Ernie Watts © Patricia Watts, Collection Ernie Watts by courtesy Ernie WATTS
Ernest James (Ernie) Watts est l'une de ces rares personnalités qui a réussi à concilier un parcours d'artiste de jazz avec une carrière de musicien de studio, sans jamais renoncer à ses principes, à ce qu'il est, toujours dans une forme d’excellence. Né le 23 octobre 1945 à
Norfolk, VA, il étudie le saxophone et la musique classique –après une première
initiation au collège de Wilmington, DE, la ville où il a grandi– à la
Wilmington Music School, découvrant parallèlement le jazz par l’écoute des
disques. Puis, remportant
une bourse, c’est au Berklee College of Music de Boston, MA qu’il poursuit
ses études supérieures. Pas longtemps, car un de ses professeurs,
Phil Wilson (tb) le recommande à Buddy Rich qui cherche un étudiant pour
remplacer «temporairement» l’altiste Gene Quill. Le jeune Ernie Watts rejoint
ainsi, à l’alto, le big band du batteur en 1966 et y restera jusqu’en 1968,
parcourant les Etats-Unis et le monde. A l’issue de cette première expérience,
Ernie Watts s’installe à Los Angeles, CA, où les opportunités sont nombreuses,
et travaille au sein des orchestres de Gerald Wilson et d’Oliver Nelson avec
lequel il participe, toujours à l’alto, en novembre 1968, à l’enregistrement de Thelonious Monk, Monk’s Blues (Columbia), puis, en 1969, à une tournée en Afrique organisée par le
Département d’Etat américain.
La même année, il est engagé par le groupe audiovisuel NBC,
démarrant une carrière de musicien de studio qui va durer une vingtaine
d’années. La consistante discographie en sideman d’Ernie Watts dans des esthétiques variées –reportée ici
uniquement pour ce qui concerne le jazz– permet
de mesurer l’activité soutenue de cet artisan de la musique, capable de
s’adapter à différentes demandes –selon les besoins de la production, Ernie
Watts se fera à la fois saxophoniste, flûtiste, clarinettiste, hautboïste…–,
enchaînant les sessions pour la télévision –notamment avec Doc Severinsen, tp,
et le NBC Orchestra pour le Tonight Show–
et le cinéma: Grease de Randal
Kleiser (1978), Les Chariots de feu
de Hugh Hudson (1981), film pour lequel il recevra un Oscar en tant
qu’instrumentiste, ou encore La Couleur
pourpre de Steven Spielberg (1985), sur une musique écrite et dirigée par
Quincy Jones. On le retrouve également sur la plupart des premières sessions
west coast de la Motown (pour Marvin Gaye,
Diana Ross…) ou aux côtés de vedettes de la pop, du rock, de la soul ou du rhythm
& blues: Chaka Khan, Barbra Streisand, Frank Zappa, les
Rolling Stones ou Aretha Franklin…
Pour autant, ces journées de studio chargées n’empêchent
pas Ernie Watts de se produire également le soir dans les clubs de Los Angeles.
Le fil avec le jazz de culture ne fut donc jamais rompu comme en
atteste ses collaborations durant ces mêmes années avec Cannonball Adderley, Clark
Terry, Milt Jackson et Ray Brown, Ella Fitzgerald, T-Bone Walker, Bobby
Hutcherson, Freddie Hubbard, Sonny Criss, B.B. King, Dizzy Gillespie… (cf. discographie). Mais ce sont ses
rencontres avec Charlie Haden –l’aventure du Quartet West durera 30 ans–, et
Pat Metheny, dans les années 1980, qui vont amener Ernie Watts à s’éloigner
progressivement des studios pour la scène. Parallèlement, il développe une
carrière de leader qui se densifie dans les années 1990 avec des albums où, cette
fois à titre de leader, il réunit des invités de marque: Mulgrew
Miller, Arturo Sandoval et Jack DeJohnette sur Reaching Up (1993, JVC) de même que Kenny Barron, Mark Whitfield, Reggie Workman et
Carmen Lundy sur The Long Road Home (1996,
JVC). En 2004, il crée, avec son épouse, Patricia Watts, son propre label, Flying
Dolphin, pour lequel il a sorti neuf enregistrements, un dixième étant prévu
pour la fin de l’année 2023, enregistré live au Baked Potato de Los Angeles,
toujours avec son quartet «européen» constitué de Christof Sänger (p), Rudi Engel (b) et Heinrich
Köbberling (dm). Ernie Watts continue régulièrement d’apparaître en guest, comme auprès de Diane Schuur
encore récemment, et participera, en novembre prochain à un hommage au pianiste
et compositeur de musiques de films Dave Grusin (1934), qui fut notamment
associé à Sydney Pollack (comme sur Tootsie
en 1982, en présence d’Ernie Watts). Enfin, restant également attaché à la
pédagogie et à la transmission, le saxophoniste sera les 5 et 6 mai prochains à l’Oceanside
Jazz Festival (San Diego, CA) l’invité du big band du MiraCosta College (avec des répétitions publiques) et donnera une master-class accompagnée d'une discussion.
Propos recueillis par Jérôme Partage Photos Pascal Kober, Patricia Watts, Collection Ernie Watts by courtesy Image extraite de YouTube Avec nos remerciements © Jazz Hot 2023
Ernie Watts © Patricia Watts,
Collection Ernie Watts by courtesy
Jazz Hot: Comment avez-vous
découvert le saxophone et le jazz?
Ernie Watts: Il n’y avait pas de musiciens professionnels dans ma famille
mais certains pratiquaient la musique à l’église. J’ai débuté par moi-même, à
l’école, dans la ville de Wilmington, DE, où j’ai grandi. Le département
musique de l’école prêtait des instruments aux élèves. Un jour –j'avais 13 ans–, j’ai accompagné,
sans arrière pensée, un camarade qui s’y rendait dans le but
d’emprunter un saxophone pour apprendre. Et puis, une fois sur place, j’ai eu envie
d’essayer le trombone, probablement parce que j’avais vu The Glenn Miller Story à la télévision. Mais l’école n’avait pas de
trombone, alors on m’a prêté un saxophone baryton, parce que j’étais grand et
costaud pour mon âge. Le professeur de musique pensait que je serai capable de
le porter dans les marching bands. J’ai
aimé l’instrument, et j’ai commencé à prendre des leçons et à pratiquer seul. Ma
mère a compris que ça comptait vraiment pour moi et, pour Noël, elle m’a offert
un tourne-disque avec une carte de membre du Columbia Records Club qui
permettait d’avoir un disque offert chaque mois. Mon premier disque était Kind of Blue (1959) de Miles Davis, qui
venait de sortir; quand j’ai entendu John Coltrane, j’ai voulu jouer du
saxophone comme lui. (Rires) J’ai
donc beaucoup écouté Coltrane: j’utilisais l’argent de mon déjeuner et tout
mon argent de poche pour acheter un disque de Coltrane chaque semaine; je
pouvais passer trois ou quatre de ses disques à la suite sur ma platine. Je l’allumais
avant de me mettre au lit, je mettais le volume très bas et j’écoutais Coltrane
en m’endormant.
Quels étaient vos
autres modèles?
J’écoutais tous les saxophonistes, et je continue encore
aujourd’hui; Coltrane était et reste mon préféré. En raison de l’essence très
profonde de son jeu. Ça a tout changé en moi.
L’avez-vous
rencontré?
Quand j’étais à Berklee, je suis allé le voir en concert au
Jazz Workshop à Boston. J’ai eu l’occasion de discuter avec McCoy Tyner, mais je
n’ai jamais osé parler à Coltrane, j’étais très timide et il m’impressionnait
énormément.
Quand vous étiez
étudiant à Berklee, entre 1965 et 1966, vous avez joué dans l’orchestre de Count Basie…
Basie s’est intéressé à moi par l’intermédiaire d’Eddie
Lockjaw Davis, qui était le chef d’orchestre à l’époque, et de Buddy Rich avec
lequel j’ai travaillé pendant deux ans. Après quoi, je me suis installé à Los
Angeles, CA. Avec lui, j’ai appris à avoir de la consistance… mais également à
être à l’heure. De même, cela m’a permis de comprendre comment fonctionnait
le business. En Californie, j’ai
approfondi ma connaissance de ce fonctionnement.
A Los Angeles, dans les années 1970 et 1980, vous
avez beaucoup travaillé comme musicien de studio, tout en accompagnant des gens
très différents. Qu’avez-vous retiré de cette expérience?
Je me suis toujours considéré d’abord comme un musicien de
jazz. A l’époque où je jouais beaucoup de pop music, de rhythm & blues ou
d’autres styles, je continuais à pratiquer, à étudier les harmonies, à écouter
Coltrane… J’ai démarré mon propre quartet avec lequel je me produisais le soir
et le week-end dans les clubs de Los Angeles. Mon esprit est toujours resté axé
sur le jazz. J’ai d’ailleurs réalisé que les règles de base de l’harmonie et du
rythme étaient communes à tous les styles de musique, et qu’ils étaient tous
connectés. Donc en ayant étudié le jazz, il était très simple pour moi de jouer
d’autres styles musicaux. Un accord reste le même que vous jouiez avec Frank
Zappa, The Temptations ou Barbra Streisand. La différence réside dans la façon de mettre de l’emphase, de mettre l’accent sur le rythme. Et j’ai
toujours cherché à rester authentique, quel que soit le contexte.
Ernie Watts © Patricia Watts, Collection Ernie Watts by courtesy
Mais votre véritable
engagement musical était dans le jazz?
Tout ce que je faisais était relié. J’ai travaillé avec des
légendes du jazz, de la pop, du rhythm & blues; des gens qui étaient
extraordinaires chacun dans leur domaine, et qui croyaient en ce qu’ils
faisaient. C’était le cas de Marvin Gaye, comme de Cannonball Adderley ou Frank
Zappa. La question était juste celle du vocabulaire qu’ils avaient choisi. Ce
n’est pas correct de dire qu’on fait une chose pour l’argent et l’autre avec
cœur. Car au final, tout est lié à la façon dont vous ressentez la musique, la
mélodie, l’émotion; et c’est vrai, y compris pour les artistes commerciaux.
L’essence de ce qu’ils font et qui les rend si populaires, vient de leur cœur.
C’est ça qui donne l’excellence, pas la technique ou l’intelligence; c’est la
façon dont ils sont touchés par la spiritualité qui leur permet de créer quelque chose
de beau.
Comment s’est
développée cette activité de musicien de studio?
J’ai commencé à participer à des enregistrements de disques,
de musiques pour le cinéma et la télévision, en remplaçant des musiciens qui
n’étaient pas disponibles. A cette époque, il y avait tellement de travail à
Los Angeles que les musiciens qui avaient du succès pouvaient mener leurs
propres projets et recommandaient pour les remplacer d’autres musiciens moins
expérimentés. C’est ce qui m’est arrivé avec Bud Shank, Buddy Colette ou Plas
Johnson. Puis, les producteurs ont commencé à m’appeler directement. A mes
débuts, je jouais essentiellement dans les sections d’orchestre du hautbois, du
cor, de la clarinette, de la clarinette basse, de la flûte et des saxophones.
Parfois, pour une même session, je jouais de cinq instruments différents! De
fil en aiguille, vous tenez un pupitre dans un orchestre qui accompagne un jour
les Rolling Stones, un autre les Temptations, et, un autre jour encore, on
vous demande un solo de saxophone… Et, progressivement, on vous sollicite comme
soliste. Au début des années 1980, les sections d’orchestre ont été remplacées
par des synthétiseurs, mais, étant soliste, j’ai continué à avoir beaucoup de
travail. Parfois, il y avait aussi des projets réunissant un chanteur, un
orchestre acoustique dont j'étais le soliste. Tout cela a abouti à ce que je
sois reconnu comme soliste, et que je voyage en jouant ma musique avec des
musiciens que j’apprécie.
Quand avez-vous
commencé à jouer avec vos propres formations?
Les choses se sont mises en place graduellement. L’un des
premiers musiciens avec lequel j’ai joué dans des petites formations à Los Angeles
était Victor Feldman (1934-1987), un superbe musicien (ndlr: multiinstrumentiste) qui a joué avec Miles et
Cannonball et écrit de magnifiques thèmes. Je l’ai rencontré sur un
enregistrement pour le cinéma, dirigé par Henry Mancini, où je jouais de la
clarinette. Il s’agissait d’une sorte de musique militaire, Victor était aux
percussions. Sur un passage, je l’ai vu faire de grands «boum, boum, boum» lents
et espacés. Et je me suis dit: «Wouah, mais
c’est Victor Feldman!». (Rires) On
a sympathisé et j’ai commencé à l’accompagner dans les clubs, notamment au
Donte’s où par la suite je me suis produit avec mes propres groupes. L’un de mes premiers pianistes fut Russell Ferrante avec lequel
j’ai joué pendant des années. Idem pour Lee Ritenour que j’ai également
rencontré sur une session. Il a eu envie de monter un groupe avec moi, et nous
nous sommes produits ensemble au Baked Potato pendant des années, tous les
mardis. Aujourd’hui, je joue dans le groupe de son fils, Wesley, qui est
batteur. Les choses arrivent comme ça. Il faut juste rester ouvert, jouer de la
musique, et de nouvelles opportunités se présentent à vous. Ernie Watts avec Lee Ritenour, Jazz à Vienne 1990 © Pascal Kober
Vous avez joué avec
de grands maîtres du jazz comme Thelonious Monk, Dizzy Gillespie ou Clark
Terry. Qu’en avez-vous retiré?
C’était à la fois enthousiasmant et nourrissant. Tous ces
gens étaient plus âgés et ont pris soin de moi. Ils étaient comme mes oncles.
Ils me donnaient des conseils, etc. Une de mes plus belles rencontres fut avec
James Moody. J’étais encore à la Berklee. Nous avons beaucoup parlé et enregistré
ensemble, et nous sommes toujours restés en contact. Idem avec Clark Terry, Jay
Jay Johnson et Benny Golson: tous des gens formidables! Entre le milieu des
années 1970 et les années 1980, beaucoup de musiciens de jazz sont venus à Los
Angeles pour travailler dans le cinéma.
C’est ainsi que j’ai eu l’occasion de côtoyer en studio Oliver Nelson,
qui m’a beaucoup appris, Jay Jay Johnson qui écrivait des musiques de films,
Benny Golson qui écrivait des jingles et des génériques télévisés. Cela m’a
permis de les connaître, d’échanger avec eux et d’en retirer des choses qui ont
contribué à mon évolution, et j’ai partagées à mon tour avec d’autres. C’est
comme ça que la musique poursuit son chemin.
Vous avez beaucoup
travaillé avec Gerald Wilson…
Oui, on a enregistré quatre disques ensemble et, pendant des
années, on s’est produits chaque semaine au Marla's Memory Lane, dans le
quartier de Crenshaw Boulevard. On a joué en festivals également, à
Monterey notamment.
Qu'avez-vous retenu de Thelonious Monk?
J’ai joué sur un disque de Monk, Monk’s Blues (1968, Columbia), un projet dirigé par Oliver Nelson
qui avait réarrangé ses compositions pour big band. Monk était une belle
personne et quelqu’un de très intéressant. Nous avons aussi joué ce répertoire
live au festival de Monterey.
Et de Cannonball
Adderley?
Je l’ai rencontré quand j’étais au lycée. Il était venu avec
son groupe –qui comprenait alors Yusef Lateef–, jouer à l’université du
Delaware. J’ai assisté au concert et je suis allé lui parler après. Il m’a
laissé essayer son saxophone, il a été vraiment gentil. Je l’ai revu des années
plus tard, à Los Angeles, par l’intermédiaire d’un producteur. Nous avons fait des
enregistrements live au Whisky a Go Go et en studios. Nous avons passé alors pas
mal de temps ensemble. C’était vraiment quelqu’un de gentil, et de très
intelligent.
Votre disque Wheel of Time est un hommage à Charlie
Haden. Comment avez-vous commencé à travailler ensemble?
Le compositeur français Michel Colombier(*), avec lequel j’ai
travaillé sur plusieurs musiques de films, avait écrit pour moi «Nightbird», un morceau pour
saxophone et orchestre que j’ai enregistré. Je l’ai ensuite
joué en concert au Dorothy Chandler Pavilion de Los Angeles et Charlie Haden
s’est présenté à moi en coulisses. J’ai su alors qu’il adorait ce titre, et
qu’il avait acheté l’album. C’est là qu’il m’a proposé de jouer avec lui. J’ai
commencé par intégrer la version west coast de son Liberation Orchestra, puis
nous sommes partis en tournée avec Pat Metheny et son Special Quartet. Enfin,
nous avons joué et enregistré avec le Quartet West à partir de 1985. Le groupe
était constitué d’Alan Broadbent et Larance Marable qui, plus tard, a été
remplacé par Rodney Green quand il est tombé malade. Nous avons joué et voyagé avec
ce groupe pendant près de trente ans. Charlie était tourné vers l’esprit de la
musique et se préoccupait avant tout de créer quelque chose de beau, de grand
et d’émotionnel. Sur mon album, j’ai voulu retranscrire l’état d’esprit que je
ressentais quand je jouais avec lui, de même que la couleur du son.
En 2004 vous avez
créé votre propre label, Flying Dolphin Records…
Je voulais faire les choses à ma façon. Pendant des années,
j’ai joué ce qu’on me demandait, de la façon qu’on me demandait; à présent,
c’est moi qui décide. Je ne voulais plus perdre du temps avec les politiques
commerciales des majors.
Avez-vous l’intention
de produire les enregistrements d’autres musiciens?
Non. Je n’ai pas créé ce label pour révéler de nouveaux
talents ou pour changer le monde mais simplement pour faire ma musique et
exprimer ce que je ressens. C’est très simple en fait! (Rires)
Enseignez-vous
toujours?
De manière sélective. Je donne des master-classes
ponctuellement dans les lycées et les universités. Cela reste une part importante de ma carrière et de ma vie. Début avril 2023, j'ai participé au Seattle Jazz Fellowship Band Workshop avec le tromboniste Julian Priester au Royal Room de Seattle, WA.
Ernie Watts avec le chef d'orchestre André Anelli, Jazz à Vienne 1993 © Pascal Kober Que cherchez-vous à
transmettre aux élèves?
Tout ce dont nous venons de parler. Il est important de leur
rappeler que nous sommes tous différents et à la fois semblables, que nous
avons le droit d’exprimer ce que nous sommes, que la musique et l’art ne sont
pas une compétition: il ne s’agit pas de jouer plus vite ou plus fort qu’un
autre, mais de créer du beau, de toucher le cœur des gens. C’est ça le véritable
but de l’étude et de la pratique. J’essaie donc de transmettre ce message aux
étudiants car certains se perdent dans des détails: ils veulent tellement jouer
de leur instrument du mieux possible qu’ils en oublient pourquoi ils jouent.
Vous êtes entouré des
mêmes musiciens depuis des années. Comment travaillez-vous ensemble?
J’ai rencontré le pianiste Christof Sänger il y a longtemps.
Nous travaillions dans un groupe, et nous avions envie de jouer
davantage ensemble. Nous avons donc monté une nouvelle formation, et le
contrebassiste Rudi Engel nous a rejoints. Plus tard, le batteur Heinrich
Köbberling est arrivé, mais cela fait déjà une vingtaine d’années; ça
fonctionne, comme une famille. Chacun a la possibilité d’exprimer ce qu’il est et, quand nous travaillons un morceau, tout le monde peut proposer une autre
manière de l’aborder; nous sommes toujours ouverts à la possibilité d’essayer
de nouvelles choses.
Vous jouez un
répertoire constitué de standards et de compositions des membres du quartet, dont les vôtres. Comment composez-vous?
Les morceaux viennent toujours de concepts que j’ai en tête.
Alors, je me mets à écrire la mélodie et les harmonies qui me viennent. Puis,
je poursuis avec Christof pour approfondir le travail d’arrangement, car je
suis un très mauvais pianiste, mais je sais ce que j’entends! Quand vous abordez
un nouveau morceau, il y a toujours plusieurs façons de le jouer. Alors,
Christof me fait différentes propositions, et je choisis en fonction du son qui
correspond à ce que j’ai en tête. Heinrich écrit également des morceaux très
intéressants. Rudi nous en a apporté également quelques-uns de très bons. Et il
aime les standards, ce qui nous amène également à les jouer. J’aime
l’énergie du bebop, notamment les morceaux de Dizzy Gillespie. J’aime rester
en contact avec l’héritage de notre musique: qu’est-ce que le jazz? D’où
vient-il? Qu’est-ce qui est au cœur de tout ça?
Christof Sänger (p), Rudi Engel (b), Ernie Watts (ts), Heinrich Köbberling (dm), Theaterstübchen, Kassel, Allemagne © Patricia Watts, Collection Ernie Watts by courtesy
Quelle est votre
réponse à ces questions?
Pour moi, le jazz est avant tout une musique
d’improvisation. Tout ce que nous faisons, tous les morceaux que nous jouons,
les arrangements que nous écrivons, sont un tremplin vers l’improvisation.
C’est ça la magie du jazz: vous jouez et vous voyez ce qui arrive. Et ça n’arrive
qu’une fois. Car, la fois suivante, c’est autre chose. Quand je joue avec mes
musiciens, avec ces gens que j’aime, je suis toujours préparé à cette magie.
* Le pianiste, compositeur et arrangeur Michel Colombier est né à Lyon le 23 mai 1939. Formé dès l'enfance par son père, qui lui enseigne le piano, l'harmonie et la direction d'orchestre, il découvre le jazz à l'adolescence et commence à se produire dans des formations et à écrire des arrangements. Après son service militaire, il entre au Conservatoire de Paris, dont il sort au bout de deux ans non diplômé, l'enseignement formaté qui y est prodigué ne lui convenant pas. En 1961, il est engagé par le compositeur Michel Magne comme pianiste, puis comme arrangeur. Au bout d'un an, Magne le présente à Eddie Barclay qui l'embauche comme directeur musical des Disques Barclay, ce qui l'amène à travailler, entre autres, avec Charles Aznavour, Serge Gainsbourg, Barbara. En 1967, il entreprend une collaboration avec Pierre Henry, notamment sur sa Messe pour le temps présent, une commande de Maurice Béjart. D'autres travaux dédiés à la danse contemporaine suivront pour Roland Petit, l'American Ballet Theater de New York ou encore l'Opéra de Paris. En 1968, Petula Clark le choisit comme directeur musical d'un show pour la télévision américaine. Durant son séjour à Los Angeles, Michel Colombier est approché par les studios Universal et commence à développer son activité aux Etats-Unis, autant dans le cinéma que dans la création contemporaine (album Wings, A&M Records, 1971). Il est également sollicité en France par le cinéma (Un Flic de Jean-Pierre Melville, 1972) et la télévision. Cette double carrière franco-américaine, aux facettes multiples, croisera celles d'artistes aussi divers que Madonna, Prince, Jaco Pastorius, Barbra Streisand, Charles Trenet, Branford Marsalis, Stéphane Grappelli et Ernie Watts. Michel Colombier est décédé le 14 novembre 2004 à Santa Monica, CA. www.michelcolombier.com www.imdb.com/name/nm0006014
ERNIE WATTS & JAZZ HOT
SITE INTERNET: www.erniewatts.com
LIVRES ET PARTITIONS: www.erniewatts.com/sheet.html
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DISCOGRAPHIE
1993. Ernie Watts, Reaching Up, JVC
Leader
LP c1969. Ernie Watts Quartet, Planet Love, World Pacific 20155
LP c1970. Richard Groove Holmes/Ernie Watts, Come Together, World Pacific 20171
LP c1970. The Ernie Watts Encounter, The Wonder Bag, Vault 9011 (=CD Wounded Bird 9011)
LP c1979. Ernie Watts, Look in Your Heart, Elektra 6E-285
LP 1981. Ernie Watts, Chariots of Fire, Qwest 3637 (=CD 81227-9568-9)
CD 1981. Ernie Watts, Musician, Qwest 925 283-1 (=CD Wounded Bird 5283)
LP c1986. Ernie Watts, Sanctuary, Qwest 925 513-1 (=CD Wounded Bird 5513)
CD 1987. Ernie Watts Quartet, JVC World Class Music-3309
CD 1989. Ernie Watts with Gamalon, Project: Activation Earth, Amherst 93320
CD 1990. Leon Ndugu Chancler/Alphonso Johnson/Patrice Rushen/Ernie Watts, The Meeting, GRP 9620
CD 1991. Ernie Watts with Gilberto Gil, Afoxé, CTI R2 79479
CD c1993. Ernie Watts, Stand up, Odyssey Music R-8418-2
CD 1993. Ernie Watts, Reaching Up, JVC 2031-2
CD 1994. Ernie Watts, Unity, JVC 2046-2
CD 1995. The Meeting, Update, Hip Bop 8008
CD 1996. Ernie Watts, The Long Road Home, JVC 2059-2
CD 1997. Ernie Watts/Pete Christlieb/Rickey Woodard, The Tenor Trio, JVC JMI-7501-2
CD 1997. Ernie Watts, Classic Moods, JVC 2072-2
CD c1998. Face to Face (Jasper Van't Hof, Ernie Watts, Bo Stief), Canossa, Intuition 3238
CD 2000. Christof Sänger/Ernie Watts, Blue Topaz, Laika Records 3510135-2
CD 2005. Ernie Watts/Ron Feuer, Reflections, Flying Dolphin 1001
CD 2004. Ernie Watts Quartet, Alive, Laika Records 35102372
CD 2005. Ernie Watts Quartet, Spirit Song, Flying Dolphin 1002
CD 2006. Ernie Watts Quartet, Analog Man, Flying Dolphin 1005
CD 2007. Ernie Watts Quartet, To the Point, Flying Dolphin 1006
CD 2008-09. Ernie Watts Quartet, Four Plus Four, Flying Dolphin 1007
CD 2011. Ernie Watts Quartet, Oasis, Flying Dolphin 1008
CD 2013. Ernie Watts Quartet, A Simple Truth, Flying Dolphin 1009
CD 2015. Ernie Watts Quartet, Wheel of Time, Flying Dolphin 1011
CD 2017. Ernie Watts Quartet, Home Light, Flying Dolphin 1012
Sideman
45t 1961. Bobby Bryant, Aquarius, Liberty 92728
LP 1965. Berklee School of Music, Berklee 10
LP 1967. Buddy Rich and His Orchestra, Big Swing Face, Pacific Jazz 20117 (=CD 7243 8 37989 2 6)
LP 1967. Buddy Rich and His Orchestra, The New One!, Pacific Jazz 20126 (=CD 7243 4 94507 2 1)
LP 1968. Sergio Mendes Brasil '68, Atlantic K52074
LP 1968. Blue Mitchell, Collision in Black, Blue Note 84300
LP 1968. Thelonious Sphere Monk, Monk's Blues, Columbia 9806 (=CD CK 53581)
LP 1969. James Brown, Soul on Top, King 1100 (=CD Verve 518 861-2)
LP 1969. Milt Jackson with the Ray Brown Big Band, Memphis Jackson, Impulse! AS-9193 (=CD UCCU-90082)
LP 1969. Bobby Bryant, Earth Dance, Pacific Jazz ST-20154 (=CD World Pacific Jazz TOCJ-50266)
LP 1969. Bobby Bryant, The Jazz Excursion Into Hair, Pacific Jazz 20159 (=CD LN-10127)
LP 1969. George Duke, Save the Country, Liberty 11004 (=CD TOCJ-50265)
CD 1969. Quincy Jones and His Orchestra, Journey to Next, Lightyear 54168‑2
LP 1969. Jean-Luc Ponty, King Kong: Jean-Luc Ponty Plays The Music of Frank Zappa, World Pacific 20172
(=CD Blue Note 0777 7 89539 2 0)
LP 1969. Bud Shank Plays the Music and Arrangements of Michel Legrand: The Windmills of Your Mind, World Pacific Jazz 20157 (=CD UCCU-8179)
LP 1969. T-Bone Walker/Joe Turner/Otis Spann, Super Black Blues, Blues Time 9003 (=CD Ace CDCHM 1409)
LP 1969. Dan Terry Orchestra & Chorus, Lonely Place, Happy Tiger 1005
LP 1969. Gerald Wilson Orchestra, Eternal Equinox, World Pacific Jazz 20160
LP 1970. João Donato, A Bad Donato, Blue Thumb 8821 (=CD Dubas Música 60249823856)
LP 1970. Ella Fitzgerald, Things Ain't What They Used to Be (And You Better Believe It), Reprise 6432
(=CD Collectables 7773)
LP 1970-73. Marvin Gaye, Let's Get It On, Tamla Records 329 (=CD Motown 31453-0055-2)
LP 1971. Cannonball Adderley, The Black Messiah, Capitol 846 (=CD Real Gone Music 0247)
LP 1971. Cannonball Adderley, Music, You All, Capitol 11484 (=CD Real Gone Music 0454)
LP 1971. Albert Collins, There's Gotta Be a Change, Tumbleweed 103
LP 1971. The Night Blooming Jazzmen, Freedom Jazz Dance, Mainstream 388 (=CD Leonard Feather All Stars, Night Blooming, Mainstream 719)
LP 1971. Bobby Hutcherson, Head On, Blue Note 84376 (=CD 50999 5 17464 2 1)
CD 1971. Albert King, The Lost Session, Stax 066
LP 1971. Charles Kynard, Mainstream 331 (=CD Solid Records 45249)
LP 1971. Blue Mitchell Sextet, Vital Blue, Mainstream 343 (=CD Solid Records 45236)
LP 1971. Gerry Mulligan, The Age of Steam, A&M Records 3036 (=CD 396 996-2)
LP 1971. Maxine Weldon, Chilly Wind, Mainstream 339 (=CD Solid Records 45217)
LP 1972. Arthur Adams, It's Private Tonight, Blue Thumb 43
LP 1972. Gene Ammons and His Orchestra, Free Again, Prestige 10040
LP/CD 1972. Quincy Jones, You've Got It Bad Girl, A&M Records 3041
LP 1972. Della Reese, Let Me in Your Life, Lee Magid Inc. 1002
LP 1972. Pete Robinson, Contraband, Testament 4401
LP 1972. Diana Ross, Lady Sings the Blues, Motown 758 (=CD 530 135-2)
LP 1973. Bobby Blue Band, His California Album, ABC-Dunhill Records 50163 (=CD MCA Records 10349)
LP 1973. Kenny Burrell Quintet, Both Feet on the Ground, Fantasy 9427
LP 1974. Blackbyrds, Flying Start, Fantasy 9472 (=CD UCCO-90335)
LP 1974. Bobby Bland, Dreamer, ABC/Dunhill 50169 (=CD MCA Records 10415)
LP 1974. Gene Harris, Astralsignal, Blue Note 313-G (=CD UCCQ-3020)
LP 1974. Freddie Hubbard, High Energy, Columbia 33048 (=CD Wounded Bird Records 3048)
LP 1974. Lumps, Emanem 3310
LP 1975. Alice Coltrane, Eternity, Warner Bros. 2916 (=CD 8122 79598-0)
LP 1975. Aretha Franklin, You, Atlantic 18151
LP 1975. Herbie Hancock, Man Child, Columbia 33812 (=CD CK 33812)
LP 1975. Harvey Mason, Marching in the Street, Arista 4054
LP 1975. Lee Ritenour, First Course, Epic 33947 (=CD EK 46114)
LP 1975. Moacir Santos, Carnival of Spirits, Blue Note 463-G (=CD UCCU-8074)
LP 1976. John Barnes Jr., Brass Fever, Impulse! 9319
LP 1976. Blackbyrds, Unfinished Business, Fantasy 9518
LP 1976. Brass Fever, Time Is Running Out, Impulse! 9319
LP 1976. Donald Byrd, Caricatures, Blue Note 633-G (=CD 7243 5 80732 2 5)
LP 1976. Billy Cobham, Inner Conflicts, Atlantic 19174 (=CD Wounded Bird Records 9174)
LP 1976. Collectif, Guitar Player, MCA/Coral 6002 (2 titres avec Lee Ritenour)
LP 1976. Sonny Criss, The Joy of Sax, ABC/Impulse! 9326
LP 1976. George Duke, From Me to You, Epic 34469
LP 1976. Johnson Brothers, Look Out for, A&M Records 4567 (=CD 75021 3142 2)
LP 1976. Alphonso Johnson, Yesterday's Dreams, Epic 34364
LP 1976. Karma, Celebration, Horizon/A&M Records 7-13
LP 1976. B.B. King, King Size, ABC 977
LP 1976. Azar Lawrence, People Moving, Prestige 10009 (=CD UCCO-9897)
LP 1976. John Lee & Gerry Brown, Still Can't Say Enough, Blue Note 701-G (=CD UCCU-8133)
LP 1976. Carmen McRae, Can't Hide Love, Blue Note 635-G (=CD 0777 7 89540 2 6)
LP 1976. Ramsey Lewis, Salongo, Columbia 34173 (=CD Wounded Bird Records 4173)
LP 1976. Pointer Sisters, Having a Party, Blue Thumb 6023 (=CD Geffen Records B0003182-02)
LP/CD 1976. Flora Purim, That's What She Said, Milestone 9081
LP 1976. Jimmy Smith, Sit on It!, Mercury 1127
LP 1976. John Hammond Smith, Forever Taurus, Milestone 9068
LP 1976. Wah Wah Watson, Elementary, Columbia 34328 (=CD Sony Music 519003 2)
LP 1977. Lorez Alexandria, From Broadway to Hollywood, Trio Records 3146 (=CD Art Union 5564)
LP 1977. Maxi Anderson, Maxi, Blue Note 738-H
LP 1977. The Blackbyrds, Action, Fantasy 9535
LP 1977. Bobby Bland, Reflections in Blue, ABC 1018
LP 1977. Norman Connors, Romantic Journey, Buddah 5682 (=CD 88883767692)
LP 1977. Jun Fukamachi, The Sea of Derack, Kitty MKF 1020 (=CD KTCR-1187)
LP/CD 1977. Dizzy Gillespie, Free Ride, Pablo 2310 794
LP 1977. Benny Golson, Killer Joe, Columbia 34678 (=CD Vocalion 8521)
LP 1977. Joanne Grauer, Introducing Lorraine Feather, MPS 0068.198
LP 1977. Freddie Hubbard, Bundle of Joy, Columbia 34902 (=CD Wounded Bird 4902)
LP 1977. Quincy Jones, Roots, A&M Records 4626 (=CD 82839 4626 2)
LP 1977. Karma, For Everybody, Horizon/A&M Records 723
LP/CD 1977. Ramsey Lewis, Tequila Mockingbird, Columbia 35018
LP 1977. Bobby Lyle, The Genie, Capitol 11627 (=CD 072435798172)
LP 1977. Flora Purim, Nothing Will Be as It Was ... Tomorrow, Milestone 9109
LP 1977. Lee Ritenour, Captain Fingers, Epic 34426 (=CD 5128962)
LP 1977. Lee Ritenour and His Gentle Thoughts, Gentle Thoughts, JVC VIDC-1-E (=CD JMI-2007-2)
LP 1977. Pharoah Sanders, Love Will Find a Way, Arista AB-4161 (=CD Big Break 0117)
LP 1977. Gábor Szabó, Faces, Mercury SRM-1-1141 (=CD Vocalion 8503)
LP 1977. Grady Tate, Master Grady Tate, ABC/Impulse! 9330
LP 1977. Kazumi Watanabe & The Gentle Thoughts, Mermaid Boulevard, Alfa 6001 (=CD ALCA-9177)
LP 1977. Sadao Watanabe with Lee Ritenour & His Gentle Thoughts, Autumn Blow, Flying Disk 4002 (=CD VICJ-61364)
LP 1978. Willie Bobo, Hell of an Act to Follow, CBS 83180 (=CD Soul Brother 39)
LP 1978. Michael Franks, Burchfield Nines, Warner Bros 56 479 (=CD 7599-27351-2)
LP 1978. Paul Horn, Dream Machine, Mushroom 5010
LP 1978. Les McCann The Man, A&M Records 4718
LP 1978. Kenji Omura/Kazumi Watanabe/Lee Ritenour, Concierto De Aranjuez, Alfa Jazz 6013
LP 1978. Esther Phillips, All About, Mercury 1-3733
LP 1978. Lee Ritenour, The Captain's Journey, Elektra 136 (=CD 8122-79569-7)
LP 1978. Lee Ritenour, Friendship, Elektra 6E-241
LP 1978. Joe Sample, Rainbow Seeker, ABC 1050 (=CD MCA 31067)
LP 1978. Lalo Schifrin, Gypsies, Tabu 35436
LP 1978. Sadao Watanabe, California Shower, Flying Disk 6012
LP 1979. Alan Broadbent, Palette, Granite 7901
LP 1979. Donald Byrd and 125th Street, N.Y.C., Elektra 71019-2 (=CD 8122-79590-0)
LP 1979. George Cables, Circle, Contemporary 14015
LP /CD 1979. George Cables, Cables Vision, Contemporary 14001
LP 1979. Billy Cobham, B.C., Columbia JC 35993 (=CD Wounded Bird 5993)
LP 1979. Collier & Dean, Whistling Midgets, Inner City 1126
LP 1979. Freddie Hubbard, The Love Connection, Columbia JC 36015 (=CD Wounded Bird 6015)
LP/CD 1979. Anita O’Day, Mello’s Day, GNP Crescendo 2126
LP 1979. Lee Ritenour, Feel the Night, Elektra 6E-192 (=CD Wounded Bird 192)
LP 1979. Lee Ritenour, Rio, JVC VIJ-6312 (=CD GRP 059524-2)
LP 1979-80. Himiko Kikuchi, Don't Be Stupid, Continental HL-5003 (=CD Teichiku Entertainment 14)
LP 1980. John Dentz, Reunion Band December 5 and 6, RealTime 304 (=CD 3004)
LP 1980. Rodney Franklin, In the Center, Columbia JC 35558 (=CD Sony 1796)
LP 1980. Don Grusin, 1OK-LA, JVC 28033 (=CD VICJ-23036)
LP/CD 1980. Jay Jay Johnson, Concepts in Blue, Pablo 2312‑123
LP 1980. Himiko Kikuchi, Flashing, Continental HL-5008
LP 1980. The Yellowjackets, Warner Bros. BSK 3573 (=CD 8122-73727-2)
LP 1981. Generation Band, Soft Shoulder, Palo Alto 8054-N (=CD Victor VDP-71)
LP 1981. Quincy Jones, The Dude, A&M Records 3721 (=CD CD-3721)
LP 1981. Himiko Kikuchi, All Right, Continental 5001 (=CD Tower to the People TEH-15)
LP 1981. Alphonse Mouzon, Distant Lover, Highrise 100AE (=CD Tenacious 9209-2)
LP 1981. Anri Sugano, Show Case, East World 90004
LP 1981. Gerald Wilson Orchestra of the 80's, Jessica, Trend 531
LP 1982. Mari Nakomoto, Moods of a Lady, JVC VIJ-28021 (=CD VDV-1005)
LP 1982. Dianne Reeves, Welcome to My Love, Palo Alto 8026 (=CD VDJ-1129)
LP 1982. Tom Scott, Desire, Elektra 9 60162-1 (=CD 9 60162-2)
LP 1983. César Camargo-Mariano, A todas as amizades, Opus/Columbia 412045
LP/CD 1983. Manhattan Transfer, Bodies and Souls, Atlantic 7-80104-1
LP 1983. Lee Ritenour, On the Line, Elektra 60310-1 (=CD GRP 9525)
LP 1983. Lou Rovner, Small Big Band, ITI Records 007
CD 1983. Tom Scott Orchestra, Target, Atlantic 780 106-2
CD 1984. Stanley Clarke, Time Exposure, Epic 38688
CD 1984. Paulinho Da Costa, Sunrise, Pablo 2312-143
LP 1984. George Duke, Rendez-vous, Epic 39262
CD 1984. Alphonse Mouzon, The Sky Is the Limit, Tenacious 9208-2
CD 1984. Lee Ritenour Group, Banded Together, Elektra 60358
CD 1984. Gerald Wilson Orchestra of the 80's, Calafia, Trend 537
CD 1984-85. B.B. King, Six Silver Strings, MCA 5516
CD 1985. David Benoit, This Side Up, Gramavision 95412-2
CD 1985. Bill Graham's Wiltern Theater, Implosions, Verve 847 144-2
CD 1985. Carl Saunders, The Continuity of Spirit, Silveto 104
CD 1985-86. Brian Bromberg, A New Day, Black Hawk 524
CD 1986. Birds of a Feather, Birds of a Feather, Optimism 7002
CD 1986. Dave Grusin, The Fabulous Baker Boys, GRP 2002
CD 1986. Dave Gustin, The Fabulous Baker Boys: Original Motion Picture Soundtrack, GRP 2002
CD 1986. Charlie Haden, Quartet West, Verve 831 673-2
CD 1986. Sergio Mendes, Brasil 86, A&M Records 5135
CD 1986. Bill Meyers, Images, Spindletop 9114
CD 1986. Rique Pantoja featuring Ernie Watts, Rique Pantoja, Sound Wave Reecords 56325
CD 1986. Lee Ritenour, Earth Run, GRP A-1021
CD 1986. Doc Severinsen, The Tonight Show Band, Vol. 1, Amherst 3311
CD 1986. Terry Wollman, Bimini, Nova 8706-2
CD 1987. Dave Grusin, Cinemagic, GRP 9547-2
CD 1987. Charlie Haden, The Private Collection, Nairn 108
CD 1987. Nancy Kelly, Live Jazz, Amherst 3317
CD 1987. Alphonse Mouzon, Early Spring, MPC 6002
CD 1987. Sarah Vaughan & Milton Nascimento, Brazilian Romance, CBS 460156 2
CD 1987. Nancy Wilson, Forbidden Lover, Columbia 40787
CD 1987-88. Mezzoforte, Playing for Time, Novus 3094-2
CD 1988. Chris Beckers, CrisCrazz 018
CD 1988. Brian Bromberg, Basses Loaded, Intima 73325
CD 1988. Doc Severinsen, Facets, Amherst 3319
CD 1989. Brian Bromberg, Magic Time, Intima 73328
CD 1988. Torsten De Winkel, Mastertouch, EMI/Electrola 0641470181
CD 1988. Charlie Haden/Quartet West, In Angel City, Verve 837 031-2
CD 1988. Lee Ritenour, Festival, GRD GR-9570
CD 1988. Ricardo Silveira, Skylight, Verve Forecast 837 696-2
CD 1988. David Sanborn, Long Distances, Verve 835 054-2
CD 1989. Tom Coster, Did Jah Miss Me?!?, Headfirst A604-2
CD 1989. Dave Grusin, Collection, GRP 9579
CD 1989. Dave Grusin, The Fabulous Baker Boys (Soundtrack), GRP 2002-2
CD 1989. Charlie Haden Liberation Music Orchestra, The Montreal Tapes, Verve 527 469-2
CD 1989. Jeff Richman, People Like Us, ITI Records 72974
CD 1989. Lee Ritenour, Color Rit, GRP 9594
CD 1989. Lee Ritenour, Stolen Moments, GRP 9645
CD 1989. Paul Smith, A Letter From L.A., HiBrite 8
CD 1989. Sunny Wilkinson, Alegria, California Breeze 7
CD 1990. Vernell Brown, A Total Eclipse, A&M Records 75021 5305-2
CD 1990. L.A. Workshop with New Yorker, Norwegian Wood II, Denon 73412
CD 1990. Aaron Neville, The Grand Tour, A&M Records 5401002
CD 1990. Rob Mullins, Tokyo Nights, Nova 9026-2
CD 1990. Jim Witzel, Give and Take, Joplin & Sweney 201
CD 1990-91. John Dentz, Zephyr, GRP 9644-2
CD 1990-91. Dan Siegel, Going Home, Epic 46787
CD 1991. Brian Bromberg, It’s About Time, Nova 9146-2
CD 1991. Charlie Haden/Quartet West, Haunted Heart, Verve 513 078-2
CD 1991. Alphonse Mouzon, The Survivor, Tenacious 9201-2
CD 1992. Billy Cobham, By Design, Fnac Music 662144
CD 1992. Buddy Greco, Round Midnight, Bay City 2008
CD 1992. GRP All-Star Big Band, 10th Anniversary, GRP 9672-2
CD 1992. Jazz at the Movies Band, Body Heat: Jazz at the Movies, Discovery 77001
CD 1992. Kerry McCoy, Present Moment, Present Place, Metanoia 366-052-393A
CD 1992. Arturo Sandoval, I Remember Clifford, GRP 9668
CD 1993. Bruce Eskovitz, One for Newk, Koch Jazz 3-7801
CD 1993. GRP All-Star Big Band, Dave Grusin Presents GRP All-Star Big Band Live!, GRP 9740-2
CD 1993. Charlie Haden's Quartet West, Always Say Goodbye, Verve 521 504-2
CD 1993. Abe Laboriel, Dear Friends, Bluemoon/Wigwam 79188
CD 1993. Otmaro Ruiz, Distant Friends, MMP 50032
CD 1993. Arturo Sandoval, Dream Come True, GRP 9701
CD 1993. Toots Thielemans, East Coast West Coast, Private Music 01005 82120-2
CD 1993-95. Chris Walden, Ticino, ACT 9229-2
CD 1994. GRP All-Star Big Band, All Blues, GRP 98002
CD 1994. Jasper van 't Hof, Face to Face, VeraBra 2063-2
CD 1994. Peter Kater, Pursuit of Happiness, Silver Wave 805
CD 1994. Carmen Lundy, Self Portrait, JVC 2047-2
CD 1995. Berklee College of Music International Dues Band, Dues Band Reunion, Berklee 15
CD 1995. David Diggs, Eye of the Storm, Indignant Music
CD 1995. Charlie Haden Quartet West, Now Is the Hour, Verve 529 827-2
CD 1995. Sax at the Movies II, One From the Heart, Discovery 77015
CD 1995. Collectif, Soundtrack of the film "Midnight in the Garden of Good and Evil", Malpaso/Warner Bros. 4682
CD 1995-96. Alphonse Mouzon, The Night Is Still Young, Tenacious 9211-2
CD 1995-97. Don Glanden, Only Believe, Cadence Jazz Records 1093-2
CD 1996. Toni Jannotta, Just Jazz, Aerie Records 101
CD 1996. Les McCann, Listen Up!, Music Masters 65139-2
CD 1996. Jon Mayer, Do It Like This, A Records 73129
CD 1996. Tommy Newsom & the L.A. Big Band All Stars, I Remember You, Johnny… (Johnny Mercer), Planet Earth 2410
CD 1996. Lee Ritenour, A Twist of Jobim, i.e. Music 533893-2
CD 1996. Larry Steen, First Move, LMS Records 1001
CD 1996-98. Lee Ritenour, This Is Love, i.e. Music 557391-2
CD 1997. Toni Jannotta Group, Ballads and Brazil, TCB 99052
CD 1998. Lori Barth, Sensual, Rhombus 49
CD 1998. Bob Boykin, Hazardous Material, Legato 1016
CD 1998. Gene Harris, Alley Cats, Concord 4859
CD 1998. Bob Leatherbarrow, Bumpin' in the Basement, Chartmaker Jazz 1125
CD 1998. John Mayall, Padlock on the Blues, Eagle 077
CD 1998. Larry Steelman, Free Zone, Primavera 80144
CD 1999. Charlie Haden Quartet West, The Art of the Song, Verve 547 403-2
CD 1999. New Stories, Speakin’ Out, Origin 82373
CD 1999. Carl Helmbrecht, Be Cool, Be Kind, Heart 60024
CD 1999. Jeff Jarvis, Following Footsteps, Amherst 5503
CD 1999. Lalo Schifrin, Jazz Goes to Hollywood, Aleph Records 016
CD 1999. Eldad Tarmu, Get up Close, Rhombus 7018
CD 2000. Nicky De Paola, Uptown Mood, Rhombus 7032
CD 2000. Peter Fessler, Signatures, Skip Records 9010-2
CD 2000. The Quincy Jones/Sammy Nestico Orchestra, Basie and Beyond, Qwest/Warner Bros 47792
CD 2000. Randy Waldman, Unreel, Concord Jazz 4967
CD 2001. Andreas Pettersson, At the Baked Potato, Sittel 9282
CD 2002. Babatunde Lea, Soul Pools, Motema 7 09363 7136-2
CD 2004. Paul Jackson, Funk on a Stick, Orchard 100135
CD 2005. Tony Adamo, Dance of Love, Rhombus 7028
CD 2005. Mike Baronne, Live 2005!, Rhubarb 101
CD 2006. Mike Baronne Big Band, Metrople, Rhubarb 103
CD 2007. Mike Baronne, By Request, Rhubarb 104
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VIDEOGRAPHIE par Hélène Sportis
Ernie Watts, JazzVisions TV Show, Wiltern Theatre Los Angeles, décembre 1986, image extraite de YouTube
Chaînes YouTube d'Ernie Watts lhttps://www.youtube.com/channel/UC5N00RveYl6sVhapAQvvIDg https://www.youtube.com/channel/UCFlIWXdUqsGS1lLElazGKUQ
1986. Ernie Watts (ts), McCoy Tyner (p), Randy Brecker (tp), Stanley Clarke (b), Peter Erskine (dm), Eric Gale (g), Roger Kellaway (p), Frank Morgan, JazzVisions TV show, Wiltern Theatre Los Angeles, CA, Jack Lewis Prod., décembre https://www.youtube.com/watch?v=Suw-NP1QDt4 https://www.youtube.com/watch?v=7Gk8aoOondI
1988. Ernie Watts (ts), Charlie Haden Quartet West, Alan Broadbent (p), Paul Motian (dm), La Grande Parade du Jazz, Arènes de Cimiez, Nice, 19 juillet https://www.youtube.com/watch?v=7zYZB3W3tIs
1990. Ernie Watts (ts), Alan Broadbent (p), Lee Ritenour (g, arr) & Friends, Brian Bromberg (b), Harvey Mason (dm), Live from Coconuts Glove, Los Angeles, CA, réal. Stanley Dorfman, VideoArts Japan Prod. https://www.youtube.com/watch?v=yljHdgeR-kI https://www.youtube.com/watch?v=FI35wzWjYiE
1996. Ernie Watts (ts), Kenny Barron (p), Mark Whitfield (g, 1,2,5,7), Reggie Workman (b), Carmen Lundy (voc, 2,8), River Sound Studios, New York, NY, 8-9 mai https://www.youtube.com/watch?v=g7Vc9RN2EAI&list=OLAK5uy_kZ3zIg36BsXzjM-CGiWJ9SloUf6FKSkzI
1999. Ernie Watts (ts), Charlie Haden Quartet West, Alan Broadbent (p), Larance Marable (dm), Jazzbaltica, Salzau, Allemagne, TV 3sat, 11 juin https://www.youtube.com/watch?v=rKuAxrb5ACg https://www.dailymotion.com/video/x7wbh2o
2000. Ernie Watts (as,ts,comp), Billy Taylor (p, présentation), Chip Jackson (b), Winard Harper (dm), Manchester's Craftman's Guild, Pittsburgh, PA https://www.youtube.com/watch?v=P6lqt8nF41s
2001. Ernie Watts (ts), Charlie Haden Quartet West, Alan Broadbent (p), Larance Marable (dm), Donostia San Sebastián Jazz Festival, Espagne, TVE https://www.youtube.com/watch?v=0sO3kticRIQ
2012. Ernie Watts (ts), Frank Potenza (dm), Jazz Education Network/JEN, Louisville, KY, paroles et musique, Une approche mélodique de l’improvisation https://www.youtube.com/watch?v=5vYrytqhtic
2012. Ernie Watts (ts), Christof Sänger (p), Rudi Engel (b), Heinrich Köbberling (dm), 18e édition du Festival de Jazz dans la Vieille Ville, Varsovie, Pologne, http://www.jazznastarowce.pl/, 25 août https://www.youtube.com/watch?v=QIhFVb3k0oE https://www.youtube.com/watch?v=HmDty https://www.youtube.com/watch?v=3aym1WmaRdE
2017. Ernie Watts (ts), Christof Sänger (p), Rudi Engel (b), Tobias Schermer (dm), 38th Gouvy Jazz & Blues Festival, Ferme Madelonne, Belgique https://www.youtube.com/watch?v=Jhr_t_VAVTc
2019. Ernie Watts (ts,comp), Marc Seales (p), Doug Miller (b), John Bishop (dm), Ballard Jazz Festival, National Nordic Museum, Seattle, WA, Origin Prod/KNKW Public Radio, 31 mai https://www.youtube.com/watch?v=XQscwyqdd3g
2019. Ernie Watts (ts, présentation des compositeurs), joue John Coltrane, Charlie Parker, … avec le Charleston Music Orchestra/Robert Lewis, au Charleston Music Hall, détail des personnels et morceaux dans la vidéo, 19 octobre https://www.youtube.com/watch?v=jKvvJ21_yp8
2023. Ernie Watts (ts), Brad Goode (tp), Adrean Farrugia (p), Gene Perla (b), Adam Nussbaum (dm), Jazz Education Network/JEN, Omni Orlando Resort at ChampionsGate, Orlando, FL https://www.youtube.com/watch?v=kYr1PQ5gsgs
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