Vivian Buczek
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24 avril 2013
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Straight From My Heart-Dedication to My Giants-Live at the Palladium
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© Jazz Hot n°663, printemps 2013
Nouveauté-Sélection
Vivian Buczek
Straight From My Heart
Too Close for Comfort, Meditação,Free Like Making Love, Filthy McNasty, So Many Tears, Fly Away, You’re Driving Me Crazy, We’ll Be Together Again, The Jodi Grind, Blues for Laila/Lullaby Blues, Sakta Vi Gå, Szeptem
Vivian Buczek (voc), Claes Crona (p), Mattias Hjort (b), Zoltan Csörsz (g), Jesper Thilo (ts)
Enregistré en octobre 2006, Malmö (Suède)
Durée : 56’ 08”
Love Street Records (www.vivianbuczek.com)
Nouveauté-Indispensable
Vivian Buczek & Claes Crona Trio
Dedication to My Giants
Joy Spring, What Are You Doing the Rest of Your Life ?, All the Way, Whisper Not, Nica’s Dream, How Do You Keep the Music Playing ?, My Shining Hour, Once You Love, I Got a Woman, DDMA, Stockholm Sweetning, Very Early, Four
Vivian Buczek (voc), Claes Crona (p), Kenji Rabson (b), Robert Ikiz (dm), Roger Pontare (voc on 6 & 9), Andreas Oberg (g)
Enregistré en avril 2009, Stockholm (Suède)
Durée : 53’ 55"
Grown Jewels 09-04 (www.vivianbuczek.com)
Nouveauté-Sélection
Vivian Buczek
Live at the Palladium
Tea For Two, Caravan, Dearly Beloved, It’s Alright With Me, Lush Life, Social Call, O Bêbado E A Equilibrista, A Time For Love, A Night in Tunisia
Vivian Buczek (voc), Peter Asplund (tpt, fgh & voc),Claes Crona (p), Hans Backenroth (b), Johan Löfcrantz Ramsay (dm), Elias Källvik (g on 3, 7)
Enregistré le 17 octobre 2011, Malmö (Suède)
Durée : 58’ 52”
Grown Jewels 12-07(www.vivianbuczek.com)
Une chanteuse ! Une de celles qui chantent juste, à la voix placée et qui, au passage, n’oublient pas de swinguer ! Résolument appuyée sur la tradition, champ d’investigation inestimable, Vivian Buczek, citoyenne polonaise devenue suédoise avec le temps, nous propose, ici, trois albums enregistrés entre 2006 et 2011. Trois volumes gonflés à bloc de standards. De « Too Close For Comfort » au thème emblématique des boppers « A Night In Tunisia » via « I Got a Woman » de Ray Charles sans oublier ceux de Sergio Mendez, Jobim, ou même ce populaire “Feel Like Making Love » magnifiquement chanté en son temps, par Roberta Flack. On ne s’ennuie jamais tant l’évidence des arrangements, la complicité des musiciens avec la chanteuse, s’imposent tout naturellement. Avec une fraîcheur de ton constante, comme s’ils jouaient ces standards pour la première fois – pur moment de grâce que ce « We’ll Be Together Again » pris à trois temps à la manière de Bill Evans – les musiciens et Vivian Buczek en tête, nous conduisent dans un univers agréable d’où il est difficile de s’extraire.
Servie par le trio mouvant de l’élégant pianiste Claes Crona, rehaussé de temps à autre par quelques invités dont le vétéran Jesper Thilo au ténor dans le premier album ou Andreas Oberg, remarquable guitariste – admirable solo dans « Nica’s Dream », virtuose fredonnant dans « My Shining Hour » – qui ne dédaigne pas montrer tout ce qu’il doit au grand Wes et à George Benson réunis, Vivian Buczek chante sans jamais forcer la voix avec un feeling de bon aloi.
Les compositions personnelles qui figurent sur les trois opus pourraient faire partie de la longue liste des standards ; le « Fly Away » de la chanteuse (paroles et musique) en samba en témoigne.
Le premier recèle une curiosité : « Stack Vi Gå » qui n’est autre que « Walkin’ My Baby Back Home » magnifié par Nat King Cole et chanté ici en suédois – vibrant hommage de Vivian Buczek à une autre grande chanteuse, elle aussi suédoise, à la carrière internationale : Monica Zetterlund décédée en 2005. Le second semble cependant le plus abouti, très hard bop, au parfum légèrement churchy, avec quelques prises de risques qui font un peu bouger la voix. Acceptons-les, puisque la musique est toujours là, d’autant que le troisième n’est pas mal non plus.Vivian Buczek que Jazz Hot avait découverte au Festival de Jazz d'Ystad en 2012 (cf. Jazz Hot n° 661) se remarque par son swing, son drive, sa musicalité, et il serait temps que ce talent vocal du jazz européen soit à l'affiche de nos scènes festivalières : le jazz ne compte pas beaucoup de vocalistes de ce niveau en Europe, et la chanteuse montre qu'il est encore possible d'être européenne et de faire du jazz in the tradition, sans aucune copie, ni servilité. Du grand art vocal !
Jean-Jacques Taïb
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