Lucky Peterson, Marseille, 1995 © Ellen Bertet
Lucky PETERSON
The Son of Blues
La disparition brutale de
Lucky Peterson a provoqué un véritable séisme dans l'univers du circuit du blues. Par
l'importance qu'il avait prise au sein d'une génération talentueuse, dont les
chefs de file sont Joe Louis Walker, Kenny Neal ou Melvin Taylor, on peut
rapprocher ce choc à celui causé par ce décès de Roy Hargrove en 2018 dans le circuit jazz. Lucky Peterson avait su, grâce à sa personnalité, son talent de multi-instrumentiste (g, p, org, voc, dm…) et d'homme de scène, étendre le public du blues sur le continent européen depuis le
début des années 1990, dont une relation particulièrement étroite avec la France marquée de nombreux albums de qualité. Musicien toujours en éveil, il
aimait les rencontres et avait un profond respect pour la grande tradition de
la musique afro-américaine sous toutes ses formes, du blues au jazz en passant
par la soul, le funk ou le gospel. Il savait également diversifier son approche
du blues avec toujours un souci d'authenticité.
Au début de la crise
sanitaire, il préparait une nouvelle tournée dont l'annulation lui avait
inspiré un «Coronavirus Blues»
enregistré dans sa chambre d'hôtel parisienne. Elle aurait été le prolongement de
son dernier opus 50. Just Warming Up! fêtant son demi-siècle de carrière
autour du blues, lui qui voulait tout simplement «vivre! C'est tout ce qu'un grand musicien doit faire: la longévité,
stay around!» comme il l’avait confié à Jazz
Hot (n°629, 2006). Il était rentré chez lui à Dallas et c'est là
malheureusement qu'il a succombé un dimanche après-midi, victime de plusieurs
AVC.
Lucky Peterson, Festival de Jazz de Vitoria-Gasteiz, 1998 © Jose Horna
Né en 1964 à Buffalo, NY,
Judge Kenneth Peterson a porté le blues dès son plus jeune âge. Son père James
Peterson était lui-même musicien et possédait le club The Governor's Inn. Lors d'un entretien au cours de sa tournée
de 1993, en première partie de James Brown, il m'avait confié que «le club se situait au rez-de-chaussée, et
nous habitions au premier étage. La programmation au club m'a permis d'entendre
des musiciens exceptionnels comme John Lee Hooker, Jimmy Reed, Koko Taylor ou
Muddy Waters. Ce qui était formidable, c'est qu'il y avait toujours de la
musique sept jours sur sept. En fait, je baigne dans le blues depuis toujours,
cela fait partie de ma culture.» A l'âge de 4 ans, il apprend la batterie
et l'orgue Hammond. Il ajoute à ce sujet: «C'est
une vieille histoire. Je devais avoir 5 ans lorsque l'organiste Bill Doggett
était à l'affiche de notre club, et il avait un orgue B3 qui me fascinait. La
nuit précédant le concert, j'ai voulu faire le malin en mettant l'orgue en
marche. Mais en descendant les escaliers, l'alarme s'est déclenchée et Bill
Doggett est apparu avec une arme à la main, croyant à un cambriolage. Lorsqu'il
m'a vu devant l'instrument, il m'a demandé si je voulais jouer et s'est mis à
jouer. J'ai su à partir de ce moment que je jouerais de cet instrument» (Jazz Hot n°501, 1993). Peu de temps
après, lors d'un passage au club, c'est Willie Dixon qui remarque cet enfant au
talent affirmé et lui fait enregistrer la matière de plusieurs 45t. (Yambo et Today) qui sont repris partiellement sur l'album 33t Our Future: 5 Year Old Lucky
Peterson (1970-71, Today). Les 45t figurent alors dans les jukes box de la
région. Lucky Peterson prolonge cette première expérience sur les plateaux de télévision, dont celui du célèbre Tonight Show de Johnny Carson (20 janvier 1972) ou dans l'émission Soul! (1er mars 1972, cf. vidéos). Malgré
le succès d'estime de son second album, The Father, the Son, the Blues, enregistré
avec son père un an plus tard sur le même label, le jeune Lucky Peterson
retourne à ses études. Cette enfance de prodige du blues se déroule dans un monde extraordinaire pour le garçon qui continue d'apprendre la musique dans
le club familial, jouant avec la formation d'un père omniprésent. A cette
époque, il prend des cours d'orgue avec Dr. Lonnie Smith et Jimmy Smith,
vivant la musique au quotidien tout en s'initiant à la guitare lors de jams
interminables.
Lucky Peterson, Marseille, 1995 © Ellen Bertet
Durant les années 1970, la
famille Peterson alterne les séjours entre Buffalo et la Floride. Le jeune
Lucky tout juste adolescent va faire ses véritables débuts professionnels en
tenant les claviers derrière le légendaire Little Milton (g) pour un blues
teinté de soul. Le superbe Live at Westville Prison
(1983, Delmark) laissera une trace de cette première expérience de sideman, avec
une tournée internationale qui passe par la France, au sein du «Chicago Blues
Legends» où l'on retrouve également l'excellent Big Voice Odom (voc) et Magic
Slim (g) & Teardrops. Lucky Peterson en profite pour enregistrer deux disques
pour le label Isabel au fameux studio Davout à Paris, sous l’égide de Little
Milton: The Blues Is Allright avec les Teardrops, où l'on retrouve aussi
John Primer (g), et l'autre avec Big Voice Odom (voc), Feel So Good, comprenant Magic Slim & Teardrops.
Il revient en Europe en 1984 au sein du «Young Blood Blues Band» qu'il dirige
avec Melvin Taylor (g). Lors de cette tournée, il enregistre, le 21 mars, toujours
pour Isabel, deux albums, l'un sous son nom, Ridin, et l'autre sous celui de Melvin Taylor, Plays the Blues for You. Il entre la même année
dans la formation de l'icône de la soul-blues du Sud Bobby Blue Bland (voc),
un pilier de la scène de Memphis longtemps associé à B.B. King et dont l'album Two
Steps in the Blues (Duke Records, 1961) reste un modèle du genre. A ce
sujet il confiera «J'ai appris à devenir
un homme de spectacle. Chez Little Milton, j'ai observé le sens du chorus à la
guitare; de Bobby Blue Bland, la facilité dans le chant. Toujours donner
l'impression d'être cool.» (Jazz Hot
n°501, 1993).
En 1988, il s'installe à
Dallas, TX tout en maintenant un lien familial avec la Floride et devient un
sideman recherché pour ses qualités d'instrumentiste, cornaqué par le producteur
local Bob Greenslee qui le fait enregistrer pour le label King Snake avec des
artistes tels que Kenny Neal (g), Lazy Lester (harm, g), Rufus Thomas (voc),
Troy Tuner (g), Joe Beard (g), Noble Thin Man Watts (s) et le trompettiste Nat Adderley! Par ailleurs, il lui fait graver deux albums pour le label
Alligator: Lucky Strikes et Triple Plays qui lui donneront une certaine
notoriété. Il participe aussi au fameux Harp Attack! autour de Junior
Wells (voc, hca), Billy Branch (hca), James Cotton (voc, hca) et Carey Bell
(hca), l'un des fleurons du catalogue Alligator. Egalement en 1990, il
participe à la bande originale du film Tune in Tomorrow (de Jon Amiel) dirigée par Wynton Marsalis.
Il lui faut attendre la proposition de Jean-Philippe Allard, alors
directeur de PolyGram Jazz, pour entamer la période la plus
florissante de sa carrière. Désormais dotés de moyens importants, ses albums
bénéficient d’une production luxueuse dès I'm Ready (1992) avec la présence du producteur
John Snyder qui a déjà travaillé avec de nombreuses personnalités du jazz pour
le label CTI dont Chet Baker, Paul Desmond, Jim Hall, Charlie Haden ou Dave
Brubeck. Il s'entoure ainsi de solides musiciens dont Tony Coleman (dm),
Wilbur Bascom (b), Ernie Lancaster (g) ou The Uptown Horns, sans oublier deux
invités prestigieux, Larry McCray (g) et surtout Illinois Jacquet (ts) sur un
shuffle survolté: «Junk Yard».
Une version audacieuse du classique «Who's
Been Talkin'?» d'Howlin' Wolf connaît un succès en Europe et
Lucky Peterson fait quelques apparitions à la télévision, touchant ainsi un public moins spécialisé. Il enchaîne avec une tournée en première partie de James Brown en
1993 où il démontre des qualités de showman doublées d'une culture jazz, impressionnante pour un jeune musicien surdoué comme la génération en connaît. L'album Beyond Cool (1993) garde
toujours cet équilibre entre blues, soul et thèmes plus funky comme cette
version en compagnie des Memphis Horns de «Compared to What», thème immortalisé par Eddie Harris.
Lucky Peterson, Marseille, 1995 © Ellen Bertet
La suite est encore marquée par d'excellents disques, comme cet hommage à Mahalia Jackson sur Spirituals
& Gospel (1996) avec Mavis Staples (voc), une collaboration plus
orientée vers le funk avec
Bootsy Collins (eb) sur Lifetime (1995), le blues épicé de New Orleans
en compagnie de Jon Cleary (p) et des Texacali Horns sur Double Dealin,
sans oublier un retour plus roots sur
Move (1997) et Lucky
Peterson (1999) avec
le vétéran de la scène de Chicago Johnny B Gayden (g) ainsi que Dennis Chambers
(dm). Lucky Peterson y démontre une grande maîtrise tant dans les arrangements singuliers
de grands classiques qu’en tant qu’interprète aux claviers, à la guitare ou au chant trempé dans le gospel. Il profite de cet ancrage au sein d'Universal pour
développer son expérience de sideman auprès d'Abbey Lincoln (voc) sur A Turtle's Dream (1995), entouré de Rodney
Kendrick (p) et de Victor Lewis (dm), tout en collaborant à
l'ensemble de la collection Gitanes Blues Productions de Verve dont font partie
Jimmy Johnson, Big Daddy Kinsey, Joe Louis Walker et James Cotton. Il s'octroie
au passage quelques escapades avec Junior Wells pour un convaincant Better
Off With the Blues (1993) et une
rencontre plus jazz à l'orgue avec la chanteuse Gabrielle Goodman en compagnie de
Mulgrew Miller (p) sur Until With Love (1994). Durant cette prolifique période des années 1990, il
arpente les scènes européennes en véhiculant cette image de bluesman hors-pair retrouvant l’étendue de l'expression afro-américaine, dans l'esprit d'un Ray Charles, et de prêcheur profane, devant un public dépassant allègrement le cadre des
amateurs de blues. On se souvient de ses descentes au milieu du public ou des nombreuses
jams auxquelles il participait dans les festivals. Son contrat lui permet aussi
quelques collaborations auprès de géants du blues prêtant sa guitare, son piano ou
son orgue Hammond B3 sur les productions d'Etta James (voc), Junior Wells, Carl
Weathersby (g), Trudy Lynn (voc), Carey Bell (hca), Kenny Neal (g,voc) ou un bel
hommage à Howlin' Wolf en compagnie de Hubert Sumlin (g), Eddie Shaw (s) et
Henry Gray (p).
La décennie suivante est
plus contrastée, en raison de problèmes personnels et de santé qui vont amener
Lucky Peterson à alterner, pour le label anglais JSP, des productions
routinières, enregistrées chez lui au Texas, avec quelques collaborations
pas toujours heureuses. Il revient à l'essence du blues lors de son retour chez EmArcy avec
un projet ambitieux de coffret de trois albums autour de l'orgue Hammond B3, Organ
Soul Sessions toujours produit par Jean-Philippe Allard. Il y renoue avec un
univers proche du jazz, un jazz de culture où le blues est roi, entouré de pointures tel que Houston Person (ts), Rodney
Jones (g), Cornell Dupree (g) ou Cindy Blackman (dm) dans un répertoire où l'on
croise Thelonious Monk, Duke Ellington, Horace Silver, Quincy Jones, Lee Morgan, Kenny Burrell
ou Herbie Hancock. Il signe également un bel album acoustique, You Can Always Turn Around, chez Dreyfus Jazz, un album ambitieux, entre jazz, fusion et funk, Sun en compagnie de Bill
Laswell (eb), Henry Threadgill (s) et Graham Haynes (tp), le fils de Roy
Haynes.
Lucky Peterson, Marseille, 1995 © Ellen Bertet
Ces dernières années, il avait
retrouvé une forme de sérénité et le succès, notamment avec son album The
Son of the Bluesman et surtout son beau Tribute to Jimmy Smith avec
Archie Shepp (s) et Herlin Riley (dm), baladant son orgue et sa guitare du Duc
des Lombards au Sunset en passant par le New Morning, le Théâtre de l'Odéon et à l’automne dernier, finissant sa tournée The Blues Are Back pour ses 50 ans de carrière commencée en 2018, au Théâtre Alexandre Dumas de St-Germain-en-Laye (cf. VIDEOS) avec Tamara Tramell (voc), son épouse texane de Dallas, et son groupe The Organization.
Une histoire d'amour avec la France et sa capitale qu'il fréquentait encore
quelques jours avant le début du confinement. Sa disparition précoce s'inscrit
dans la lignée des grands musiciens trop tôt disparus en cette année 2020 désastreuse pour le jazz de culture.
Lucky Peterson laisse cependant une œuvre déjà respectable quantitativement et remarquable de qualité, d'une grande cohérence et plénitude artistique, comme les musiciens qui ont su réunir et tenir aussi fortement tous les fils de l’expression afro-américaine. Son jeune âge donne d'énormes regrets aux amateurs de tous les continents. Au-delà de l’artiste de scène, il restait un homme abordable et sympathique, toujours illuminé par son beau sourire, in the tradition.
David Bouzaclou Photos Ellen Bertet et Jose Horna
DISCOGRAPHIE
Leader/coleader 45t 1970. Our Future: 5 Year Old Lucky Peterson: Funky Alphabet/Our Future, Today 1504 (repris dans le LP Our Future)) 45t 1970. Lucky Peterson Blues Band: 1.2.3.4./Lucky's Tune, Yambo 77704/05 (=Today 1512) 45t 1970. Lucky Peterson Blues Band: All on Account of You/Sing the Blues Till I Die, Yambo 77705/6 (=Today 1514) LP 1970-71. Our Future: 5
Year Old Lucky Peterson, Today 1002
LP 1972. James and Lucky Peterson, The Father, the Son, the Blues, Today 1011
CD 1984. Ridin', Isabel 919.2
CD 1987. Triple Play, Alligator 4789 CD 1989. Lucky Strikes!,
Alligator 4770
CD 1992. I'm Ready,
EmArcy/Gitanes Jazz 517 513–2
CD 1993. Beyond Cool,
Verve/Gitanes Jazz 521 547–2
CD 1995. Lifetime, Verve/Gitanes
Jazz Productions 527 771–2 (=529 811-2)
CD 1996. Spirituals &
Gospel: Dedicated to Mahalia Jackson, Verve/Gitanes Jazz 533 562–2
(avec Mavis Staples)
CD 1997. Move, Verve/Gitanes
Jazz 537 897–2
CD 1998. Lucky Peterson,
Blue Thumb/Gitanes Jazz 547 433–2
CD 2000. Double Dealin,
Verve 549 475–2
CD 2002. Black Midnight
Sun, Birdology 36643 (=Dreyfus Jazz 36643–2)
CD 2004. If You Can't Fix
It, JSP 5100 (avec James Peterson)
CD 2007. Tête à tête, JSP
8805 (avec Andy Aledort et Larry McCray)
CD 2009. Organ Soul
Sessions: The Music Is the Magic, EmArcy 531 239–9
CD 2009. Organ Soul
Sessions: Mercy, EmArcy 531 380–0
CD 2009. Organ Soul
Sessions: Brother Where Are You?, EmArcy 531 380–1
CD 2010. You Can Always
Turn Around, Dreyfus Jazz 46050–369672
CD 2010. Heart of Pain,
JSP 8824
CD 2011. Every Second a
Fool Is Born, JSP 8831
CD 2012. Travelin' Man,
JSP 8854
CD 2012. I'm Back Again,
Blues Boulevard 250357
CD/DVD 2012. Live at The
55 Arts Club Berlin, Blackbird Music 201210
CD 2014. The Son of a
Bluesman, Jazzbook/Jazz Village 570035
CD/DVD 2014. July 28th
2014 (Live in Marciac), Jazzbook/Jazz Village 570076
CD 2016. Long Nights, JSP
3001
CD 2017. Tribute to Jimmy
Smith, Jazzbook/Jazz Village 570135
CD 2019. 50. Just Warming Up!,
Jazz Village 570165
Sideman
LP 1982. James Peterson Blues Band, Trying to Keep the Blues Alive, Judge 101 CD 1982. Andrew Big Voice
Odom, Isabel/Evidence 26027-2
CD 1982. Little Milton,
The Blues Is Allright, Isabel Records/Evidence 26026–2
45t 1982-83. James Peterson, Cheating Woman/That Certain Feeling, Fantastic 1007/8 CD 1983. Little Milton,
Live at Westville Prison, Delmark 681
CD 1984. Melvin Taylor,
Plays the Blues for You, Isabel 599 202
LP 1987. Kenny Neal, Bio
on the Bayou, King Snake 005
CD 1988. Kenny Neal, Big
News From Baton Rouge!!, Alligator 4764
CD 1988. Lazy Lester, Harp
& Soul, Alligator 4768
CD 1988. Rufus Thomas,
That Woman Is Poison!, Alligator 4769
CD 1989. Kenny Neal, Devil
Child, Alligator 4774
CD 1989. Alex Taylor,
Voodoo in Me, King Snake 015
CD 1989. Razzy Bailey,
Blues Juice, King Snake 014
LP 1989. Iko–Iko,
Snowstorm in the Jungle, King Snake 009
CD 1990. Noble Watts &
Nat Adderley, Noble & Nat, King Snake 4041 CD 1990. James Peterson, Too Many Knots, Ichiban 1130 CD 1990. James Peterson,
Rough and Ready, King Snake 4031
CD 1990. James Cotton/Junior Wells/Carey Bell/Billy Branch, Harp Attack!, Alligator 4790
CD 1990. Big Daddy Kinsey
and Sons, Can't Let Go, Blind Pig 73489
CD 1990. Jumpin' Johnny
Sansone & the Blues Party, Mr Good Thing, King Snake 4039
CD 1990. Dr Hector &
The Groove Injectors, House Calls, King Snake 4029
CD 1990. Wynton Marsalis,
Tune in Tomorrow. The Original Soundtrack, Columbia 47044
CD 1990. Ace Moreland,
Sizzlin' Hot, King Snake 4030
CD 1990. Sarasota Slim,
Bourbon to Beale, Appaloosa 069–2
CD 1990. Joe Beard, No
More Cherry Rose, King Snake 4040
CD 1990. Troy Turner,
Teenage Blues in Baton Rouge, King Snake 4038
CD 1991. Ernie Lancaster
Featuring Lucky Peterson, Ernestly, Ichiban/King Snake 9011
CD 1992. Floyd Miles &
Friends, Crazy Man, Ichiban 9022
CD 1992. Lonnie Shields, Portrait,
Rooster Blues 72626
CD 1992. Etta James, The
Right Time, Elektra/Warner 7559–61347–2
CD 1992. Frankie Lee, Doug
Newby and the BluzBlasters, Sooner or Later, Flying Fish 70595
CD 1993. Big Daddy Kinsey,
I Am the Blues, Verve/Gitanes Blues Productions 314 519 175–2
CD 1993. Noble Thin Man
Watts, King of the Boogie Sax, Wild Dog 9102
CD 1993. Joe Louis Waler,
Blues Survivor, Verve/Gitanes Blues Productions 314 519 063–2
CD 1993. Junior Wells,
Better Off With the Blues, Telarc Blues 83354
CD 1993. Midnight
Creepers, Breaking Point, Wild Dog Blues/King Snake 9101
CD 1994. James Cotton,
Living the Blues, Verve/Gitanes Blues Productions 314 521 238–2
CD 1994. Gabrielle Goodman,
Until With Love, JMT Records 697 124 046–2
CD 1994. Kenny Neal,
Hoodoo Moon, Alligator 4825
CD 1994. Jimmy Johnson,
I'm a Jockey, Birdology, Verve 314 521 5862
CD 1994. Orchestre
National de Jazz/Laurent Cugny, Yester Now, Verve 522 511–2
CD 1994. Sarasota Slim,
Hungry Man, Appaloosa 101–2
CD 1995. Carey Bell, Deep
Down, Alligator 4828
CD 1995. Abbey Lincoln, A
Turtle's Dream, Verve/Gitanes Jazz Productions 314 527 382–2
CD 1996. Tony Coleman, Out
in the Open, King Snake 029
CD 1996. Orchestre
National de Jazz/Laurent Cugny, In Tempo, Verve 532 438–2
CD 1997. Collectif, Paint
It Blue: The Songs of the Rolling Stones, House of Blues/RUF 1020
CD 1998. Henry Gray/Calvin Jones/Sam Lay/Colin Linden/Eddie Shaw/Hubert Sumlin, A Tribute to
Howlin' Wolf, Telarc Blues 83427
CD 1998. Trudy Lynn, U
Don't Know What Time It Is, Bird & Blues/WEA Music 3984–24680-2
CD 1999. Carl Weathersby,
Come to Papa, Evidence 26108–2
CD 1999. Collectif,
Hellhound on My Trail (Songs of Robert Johnson), Telarc Blues 83521
CD 2001. Collectif, The
Blues White A1bum, Telarc Blues 83553
CD 2002. James Cotton
Blues Band, 35th Anniversary Jam of James Cotton Blues Band, Telarc
Blues 83550
CD 2002. Melvin Taylor &
Slack Band, Rendez-vous With the Blues, Evidence 26123–2
CD 2002. Collectif, Exile
on Blues St, Telarc Blues 83571
CD 2005. Bernard Allison,
Larry McCray, Carl Weathersby, Triple Fret, JSP 8802
CD 2005. Marcus Miller,
Silver Rain, Dreyfus Jazz FDM 36 673–9
CD 2005. Nigel Kennedy,
Blue Note Sessions, Blue Note 0946 3 57050 2 7
CD/DVD 2006. Nina Van
Horn, From Huntsville to Jordan, Cristal Records 119
CD 2006. Tommy McCoy, Lay
My Demons Down, Green Swamp 11616
CD 2008. Kenny Neal, Let
Life Flow, Blind Pig 5122
CD 2008. Ayo, Gravity at
Last, Polydor 006007531120 45
CD 2010. Cookie McGee, One
Way Ticket: The New Queen of Texas Blues. Live, Wolf Records 120.632
CD 2013. Tamara Peterson,
Whatever You Say, JSP 8848
CD 2015. Zac Harmon, Right
Man. Right Now, Blind Pig 5167
CD 2015. Miss Angel With
Shawn Kellerman, Down in Mississippi, Electro-Fi 3446
CD 2018. Big Dez, Last Train,
Autoproduit 816335
VIDEOS
Chaîne YouTube de Lucky Peterson, «Lucky Strike»: https://www.youtube.com/channel/UC8y5eTdlQtjYZJ9kjOrARLQ Chaîne YouTube de James & Lucky Peterson: https://www.youtube.com/channel/UCCxDKnsvFWRzHjNdCK697vg Chaîne YouTube de Lucky Peterson: https://www.youtube.com/channel/UC7QMsNcQXs9lz6djag2sqvg
1971. Lucky Peterson, disque enfant chez Yambo Records, «1,2,3,4», «Good Old Candy»,
1971. Lucky Peterson, album chez Today Records, Our Future: 5 Year Old Lucky Peterson: «Funky Alphabet»/«Our Future» 1972. Lucky Peterson, 1er mars, Soul! TV show, «Our Future», «Funky Alphabet» 1972. The Father The Son The Blues, Today 1011 (avec James Peterson)1998. Lucky Peterson, Live au festival de Montreux, Mavis Staples (voc) https://www.youtube.com/watch?v=hvkAVQzFNyY
2004. Lucky Peterson, Live au New Morning, Rico
McFarland (g), Linus Iran Nance (kb), Charles Davis (eb), Alphonso Lavell jones
(dm)
https://www.youtube.com/watch?v=alzAG7rCAQA&t=84s
2009. Lucky Peterson, Live au festival Jazz à Vienne, Bill Eden (ts), Noël
Johnston (g), Jamil Rahman Byron (dm)
https://www.youtube.com/watch?v=UXLv2NinaLc&t=122s
2012. Lucky Peterson, Live au festival Jazz in Marciac, Wynton Marsalis (tp), Dan Nimmer (p), Carlos
Henriquez (b), Walter Blanding (ts), Ali Jackson (dm), Lucky Peterson (g, org,
voc), «Nobody Knows The Trouble I've Seen», «Sometimes I Fell
Like a Motherless Child», «C.C. Rider»
https://www.youtube.com/watch?v=bBa5HynDByw
https://www.youtube.com/watch?v=5f383C7COag
https://www.youtube.com/watch?v=Z91Jm-OuEoQ
2013. Lucky Peterson & B.B. King, «The
Thrill Is Gone»
2019. Lucky Peterson, Live au New Morning, Paris, 11 mars
https://www.youtube.com/watch?v=m8cU2jm1Ou8
2019. Lucky Peterson, 50 ans de carrière, tournée The Blues Are Back, Théâtre Alexandre Dumas, St-Germain-en-Laye, 15 octobre, Lucky Peterson (voc,g,org. Hammond B3,p) & The Organization: Shawn Kellerman (g), Rachid Guissous (kb), Timothy Waites (b), Raul Valdes(dm), invitée : Tamara Tramell (voc) 2020. Lucky Peterson, solo (g,voc), «Coronavirus Blues», Paris, 17 mars
https://www.youtube.com/watch?v=TWcxoDAWthI
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