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CDs INFOS

Le jazz dans toutes ses dimensions : en complément de nos chroniques de disques détaillées, l'essentiel sur une production discographique très éclectique qui relève parfois du jazz, parfois un peu moins ou pas du tout……

© Jazz Hot n°683, printemps 2018



Nouveauté
Alan Broadbent / The London Metropolitan Orchestra
Developing Story
River Records 02 (www.eden-river-records.com)

Voilà un petit moment qu’Alan Broadbent souhaitait se lancer dans un projet jazz avec orchestre. Adepte de Malher, il a souhaité mettre son trio sous la couverture d’un orchestre pour exposer ses idées et ainsi créer une histoire. Le titre de l’album se décline en trois mouvements qui restent assez éloignés de l’esprit du jazz. Après ce premier passage dans les contrées de la musique classique contemporaine le pianiste tente d’aborder des univers plus bleutés par la fameuse blue note. Sur «If You Could See Me Now» de Tadd Dameron, les cordes se placent au premier plan avant de céder un espace au piano de l’arrangeur. Commence alors un entrecroisement entre les cordes et les notes d’ivoire. Il y a de la légèreté dans l’expression et de belles interventions du leader. Pour «Naïma» ce sont les cuivres et les bois qui donnent le «la» avant de céder la place au clavier qui s’exprime plus dans l’esprit d’un Monk que d’un Coltrane. La subtilité de l’expression est ici bien présente et cette fois-ci l’orchestre laisse davantage respirer le trio. C’est sur «Blue in Green» que l’osmose se fait vraiment et le London Metropolitan Orchestra joue effectivement avec le trio une belle réussite, tout comme l’autre composition de Miles au programme («Milestones»). C’est avec«Children of Lima», un titre original écrit pour le Woody Herman and the Houston Symphony Orchestra après un tremblement de terre au Pérou, qu’Alan Broadbent clôt son opus. La seule façon pour lui d’exprimer son aide notamment aux enfants des rues de la capitale péruvienne. Un morceau qui résume la tendance générale de l’album où les cordes tirent un peu trop la couverture à elles étouffant en cela le jeu du trio jazz. Michel Maestracci


Nouveauté
Vincent Jourde/Joffrey Drahonnet
Flow
Jazz Family 025 (Socadisc)

Duo guitare/sax soprano en forme de rêverie mélancolique mais sans aucun pathos. Sonorités pures sans être éthérées. Mélodies délicates et cheminements harmoniques subtils. Superpositions d'accompagnements de guitare judicieuses et très mesurées. Comme une fine œuvre de broderie, cette musique se contemple autant qu'elle s'écoute. Daniel Chauvet


Nouveauté
Isaac Kemo
Nessmon
Autoproduit (staffkemo@gmail.com)

Isaac Kemo est un saxophoniste ivoirien, qui pendant un temps a partagé son existence entre la Côte d’Ivoire et la Corse. De ces voyages permanents, il en a conçu Nessmon où son alto se laisse entendre au milieu d’une jungle agréable de percussions et autres rythmes envoûtants («Ketura»). Son saxophone délivre des sonorités à la fois rudes et sucrées («Nelly Kemo»). Après une dédicace à Paco Serry («Paco solo»), le saxophoniste revient vers des climats plus apaisés («Hybride dance»). Un album au groove indéniable qui réchauffe le corps autant que l’esprit. Michel Maestracci


Nouveauté
Jihye Lee Orchestra
April

Autoproduit (jihyemusic.com)

Jihye Lee est américano-coréenne. Elle a étudié le jazz à la Jazz Academy de Séoul, ainsi que la musique classique et le chant traditionnel. Elle a obtenu un «Bachelor Degree» en jazz à La Hague. Elle a participé à nombre d’ateliers avec des pointures entre 2002 et 2006. Puis elle a réussi un «Master Degree» au Conservatoire Royal de Bruxelles où elle a étudié avec David Linx et Diederik Wissels. Elle a sorti son premier CD «Goblin Bee» en 2012 chez Heyhetia. En 2014 elle étudiait au Berklee College of Music. Aujourd’hui elle étudie la composition avec Jim McNeely à la Manhattan School of Music. La voilà donc bardée d’un sacré bagage. Sur ce ce disque, elle a réuni vingt musiciens recrutés à la Berklee School et sur la scène de Boston par Greg Hopkins, co-producteur de l’album et longtemps professeur à Berklee. L’orchestre sonne comme les big band des radios allemandes. Jihye Lee joue sur les masses orchestrales, soit avec les cuivres en avant, ou bien les anches, avec aussi par-ci, par-là de somptueux unissons, et les solos venant naturellement s’insérer dans l’ensemble. «You are Here» est une sorte de concerto pour bugle, joué par Sean Jones (tp), remarquable, sur fond de cuivres en tempo lent. Jihye Lee maîtrise bien l’écriture, mais c’est encore parfois assez laborieux, sans grande originalité. Un premier disque qui file l’ennui; mais attendons tout de même la suite. Serge Baudot