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Ahmad Jamal

29 oct. 2013
Saturday Morning
Ahmad Jamal © Jazz Hot n°665, automne 2013

Nouveauté-Indispensable
Back to the Future, I'll Always with You, Saturday Morning, Edith's Cake, The Line,
I'm in the Mood for Love, Firefly, Silver, I Got It Bad and That Ain't Good, One,
Saturday Morning
Ahmad Jamal (p), Reginald Veal (b), Herlin Riley (dm), Manolo Badrena (perc)
Enregistré en février 2013, Pernes-les-Fontaines (84)
Durée : 1h 02' 37''
Jazz Village 570027 (Harmonia Mundi)

À l’âge de 83 ans, Ahmad Jamal continue de nous étonner par l’authenticité et la force de son message. Avec le temps, sa musique a fondamentalement peu évolué, même si elle est maintenant parée d’une dimension orchestrale encore plus ample. On retrouve ici les ingrédients qui avaient assuré le succès de l’album Blue Moon paru en 2011. D’abord, cette puissance parfaitement maîtrisée qui emporte l’auditeur et dans laquelle il serait vain de s’accrocher à une ligne directrice confortable. Ensuite, cette alternance de moments d’intense tension rythmique provoquée par des motifs répétitifs de notes jaillissantes qui font résonner le piano et d’instants de plénitude s’estompant jusqu’au silence. Les deux contribuent hautement à l’expressivité d’un phrasé toujours tendu, parfois à la limite de la cassure. Enfin, il y a cette connaissance des standards, ici « I’m In The Mood For Love » et « I’ll Always Be With You », que le pianiste ne se lasse pas de remodeler pour en tirer toute la quintessence. Ainsi « I Got It Bad and That Ain’t Good », une magnifique ballade de l’univers ellingtonnien où se faufilent des citations de « Take The A Train ». Sur sa lancée, Ahmad Jamal reprend des compositions de son répertoire qu’il pare d’une vigueur nouvelle (« Firefly », « Edith’s Cake »). Dans « Back To The Future » qui comporte un bref clin d’ œil à « Things Ain’t Not What They Used To Be », le contrebassiste Reginald Veal fait tournoyer un motif funky très dansant dynamisé par le jeu inventif du percussionniste Manolo Badrena, un vieux compagnon de route de Jamal, et la pulsation vivifiante du batteur néo-orléanais Herlin Riley. Souvent inspiré, le pianiste improvise, développe ses idées, commente et distribue les solos de ses partenaires avec un remarquable savoir-faire. Un beau disque.
Alain Tomas