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Joe Temperley, Vitoria 2006 © Jose Horna


Joe Temperley, saxophoniste baryton écossais, s’est éteint le 11 mai 2016 à New York. Il avait 86 ans.

Du 16 au 18 avril 2015, le Jazz at Lincoln Center Orchestra célébrait son doyen (cf. la vidéo*) qui intégra l'orchestre dès 1990. Wynton Marsalis et le Jazz at Lincoln Center Orchestra présentait à cette occasion un concerto dédié à leur ami Joe Temperley.

Si Joe Temperley passa près de 25 ans avec le JALC, il appartient à ces musiciens qui travaillent le plus souvent avec des big bands, des orchestres de Glasgow à ceux de Humphrey Lyttelton à Londres, puis à New York, Clark Terry, Thad Jones et Mel Lewis, Mercer Ellington, entre autres. Joe Temperley possède une impressionnante discographie dans ce registre, ce qui ne l'a pas empêché d'enregistrer quelques albums, en leader et en sideman, en petite formation.

Nous avions eu la chance de le rencontrer entre deux répétitions du JALC. Réputé pour son jeu élégant, discret, profond, le personnage l’était tout autant. Le musicien (né le 20 septembre 1929 à Cowdenbeath, en Ecosse) évoque ici les étapes décisives de sa longue carrière qui le menèrent de Glasgow à New York.


Propos recueillis par Mathieu Perez
Photos de Jose Horna,
Discographie et vidéos par Guy Reynard


© Jazz Hot n°676, été 2016






Jazz Hot: Comment êtes-vous devenu musicien?

Joe Temperley: J’ai grandi dans une ville minière d’Ecosse. Personne, dans ma famille, ne jouait d’un instrument. J’ai commencé à jouer de la musique parce que mon frère m’avait offert un saxophone pour mon 14e anniversaire. J’ai pris quelques leçons, mais pas beaucoup. Je suis essentiellement autodidacte.

Ecoutiez-vous du jazz quand vous étiez enfant?

Un petit peu. La fin de la guerre était une mauvaise période. Il n’y avait pas de disques. Le seul disque que j’avais était Sing, Sing, Sing de Benny Goodman. Un autre disque m’avait beaucoup impressionné, A Ghost of a Chance de Cab Calloway, surtout pour Chu Berry. Il y avait Hilton Jefferson sur l’autre face. Le plus drôle, c’est que, des années plus tard, j’ai rencontré Hilton. J’ai joué avec lui une fois à New York. Je n’arrivais pas à croire que j’étais assis à côté de lui. Al Gibbons, un copain avec qui j’étais dans le groupe de Woody Herman, me l’avait présenté. Je n’arrivais pas à le croire!


Joe Temperley au sein de la section de saxophones du Lincoln Center Jazz Orchestra: Wlater Blanding, Sherman Irby, Ted Nash, Victor Goines, Vitoria 2009 © Jose Horna


Où jouiez-vous?

Eh bien, j’ai commencé à jouer dans des petits orchestres de danse et vers 17, 18 ans; j’ai fini par aller à Glasgow où j’ai travaillé dans des boîtes de nuit. C’est là que j’ai rencontré des musiciens d’un big band de Londres qui jouaient dans une salle de bal qui s’appelait Green’s Playhouse. J’y allais souvent. L’orchestre jouait l’après-midi et le soir. Les gens y allaient pour danser.

Etait-ce le big band de Tommy Sampson?

Oui. La plupart des musiciens venaient d’Ecosse. La section des cuivres était en fait le groupe de Ted Heath. J’ai passé une audition, et je suis rentré avec eux à Londres. C’est ainsi que je me suis installé à Londres.

Quel âge aviez-vous?

Je devais avoir 20 ans. Je suis resté avec Tommy deux ans, deux ans et demi.

Joe Temperley au Saxophone Baryton, Vitoria 2009 © Jose Horna


Quel souvenir en gardez-vous?

C’était formidable! J’ai adoré ça! J’étais juste un gosse. On est parti en tournée. C’est la première fois que je partais à l’étranger. On est allé en Allemagne, en Autriche, en Italie. C’était merveilleux!

C’était aussi votre première expérience en studio.

Oui, et on a fait des enregistrements pour la BBC.

Comment se portait alors la scène jazz à Londres?

Une fois à Londres, j’ai commencé à jouer du jazz ici et là et à écouter différents musiciens. A cette époque, les musiciens américains n’avaient pas le droit de jouer dans le pays. Ils sont venus plus tard.

Avec qui avez-vous joué après Tommy Sampson?

Après Tommy Sampson, j’ai joué avec Harry Parry et son Radio Rhythm Sextet. C’était différent parce que c’était une petite formation. J’ai bien aimé ça aussi. Je me suis bien amusé. Harry me donnait des solos, et je m’entendais bien avec lui.

Quel type de personnalité avaient Tommy Sampson et Harry Parry?

Tommy Sampson avait une très forte personnalité. Harry Parry avait un sérieux problème avec l’alcool. Il avait été très connu pendant la guerre, mais, après, sa notoriété s’est éteinte. Après, je suis parti chez Joe Loss. La musique de ce groupe était très commerciale. C’était juste pour faire danser. Je suis resté avec Joe quelques années.

Comment avez-vous rejoint le big band de Jack Parnell?

J’ai remplacé Ronnie Scott. Pete King était encore là. Peu après, Jimmy Deuchar, Derek Humble, Ken Wray, Phil Seamen, sont tous partis pour rejoindre Ronnie Scott qui montait son propre groupe. Mais je suis resté avec Jack.

Qu’écoutiez-vous à l’époque?

A l’époque, Gerry Mulligan et Chet Baker Quartet, le Modern Jazz Quartet étaient énormes.
Quand les musiciens américains ont commencé à venir jouer à Londres, alors là, c’était une toute autre histoire. J’écoutais des musiciens comme Ben Webster, Coleman Hawkins. J’ai rencontré Gerry Mulligan, John Lewis. Ça m’a ouvert de nouveaux horizons.

Quelle est la première formation jazz que vous avez intégrée?

Humphrey Lyttelton, c’était après Jack Parnell. Je suis resté avec lui huit ou neuf ans.

Vous jouiez déjà du baryton?

Non, je jouais du ténor.

Quand êtes-vous passé du ténor au baryton?

Je suis entré chez Humphrey Lyttelton parce que son ténor avait été hospitalisé. Je le remplaçais donc. Quand il est revenu, Humphrey est venu me voir. Il avait entendu dire que je jouais du baryton. J’ai accepté bien sûr, alors que je n’en avais jamais joué! Je suis alors allé m’acheter un baryton et je n’ai jamais cessé d’en jouer depuis.

Changer d’instrument, cela a-t-il été facile pour vous?

J’ai commencé à l’alto quand j’étais gosse, puis je suis passé au ténor. Donc passer du ténor au baryton, ça n’a pas été un problème. J’aime cet instrument, et je tiens mon style du baryton. J’aime jouer dans le registre aigu, ce qui est difficile à faire. Beaucoup pense que ça sonne comme un ténor, mais ça a vraiment la sonorité d’un baryton. Harry Carney jouait dans le registre aigu avec Ellington, et c’était magnifique!

Le groupe d’Humphrey Lyttelton jouait beaucoup dans le style new-orleans. Cela a-t-il changé avec les années?

On jouait beaucoup dans le style new-orleans. C’était une mode dont Humphrey était l’un des leaders. Puis il s’est mis à écouter Buck Clayton, Count Basie, Duke Ellington, et son big band est devenu plus mainstream. On jouait beaucoup de morceaux d’Ellington, de Basie. On a fait des tournées avec Buck Clayton, Big Joe Turner, Jimmy Rushing…

Joe Temperley à la clarinette basse Quel lien aviez-vous avec Humphrey Lyttelton?

Humphrey Lyttelton était un type formidable. C’était comme un frère. Pour lui, c’était bizarre de jouer du jazz parce que c’était un vrai aristocrate britannique.

Dans le groupe, il y avait aussi Tony Coe. Etes-vous resté proche avec lui?

Oui, Tony Coe est un vieux copain. Il y avait trois saxophones, Tony Coe, Jimmy Skidmore et moi, un tromboniste John Picard et Humphrey à la trompette. C’était super!

Avec Humphrey Lyttelton, vous avez fait une tournée aux Etats-Unis. Quel a été l’impact de ce voyage sur vous?

On a tourné partout, dans le Midwest, dans l’Etat de New York. C’était une tournée qui s’appelait «Jazz From Newport». Il y avait aussi Cannonball Adderley Sextet, Monk Quartet, Lennie Tristano avec Lee Konitz et Warne Marsh, George Sharing et son big band, Anita O’Day… Cette expérience m’a ouvert les yeux. C’est ce qui m’a donné envie de revenir aux Etats-Unis.

A quel moment vous installez-vous à New York?

Je travaillais avec Humphrey depuis huit ans, et je me suis lassé de la scène anglaise qui perdait de son intérêt. Quand je suis venu à New York, la scène était complètement différente. Quatre ou cinq émissions de télé émettaient de New York. Tous les hôtels avaient un orchestre.

Une fois installé à New York, avec qui avez-vous joué?

Vous deviez d’abord être syndiqué pour travailler. A cette époque, les syndicats étaient très puissants. Il y avait une période d’attente de six mois. Comme je ne voulais pas me tourner les pouces, j’ai travaillé dans un grand magasin. C’était Noël. Je vendais des chaînes stéréo. Je suis resté jusqu’en mai, jusqu’au jour où Woody Herman m’a engagé. Il cherchait un baryton et Jake Hannah et Nat Pierce, qui étaient de très bons amis, m’avaient recommandé auprès de lui.

Combien de temps êtes-vous resté avec Woody Herman?

Dix-huit mois. C’était une expérience formidable, mais les tournées étaient trop dures, trop épuisantes.

Qu’avez-vous fait?

J’ai travaillé en freelance. Je remplaçais Pepper Adams quand il n’était pas disponible. A cette époque, il y avait beaucoup de big bands à New York. J’ai beaucoup joué dans celui de Clark Terry, de Joe Henderson, de Thad Jones et Mel Lewis. C’étaient toujours les mêmes musiciens mais dans des groupes différents.

L’orchestre de Thad Jones est une expérience importante pour vous. Pourquoi?

C’est l’un des meilleurs groupes au monde! Tous les musiciens étaient extraordinaires! Dans la section de saxophones, il y avait Jerome Richardson, Jerry Dodgion, Eddie Daniels, Joe Farrell et moi. Je n’arrivais pas à y croire! Quand j’ai commencé, tous les musiciens que je vénérais en Angleterre étaient dans l’orchestre. J’étais au paradis!

Combien de temps êtes-vous resté?

Je suis resté deux ans et demi.

Vous étiez proche aussi de Buck Clayton.

Buck était un type formidable! Nous étions très amis en Angleterre, et quand je suis venu aux Etats-Unis, encore plus. C’était un musicien fabuleux!

Dans quels clubs aimiez-vous aller écouter du jazz?

J’allais souvent au Five Spot. Benny Golson y jouait avec Curtis Fuller. Mais mon lieu préféré était le Half Note, qui était à Spring Street. On pouvait y entendre John Coltrane, Al Cohn et Zoot Sims, Wes Montgomery, Phil Woods. Tous les musiciens s’y rendaient. Les boissons n’étaient pas chères et le lieu était sympa.

Comment avez-vous rejoint le big band de Mercer Ellington?

Je connaissais bien John Gensel, qui était le pasteur de l’église luthérienne sur la 54e Rue et Lexington Avenue. Duke Ellington l’avait surnommé le berger du troupeau de la nuit. Quand Harry Carney est mort, John m’a demandé de jouer à ses obsèques. J’ai joué «Sophisticated Lady». Mercer était là bien sûr. Quelques semaines plus tard, il m’a proposé de le rejoindre.

Quels étaient vos liens avec Harry Carney?

Je l’avais rencontré en Angleterre. C’était un type formidable, charmant, discret et un musicien splendide! J’adorais sa façon de jouer. C’était un vrai ellingtonien, avec ce style unique. Tous les musiciens de cet orchestre sont un peu comme une troupe de théâtre. C’est plus qu’un groupe. C’est la réunion d’individus qui jouaient cette musique magnifique. Il n’y avait jamais eu de groupe comme ça, et il n’y en aura plus jamais. Des musiciens comme Cootie Williams, Johnny Hodges, Harry Carney, Lawrence Brown, sont irremplaçables.

Cootie Williams était toujours dans l’orchestre quand vous y étiez?

Oui, il était là. Il parlait peu, mais il était formidable! Tous les soirs, il jouait le même solo sur «Take the ’A’ Train» et sur d’autres et, tous les soirs, il sonnait différemment, avec les différentes inflexions qu’il donnait. Ça vous donnait des frissons. Il était merveilleux!

Combien de temps êtes-vous resté?

Au départ, je suis resté deux ans, et je me suis lassé des tournées. Mercer m’appelait pour différents événements alors je revenais. J’ai fait le spectacle Sophisticated Ladies. Je suis allé au Japon deux ou trois fois avec le groupe.

Vous avez participé à d’autres spectacles à Broadway?

Au début des années 1980, j’ai fait Sophisticated Ladies pendant deux ans à Broadway et Brigadoon pendant un an. C’était bien. Les orchestres étaient formidables, mais on se lasse de la routine.

Vous étiez aussi très proche de Benny Carter.

Benny Carter était un bon ami. Nous avons fait ce disque Over the Rainbow avec Frank Wess, Jimmy Heath, Herb Geller, Benny et moi. Je me souviens d’une autre, très belle expérience. C’était au Radio Music City Hall. Il conduisait l’orchestre pour Ella Fitzgerald. Elle était à la fin de sa carrière. Elle était très malade. Quand elle est arrivée sur scène, elle a reçu quinze minutes d’ovation debout. Ce type de souvenirs reste gravé dans votre mémoire.


Le LCJO, au premier plan, Joe Temperley, à l'extrême Gauche Wynton Marsalis, Vitoria 2009 © Jose Horna


Comment a débuté l’aventure de Jazz at Lincoln Center Orchestra?

On a commencé par jouer la musique de Duke Ellington. Mon ami David Berger m’a recommandé pour la section des saxophones. A cette époque, il y avait dans cette section, Frank Wess, Jimmy Hamilton, Norris Turney, Joe Henderson et moi. Il y avait aussi Willie Cook, Jimmy Woode, Buster Cooper. C’était une expérience très ellingtonienne. Wynton adore Duke Ellington.

Vous aussi avez toujours adoré Duke Ellington.

Toujours! Et encore à ce jour. Sa musique était unique. Ses musiciens aussi. Les voir en concert, c’était une expérience incroyable!

Vous jouez avec Jazz at Lincoln Center Orchestra depuis 1990. Quel est votre lien avec Wynton Marsalis?

Wynton ne ressemble à personne. C’est un homme très intelligent, et c’est le meilleur trompettiste que j’ai entendu. En y pensant, c’est drôle, j’ai toujours travaillé avec des trompettistes, Humphrey Lyttelton, Buck Clayton, Thad Jones et Wynton. Nous avons une relation très fraternelle.

Wynton demande régulièrement des compositions à ses musiciens. Avez-vous fait des arrangements?

Non, je compose seulement pour mes albums.

Vous avez enregistré en leader…

Un de mes amis a créé le label Hep Records en Ecosse. Au fil des années, j’ai du faire sept ou huit albums. Le premier date de 1978. Il s’appelait Just Friends (
Special Relationship). C’était avec Jimmy Knepper, Derek Smith, Michael Moore et Billy Hart. Pour les autres, j’ai enregistré avec les musiciens de Jazz at Lincoln Center Orchestra, qui sont des amis.

Vous enseignez aussi.

Oui, j’enseigne à Juilliard et à la Manhattan School of Music.

Quel est l’élément le plus important qu’un jeune saxophoniste doit comprendre à propos du baryton?

Le baryton n’est pas fait pour la vitesse de jeu mais pour le son. C’est ça que j’enseigne, comment tirer de la clarinette basse et du baryton un gros son. Le baryton a une position unique dans l’orchestre. Il faut donc que le baryton ait un son puissant, pas trop fort et qui se marie avec le reste.

Comment vous y prenez-vous?

Je joue surtout en duo sur des sonates pour flûte de Bach pour travailler le son, l’articulation, la technique. Et un peu de jazz bien sûr.

Vos anciens élèves sont-ils actifs sur la scène new-yorkaise?

Depuis que j’enseigne, huit ou neuf de mes anciens élèves travaillent aujourd’hui à New York. C’est formidable de les voir jouer. Je m’entends toujours très bien avec eux. C’est ce que j’aime, c’est cette relation de fraternité.


*


DISCOGRAPHIE

Leader
CD 1969 They All Play the Duke, Jazz Colours 874740-2
CD 1978-80. Special Relationship, Hep 2012 (coleader Jimmy Knepper, Bobby Wellins)
CD 1991. Nightingale, Hep 2052
CD 1993-94. Concerto for Joe, Hep 2062
CD 1995. Sunbeam and Thundercloud, Concord Jazz 4703 (coleader Dave McKenna)
CD 1996-2000. Music of Thelonious Monk, Chiaroscuro 370 (coleader Junior Mance)
CD 1998. With Every Breath, Hep 2073
CD 1998. Double Duke, Naxos Jazz 86032-2
CD 2001. Easy to Remember, Hep 2083
CD 2002. Special Relationship, Hep 2013
CD 2002. Live at the Floating Jazz Festival, Chiaroscuro 369 (coleader Kenny Davern)
CD 2006. Cocktails for Two, Sackville Recordings 23071 (coleader Harry Allen)
CD 2008. The Sinatra Songbook, Hep 2093


1978199119931995








1998199820022003








20072008







Sideman
LP 1949. Harry Parry, Par 3230
LP 1953. Kenny Graham, Esquire 308, S329
LP 1953. Jack Parnell,  Par 3638, 3773, 3802
LP 1954. Tony Crombie, Decca 4087
CD 1954-56. Tubby Hayes, The Little Giant, Proper 117
LP 1954. Tommy Whittle, Esquire 20-061
LP 1956. Victor feldman, In London Vol 2 The Big Band, Ninetet and Quintet, Jasmine 2003
LP 1956. Jazz Today Unit, Decca 4180
CD 1957. Charles Mingus, The Complete Columbia & RCA Albums Collection, Columbia 88697979592
CD 1958. Woody Herman, Wild Root, Magnum Collectors 018
CD 1958. Humphrey Lyttelton, The Humphrey Lyttelton Big Band with Jimmy Rushing, Upbeat 174
CD 1959. Humphrey Lyttelton, Humph Dedicates, Vocalion 8127
CD 1959. Humphrey Lyttleton, Humphrey Lyttelton 1959, Lake 282
LP 1960. Humphrey Lyttleton, Plays Standards Columbia 1305
LP 1961. Nat Gonella, The Nat Gonella Story, Metronome 15080
LP 1961. Humphrey Lyttleton, Humph Returns to Conway, Columbia 1329
CD 1962. Humphrey Lyttleton, At the Jazz Band Ball, Vol. 3, Upbeat 169
LP 1962. Monty Sunshine and His Band, London 8037
LP 1962. Galt McDermott, Laurentien 7001
LP 1963. Humphrey Lyttleton - Buck Clayton, Me and Buck, World Record Club 324
LP 1964.  Humphrey Lyttleton-Buck Clayton, Le vrai Buck Clayton, Polydor 423213
LP 1964. Live Marquee Club London, BBC TV Jazz 625
LP 1965. Humphrey Lyttleton, Society 1003
CD 1967. Woody Herman, Woody Live: East and West, Koch International 8592
LP 1967. Humphrey Lyttleton, Duke ellington Classics, Black Lion 12108
CD 1969. Thad Jones-Mel Lewis Orchestra, Central Park North, Blue Note 76852-2 (Mosaic MD 151)
LP début 70s. Ernie Wilkins, Hard Mother Blues, Mainstream 305
LP début 70s. Ernie Wilkins, Screaming Mother, Meanstream 806
LP 1970. Clark Terry, Big B-A-D Band in Concert, Live 1970 (Russian Tea Room), Etoile 1A
CD 1972-73. James Brown, The Singles, Vol.8: 1972-1973, Hip-o 2716333
CD 1973. Deodato, In Concert, CTI Records 512 787-2
CD 1973. Deodato, Deodato 2, Epic 505 165-2
CD 1974. Deodato, Whirlwinds/Artistry, Beat Goes On 847
CD 1974. O'Donel Levy, Everything I Do Gonna Be Funky, P-Vine Records 23439
CD 1974. Buck Clayton, A Buck Clayton Jam Session, Chiaroscuro 132
CD 1974. Buck Clayton, Jay Hawk, Chiroscuro 163
LP 1974. Humphrey Lyttleton, In Swinger, Happy Bird 5009
CD 1975. Duke Ellington Orchestra / Mercer Ellington, Continuum, Fantasy 24765
CD 1976. Kathleen Stobart, Saxploitation, Spotlite 403
CD 1979. Scott Hamilton, Skyscrapers, Concord Jazz 111
CD 1980. Benny Waters, When You're Smiling, Hep 2010
CD 1980. Gerry Mulligan, Walk on the Water, DRG 5194
CD 1981. Sophisticated Ladies (Original Broadway Cast Recording), RCA 56208-2
LP 1983. John Barry, The Cotton Club, Geffen 70260
LP 1984 Cotton Club, The Cotton Club original Sound Track, Geffen 24062
LP 1984. Gover Mitchell, Live at the Red parrot, Hemisphere 1006
CD 1986. Glenn Zottola, Christmas in Jazztime, Dreamstreet 110
CD 1987. Benny Carter, Over the Rainbow/Cookin' at Carlos I, Nimbus 2737/40
CD 1988. Luiz Bonfá, Manhattan Strut, Paddle Wheel 294
CD 1988. Buck Clayton, A Swingin' Dream, Stash 16
CD 1988. American Composers Orchestra, Four Symphonic Works by Duke Ellington, Musicmasters 7011
CD 1989. Wynton Marsalis, Crescent City Christmas Card, Columbia 45287
CD 1989. Benny Carter All-Star Sax Ensemble, Over the Rainbow, Musicmasters 5015
CD 1989. Duke Ellington Orchestra, Music Is My Mistress, Musicmasters 5013
CD 1989-90. Jon Hendricks, Freddie Freeloader, Columbia 847 470-2
CD 1990. Wynton Marsalis, The Tune in Tommorrow: Soundtrack, Wounded Bird 7044
CD 1990. Buck Clayton Legacy, Live from Greenwich Village, NYC, Nagel Heyer Records 30
CD 1991. Lincoln Center Jazz Orchestra, Portraits by Ellington, Columbia 53145
CD 1991-93. Lincoln Center Jazz Orchestra, Jazz at Lincoln Center Presents: The Fire of the Fundamentals, Columbia 57592
CD 1992. Joe Henderson, Big Band,  Verve 533 451-2
CD 1992. Lincoln Center Jazz Orchestra, Jazz at Lincoln Center: They Came to Swing,  Columbia 66379
CD 1992-98. Smithsonian Jazz Masterworks Orchestra, Tribute to a Generation: A Salute to the Big Bands, Smithsonian Folkways Recordings 40817
CD 1994. Dick Hyman, From the Age of Swing, Reference Recordings 2501
CD 1994. Louie Bellson, Black Brown & Beige, Musicmasters 65096
CD 1995. Humphrey Lyttleton, Lay 'em Straight, Calligraph 033
CD 1996. Phyllis Hyman, The Legacy of Phyllis Hyman, Arista 18938
CD 1996. Thad Jones - Mel Lewis Orchestra, Dedication, Laserlight 17093
CD 1996. The Floating Jazz Festival Trio / Junior Mance, The Floating Jazz Festival Trio 1996, Chiaroscuro 352
CD 1998. Phyllis Hyman, One on One, Hip-O 40084-2
CD 1998. Anthony Wilson, Goat Hill Junket, MAMA Records 1022
CD 1998. Wycliffe Gordon, Slidin' Home, Nagel Heyer Records 2001
CD 1998. Michael Hashim, Multicolored Blue, Hep 2075
CD 1998. Joan Stiles, Love Call, Zoho Music 405
CD 1998. 2001. Wycliffe Gordon, Standards Only,  Nagel Heyer 2071
CD 1998. Lincoln Center Jazz Orchestra, Live in Swing City: Swingin with the Duke, Columbia 69898
CD 1999. Lincoln Center Jazz Orchestra, Big Train, Columbia 69860
CD 1999. Debra Holly, I'll Never Forget You, Metropolitan Records 1121
CD 2000. Nagel Heyer Allstars, Uptown Lowdown: A Jazz Salute to the Big Apple, Nagel Heyer 2004
CD 2001. Paula West, Come What May, Hi Horse Records 3033
CD 2002. Wynton Marsalis, All Rise, Columbia 89817
CD 2003. Lincoln Center Jazz Orchestra, Don't Be Afraid: The Music of Charles Mingus, Palmetto 2114
CD 2003. Lincoln Center Jazz Orchestra, A Love Supreme, Palmetto 2106
CD 2003. Jazz at Lincoln Center Orchestra, Cast of Cats, Brooks Brothers sans numéro
CD 2005. Wynton Marsalis, Higher Ground Hurricane Benefit Relief Concert, Blue Note 345 238-2
CD 2007. The Duke Ellington Legacy, Thank You Uncle Edward, Renma Recordings 6400
CD 2008. David Berger, I Had the Craziest Dream: The Music of Harry Warren, Such Sweet Thunder 2206
CD 2009. Jazz at Lincoln Center Orchestra, Victoria Suite: Jazz At Lincoln Center Orchestra, EmArcy 14868
CD 2011. Jazz at Lincoln Center Orchestra, Big Band Holidays, Blue Engine Records 3
CD 2015. Aaron Diehl, Space Time Continuum, Mack Avenue 1094
CD 2015. Jazz at Lincoln Center Orchestra, Live in Cuba, Blue Engine Records 1

VIDEOS

1991. Buck Clayton Band w/Doug Lawrence, Joe Temperley, etc
https://www.youtube.com/watch?v=TXabbkeFdps


1996 Homecoming with FYJO and Joe Temperley and Richard Michael
https://www.youtube.com/watch?v=vkc9eUStjT8

2009 Jazz saxophonist Joe Temperley spills his celebrity gossip
https://www.youtube.com/watch?v=gBH8hMB5YaY


2012 Joe Temperley & Aaron Diehl - Single Petal of the Rose
https://www.youtube.com/watch?v=M9uFP5vPSmI

2015 Joe Temperley Quintet: Music on Jazz at Lincoln Center:
https://www.youtube.com/watch?v=d2qqiYDkK7M


*2015 Celebrating Joe Temperley In Concert
https://www.youtube.com/watch?v=Fr9tOvM8S1g


2015 Melissa Aldana w. Joe Temperley & Jazz at Lincoln Center Orchestra plays "Mood Indigo"
https://www.youtube.com/watch?v=WqEEMEg_p78


2015 The Pace Report: "A New Space" The Aaron Diehl Interview with Joe Temperley
https://www.youtube.com/watch?v=A9wu7_-h3lQ


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