Paul Rostetter © Photo X by courtesy of Paul Rostetter/Brambus Records
BRAMBUS RECORDS30 ans de jazz et de blues Paul ROSTETTER
La vie des indépendants, à tous les sens du mot, indépendants d'esprit comme indépendants économiquement, en a pris un sérieux coup dans l'épisode de prise d'otages par état d'urgence sanitaire manipulé par la peur, intitulé «covid-19», en pourquoi pas 20, 21, 22… Le jazz, bâti à l'origine sur ce fondamental de l'indépendance, aussi bien artistique qu'économique et philosophique, a commencé à payer un lourd tribut, aussi bien en disparitions humaines principalement liées à l'enfermement qu'en disparitions d'acteurs économiques indépendants, sans oublier la répression des dissidents. C'est dans ce contexte, que Brambus Records, en la personne de Paul Rostetter, fête ses trente ans. Nous l'avons rencontré au hasard d'une de ces disparitions qu'on aurait pu différer, Othella Dallas, (nous sommes tous mortels, c'est vrai, mais pas nécessairement sur ordonnances ou par décrets mondialisées). C'est un anniversaire pour lequel le traditionnel happy birthday! prendrait des allures d'humour de mauvais goût: un anniversaire sans fête, sans joie et sans perspective, mais aussi un récit de la vie d'un indépendant qui décrit avec clarté ce qu'est la vie d'un indépendant, ses missions, ses valeurs et, pour cette période, les atteintes à son existence. On pourrait multiplier ce type d'interviews, mais, au fond, le contenu en serait le même à quelques nuances biographiques près, toujours intéressantes et qui devraient être au centre de notre curiosité, mais qui s'effacent devant la catastrophe qui a commencé. Dans cet enfermement de la planète, c'est, à travers une atteinte mortelle à l'indépendance, d'esprit et de cœur, des artistes, citoyens et acteurs économiques, que l'oligarchie compte bien tuer définitivement la démocratie et tout ce qui s'y rattache, le jazz parmi beaucoup d'autres réalités… Avis aux amateurs de jazz, on demande des résistants! La parole à l'un de ces acteurs qui a commencé la résistance il y a 30 ans, sans y penser alors…Propos recueillis par Hélène Sportis Photo X by courtesy of Paul Rostetter/Brambus Records
© Jazz Hot 2021
Paul Rostetter: Je suis né en 1955 dans la ville de Chur, capitale des Grisons, en Suisse, j'ai pas mal voyagé, circulé dans la région, et je suis maintenant à 30 kms
plus à l'ouest, à Walensee. En 1980, je m’occupais du Chur Folk Club, et ce,
jusqu’en 2010 où Walter Item, un ancien client très fidèle du club a pris la
suite, avec beaucoup d’engagement personnel pour un travail souvent bénévole; puis
vers 1985, j’ai décidé de créer un label de musique, ce que j’ai pu aboutir fin
1987 avec l’aide de Markus Heeb, le meilleur disquaire et distributeur de Chur, en
nous organisant davantage. En 1990, nous avons sorti notre premier disque de
jazz avec la volonté de permettre à d’excellents artistes de faire connaitre
leur musique, sur CD à cette époque. C’était l’album City of Glass primé
par une grande entreprise locale (d’entrepôts), et qui est encore considéré
comme l'un des meilleurs produits Brambus, avec le Quartet Heiner Althaus (ts,ss)-Bruno Steffen (p), Hans-Peter Künzle
(b), Ralf Ruh (dm) Depuis, 50% de notre catalogue de trois cents bons albums est jazz et blues,
du grand public-songbook au créatif moderne avec DJ. Parallèlement, nous
avons aussi de belles références pour des auteurs-compositeurs-interprètes.
Avant cela, j’étais dans la banque traditionnelle suisse, mais j'ai décidé de quitter
un emploi bien rémunéré pour faire travailler des musiciens du monde entier, allant
d’un club à l’autre, et constatant que la plupart des artistes enclavés dans
des niches musicales n’avaient pas de solutions pour produire des disques et ainsi
développer leur public: combler cette lacune de production et de distribution
pour des artistes de musiques de niches, sans agent ni argent, est devenu mon
objectif principal, bien loin d’une perspective de rentabilité financière. A
côté, j’avais toujours des jobs réguliers pour soutenir la production du label,
comme écrire des articles pendant vingt-cinq ans dans la presse locale sur de
grands festivals comme Montreux, ou travailler au KulturKarussell Rössli de
Stäfa, près de Zurich, pendant douze ans de 1998 à 2010, une expérience
passionnante car je faisais venir de nouveaux talents du théâtre, de la musique
–de la folk au jazz–, de la comédie, de la poésie slam… et donc aussi un nouveau
public.
A cette époque, il y avait une vraie dynamique dans le disque également
et l’activité du label était très stimulante. Aujourd’hui et surtout depuis la
crise de 2020, j’assure à peu près toutes les fonctions, de la sélection
musicale, en dehors de toute considération commerciale pour rester libre du
choix, en travaillant à échelle humaine, à l’édition des Cds et du travail des
livrets, aux aspects administratifs, en passant par la promotion commerciale,
sauf les aspects graphiques, domaine confié à Peider Jenny, et la diffusion,
assurée par des distributeurs par pays. J’accorde le plus d’importance à la
qualité artistique, à la personnalité des musiciens, à leur créativité: ce
n’est peut-être pas la «meilleure» méthode, mais c’est celle qui me convient le mieux, car c’est la plus honnête
selon mes critères. Nous produisons des enregistrements en live, mais, à titre
personnel, je préfère le studio qui permet une meilleure qualité sonore; nous
avons aussi beaucoup de CDs enregistrés à la radio nationale suisse, SRF2, qui soutient
le secteur du jazz. Nous produisons des disques d’artistes étrangers, notamment
ceux qui sont bien managés sur la Suisse ou qui font eux-mêmes ce travail de
promotion personnelle, ce qui est rare car toujours compliqué pour un musicien. Le plus grand nombre de nos artistes sont suisses pour des raisons
évidentes de facilité et de proximité des clubs et des concerts. Nous
enregistrons toutes sortes de formations; certains artistes arrivent avec leurs
idées, certains même avec leurs enregistrements ou leurs projets; compte
tenu des budgets qui se réduisent mécaniquement aujourd’hui du fait-même des
interdictions de certaines activités culturelles, tout apport extérieur est le
bienvenu, même graphique!
Mes inclinations vont du jazz aux chanteurs à texte, en incluant
les musiques brésilienne (Floriano Inacio Jr.), africaine (Joe Malinga),
du monde (Matthias Kielholz Sunny
Strings), ou des jazzmen suisses très
créatifs actuellement comme Motek, No No Diet
Bang ou Herbie Kopf.
Côté blues, nous couvrons du blues-rock au blues de Chicago avec des artistes
comme Larry Burton, Keith
Thompson et Andy Egert parmi beaucoup d’autres. Le jazz et le blues,
c’est une vieille histoire, car j’ai commencé à faire du journalisme en
festivals dès mes 18 ans: Montreux, c'était un moment formidable… je me souviens
très bien des réunions l’après-midi à la villa de Claude Nobs au-dessus de
Montreux, où l'on pouvait rencontrer les artistes du festival dans une ambiance
très détendue dans son grand jardin avec piscine: B.B. King était là avec Joan Baez,
le groupe rock «Spliff»…
Il n’y avait aucune barrière entre les musiciens de styles différents.
Jazz Hot: Comment se sont déroulés ces 30 ans chez Brambus?
Je dois dire que cela n’a pas été facile. J'avais besoin de boulots
d’appoint pour couvrir tous les coûts, mais c'est une affaire de cœur et de
tripes. Il n'y a pas eu beaucoup de changements en trente ans: nous comblons des
lacunes de productions trop petites pour intéresser des gros labels; nous
accompagnons et développons des artistes et, quand ils deviennent plus connus, ils partent dans
de plus grandes structures… Ce qui montre l’utilité de notre travail de niches
pour rechercher patiemment des talents sans attendre de retour sur
investissement, ni rapide ni important. C’est le propre des petits labels
indépendants et, dans notre cas, c’est un vrai choix assumé de départ auquel
nous n’avons jamais renoncé.
Depuis le corona en mars 2020, tout est devenu encore plus
difficile en raison des clubs, salles de concerts, festivals et magasins fermés, car nous ne faisons plus de ventes directes: la situation actuelle nuit directement
aux artistes et activités culturelles, surtout petites et indépendantes.
N’ayant jamais bénéficié de subventions, Brambus est assez rôdé à surmonter les
difficultés; en cela, il n’y a pas de grand changement pour nous. Il y a bien
en Suisse des aides régionales, municipales dans les grandes villes, des
fondations privées, Pro Helvetia qui promeut des artistes à l’étranger, mais, pour en bénéficier, il faut planifier les sorties de disques à l’année, ce qui
est impossible pour un label de notre taille qui fonctionne par opportunité au fil des rencontres: se compromettre dans de telles
planifications quasi-administratives ne fait pas partie de notre besoin de
liberté dans la production.
S’agissant de petites productions, et en dehors des artistes pour
lesquels nous avons plusieurs références au catalogue et qui donc se vendent
davantage car au fil du temps, ils se font ainsi connaître, les ventes sont assez
stables dans le temps et sur la durée, et ce, malgré les modifications
technologiques très importantes depuis trente ans qui n’ont pas apporté de
meilleurs résultats que les méthodes old
school, démodées diront certains, mais qui ont fait leurs preuves! Il y a
aussi les prix qui donnent un peu de visibilité aux artistes comme pour Stewy
von Wattenwyl et Nicole Herzog récompensées pour leur album Intimacy sorti en 2013 (voir la
sélection ci-dessous) par un Swiss Jazz Awards en 2014, et pour le disque Jazz Soul, Soul Jazz de Robi Weber
précédemment en 2009. Ce qui a le plus changé depuis 1990, est certainement le fait de
vendre les disques de nos artistes suisses à l’étranger, au départ en Europe
occidentale, puis outremer, puis dans les pays de l’Est, pour atteindre
finalement une bonne distribution au Japon et en Corée du Sud. Mais tous ces
efforts de développement progressif, qui demande beaucoup de travail et de patience, sont malheureusement remis en cause depuis un an.
Nous avions pris contact avec vous concernant un disque
d’Othella Dallas (épuisé à votre catalogue,
non réédité à ce jour), What's This Thing
colled Love sorti en 2000…(1) La production de cet enregistrement a été faite par la radio
nationale suisse, mais je ne l’ai jamais rencontrée même si je l’ai vue se
produire en club. Notre apport sur ce disque a été de le référencer à notre
catalogue et de faire notre travail de promotion comme pour tous nos autres
artistes. Puis lorsque la notoriété d'Othella Dallas a grandi, la taille de Brambus n’était plus
suffisante pour porter ses projets et donc il n’y a pas eu d’autres CDs avec elle.
Comment Brambus a passé l’année de lock-out depuis mars
2020 qui aurait dû être celle de son trentenaire?
Après avoir passé deux décennies à renforcer le label, nous sentions
un certain ralentissement depuis les suites de la crise de 2008 et au début du corona, nous avons géré avec nos moyens habituels mais agiles de petite
structure. Mais aujourd’hui, les ventes sont vraiment minimes. Il n’y a plus ni
concerts ni tournées, et la situation dans son ensemble est très grave pour la
culture, pour nous aussi, mais les principaux problèmes frappent surtout les
artistes. Moi-même, je suis retraité, et je continue de travailler pour le
plaisir d'aider là où c’est encore possible. Mais j’ai bien conscience de
n’avoir pas le besoin de devoir vivre de mon travail aujourd’hui. C’est vraiment
inquiétant et moche ce qu’il se passe actuellement dans la culture en
particulier, un secteur dont je connais bien les fragilités, notamment
l’indispensable nécessité d’être libre de travailler car il ne suffit pas,
comme le fait aussi la Suisse, de donner des aides calculées sur un pourcentage
des revenus antérieurs qui étaient déjà très et trop faibles!
De ce fait, nous n’avons eu ni le temps, ni la disposition
d’esprit pour fêter les 30 ans de Brambus; les dispositifs concernant le virus
et les problèmes de frontières sont chronophages et compenser le manque de budget
par l’apport de temps bénévole ne solutionne plus rien. Pour marquer les 30
ans, nous avons donc entrepris de sortir une petite série de rééditions sous le
titre Re-Release of a Brambus Jazz Masterpiece, dont le premier volume est
sorti en février 2021 avec Triaxis;
les volumes suivants seront édités à une fréquence non régulière, en fonction
du feedback que nous aurons au fur et à mesure. Nous avons essayé de faire des
soirées label dans des salles ou des festivals, mais encore une fois, cela a
été bloqué par les dispositifs corona ....
Compte tenu de la situation actuelle, nous n’envisageons pas de
suivre davantage d'artistes, mais de continuer à bien suivre et soutenir ceux
qui travaillent déjà avec Brambus. Là, c’est wait and see jusqu’à ce que la musique live puisse reprendre, et qu’on voit quels lieux, clubs, festivals ont pu survivre pour pouvoir
redémarrer une activité au sens propre. C’est difficile dans tous les styles
musicaux, mais encore plus dans le jazz et le blues où nous avons
définitivement réduit nos sorties à quatre par an. Aujourd’hui, encore plus que lorsque nous avons lancé Brambus, ce
qui fait défaut aux artistes est le manque d’agent pour boucler des dates. Si nous pouvons les aider à se faire connaître avec les sorties de disques,
les promotions, ils ont impérativement besoin d’un soutien pour trouver des
concerts, fidéliser des lieux, des publics afin d’avoir de meilleurs résultats.
Le travail d’un label indépendant ne suffit pas pour pouvoir jouer en live
régulièrement. Plus directement pour ce qui concerne Brambus, je souhaite
trouver quelqu'un qui aime la musique
avec son cœur, son âme et ses tripes, et qui ait envie d’œuvrer pour renforcer
le secteur culturel. Un label n’ayant pas d’abonnés, pas de clients acquis ou
captifs, il faut une personne maîtrisant bien les technologies de son temps et
qui évolue avec, afin de continuer à développer le public du
label. Moi-même, je suis maintenant trop old
fashioned pour les trente prochaines années! Avis aux amateurs…
1.
CD 2000. Othella Dallas (voc), What's This Thing Called Love, Brambus Records 200032-2, référence
épuisée au catalogue, avec Thomas Silvestri (p), Nick Mens (b) et Pius
Baschnagel (dm), enregistrement live fin
1999, studios de la radio suisse DRS2, Zurich, Suisse
*
|
SELECTION PARMI LES DISQUES PARUS CHEZ BRAMBUS RECORDS
1990. Steffen/Althaus
Quartet, City of Glass, Brambus 199013-2 http://www.brambus.com/steffen_althaus Date et
lieu d’enregistrement: 27-28 mai 1990, Radio DRS Studio Zürich, sortie été 1990 Musiciens:
Heiner Althaus (ts,ss) Bruno Steffen (p), Hans-Peter Künzle (b), Ralf Ruh (dm)
1991. The
No No Diet Bang, Razzia, Brambus 199125-2
http://www.brambus.com/thenonodietbang Date et
lieu d’enregistrement: nov-déc 1990, Dynamo Studio Zürich, sortie printemps 1991 Musiciens:
Andi Brugger (dm), Jean-Pierre Schaller (b), Beat Wenger (woodwinds, casio, voc,
electronics)
1995.
Triaxis, Triaxis, Brambus 199573-2 http://www.brambus.com/triaxis Date et
lieu d’enregistrement: jan-fév 1995, Radio DRS Studio Zürich, sortie printemps 1995 Musiciens: Felix
Utzinger (g), Wolfgang Zwiauer (b), Kaspar Rast (dm)
1997. Hans
Feigenwinter, In, Brambus 199790-2
http://www.brambus.com/hansfeigenwinter Date et
lieu d’enregistrement: 29-30 juillet 1996, studio, sortie printemps 1997 Musiciens:
Lars Indvall (tp), Bänz Oester (cello), Hans Feigenwinter (p), Wolfgang Zwiauer
(b)
2004.
Eliane Cueni Trio, Canavaa, Brambus
200505-2 http://www.brambus.com/elianecuenitrio Date et
lieu d’enregistrement: 11-13 février 2004, Radio DRS Zürich, sortie printemps 2004 Musiciens: Eliane
Cueni (p), Reimund Gerstner (b), Lukas Bitterlin (dm)
2007. Erich
Fischer Quintett, Lydia, Brambus 200721-2 http://www.brambus.com/erichfischerquintett Date et
lieu d’enregistrement: 26-27 Octobre 2006, Radio DRS Zürich, sortie printemps 2007 Musiciens: Erich
Fischer (vib,perc), Vasko Atanasovski (s,fl), René Mosele (Posaune), Claudio
Strebel (b), Benno Kaiser (dm)
2007.
Clamür, Ferm Tubac, Brambus 200724-2 http://www.brambus.com/clamuer Date, lieu
d’enregistrement et sortie: studio, printemps 2007 Musiciens: Clau
Maissen (s), Christian Müller (p), Lucas Schwarz (b), Andriu Maissen (dm), guest:
Eric Boeren (tp)
2007.
Christoph Irniger Quartett, Chat Noir,
Brambus 200725-2
http://www.brambus.com/christophirnigerquartett
Date et lieu
d’enregistrement: 2-3 juin 2007, Radio DRS 2, Zürich, sortie automne 2007 Musiciens: Christoph
Irniger (ts), Chris Wiesendanger (p), Patrice Moret (b), Claudio Strüby (dm)
2007.
SolarMariel, Armando's Dance, Brambus
200723-2 http://www.brambus.com/solarmariel Date et
lieu d’enregistrement: juillet 2007, studio, sortie automne 2007 Musiciens:
Beat von Wattenwyl (perc), Dave Scherler (p), Pedro Michel (fl,afl), Marco
Rohrbach (b), Abraham Stalder (dm,timb)
2013. Nicole
Herzog/Stewy von Wattenwyl, Intimacy,
Brambus 201370-2 http://www.brambus.com/stewyvonwattenwyl/#intimacy Date et
lieu d’enregistrement: 6-7 août 2012, studio, sortie janvier 2013 Musiciens:
Nicole Herzog (voc), Stewy Von Wattenwyl (p), Daniel Bohnenblust (s), Chris Utzinger (b), Tobias Friedli (dm), Beat von
Wattenwyyl (perc)
2014.
LABOttega, Incontra Paolo Fresu. Live @
Campione d'Italia, Brambus 201476-2 http://www.brambus.com/labottega Date et
lieu d’enregistrement: 27 juin 2012, en live à Campione d'Italia, sortie
printemps 2014 Musiciens:
Paolo Fresu/Fabrizio Pontiggia (tp, flh), Alan Rusconi (ss), Davide Paterlini/
Claudio Piacente (ts), Olivier Picon (frh), Irene Ferrarese (harp), Donato
Matola (synt. el. g), Giuliano Ros (b), Alesandro Nespoli (dm), Gregorio di
Trapani (perc), Claudio Pontiggia
(comp,arr, voc)
2020. Stewy
von Wattenwyl iTRO, In The Giants Garden,
Brambus 202004-2 http://www.brambus.com/stewyvonwattenwyl/#giants Date et
lieu d’enregistrement: 2-3 janvier 2020, sortie automne 2020 Musiciens: Stewy
von Wattenwyl (p), Giorgos Antoniou (b), Kevin Chesham (dm)
* |
|