Cándido Camero
|
7 nov. 2020
|
22 avril 1921, San Antonio de los Baños-La Havane, Cuba - 7 novembre 2020, New York, NY
|
© Jazz Hot 2020
Cándido CAMERO A Master of Rhythms
Cándido Camero Guerra, Cándido (avec et sans accent) –comme on l’appelait simplement– s’est éteint, paisiblement dans son sommeil, le 7 novembre 2020, à son domicile du Bronx, New York, presque centenaire, sans jamais avoir lâché ses congas dont il a continué à jouer jusqu’à son dernier souffle, répétant dans un studio loué pour ne pas gêner son voisinage.
Cándido Camero était une légende du jazz afro-cubain: 85
années de carrière où se sont croisés, entre autres, Dizzy Gillespie,
Charlie Parker, Miles Davis, Ray Charles, Dinah Washington, Billy Taylor,
Erroll Garner, Duke Ellington, Sonny Rollins, Wes Montgomery, Elvin Jones,
Lionel Hampton, Randy Weston… Avec une centaine d’enregistrements à son actif dans le jazz et les musiques latines, et la liste est sans doute loin d’être complète.
A l’annonce de sa
disparition, le batteur et percussionniste Bobby Sanabria (Jazz Hot n°686), disciple et fervent admirateur (auteur d’un long article
biographique sur Cándido, paru en avril dernier),
a rappelé dans le New York Times le
rôle majeur d’innovateur qu’a tenu le conguero:
«Quand vous parlez de percussions, en
particulier de l'évolution du jeu de congas, vous parlez de deux périodes, avant
Cándido et après Cándido. (…) Il a développé une indépendance coordonnée appliquée
aux congas et au bongo –être capable de garder un rythme régulier avec une main
tout en solo avec l'autre. Il a été le premier à développer les techniques pour
jouer simultanément de plusieurs instruments de percussion, sonnant comme trois ou
quatre musiciens. Il a été le premier à accorder plusieurs congas à des hauteurs
spécifiques pour pouvoir jouer des mélodies dessus, et il était également un
inventeur. En 1950, il a créé le premier appareil permettant de faire tinter une
cloche avec le pied.»
Cándido Camero figure ainsi parmi les grands créateurs du jazz afro-cubain, à
la suite de Mario Bauzá (1911-1993), de dix ans son aîné, fondateur de ce courant si
particulier du jazz (comme l’est en Europe la tradition Django Reinhardt), qui
relie Cuba à l’Afrique, à l’Espagne, à l’Amérique et singulièrement au golfe
caribéen d’où le jazz a émergé. Une rencontre musicale dans laquelle Dizzy
Gillespie prit une part déterminante, après avoir été initié à partir de 1939 à la
musique cubaine par Mario Bauzá qui lui présente aussi Chano Pozo dont la mort prématurée affecte profondément le trompettiste.
Cándido voit le jour dans les faubourgs de la capitale
cubaine, dans une modeste famille où tout le monde est un peu musicien. Son
père travaille dans une usine fabriquant des bouteilles de soda, sa mère est
femme au foyer. A 4 ans, il commence à tambouriner sur des bidons vides de lait
concentré munis de peaux, entouré par ses oncles aux bongos, notamment Andrés
Guerra, bongosero du second orchestre
du Septeto Nacional. Pour ses 8 ans, son père lui offre un tres (une sorte de guitare, typique de la musique traditionnelle
cubaine). Il apprend également la contrebasse avec son grand-père, la flûte et
les percussions: le bongo et la conga. Avec ses amis,
il participe aux rumbas dans les solares2 du quartier. Dès 14 ans, Cándido
débute professionnellement avec La Gloria Habanera, à la contrebasse, alternant
avec le tres au sein du groupe sonero3, Septeto Bolero ou du Septeto
Apolo. Ses amis, issus du même milieu social, sont aussi des jeunes rumberos
et soneros qui, faute comme lui d’avoir une éducation musicale académique, tapent
sur des bongos et autres tambours; les congas ne sont pas encore entrées dans
le «son», genre joué par tous ces septetos.
La Gloria Habanera: Cándido est le 3e à partir de la gauche, 1937
© Collection Walfredo de los Reyes by courtesy Parmi eux, figure Mongo
Santamaría, rencontré dans le Septeto Apolo, de quatre ans son aîné et plus
avancé dans la connaissance des percussions. Mongo gagne sa vie comme facteur et Cándido
l’aide à distribuer le courrier pour pouvoir aller plus vite aux répétitions. Parallèlement,
son oncle Andrés l’aide à perfectionner ses connaissances au bongo. Sur les
ondes de la station radiophonique Cadena
Azul, il joue pourtant encore du tres
avec Mongo au bongo et Chano Pozo
aux congas et au chant. Cándido semble avoir débuté professionnellement au
bongo en 1943, au sein du grand orchestre du Tropicana dirigé par un des
pionniers du jazz, Armando Romeu González (1911-2002) qui a accompagné Nat King Cole et Mario Bauzá. Il accompagne
également le célèbre couple de danseurs Carmen y Rolando au cabaret El Faraón.
A Cuba, sous l’impulsion du tresero
aveugle Arsenio Rodríguez (1911-1970), les congas et le piano pénètrent les septetos qui
se transforment alors en conjuntos, et les meilleurs percussionnistes vont rapidement passer à la conga. En
outre, le jazz, qui s’est développé sur l’île depuis les années 1920 avec le
déferlement de touristes américains fuyant la Prohibition, fascine les
musiciens cubains dont les précurseurs –Mario Bauzá, Machito (alias Francisco
Raúl Gutiérrez Grillo, 1908-1984)– travaillent déjà depuis plusieurs années
dans les orchestres américains. Cándido n’échappe évidemment pas à cette
influence.Le grand couple de danseurs Carmen y Rolando avec Candido Camero, Cabaret Havana Madrid, 7 juillet 1946 © Collection Walfredo de los Reyes by courtesy
En 1946, c’est lui qui introduit la deuxième conga à l’occasion de son premier
voyage aux Etats-Unis avec Carmen et Rolando. Par nécessité économique, la
troupe ne peut embarquer plusieurs congueros.
Pour parer ce manque, Cándido a l’idée de jouer l’accompagnement rythmique de
la main gauche sur la conga et des figures plus complexes correspondant aux
pas des danseurs à la main droite sur un quinto (petit tambour) à la façon qu’un pianiste. L’expérience est un succès.
Après avoir assisté à une représentation du New York Philharmonic, Cándido
innove encore en remplaçant le quinto
par une deuxième conga, accordée à une hauteur différente sur le modèle des
timbales. En 1952, il rajoutera une troisième conga, comme il l’a expliqué: «Pour
pouvoir jouer la mélodie il me fallait une conga. Les trois congas doivent être
accordées sur différentes notes. Les trois congas jouent la mélodie, ensuite le
rythme et après l’improvisation qui est ce qu’on appelle le solo de congas».
Au fil du temps, on le retrouve ainsi avec trois congas jouées d’une main, un güiro (petit instrument que l’on gratte
avec une baguette) de l’autre et la campana
(cloche) avec un pied. Le percussionniste aura jusqu’à six congas devant
lui! La tournée avec Carmen y Rolando dure deux ans et passe par les clubs Havana-Madrid et La Conga à New York, le quartier latino de Chicago, l’Escambrón de
Puerto Rico et la République Dominicaine. Il n’y a pas de trace attestant que Cándido
ait joué avec des jazzmen lors de ce séjour, mais il dit avoir fréquenté la
52nd Street et divers cabarets. S’il arrive quelques mois avant Chano Pozo et toutes les grandes figures
de la percussion cubaine –Mongo Santamaría, Armando Peraza, plus tard Francisco
Aguabella et Patato Valdés–,
il n’est pas le premier. Le tandem Diego Iborra et Billy Álvarez a déjà partagé
la scène du club Three Deuces avec Dizzy Gillespie.
Cándido Camero
© Collection Walfredo de los Reyes by courtesy
De retour à Cuba, Cándido joue à la place de Mongo sur les congas dans le Conjunto
Los Leones, une formation traditionnelle. Lors de la venue de Woody Herman à La
Havane, à la charnière des années 1949 et 1950, il a l’occasion d’échanger avec
le batteur Shelly Manne comme le rapporte la revue Bohemia qui couvre le séjour de Woody Herman.
Peu après cette rencontre, il
retourne à New York. En 1950, alors
qu’il séjourne à l’Holiday Inn avec Carmen y Rolando, il se rend au Palladium
où on lui présente Dizzy Gillespie
qui avait dit, lors de la disparition tragique de Chano Pozo, le 2 décembre 1948, qu’il ne voulait plus de conguero, Pozo étant irremplaçable, ce
qu’il fera pourtant brièvement avec le Portoricain Sabú Martinez. Le
trompettiste, qui avait entendu parler de Cándido, veut l’écouter et lui
demande de rejoindre sur scène l’orchestre de Tito Puente. Satisfait par cette
audition, Dizzy lui demande s’il a déjà joué dans un contexte jazz. «J'ai été honnête avec Dizzy. Je lui ai dit
non, mais que je savais que je pourrais le faire s'il me donnait une chance. A
cette époque, mon anglais était très limité. Il m'a dit de descendre au club
Downbeat sur West 52nd Street pour me produire avec le trio maison du pianiste
Billy Taylor, pour jouer un set et voir si je pouvais balancer le tumbao (le
rythme cubain) pour m'intégrer dans un
décor jazz. Je l'ai fait, et il m'a dit de le retrouver mañana. Je suis donc revenu la nuit suivante au
club, et j'ai joué un autre set, pensant qu'il serait là. Ce que je n’avais pas
compris c'est qu'il voulait que je le rencontre à la gare car il partait en
tournée avec son big band. Mais le propriétaire du Downbeat m'a offert
un contrat d'un an pour jouer avec le trio de Billy en tant qu'interprète
vedette, et j'ai accepté. Nous accompagnions tous les invités de passage, y
compris Charlie Parker, qui m'appelait "Dido". C'était mon entrée dans le
monde du jazz.» a raconté Cándido à Bobby Sanabria. Quatre ans plus tard,
il retrouve Billy Taylor pour l’album The
Billy Taylor Trio With Candido (Prestige), lequel dira de lui: «Je n’ai
entendu personne aborder aussi bien l’équilibre entre le jazz et les éléments
cubains que Cándido».
Après avoir été en studio
avec Chico O’Farrill, fin 1950,
pour sa Second Afro-Cuban Jazz Suite,
et une fois terminé son contrat au Downbeat, Cándido est happé par Dizzy qui l’engage au Birdland où
il joue de nouveau avec Charlie Parker et tous les groupes de passage. En 1951, il rentre
à Cuba et travaille avec Bebo Valdés
(p) au cabaret Sans Souci. Il est pressenti pour participer à son album, Cubano!, connu comme le premier
disque de jazz enregistré à Cuba avec les excellents boppers Gustavo Más (ts) et
«El Negro» Vivar (tp); mais il y renonce pour repartir à New York et pour participer à un enregistrement de Charlie
Parker les 14 et 15 novembre 19524 au Carnegie Hall avec un grand orchestre à
cordes ainsi qu’en sextet avec Dizzy Gillespie.
Il retrouve l’altiste l’année
suivante avec son quintet au Birdland (9 mai 1953), puis pour un enregistrement
radio avec le trio de Bud Powell (30 mai 1953). Cette année 1953 est d’ailleurs très
riche sur le plan discographique, Cándido prenant part à de multiples sessions
auprès de Ray Charles, Woody Herman, Dinah Washington, Miles Davis. Il enchaîne
en mai 1954 avec une nouvelle collaboration aux côtés de Dizzy Gillespie (Manteca, Verve) qui est l’occasion de
reprendre le bongo et de retrouver Mongo Santamaría, avant d’enregistrer en
juillet avec le trio d’Erroll Garner (Mambo
Moves Garner, Mercury). Il entre également en studio cette même année avec
l’orchestre de Stan Kenton où il remplace Jack Costanzo qui avait appris les
percussions à Cuba dans les années 1940.
Cándido avec Dizzy Gillespie et Charlie Parker, Birdland, New York, 1950
© Collection Walfredo de los Reyes by courtesy
Alors que jusque-là Cándido Camero vit entre La Havane, New York et Miami où
il joue souvent dans les clubs avec les jazzmen de la Gold Coast, comme le
batteur Don Hesterberg l’a raconté, l’année 1955 est celle de son dernier
séjour sur son île natale. Il y retrouve alors Bebo Valdés sur son Holiday in Havana (Decca). A son retour
sur le continent, les sollicitations continuent. En avril 1956, Tito Puente
l’invite sur son disque Cuban Carnival
(RCA Victor). Ils effectuent, accompagnés de Joe Loco (p) et Miguelito Valdés
(voc), de longues tournées à travers les Etats-Unis où le mambo vit ses grandes
heures. Ce même mois, Cándido grave son premier vinyle sous son nom (Candido, ABC-Paramount) où figurent
plusieurs standards: «Mambo Inn», «Perdido», «Stompin’ at the Savoy». Parmi ses
partenaires, on relève la présence du ténor Al Cohn. En mai, le percussionniste
est engagé sur l’album Introducing Kenny
Burrell (Blue Note) pour le thème «Get Happy» incluant un mano a mano
avec Kenny Clarke. L’année se conclut par une séance avec l’orchestre de Duke
Ellington: Cándido a raconté qu’il avait acheté un disque du Duke en trio,
s’était enregistré aux congas sur le thème «Kinda Dukish»5 et avait soumis cet enregistrement
à Ellington qui l’avait alors invité pour l’album A Drum Is a Woman (Columbia) à se joindre, au bongo, à son big band
qui réunissait alors Johnny Hodges, Russell Procope, Harry Carney, Paul
Gonsalves, Cat Anderson, Clark Terry, Ray Nance, entre autres. Suivra une série
d’émissions télévisées à travers le pays.
Un nouvel enregistrement en leader
intervient en février 1957, The Volcanic
(1957, ABC-Paramount) où le bongosero
se frotte à une pléiade de jazzmen comme Oscar Pettiford, Osie Johnson, Hank
Jones, Art Farmer, Ernie Royal… Si on y trouve le traditionnel «Manisero», des compositions
du jazz sont aussi présentes: «Moonlight in Vermont», «Take The 'A' Train»,
«Tin Tin Deo»… Il apparaît, toujours en février 1957, sur le Drum Suite (Columbia) d'Art Blakey & The Jazz Messengers, avec Ray Bryant, tandis que Machito
et Bauzá l’appellent en décembre pour Kenya
Afro Cuban Jazz (Roulette) où il côtoie Doc Cheatham, Cannonball
Adderley, Joe Newman et retrouve Patato Valdés.
Cándido donne aussi deux autres enregistrements en leader, en 1958 et 1959: In Indigo (ABC-Paramount), avec Joe Puma
à la guitare, et Latin Fire (ABC-Paramount)
où Machito tient les maracas, Phil Woods le saxophone et Ernie Royal la
trompette...
Cándido Camero et Xiomara Alfaro,
Chateau Madrid, New York, 1970
© Collection Walfredo de los Reyes by courtesy
Cándido Camero est aussi dans de nombreux shows
télévisés dont le célèbre programme NBC (1956-1960) de Steve Allen avec Tony Bennett, à la fin
de la décennie. On l’entend également avec Lena Horne dans la fameuse émission
d’Ed Sullivan. Il s’installe dans les cabarets new-yorkais, comme le Liborio, avec
son compatriote le chanteur Miguelito Valdés, où ils tiennent l’affiche pendant
une dizaine d’années, puis au Château Madrid commençant avec un trio incluant
le contrebassiste Cachao López...
En 1960, la tournée de Jazz at the Philharmonic en Europe embarque Cándido.
Un
des concerts est enregistré à Stockholm en présence d’Art Davis, Stan Getz,
J.J. Johnson, Dizzy Gillespie, Lalo Schifrin… Son aura est telle que Cándido illustre
la page «Tumbadora» du World Book
Encyclopedia. Sa photo y restera une dizaine d’années. Au cours des années
1960, il accompagne les grandes vedettes latines au Château Madrid: Celia Cruz, La
Lupe, Xiomara Alfaro, Olga Guillot, Bobby Capó, Pedro Vargas, Rolando Lasserie,
Myrta Silva, Roberto Ledesma, Vicentico Valdés…
A Puerto Rico, il joue aussi
avec le batteur-percussionniste Walfredo de los Reyes III, Sr. et, pour une longue période, avec le
flûtiste José Fajardo (1919-2001) au Chico Lounge de San Juan. Cándido s’entoure de nombreux
musiciens latins pour ses propres disques davantage basés sur ses
compositions personnelles. Par ailleurs, il est toujours très sollicité par les
jazzmen durant les décennies 1960 et 1970: Dizzy Gillespie encore à plusieurs
reprises (Gillespiana, 1960; An Electrifying Evening, 1961; Melody Lingers On, 1966), Sonny Rollins
(What’s New, 1962), Wynton Kelly (It’s All Right, 1964), Wes Montgomery, Bumpin’ et Goin’ Out of My Head, 1965), Illinois Jacquet (Spectrum, 1965), Elvin Jones (The
Prime Element, 1969-73; Poly-Currents,
1969; Coalition, 1970; New Agenda, 1975), Buddy Rich, (A Different Drummer, 1971), Randy Weston
(Tanjah, 1973), Charles Mingus (Cumbia & Jazz Fusion, 1977)…
En
1977, le pianiste et guitariste David Amram accompagne Gillespie et des jazzmen
américains à La Havane. Il enregistre sur place (en mai) un morceau, «En memoria de Chano Pozo» avec des musiciens
cubains (Arturo Sandoval, Paquito D’Rivera, Ray Mantilla…, mais aussi Billy
Hart). De retour à New York, il prolonge l’expérience en juin 1977 en invitant
certains des participants de la tournée (Thad Jones, Pepper Adams…) ainsi que Cándido
aux congas pour faire la paire avec Ray Mantilla, notamment sur «Havana/New
York» qui donne son nom à l’album. Toujours en 1977, il participe à une série
d’enregistrements pour le label de Lionel Hampton, Who’s Who in Jazz où il
accompagne, outre le vibraphoniste, Dexter Gordon, Gerry Mulligan ou encore
Woody Herman.
Alors que l’intérêt des jazzmen pour les percussionnistes décline, Cándido,
capable de s’adapter à divers genres musicaux, reste très actif. D’autant qu’il
est aussi un conguero de studio et
ses prestations avec les latinos sont fréquentes mais de qualités diverses
comme le montrent les faces pour le label Salsoul. Il est toujours présent
dans les cabarets de New York, Miami… et traverse les deux dernières décennies du XXe
siècle en travaillant avec le pianiste Marco Rizo et son cuarteto, puis avec le pianiste panaméen Rafael Benítez pour des
Carnavales à Panama et une tournée en Amérique Centrale avec la chanteuse
cubaine Xiomara Alfaro. Cándido est ensuite pris sous contrat par une agence
pour jouer dans des fêtes privées. On le retrouve aussi auprès de Frank Sinatra.
Au début des années 1990, il rejoint le groupe The Conga Kings et parcourt la
planète. Avec Patato Valdés et Giovanni Hidalgo, il compte parmi
les figures de proue du groupe qui enregistre à la fin de la décennie.
A compter des années 2000, Cándido Camero est l’invité permanent de toutes les
grandes fêtes, des anniversaires –dont
les siens–, des grands événements gravitant autour de la musique latine et du
jazz. En 2002, il participe avec Ray Barretto, Bobby Sanabria et une myriade de
jazzmen et guitaristes à un concert de bienfaisance au bénéfice de Barney
Kessel. Il récidive pour la Great Night in Harlem, le Gala de la Jazz
Foundation of America. Il y côtoie Clark Terry, George Benson, Bobby Sanabria, Joe Lovano,
Ron Carter, Hank Jones, Abbey Lincoln…
En 2004, il retrouve, au Blue Note de New
York, pour son anniversaire, Graciela
Pérez
(voc), la sœur de son ami Machito et l’épaule ensuite
pour son premier disque personnel, Inolvidable.
L’année suivante, il joue pour l’anniversaire de Patato. Lui, fête ses 84 ans à l’Iridium Jazz Club avec Ray
Barretto, Paquito d'Rivera… Il rejoint Paquito lorsqu’il célèbre ses
cinquante ans de carrière.
En 2004 et 2005, le cinéaste Iván Acosta réalise
un documentaire Cándido, Manos de Fuego/Candido Hands of Fire (cf. vidéos) dans
lequel Camero fait un retour sur sa vie et sa carrière. Directeur de la Latin Jazz
USA, Acosta n’organise pas moins de quatorze concerts avec pour artiste
principal Cándido Camero au cours des vingt dernières années, dont l’historique
concert du Aaron Davis Hall de Harlem en 2017.
Cándido fête ses 85 ans au cours
de l'année 2006, anniversaire qui donne prétexte à de nombreuses célébrations
et à plusieurs prestations. Il joue ainsi au Festival de Jazz de Carolina à
Puerto Rico, au Festival de Jazz de Denver où il avait joué en 1953 avec
Stan Kenton, à Montréal, à Miami avec le Latin Jazz Nonet composé de vieilles
gloires de la musique cubaine vivant en Floride. En 2007, Cándido est
invité pour un concert par Bobby Sanabria qui l’année suivante célèbre avec lui
les 50 ans de l’album Kenya (Kenya
Revisited Live!!!, Jazzheads).
C’est aussi le temps des honneurs: Cándido Camero est élevé au titre de «Jazz Master 2008» par le National
Endowment for the Arts et se retrouve au centre d’une cérémonie organisée par
le National Postal Museum pour le lancement d’un timbre dédié au latin jazz. L’année
suivante, il reçoit un Latin Grammy Lifetime Achievement Award, joue au Art Time Theater et au 2008 Summer Concert Series
de Miami. Début 2009, il est l'invité surprise à New York du Village Vangard, et il termine l'année au Birdland pour la Jazz Nativity. Les années suivantes,
il retrouve Bobby Sanabria au FB Lounge, avec le New School Afro-Cuban Jazz
Orchestra ou la Manhattan School of Music jouant encore des thèmes comme «Manteca»,
«Groovin' High», «Congo Mulence».... Parmi les moments phares de cette période,
on se souviendra de Cándido à la tête d’un all stars offrant en 2012 plusieurs représentations à Seattle avec
la flûtiste canadienne Jane Bunnett et le pianiste cubain Hilario Durán.
En 2016, bien que physiquement diminué et en fauteuil roulant, il tient
les congas sur «Manteca» lors du concert de la Jazz Fondation animé par Randy
Weston. Lors du 24th International Duke Ellington Study Group Conference, il intervient
dans la discussion autour de l’album A
Drum Is a Woman auquel il avait collaboré en 1956. Il participe
aussi cette même année au Chicago Jazz Festival puis donne un grand concert –censé
être celui de sa retraite!–, entouré de Benjamin Lapidus (g), Mitch
Frohman (ts) et du très jeune trompettiste cubain Kali Rodríguez. Un an plud tard,
il est présent pour le concert de soutien aux victimes de l’ouragan Maria à
Puerto Rico, organisé au Poisson Rouge (cf. vidéos), à New York, en compagnie de Paquito
D’Rivera, David Amram, Randy Brecker, Jon Faddis, Larry Harlow.
En mars 2019,
il est invité à Miami pour un grand hommage à Israel Cachao López au Adrienne Arsht Center pour lequel, une nouvelle
fois, il est face à ses trois congas, participant en outre à de nombreuses descargas
(jam sessions à la mode cubaine).
Cette période d'isolement et de silence forcés lui aura été fatale, comme à beaucoup d’artistes âgés dont la vie ne tenait qu’à leur expression, aux liens avec les autres artistes et avec leur public.
Patrick Dalmace Les photos ont été mises à notre disposition par Walfredo de los Reyes III, Sr.1, que nous remercions, et qui les tenait de Cándido Camero © Collection Walfredo de los Reyes by courtesy
1. Walfredo de los Reyes III, Sr. (Jr. dans le cours de sa carrière pour le différencier de son père Walfredo II) est un célèbre batteur et percussionniste cubain, membre d'une véritable dynastie de musiciens percussionnistes mais pas seulement. Walfredo de los Reyes II, son père, était trompettiste et chef d'orchestre. L'actuel Walfredo de los Reyes IV, Jr., né le 18 décembre 1955 à La Havane, est percussionniste. Daniel de los Reyes, un des frères de Walfredo IV, est également percussionniste. Un autre frère, Kamar, est acteur. Walfredo III, Sr., travaille, d'après son site, sur ses mémoires qui devraient être riches d'informations: https://walfredodelosreyessr.com/2. Les solares sont d’anciens palais urbains en
centre-ville de La Havane, de style colonial, construits au XIXe siècle par les
riches propriétaires qui les ont ensuite délaissés pour s’installer dans les
quartiers ouest de la capitale. Les nouveaux acquéreurs de ces vastes demeures,
issus de la classe moyenne, les ont subdivisés en de multiples petits logements
pour les louer à des populations modestes.
3. Le «son» cubain est un genre de musique et de danse apparu à l’est de l’île à
la fin du XIXe siècle. Il mêle des éléments d’origine espagnole (chant et tres, dérivé de la guitare espagnole) et
africaine (clave, structure appel et réponse, présence des percussions). Ce
style atteint La Havane au début du XXe siècle et gagne une grande popularité à
travers le pays. A l’origine constitués de trois à cinq membres, les groupes soneros adoptent majoritairement le format sextet (sexteto) dans les années 1920, puis le format
septet (septeto) lors de la décennie
suivante, avec l’ajout d’une trompette. Dans les années 1940, ils incorporent
le piano et les congas prenant le nom de «conjuntos». 4. Les 14 et 15 novembre 1952, Charlie Parker enregistre pour la radio WNBC
huit titres avec son quintet –incluant Cándido Camero– et un orchestre à
cordes, ainsi que deux autres thèmes, le 15 novembre, en sextet (et sans
cordes) avec Dizzy Gillespie et Cándido Camero (cf. vidéos). Ces sessions restées longtemps
inédites, disponibles en CD (cf. discographie), s’inscrivent dans la série
d’enregistrements avec cordes gravée par Bird depuis les deux célèbres albums
homonymes Charlie Parker With Stings (Mercury)
de 1949 et 1950.
5. Duke Ellington avait enregistré «Kinda Dukish» en trio (Wendell Marshall, b,
Dave Black, dm) sur l’album Dance to the Duke (Capitol, 1953). C’est probablement sur ce disque que Cándido Camero
s’est enregistré aux congas.
* |
SELECTION DISCOGRAPHIQUE
Leader/coleader
LP 1954.
The Billy Taylor Trio With Candido, Prestige 7051 (=CD Original Jazz Classics 015-2)
LP/CD 1956. Candido, ABC-Paramount 125
LP 1957. Candido, The Volcanic, ABC-Paramount 180 (=CD Fresh Sound 632)
LP 1957. Calypso Dance Party With Candido, Calypso & Girl, ABC-Paramount 178
LP 1958. Candido in Indigo, ABC-Paramount 236
LP 1958. The Don Elliott Octet Featuring
Candido, Jamaica Jazz, ABC-Paramount 228
LP 1959. Candido, Latin Fire, ABC-Paramount 286 (=CD Fresh Sound 632)
LP 1961-63. Candido, Conga Soul, Roulette 52078
LP 1963. Candido’s Comparsa, ABC-Paramount 453
LP 1969. Candido, Thousand Fingerman, Blue Note 538104-2 (=CD 7243 5 22664 2 5)
LP 1970. Candido, Beautiful, Blue Note 84357 (=CD UCCQ-9548)
LP 1971. Candido, Brujerias de Candido, Tico Records 1142 (=CD Vampisoul 030)
LP 1973. Candido, Drum Fever, Polydor 2391102
LP 1979. Candido, Dancin’ & Prancin’, Salsoul 8520
LP 1979. Candido, Candi’s Funk, Salsoul 8530
CD 1999. Giovanni Hidalgo/Candido/Patato Valdes, The Conga Kings, Chesky
Records 193
CD 2001. The Conga Kings, Jazz Descargas, Chesky Records 217
CD 2004. Candido/Graciela, Inolvidable, Chesky Records 249
CD/DVD 2004-05. Candido Camero, Hands of Fire, Latin Jazz USA 4093
CD 2014. Candido, The Master, Chesky Records 365
Sideman LP 1950. Chico O’Farrill and His Orchestra, The Second Afro Cuban Suite, Norgran
MGN9 (=CD Verve 533246-2)
LP 1951. Chico O’Farrill and His Orchestra, Afro Cuban, Clef MGC131
LP 1951. Chico O’Farrill, Norgran EPN83 (=CD Verve 533256-2)
CD 1952. Charlie Parker, Live and Private Recordings in Chronological Order.
Vol. 13-15, Jazz Up Top Box 3013/15
LP 1953. Charlie Parker, Summit Meeting at Birdland, Columbia JC 34831 (=CD
Sony Records CS 7126)
LP 1953. Woody Herman and the Woodchoppers, Verve 2030
LP 1953. Woody Herman, Thundering Herd, First Heard 1002 (=CD Laserlight 15774)
LP 1953. The Great Woody Herman and His Herd,
Rarities 42
CD 1953. Miles Davis, At the Royal Roost 1948. At Birdland 1950, 1951, 1953, Le Jazz CD45 (avec Cándido: Birdland 1953)
LP 1953. Georges Shearing Quintet, Satin Latin, MGM 4041
45t 1953. Ray Charles, Mess Around/Funny (But I Still Love You), Atlantic 999
(=CD Classics 5134)
45t 1953. Ray Charles, Heartbreaker/Feelin’ Sad, Atlantic 1008 (=CD Classics
5134)
45t 1953. Ray Charles, It Should've Been Me/Sinner's Prayer, Atlantic 1021
(=CD Classics 5134)
45t 1953. Ray Charles, Losing Hand/Don't You Know, Atlantic 1037 (=CD Classics
5134)
78t 1953. Dinah Washington, Fat Daddy/TV Is the Thing, Mercury 70214 (=CD The Complete Dinah Washington on
Mercury Vol. 3 1952-1954, Mercury 834675-2)
78t 1953. Dinah Washington, Lean Baby/Never Never, Mercury 70175 (=CD The Complete Dinah Washington on
Mercury Vol. 3 1952-1954, Mercury 834675-2)
LP 1953. Bennie Green/Paul Quinichette, Blow Your Horn, Decca 8176
45t 1953. The Four Fresh Men and Stan Kenton and His Orchestra, I'll Be Seeing
You/Please Rember, Capitol 2832
LP 1953-54. Dinah Washington, After Hours With Miss D, EmArcy MG 36028
LP 1954. Stan Kenton and His Orchestra With Guests Dizzy Gillespie, Charlie
Parker and Candido, Kenton and Bird, Jazz Supreme 703
CD 1954. Stan Kenton Festival, Festival of Modern American Jazz, Status 101
LP 1954. Dizzy Gillespie and His Orchestra, Manteca, Verve 8208 (=CD 517 052-2)
LP 1954. Erroll Garner, Mambo Moves Garner, Mercury MG 20055 (=CD 834 909-2)
LP 1955. Bennie Green Blows His Horn, Prestige 7052 (=CD Original Jazz Classics
1728-2)
LP 1955. Jay Jay Johnson/Kai Winding, Jay & Kai, Columbia 973 (=CD Jazz
Beat 526)
LP 1955. Bebo Valdés and His Havana All Stars, Holiday in Havana, Decca 8134
(=CD Caney 512)
LP 1956. Tito Puente and His Orchestra, Cuban Carnival, RCA Victor LPM-1251
LP 1956. Jay and Kai Trombone Octet, Jay & Kai Plus 6, Columbia 892 (=CD 480990
2)
LP 1956. Ray Bryant Trio, Epic LN3279 (=CD Collectables 7417)
LP 1956. Gene Ammons, The Happy Blues, Prestige 7039 (=CD UCCO-5239)
LP 1956. Kenny Burrell, Introducing Kenny Burrell, Blue Note 1523 (=CD TOCJ-6444)
LP/CD 1956. Duke Ellington and His Orchestra, A Drum Is a Woman, Columbia 951
LP 1957. Tony Bennett, The Beat of My Heart, Columbia 1079
LP 1957. Art Blakey Percussion Ensemble, Drum Suite/The Jazz Messengers,
Columbia 1002 (=CD Music On CD 13081)
LP 1957. The Don Elliott Octet Featuring Candido, Jamaica Jazz, ABC-Paramount
228
LP 1957. Machito, Kenya. Afro Cuban Jazz, Roulette 52006 (=CD Caliente
149)
LP 1958. Ralph Sharon Quartet, 2:38 a.m., Argo 5315 (=CD MVCJ-19186)
LP 1958. Tony Bennett With Count Basie and His Orchestra, In Person!, Columbia
1294 (=CD Hallmark Music & Entertainment 707942)
LP 1959. The Lecuona Cuban Boys, Dance Along With The Lecuona Cuban Boys, ABC-Paramount
230
LP 1960. Dizzy Gillespie and His Orchestra, Gillespiana, Verve 8394 (=CD
519 809-2)
LP 1960. Jazz at The Philharmonic All Stars in Europe, Verve 8542
LP 1961. Dizzy Gillespie Quintet, An Electrifying Evening, Verve 8401
CD 1961. Dizzy Gillespie Sextet, A Night at Birdland Live Vol. 1, Yadeon 500
LP 1962. Sonny Rollins, What’s New, RCA Victor LPM-2572 (=CD BMG 74321193112)
LP 1964. Wynton Kelly Quintet, It’s All Right, Verve 8588 (=CD 314 537 750-2)
LP 1964. Donald Byrd, Up With Donald Byrd, Verve 8609 (=CD UCCV-9610)
LP 1964. Gene Ammons, Richard Groove Holmes, Eddie Lockjaw Davis, Willis
Jackson, The Nomos, Jack McDuff, The Soul/Jazz Giants, Prestige 7791 (1 titre avec Willis Jackson)
LP 1965. Wes Montgomery, Bumpin’, Verve V6-8625 (=CD 539 062-2)
LP 1965. Wes Montgomery, Goin’ Out of My Head, Verve V6-8642 (=CD CTI Records 1107-2)
LP 1965. Illinois Jacquet, Spectrum, Cadet 754
LP 1965. Grant Green, His Majesty King Funk, Verve V6-8627
LP 1965. Gary McFarland Orchestra, The "In" Sound, Verve 8632
LP 1966. Dizzy Gillespie and His Orchestra, Melody Lingers On, Limelight 82042
LP 1969-73. Elvin Jones, The Prime Element, Blue Note LA506‑H2
LP 1969. Elvin Jones, Poly-Currents, Blue Note BST 84331 (=CD UCCQ-9338)
LP 1969. Gene Ammons, The Boss Is Back!, Prestige 7739
LP 1969. Bobby Hutcherson, Now!, Blue Note BST 84333 (=CD 7243 4 73164 2 5)
LP 1970. Grant Green, Green Is Beautiful, Blue Note BST 84342 (=CD TOCJ-8668)
LP 1970. Elvin Jones, Coalition, Blue Note BST 84361 (=CD UCCQ-9352)
LP 1971. Buddy Rich, A Different Drummer, RCA Victor LSP-4593
LP 1971. Buddy Rich and His Orchestra, Very Alive at Ronnie's Scott's, RCA
Victor DSP-2031 (=CD Mosaic Records 1009)
LP 1973. Dave Amram, Subway Night, RCA Victor LSP-4820
LP 1973. Randy Weston, Tanjah, Polydor 5055 (=CD 314 527 778-2)
LP 1975. Elvin Jones, New Agenda, Vanguard 79362 (=CD KICJ-8060)
LP/CD 1977. Dave Amram, Havana/New York, Flying Fish 057 (=CD 70057)
LP 1977. Charlie Mingus, Cumbia & Jazz Fusion, Atlantic 8801 (=CD Rhino
Records 8122-71785-2)
LP 1977. Lionel Hampton Presents Buddy Rich, Who’s Who in Jazz 21006 (=CD
Kindom Jazz/Gate 7011)
LP/CD 1977. Lionel Hampton Presents Gerry Mulligan, Who’s Who in Jazz 21007LP 1977. Who’s Who in Jazz Presents Lionel Hampton, Who’s Who in Jazz 21008 (=CD Telarchive 83318)
LP 1977. Who’s Who in Jazz Presents Lionel Hampton With Dexter Gordon, Who’s Who in Jazz 21011 (=CD
Fortune 3022)
LP 1977. Lionel Hampton Presents Woody Herman, Who’s Who in Jazz 21013 (=CD
Fortune 3007)
LP 1977. Giants of Jazz Vol. 1 (Lionel Hampton/Buddy Rich/Gerry Mulligan/Hank
Jones/Jon Hendricks/Bucky Pizzarelli), Kindom Jazz/Gate 7015 (=CD SpotLite 15106)
LP 1977. Giants of Jazz Vol. 2 (Lionel Hampton/Dexter Gordon/Hank Jones/Bucky
Pizzarelli), Who’s Who in Jazz 21012 (=CD Fortune 3001)
LP 1977. Lionel Hampton, Jazz Showcase, Gateway 7020
LP 1978. Dave Amram, No More Walls, Flying Fish GRO-752
LP/CD 1980. Dave Amram and Friends, At Home/Around the World, Flying Fish 094
LP 1982. Dave Amram and Friends, Latin Jazz Celebration, Elektra Musician 60195
(=CD Wounded Bird Records 195)
LP 1984. Beaver Harris/Don Pullen 360 Degrees Experience, Well Kept Secret,
Shemp 2701 (=CD Corbett vs. Dempsey 046)
LP 1984. John Shaw, Spirits Fly With the Wind, Aisha 1001
LP 1984. John Shaw, Assemblage, Aisha 1002
LP 1984. Chico O’Farrill, Guaguasí, Kim Records 746
CD 1991. Benny Powell, Why Don't You Say "Yes" Sometime?!, Inspire
0002
CD 1993. Gegé Telesforo, Gegé and the Boparazzi, Polystar 5012
CD 1995. Dave Amram, On the Waterfront, Varese Sarabande 5638
CD 2002-03. Lou Caputo, Urban Still Life, Jazz Cat 47#1823
CD 2004. Tony Bennett, The Art of Romance, RPM/Columbia 518869 2
CD 2008. Bobby Sanabria Conducting The Manhattan School of Music Afro-Cuban
Jazz Orchestra Featuring Candido, Kenya Revisited Live!!!, Jazzheads 1167
Chaîne
YouTube de Cándido Camero
https://www.youtube.com/channel/UCKCuo6y1qJ6-bWdxGoDDzDA/playlists
DNC. Cándido Camero, Dizzy Gillespie, Machito, Tito Puente, Barretto, dans la rue…
https://www.youtube.com/watch?v=IvAf6TAba6A
1952. Cándido (Camero), Charlie Parker, Dizzy Gillespie, Walter Bishop Jr. (p),
Walter Yost (b), Roy Haynes (dm), Teddy Blum (vln), «Just Friends», «Easy to
Love», «Repetition» (solo Candido Camero), «Strings Theme», «A Night in
Tunisia», «52nd Street Theme», album Charlie Parker with Strings, Carnegie Hall, New York NY, 14 novembre
https://www.youtube.com/watch?v=uPSW2youv5k
1996. Cándido Camero et Bobby Sanabria (dm,perc.), interview, archives, musique,
Getting Started On Congas, Fundamento 2
https://www.youtube.com/watch?v=4x30urYqutM
1996. Cándido Camero et Barnett Williams (timb), Billy Taylor (p), Chip Jackson (b),
Steve Johns(dm), Kennedy Center Education Digital Learning, C.D.Hylton High
School-Woodbridge, VA
https://www.youtube.com/watch?v=FRlEgo_ZYMk
2004-2005. Cándido Hands of Fire, documentaire d’Ivan Acostas, disponible en Dvd, 68min.,
archives biographiques, musique cubaine, jazz, jazz afro-cubain, interviews,
dont extrait passé dans Pantalla Indiscreta, Radio Television Martí
https://www.youtube.com/watch?v=6ajhVmvRJFU
https://www.radiotelevisionmarti.com/a/martinoticias-programa-pantalla-indiscreta
https://www.youtube.com/watch?v=6ajhVmvRJFU
https://www.youtube.com/watch?v=r_OworDqMKY
2008. Cándido Camero, NEA Jazz Master https://www.youtube.com/watch?v=kxVRZ4gFaVA
2011. Cándido Camero, Dizzy Gillespie, Arturo Sandoval, Bobby Sanabria (dm,perc.),
Chris Washburne (tb), interviews, archives, musique, Latin Music USA Go Behind
The Scenes artists/PBS https://www.youtube.com/watch?v=Hs8zHVL6Kfs
https://www.youtube.com/watch?v=RPGQDxvyNiY
https://www.youtube.com/watch?v=7Dy_6rjd1kI
2011. Cándido Camero (U)nity: Axel Laugart (kb), Amaury Acosta (dm), Max Cudworth
(as), Mike Rodriguez (tp), Chris Smith (b), Michael Valeanu (g), Mauricio
Herrera (perc), «Conga Jam» (congahead.com)
https://www.youtube.com/watch?v=H3_aygrb5-g
2012.
91e Anniversaire de Cándido Camero, Bobby Sanabria, Manhattan School of
Music/Afro Cuban Jazz Orchestra, Dizzy’s Club, Jazz at Lincoln Center, New
York, NY, 23 avril (congahead.com) https://www.youtube.com/watch?v=PSoFoqCpEME
2015. Cándido Camero, a birthday party…
https://www.youtube.com/watch?v=NJEG-oc_xhQ
2016. Cándido Camero, Steve Turre, Nestor Torres, Sammy Figueroa, Frankie Figueroa,
Elio Villa Franca, Yunior Terry, Diego Lopez, Jorge Castro, Guido Gonzalez, Jay
Pritzker Pavilion, M.F. Production’s Latin Jazz All Stars, Chicago Jazz
Festival, 4 septembre
https://www.youtube.com/watch?v=YK3Po_U977w
2016. Cándido Camero, Steven Oquendo Latin Jazz Orchestra, Hostos Center for the Arts
& Culture/Hostos Community College, South Bronx, NY, Morris Media
Studios/Prod. Richie Bonilla
https://www.youtube.com/watch?v=ynLEiTuCxxk
2016. Cándido Camero, José Valentino Ruiz (fl), Caliente Big Band, José Antonio Diaz,
The Midwest Clinic International Band, Orchestra and Music Conference, Chicago,
IL (https://www.midwestclinic.org) https://www.youtube.com/watch?v=nxEA8tSRVPk
2017. Cándido Camero, Bobby Sanabria's Multiverse Big Band, concert au profit de
Puerto Rico, 23 octobre, Le Poisson Rouge, New York, NY
https://www.youtube.com/watch?v=HuJ0XIPwMJk
2018.
Cándido Camero, Edmar Castaneda (harp), The Riverside Rehabilitation Center (congahead.com)
https://www.youtube.com/watch?v=rjU3jPBlaNI
2020. Cándido, el rey
de las 3 congas, dir. Luis Leonel León © Fugas
https://www.youtube.com/watch?v=d4OYKcSsyFE
*
|
|
|