billie Holiday, Sarah Vaughan, Ella Fitzgerald, Lester
Young, Bird, etc. Roy a joué avec tous mes héros.
Vous êtes le pianiste avec lequel il a le plus joué, non?
Je suis peut-être le pianiste
avec lequel Roy a fait le plus de concerts. Mais Roy et Chick Corea jouent
ensemble depuis 1966... Qu’a-t-il apprécié chez vous?
Les pianistes avec lesquels il
a joué, tels que Monk, Bud Powell, Chick Corea, McCoy Tyner, étaient mes pianistes
préférés. Je connaissais bien leur répertoire et leur style, donc je savais un
peu quoi faire avec Roy. C’est la meilleure explication que je puisse trouver. On
ne joue plus autant aujourd’hui, Roy a 94 ans. Mais quand on joue ensemble,
c’est comme la première fois. C’est curieux, il y a cette même fraîcheur.
Vous avez enregistré dix albums avec lui. Desquels êtes-vous le plus
fier?
Difficile de choisir...
Ils sont tous très bien, mais pour des raisons différentes. Roy a utilisé
beaucoup de saxophonistes différents au fil des années. Et nous avons fait des
disques live...
Roy Haynes a enregistré votre thème «Inner Trust» à deux reprises.
Il m'avait demandé un thème; je
pensais que «Inner Trust» fonctionnerait bien avec lui. Il y a
une version avec moi et une avec sa formation, Fountain of Youth.
Le gig avec Randy Brecker arrive juste après Roy Haynes…
Randy m'avait entendu jouer
avec Roy Haynes à New York. Mais, j'ai enregistré avec Randy avant d’enregistrer
avec Roy. C’est là que j’ai rencontré Al Foster. C'était mon premier vrai disque, In the
Idiom, avec Randy, Ron Carter, Joe Henderson et Al Foster. Je jouais déjà avec
Roy depuis environ huit mois. Deux jours après l'enregistrement, j'ai sauté
dans un avion pour jouer avec lui en France. On a joué au Magnetic Terrasse pendant
une semaine et enregistré un set un soir. En fait, c'est le moins bon d’une semaine
vraiment formidable! Ça reste un bon disque. Mais si vous aviez entendu ce
qu’on jouait les autres soirs! Roy était incroyable! Certains musiciens deviennent
nerveux quand les micros sont allumés.
David Kikoski, San Sebastian,
Espagne, 2009 © José Horna
C’est aussi par l’intermédiaire de Randy Brecker que vous avez rencontré
Bob Berg?
Lorsque In the Idiom est sorti, Randy a monté un super groupe, complètement
différent, pour tourner en Europe. Il n’y avait ni Joe Henderson ni Al Foster
mais Bob Berg. Par la suite, j'ai rejoint le groupe de Bob.
Qu’est-ce que ces expériences vous ont appris sur le métier de sideman?
A vous adapter au rythme du
leader, à construire votre solo, à vous détendre pour ne pas brusquer les
choses: tout ça est un dosage. Et il faut jouer à chaque fois quelque chose
d'intéressant. J’apprends toujours.
Des leaders vous ont-ils fait des remarques?
Quand on enregistrait In the Idiom, Randy m'a fait une remarque
de façon très subtile, très polie. Il m’a dit: «Je ne dis pas que tu te jettes sur tout, mais ne te sens pas obligé de
le faire». (Rires) J’ai fait mille
tournées avec Randy. Ni lui ni aucun de ses musiciens ne m’ont jamais dit comment
jouer. Roy Haynes ne m'a jamais fait de remarques. Mais il pouvait dire: «Ne t’occupe pas de la décoration. Le décorateur,
c’est moi!». (Rires). Ils m'ont tous
donné des conseils de différentes manières. Mais si vous jouez une fausse note
avec Roy Haynes, il vous dira: «Quelque
chose sonne bizarre». Et il s’arrêtera de jouer. Avec lui, il faut toujours
être sur ses gardes, sinon il vous détruit! (Rires)
Cette façon de ne jamais rien laisser passer, sentez-vous qu’elle a
disparu?
Ces temps-ci, beaucoup de
jeunes musiciens font n’importe quoi et en toute impunité. Certains deviennent même
très célèbres. Mais ils n’ont jamais joué avec une légende qui vous renverra chez
vous à la moindre fausse note. Ces jeunes-là ne tiendraient pas une journée
avec Roy Haynes ou Bob Berg, parce que ces leaders-là n’ont pas de temps à
perdre, et ils entendent tout. Alors, si vous faites la même erreur deux fois,
vous pouvez faire votre valise et rentrer chez vous.
Comment expliquez-vous cela?
C’est parce qu’il ne reste plus
beaucoup de Roy Haynes pour dire les choses.
Et vous, vous dites les choses?
Quand on me le demande, oui. Si
vous ne dites pas à de jeunes musiciens quand ça ne va pas, vous leur faites du
tort. Roy Haynes ne laisse rien passer. Moi non plus.
Est-ce une question de formation des musiciens?
A mon époque, quand vous
écoutiez un disque, pour comprendre ce qui se passait entre les musiciens
pendant les solos, vous deviez utiliser vos oreilles, c’était du travail. Maintenant,
on trouve les solos sur le web. C’est presque trop facile et, curieusement, ça
rend les choses plus difficiles.
David Kikoski © Umberto Germinale-Phocus
Quand on regarde votre discographie en leader, quand on écoute vos
albums, on sent que chacun a été préparé et conçu avec un très grand soin.
Quitte à faire des disques, autant
faire de son mieux à chaque fois. J'ai toujours pris la musique très au
sérieux.
Dans vos formations en leader, vous avez enregistré avec des batteurs
aussi différents qu’Al Foster et Jeff Tain Watts.
Oui, ils sont complètement
différents. J'ai travaillé dans le groupe d’Al et lui dans le mien. La même
chose avec Jeff Tain Watts. J'ai établi un lien très fort avec eux.
C'est la même chose avec les contrebassistes Essiet Essiet, Ed Howard et
Boris Kozlov?
La même chose. Essiet Essiet n’est
pas présent sur mes disques depuis des années, mais on s’est retrouvés pour
accompagner Vincent Herring. Il sonne mieux que jamais!
Vous avez beaucoup changé de trios au fil des années. Pour quelle
raison?
C’est difficile de garder le
même trio. Les musiciens que j'aime sont des leaders ou des sidemen très demandés.
Si je le pouvais, je garderais le même trio. C’est ce que j'essaie de faire
aujourd’hui, en donnant des concerts sous mon nom. En ce moment, je joue avec Joe
Martin (b) et Justin Faulkner (dm) avec qui j'ai fait le disque Kayemode. Ils sont incroyables! Mais jouer
avec des musiciens différents, c’est intéressant aussi.
Éprouvez-vous toujours autant de plaisir à jouer en sideman?
J'adore la plupart des gigs que
je fais. A New York, je suis sans doute l’un des sidemen les plus demandés de
ces vingt dernières années. Je ne suis pas lassé d’être sideman. Mais j’essaie
de faire plus de concerts sous mon nom.
Vous avez toujours eu votre propre voix.
Je pense que j’ai toujours eu
mon style, oui. Mais aujourd’hui, cette voix est plus personnelle. Espérons que
ça le devienne plus encore avec le temps.
Vos albums en leader contiennent régulièrement vos compositions. A quel
moment composez-vous?
Comme je suis assez occupé, je
compose en vue d’un enregistrement. J'essaie maintenant de m’y prendre à
l’avance. Les thèmes sont meilleurs quand on a plus de temps pour les composer.
A Boston, quelqu'un m'avait dit que, pour avoir son propre style, il faut
écrire des compositions originales. Au début, je pensais que ce n’était pas nécessairement
vrai, puis, quand j’ai commencé à écrire des thèmes, j'y ai repensé. C’est vrai
qu’il est plus facile de trouver son style quand on improvise sur sa propre musique.
Mais prendre un thème d’Herbie Hancock ou un standard, le faire sien, ça aussi,
c’est un défi. C’est ce que vous avez fait dès votre premier album, Presage (Free Lance, 1989).
En fait, Presage est un hommage à Charlie Parker et Bud Powell par le choix
des thèmes. «Square» a été
enregistré par Bud et «In the Still of the Night» par Bird. J’ai repris
des thèmes de mes héros, et je les ai faits miens.
Qui sont vos compositeurs de prédilection?
J'ai toujours aimé les
compositeurs: Frank Zappa, Bach, Stravinsky, les Beatles, etc. Ils ont écrit leurs
thèmes, leurs chansons, les ont joués. J'ai du respect pour ça.
Vos thèmes ont été enregistrés par Ralph Moore, Billy Hart, Al Foster,
etc.
Al m'avait demandé de lui
écrire un thème qui déchire. J’ai fait «Cecilia», je le joue parfois encore. Et
Billy Hart avait tellement aimé «Dirty Dogs» et «Shadow», que j’avais enregistrés
avec Al, qu’il a voulu les enregistrer aussi dans ses disques Amethyst (Arabesque, 1993) et Oceans of Time (Arabesque, 1997).
David Kikoski © Umberto Germinale-Phocus
Pourquoi n’enregistrez-vous plus avec Opus 5, une belle formation avec Seamus Blake (ts), Alex Sipiagin (tp, flh), Boris Kozlov
(b), Donald Edwards (dm) et vous-même?
Ils sont tous tellement
occupés! Mais nous allons rejouer ensemble un de ces quatre. On est tous très amis, on se connaît du Mingus Big Band. Il y a un thème de Mingus qui s’appelle «Opus
4». C’est pour ça que Donald Edwards et Alex Sipiagin ont appelé le groupe Opus
5. J'ai beaucoup joué avec eux, ce sont de bons compositeurs.
Vous connaissiez bien le répertoire de Mingus avant de rejoindre le
Mingus Big Band?
Non, mais j'aimais ses thèmes.
Je me suis mis à ce répertoire quand j'ai rejoint l’orchestre. C’est une
musique difficile, c'est un défi
En regardant la liste de vos concerts passés au Smalls, on voit que
vous avez donné des concerts en solo en 2012 et 2015. C’est un exercice que vous aimez?
La première fois que j'ai
entendu les concerts en solo de Keith Jarrett, j'ai trouvé qu'il avait fait ça magnifiquement, et ça m'a donné envie de le faire. J'ai fait des concerts en solo au Smalls et
en Europe. J'adore jouer du piano en solo, il y a tellement de liberté. C’est
un beau défi.
La musique brésilienne tient une grande place dans votre vie.
Mon père a toujours aimé la
musique brésilienne et la musique latine. Il avait des bongos, des maracas.
J'aime ces musiques.
Que retenez-vous de l’enregistrement de Brazilian Serenade (Venus, 1996) avec Lee Konitz?
Vincent Herring a produit ce
disque, je pense qu'il savait que je faisais des trucs brésiliens.
Quel est votre rapport à l’esthétique de Lee Konitz?
Pendant quelques années, j'ai
étudié avec John LaPorta, le clarinettiste qui jouait avec Lee Konitz, Warne
Marsh et Lennie Tristano. Il nous faisait jouer tous les thèmes de Konitz et
Tristano. On a fait des concerts. J'adore jouer certains de ces thèmes, ils
sont très beaux.
Vous avez joué aussi avec le guitariste et chanteur Toninho Horta.
J’avais un gig avec mon
ex-femme, Cecilia Tenconi (fl). Elle est Argentine, douée pour la
musique latine et parlait un peu le portugais. Elle s’est donc mise à chanter
en portugais dans un groupe qu’on a monté ensemble. Quand Toninho était à New
York, il venait nous voir chaque semaine. Toninho est un génie, et un vrai
compositeur! Vous avez très peu accompagné de chanteuses, mais vous avez beaucoup joué avec la chanteuse Luciana Souza.
Elle aussi est une excellente
compositrice, c’est une de mes chanteuses préférées.
Vous avez enregistré un album live au Bradley’s. C’est un club où vous
avez beaucoup joué?
Il m'a fallu un certain temps
pour être accepté et avoir la possibilité d’y jouer. Puis, j'y ai joué pas mal, mais, juste au moment où je commençais à être programmé avec mes trios, Essiet Essiet et Victor Jones, Ed Howard et Leon Parker, etc., le club
a fermé...
C’est un club que vous avez beaucoup fréquenté avant d’y jouer?
J'y étais tout le temps: j’ai
vu Kenny Barron, Fred Hersch avec Buster Williams, etc.
Retrouvez-vous cet esprit au Mezzrow de Spike Wilner?
J'adore le Mezzrow. Il y a
quelque chose du Bradley’s parce qu’il y a beaucoup d’excellents pianistes qui y
jouent. Je joue souvent là-bas, avec Ed Howard, Seamus Blake, etc.
Se frotter aux jeunes, c’est une façon de se maintenir en
forme?
Oui, c’est ainsi que je vois les choses, et beaucoup
de jeunes sont vraiment géniaux. C’est aussi plus facile d’embaucher des jeunes
pour partir en tournée. Ils coûtent moins cher et vous pouvez les modeler de
telle façon qu’ils répondent à ce dont vous avez besoin musicalement; les musiciens
plus célèbres ont leur truc à eux. Et les jeunes ont faim; parfois, vous
voulez cette énergie-là. Roy aimait ça chez moi. Quand je jouais avec Red
Rodney, j'avais 29 ans, Chris Potter, 19. Jouer avec les jeunes, ça vous garde
jeune. Roy Haynes serait d’accord avec moi.
*
CONTACT: http://davekikoski.com
DISCOGRAPHIE
Leader CD 1989. Presage, Free Lance 01 CD 1991. Persistent
Dreams, Triloka Records 7191-2 CD 1994. Dave Kikoski,
Epic/Legacy 64441 CD 1997. Inner Trust,
Criss Cross Jazz 1148 CD 1998. The Maze, Criss
Cross Jazz 1168 CD 1999. Almost
Twilight, Criss Cross Jazz 1190 CD 1999. Triangular 2,
Sirocco 1009 (avec Gerald Cannon et Ralph Peterson) CD 2001. Surf's Up,
Criss Cross Jazz 1208 CD 2001. Combinations,
Criss Cross Jazz 1226 CD 2001. Comfortable
Strange, DIW 625 CD 2001. The 5, DIW
941 CD 2003. Details, Criss
Cross Jazz 1249 CD 2005. Limits, Criss
Cross Jazz 1284 CD 2006. From The Hip,
BFM Jazz 848129065230 CD 2006. Lighter Way,
Apria Records 4503 CD 2008. Mostly
Standards, Criss Cross Jazz 1312 CD 2008. Live at Smalls,
Smalls Live 0003 CD 2012. Consequences,
Criss Cross Jazz 1346 CD 2016. Kayemode, Criss
Cross Jazz 1394 CD 2019. Phoenix Rising,
HighNote 7328
Avec Opus 5 (Seamus Blake, ts, Alex Sipiagin, tp, flh,
David Kikoski, p, fender, Boris Kozlov, b,
Donald Edwards, dm) CD 2011. Introducing
Opus 5, Criss Cross Jazz 1339 CD 2012. Pentasonic,
Criss Cross Jazz 1351 CD 2013. Progression,
Criss Cross Jazz 1369 CD 2014. Tickle, Criss
Cross Jazz 1383
Avec BeatleJazz (Dave Kikoski, p, Charles Fambrough, b,
Brian Melvin, dm) CD 1998. A Bite of the
Apple, Zebra Acoustic 44410-2, VideoArts Music1162 CD 2001. Another Bite of
the Apple, Zebra Acoustic 44411-2, VideoArts Music 1178 CD 2003. With a Little
Help From Our Friends, Lightyear 54685 2, VideoArts Music 1257 CD 2006. All You Need, VideoArts
Music 1295, Lightyear 54796 2
Sideman LP 1984. Fabio Jegher,
Time Zone, Red Record 175 CD 1986. Randy Brecker,
In the Idiom, Denon 1483 CD 1986. Roy Haynes,
True or False, Free Lance 007 CD 1987. Ralph Moore,
623 C Street, Criss Cross Jazz 1028 CD 1988. Marc
Wagnon, Shadowlines, Buckyball 003 CD 1988. Randy Brecker,
Live at Sweet Basil, Sonet 29B2-56 CD 1988. Bob Berg,
Cycles, Denon 72745 CD 1991. Red Rodney, Red
Alert!, Continuum Recording Corporation 19101 CD 1991. Eero
Koivistoinen, Altered Things, Timeless 367 CD 1991. Roy Haynes,
When It's Haynes It Roars, Dreyfus Jazz 36556-2 CD 1992. Roy Haynes,
Homecoming, Evidence 22092-2 CD 1992. Joe Locke, Wire
Walker, SteepleChase 31332 CD 1992. Fred Jacobs,
Time Change, M/Art Music 11690 CD 1993. Billy Hart,
Amethyst, Arabesque Jazz 0105 CD 1993. Bob Berg, Enter
the Spirit, GRP 00052 CD 1993. Santi
Debriano,Panamaniacs,Free Lance Records 019 CD 1993. Michał
Urbaniak, Some Other Blues, SteepleChase 31338 CD 1993. Craig Handy,
Introducing Three for All + One, Arabesque Jazz 0109 CD 1994. Roy Haynes,Te-Vou!, Dreyfus Jazz 36569-2 CD 1994. Fernando
Tarrés, Secret Rhythms, Muse 5516 CD 1994. Paul Mousavi,
Sound Mind, Global Pacific 353 CD 1994. David Sanchez,
Sketches of Dreams, Columbia 480325 CD 1995. Didier
Lockwood, New York Rendez-Vous, JMS 075-2 CD 1995. George Garzone,
Alone, NYC Music Productions 6018 2 CD 1995. Barry Finnerty,
Straight Ahead, Arabesque Jazz0116 CD 1996. Lee Konitz
& The Brazilian Band, Brazilian Serenade, Venus 2045 CD 1996. Christian Brun,
In Brooklyn, Pee Wee Music 007 CD 1996. Al Foster,
Brandyn, Laika 96083 CD 1996. Cæcilie Norby,
My Corner of the Sky, Blue Note 8534222 CD 1996. Billy Hart,
Oceans of Time, Arabesque Jazz 0129 CD 1996. Bruce Cox,
Stick to It, Minor Music 801055 CD 1996. Chip Jackson,
Is There a Jackson in the House, JazzKey Music 51001 CD 1996. Tommy Igoe, New
Ground, Deep Rhythm Music 1001 CD 1997. Mingus Big
Band, ¡Que Viva Mingus!, Dreyfus Jazz 36593-2 CD 1997. Bob Berg,
Another Standard, Stretch 9013-2 CD 1997. Tony
Lakatos,Generation X, Jazzline 11149 CD 1997. Brian Lynch,
Spheres of Influence, Sharp Nine 1007-2 CD 1998. Toninho Horta,
From Ton to Tom, A Tribute to Tom Jobim, Discmedi Blau 436-02 CD 1998. Victor Jones,
Cafe Trio, Live at Bradley's in New York City, One Voice 8 CD 1998. Conrad Herwig,
Osteology, Criss Cross Jazz 1176 CD 1998. Luciana Souza,
An Answer to Your Silence, NYC Records 6030 2 CD 1998. Marc Wagnon,
Shadowlines, Buckyball 003 CD 1998. Pe de Boi,
Power Samba Band, Arkadia Jazz 71321 CD 1998. Roy Haynes,
Praise, Dreyfus Jazz 36598-2 CD 1999. Mingus Big
Band, Blues & Politics, Dreyfus Jazz 36603-2 CD 1999. Conrad Herwig,
Unseen Universe, Criss Cross Jazz 1194 CD 1999. Seamus Blake,
Echonomics, Criss Cross Jazz 1197 CD 1999. Ryo Kawasaki,
Cosmic Rhythm, Satellites 1030 CD 1999. Ingrid Jensen,
Higher Grounds, Enja 9353 2 CD 2000. Alex Sipiagin,
Steppin' Zone, Criss Cross Jazz 1202 CD 2000. Monday Michiru,
4 Seasons, Polydor UPCH-1027/8, EmArcy 589 404-2 CD 2001. Roy
Haynes, Birds of a Feather, Dreyfus Jazz 36625-2 CD 2001. Wycliffe
Gordon, United Soul Experience, Criss Cross Jazz 1224 CD 2002. Roy Haynes,
Love Letters, Columbia 87197 CD 2002. Conrad Herwig,
Land Of Shadow, Criss Cross Jazz 1230 CD 2002. Alex Sipiagin,
Mirrors, Criss Cross Jazz 1236 CD 2002. Wolfgang
Schalk, Rainbows in the Night, Frame-Up 9115012 CD 2002. Eddie
Henderson, So What, Columbia 87172 CD 2002. Monday Michiru,
Episodes in Color, SAR 1388 CD 2002. Mingus Big
Band, Tonight at Noon: Three of Four Shades of Love, Dreyfus Records 366332 CD 2002. Rob Garcia,
Place of Resonance, CAP 950 CD 2003. Alex Sipiagin,
Equilibrium, Criss Cross Jazz 1257 CD 2003. Tom Lellis,
Southern Exposure, Adventure Music 1006 2 CD 2003. Eddie
Henderson, Time & Spaces, Sirocco 1027 CD 2003. Miri Ben-Ari,
The Temple of Beautiful, Half Note 4913 CD 2004. Dave Stryker,
Big City, Mel Bay Records 06562 CD 2004. Jeff Tain
Watts, Detained at the Blue Note, Half Note 4518 CD 2005. Randy Brecker,
Soul Bop Band Live, BHM Productions 1003-2 CD 2005. Wolfgang
Schalk, Space Messengers, EmArcy 987189 CD 2005. Bob Berg,
Remembering, Savoy Jazz 17518 CD 2006. Seamus Blake,
Way Out Willy, Criss Cross Jazz 1288 CD 2006. Alex Sipiagin,
Prints, Criss Cross Jazz 1292 CD 2006. Jeff Tain Watts
& the Ebonix, Folk’s Songs, Dark Key 3360 CD 2006. Ada Rovatti,
Airbop, Apria 000104 CD 2006. Tom Lellis,
Avenue of the Americas, Beamtide Music 1013 CD 2006. Mingus Big
Band, Live in Tokyo at the Blue Note, EmArcy 9842065 CD 2006. Pat Martino,
Remember, A Tribute to Wes Montgomery, Blue Note 0946 3 11226 2 CD 2006. Bill Evans,
Soulgrass, BHM Productions 10082 CD 2006. Todd Isler, Two
Step, Oceanlight Records 1004 CD/DVD 2007. Roy
Haynes, A Life in Time (The Roy Haynes Story), Dreyfus Jazz 46050 368882 (3 CDs, 1 DVD) CD 2007. Roy Haynes,The
Island, Explore Records 0023 CD 2008. Seamus Blake,
Bellwether, Criss Cross Jazz 1317 CD 2008. Toninho Horta,
to Jobim with Love, Resonance 2004 CD 2008-09. Mingus Big
Band,Live at Jazz Standard, Sue Mingus 884501316545 CD 2009. Seamus Blake, Live
at Smalls, Smalls Live 0008 CD 2009. Victor Bailey,
Slippin’ ’n’ Trippin’, Studio V 001 CD 2010. Jeff Tain
Watts, Family, Dark Key 003 CD 2010. Brandon Wright,
Boiling Point, Posi Tone8063 CD 2010. Andreas Öberg,
Six String Evolution, Resonance 1015 CD 2011. Piotr Lemańczyk, Guru, Soliton 071-2 CD 2011. Jürgen
Hagenlocher, Leap in the Dark, Intuition 71308 CD 2012. Alex Sipiagin,
Live at Smalls, Smalls Live 0033 CD 2013. Scottish
National Jazz Orchestra, American Adventure, Spartacus Records 018 CD 2014. Wayne
Escoffery, Live at Smalls, Smalls Live 0046 CD 2014. Pietro
Ciancaglini, Second Phase, Via Veneto Jazz 088 CD 2014. Frank Lacy
& Mingus Big Band, Mingus Sings, Sunnyside 1407 CD 2015. Conrad
Herwig-Igor Butman, Reflections Criss Cross Jazz 1385 CD 2016. Per
Mathisen-Utsi Zimring,New York City Magic, Alessa Records 1046 CD 2016-2017. Wayne
Escoffery, Vortex, Sunnyside 1499 CD 2017. Michael Zilber,
Originals for the Originals, Origin 82729 CD
2019. Randy Brecker, Brecker Plays Rovatti, Jazzline 77073
VIDEOS
1987. Randy Brecker Quintet, concert complet, Hambourg (Allemagne) Randy Brecker (tp), Bob Berg (ts), David Kikoski (p), Dieter Ilg (b), Joey Baron (dm) https://www.youtube.com/watch?v=azPdq-4ISt8
1995. John Scofield Spirit of Four, concert complet John Scofield (eg), David Kikoski (p), Dennis Irwin (b), Idris Muhammad (dm) https://www.youtube.com/watch?v=hQhujzBjZlQ
2001. Brecker Brothers Acoustic Band, Estival Jazz Lugano (Suisse) Randy Brecker (tp), Michael Brecker (ts), David Kikoski (p), Peter Washington (b), Carl Allen (dm) https://www.youtube.com/watch?v=LBdqreqH4mQ&feature=emb_logo
2009. Roy Haynes Trio, «My One and Only Love», Festival Jazzaldia, San Sebastian (Espagne) Roy Haynes (dm), David Kikoski (p), John Patitucci (b) https://www.youtube.com/watch?v=y_jdGA9DFac&feature=emb_logo
2012. David Kikoski Trio, Taormina Jazz Festival (Italie) David Kikoski (p), Ed Howard (b), Nasheet Waits (dm) https://www.youtube.com/watch?v=999wyJd1FA4&feature=emb_logo
2018. Oz Noy, «Solar», 55 Bar, New York David Kikoski (kb), James Genus (eb), Jeff Tain Watts (dm) https://www.youtube.com/watch?v=bEuh86nrvhc
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