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Caveau de la Huchette Paris, 12 décembre 2014
Le
12 décembre, Manu Dibango fêtait
ses 81 ans au Caveau de la Huchette, en compagnie du big band de Dany
Doriz, et par là même la sortie de leur disque commun paru chez
Frémeaux. Dans une ambiance particulièrement amicale, l'orchestre a
chauffé la salle avec trois morceaux avant que Manu Dibango ne le
rejoigne sur scène. Très en verve, le saxophoniste a enchaîné
« Morning Glory », « April in Paris » et bien
entendu des tires de Bechet, comme « Petite Fleur », au
chant.
Entre deux sets, Manu Dibango a soufflé
ses bougies au milieu des bulles de champagne et des parties de
rigolades.
Ce joyeux souvenir prend une teinte bien sombre après les
tragiques événements du mois de janvier. Cabu était présent ce
soir-là. Chose toute naturelle puisqu'il avait dessiné la pochette du
disque de Dany Doriz et Manu Dibango. Comme à son habitude, il s'était
installé sur un banc, pendant
le concert, passant le set à croquer les musiciens. Nous avons
partagé une coupe de champagne, avec Dany et sa compagne Gigi. Cabu
avait gentiment accepté notre invitation pour un autre anniversaire,
à venir, celui de Jazz Hot, en mars au Caveau de la
Huchette. Un rendez-vous manqué.
S'il est brave, pourquoi que Dieu le
père Là-haut ferait Quelque différence entre Saint-Pierre Et
Saint-Germain-des-Prés ? De tout cœur on espère que dans
ce Paradis miséricordieux, Brillent pour toi des lendemains
qui dansent Où y'a pas de bon Dieu.
(Georges Brassens, Elégie à un rat
de cave)
Paris en clubs Décembre 2013Le 3 décembre, Cabu effectuait au Caveau de la Huchette – avec la complicité de Jazz Hot, dont il est l'un des "anciens" – une séance de dédicaces de son dernier ouvrage : Cabu Swing,
un savoureux recueil de ses souvenirs croqués d'amateur de jazz et de
chanson française. On sait l'attachement du caricaturiste de Charlie Hebdo et du Canard Enchaîné
à la Huchette et au swing, ainsi que sa longue amitié avec Dany Doriz ;
il n'y avait donc pas d'autre lieu qui puisse mieux se prêter à cette
rencontre. Avec beaucoup d'attention et gentillesse, Cabu a pris le
temps de discuter avec chacun de ceux qui lui demandaient une dédicace
et de leur réaliser un dessin au style si reconnaissable.
Après
les signatures au bar, le dessinateur est descendu s'asseoir avec le
public (sans lâcher son calepin ni son feutre) pour profiter du concert
du Dany Doriz Big Band. L'orchestre est aujourd'hui une machine bien huilée qui carbure au swing et enchaîne les standards avec jubilation (« After You've Gone », « Mission to Moscou », «
Hamp's Boogie Woogie », etc.). On a apprécié la rutilante section de
cuivres autant que la rythmique (Patrice Galas, p, Patricia Lebeugle, b,
Didier Dorise, dm). Les arrangements de Pascal Thouvenin (as) restent d'une grande finesse, en particulier sur l'inusable « In the Mood », auquel il a conféré une nouvelle fraîcheur. Enfin, clin d'œil à Trénet – dont Cabu est un grand fan – le big band a repris « La Mer ». Une soirée que Cabu inscrira sûrement dans son tome II...
Jérôme Partage
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