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Michael Gibbs & The NDR Bigband

20 déc. 2013
Back in the Days
© Jazz Hot n°665, automne 2013

Réédition-Indispensable
12 titres

Titres et personnel communiqués sur le livret
Enregistré entre le 24 novembre 1995 et le 15 décembre 2003, divers lieux
Durée : 1h 05' 42''

Cuneiform Records 322 (www.cuneiformrecords.com)


Si le multi talentueux Michael Clement Irving dit « Mike » Gibbs n’a presque jamais fait les gros titre des magazines spécialisés, c’est que leurs journalistes conjuguent, avec acharnement, une surdité irréversible à une terrible absence de curiosité. Ainsi leur échappe l’importance capitale de cette intense activité de l’ombre menée par la corporation de ces musiciens /compositeurs /arrangeurs /directeurs musicaux /professeurs /producteurs très éloignés des feux de la rampe et dont, à l’évidence, l’inventif et subtil natif de Rhodésie en est un des membres les plus éminents.
Il faut dire qu’à plus de 75 ans, Michael Gibbs, absorbé par des travaux divers et variés pour toutes les immensités musicales que l’on voudra (Gary Burton, feu Stan Getz etc.), n’a signé qu’une douzaine d’albums dont ce dernier en date Back in the Days paru en 2012. En compagnie de la redoutable machine qu’est le NDR Bigband de Hambourg placé sous sa direction, ce sont ici 12 plages gravées entre 1995 et 2003 qui sont livrées, telles quelles, à des oreilles pantoises d’admiration.
Si les mots peuvent encore avoir un sens, alors, ils devraient être capables de rendre compte de cette incomparable écriture réincarnée en un somptueux univers sonore aux couleurs inattendues. Extrêmement raffiné, finement sculpté, ciselé de mains d’orfèvre, aussi ouvert que rigoureux, celui-ci se prête parfaitement aux fugues musicales les plus audacieuses. Et à ce manège, Gary Burton, présent sur trois plages – dont un « Country Roads » d’anthologie – est le roi incontesté de l’évasion.
Les neuf originaux dus, en partie, à la plume de Michael Gibbs et les trois standards, connus et reconnus : « Here’s That Rainy Day », « I Want to Talk About You » et « Round Midgnight » se succèdent en une sublime cohérence non sans laisser aux solistes – les ténors Christof Lauer et Lutz Büchner, les trompettistes Reiner Winterschladhen et Ingolf Burkhardt, l’altiste Fiete Flesh – tout le loisir de s’exprimer. L’attention et l’intérêt ne retombent jamais chez l’auditeur éperdu de reconnaissance devant tant d’intelligence musicale.

Jean-Jacques Taïb