Err

Bandeau-pdf-web.jpg
Actualités
Rechercher   << Retour

Buster Cooper

13 mai 2016
4 avril 1929, St. Petersburg, FL - 13 mai 2016, St. Petersburg, FL
© Jazz Hot n°676, été 2016

Buster Cooper, La Huchette, années 1990 © PhotoX by courtesy of La Huchette




George Buster Cooper est décédé à 87 ans des suites d'un cancer. Son père a joué le blues à la guitare pour son plaisir et son frère, Steve, de la trompette et de la basse. Buster est lycéen à la Gibbs High School. A l'occasion d'une restauration de la trompette de son frère à la Lefters Music Co.,  à Central Avenue, Buster accompagne son père, et il a le coup de foudre pour un trombone exposé (1944). Son père le lui offre, et il étudie donc le trombone auprès d’Al Downing, au lycée.



A 16 ans, il joue dans l’orchestre de son cousin batteur George, également nommé Cooper, à St. Petersburg, puis pour Nat Towles (à Omaha) dont l'orchestre comprenait Oliver Nelson (sax).

En 1950, Buster prend des cours à la Hartnett School of Music de New York. De 1952 à 1956, il joue pour Lionel Hampton ayant ainsi participé à l'historique tournée de l'orchestre avec en ses rangs, les trompettes Clifford Brown, Art Farmer, l'excellent lead Walter Williams et un Quincy Jones qui s'orientera avec raison vers l'arrangement (1953). Le concert de Stockholm du 15 septembre 1953 a été préservé (LP Royal Jazz 517). Buster Cooper partage le pupitre avec Al Hayse et Jimmy Cleveland qui contrairement à lui, ont été sollicités par vogue pour divers enregistrements durant leur séjour à Paris.

Al Hayse et Buster Cooper sont membres du big band très remanié qui donne le 22 juillet 1954 un concert enregistré au Trianon Ballroom de Chicago (Columbia 711). Buster Cooper (Leon Comengys remplace Hayse) participe aux concerts donnés en Allemagne en octobre-novembre 1954 (Philips B10157L) et qui présente une section de trompettes de premier ordre: Ed Mullens, Billy Brooks, Wallace Davenport et Nat Adderley.

En 1956, il enregistre avec Cat Anderson et Paul Gonsalves, et l'année suivante pour A.K. Salim (Stable Mates, Savoy MG 12115). Il passe ensuite deux ans dans l'Orchestre de l’Apollo; il accompagne ainsi Ella Fitzgerald, Eartha Kitt, Jackie Wilson, les Platters. Il joue pour Lucky Millinder, Benny Goodman (1958) et co-dirige un groupe avec son frère Steve. En 1959, il vit à Paris et accompagne Josephine Baker (à l'Olympia). Il a enregistré cette même année pour Arnett Cobb (Smooth Sailing, LP Prestige 7184: «Cobb's Mob», «Blues Around the Dusk»), puis il participe au disque de Mundell Lowe (1961, bande sonore de Satan in High Heels, LP Charlie Parker 406).

Puis, il finit par accepter l'offre de jouer pour Duke Ellington qu'il a longtemps refusée (de 1962 à juillet 1969). Dès le 26 juin 1962, il se retrouve pour sa première séance «dukale» au côtés de Chuck Connors et de son idole Lawrence Brown (tb) («I Wish You Love» de Trenet avec Billy Strayhorn, p, Columbia 1907).


Duke Ellington, Afro Bossa, discovery, 1963Duke Ellington, The Far East Suite, Blue Bird, 1966Duke Ellington, The Popular, RCA, 1966Duke Ellington, Latin American Suite, Fantasy/OJC, 1968








L'activité avec l'orchestre du Duke est intense (disques, tournées). Le Duke lui a dédié «Trombonio-bustoso-issimo» («Trombone Buster») (1966, Verve MGV 4072-2). Avec Duke Ellington, il participe à des projets originaux: ré-interpréter les succès des autres pour les labels Reprise et Atlantic (29 novembre 1962 au 3 janvier 1963: «Chant of the Weed», «I'm Getting Sentimental Over You», «Ciribiribin», «For Dancers Only», «At the Woodchopper's ball», etc.), la séance symphonique de la salle Wagram (31 janvier 1963, avec Maurice André, Raymond Fonsèque, Jean-Pierre Wallez, etc.: «Night Creature, mvt 3», «Harlem», Reprise 6097), un disque avec Ella Fitzgerald (octobre 1965, Verve 4070), des concerts sacrés (New York, 26 décembre 1965, Victor LPM 3582; 19 janvier 1968, United Artists 60007/8), la Far East Suite (décembre 1966, Victor LPM 3782), la Latin American Suite (1968, Fantasia 8419).


Avec Cat Anderson, 1964-65Johnny Hodges, Everybody Knows, Impulse!, 1964Earl Hines, Once Upon a Time, Impulse!, 1966Harry Sweets Edison, For My Pals, Pablo, 1988








Il trouve l'occasion d'enregistrer dans de plus petites formations avec des ellingtoniens pour Cat Anderson (Paris, 20 mars 1964, avec Joe Turner ou Claude Bolling, p, Roland Lobligeois, b, Columbia FPX 259), Earl Hines (10 janver 1966, avec Sonny Greer ou Elvin Jones, dm, Once Upon a Time, Impulse! A9108), Johnny Hodges-Earl Hines (1967, Swing's Our Thing, Verve V6 8732), Cat Anderson-Claude Bolling (Paris, 29 janvier 1965, avec Chuck Connors, Claude Gousset, tb, Philips B77731L: «Trombone Buster») et de jouer avec J. J. Johnson, Slide Hampton avant de se fixer comme freelance à Los Angeles (1973).

Il est alors sollicité dans les studios (plus de 200 bandes sonores de films et TV) et par de nombreux big bands. Il a l'occasion d'accompagner Frank Sinatra. On a pu l'entendre avec le Juggernaut, Bill Berry, Milt Buckner (avec Wallace Davenport, tp, tournée 1975-6), Lionel Hampton (1981), Wynton Marsalis. En 1989, il enregistre pour la seule fois sous son nom en coleader avec le trombone Thurman Green (E-Bone-ix, label Blue Lady: «Straight Up»). En 1994, il retourne à St. Petersburg. Il y dirige le Buster Cooper trio au Garden Restaurant. A 71 ans, il travaillait encore trois heures par jour le trombone. Buster Cooper a utilisé l'embouchure Al Cass et sept trombones. Dans la lignée de Trummy Young, Buster Cooper avait, en soliste, un style très «musclé», avec des aigus faciles et des attaques puissantes. Le nom de Buster Cooper restera surtout attaché à l'œuvre de Duke Ellington.

Une intéressante interview de Buster Cooper, avec sa belle discographie en sideman, a été réalisée dans les années 1990, alors qu'il venait de se produire à La Huchette, accompagné par Dany Doriz, Georges Arvanitas, Bruno Rousselet et Michel Denis (Jazz Hot n°537). Il y racontait, entre autres informations passionnantes, que Wynton Marsalis venait le consulter sur les orchestrations reprenant l'œuvre de Duke Ellington.


Jazz Memorial for Buster Cooper

Une jazz jam a été organisée en sa mémoire le 20 juin 2016.

Michel Laplace



SOURCE: Le Monde de la Trompette et des Cuivres de Michel Laplace (DVD-Rom, michellaplace@neuf.fr)

Buster Cooper et Jazz Hot: n°537- 1997 (sélection discographique)


VIDEOS


Duke Ellington : "Trombonio-Bustoso-Issimo/Trombone Buster”, Juan-les-Pins, 1966
https://www.youtube.com/watch?v=n4ngwfVhNCE

Buster Cooper-Turman Green :"Straight Up”
http://www.youtube.com/watch?v=Rh6szv4DfjI&feature=player_embedded


Duke Ellington, 1964, "The Opener”
https://www.youtube.com/watch?feature=player_embedded&v=0ZqIYsN8l4w


Lionel Hampton, 1981,
http://www.youtube.com/watch?v=0134qNaTY0o


*