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Claire Dickson

20 déc. 2013
Scattin’ Doll
© Jazz Hot n°665, automne 2013

Nouveauté-Sélection
Caravan, Confirmation, Black Coffee, Love Me or Leave Me, Midnight Sun, Phantom Doll, Just One of Those Things, My Man’s Gone Now, If I Were a Bell, Ornithology/How High the Moon
Claire Dikson (voc), Michael McLaughlin (p), Greg Loughman (b), Eric Rosenthal (dm), Gary Bohan (flh, cnt), Dan Fox (tb), Glenn Dickson (bcl)

Enregistré le 13 novembre 2009 et le 22 novembre 2010, Malden (USA)
Durée : 37' 33''

Autoproduit NDR 102 (www.myspace.com/clairedickson)


Enregistré entre 2009 et 2010, ce premier album prometteur de Claire Dickson, tout juste 16 ans et distinguée deux fois par Down Beat qui lui a remis, au mois de mai dernier, le Student Music Award For Jazz Vocalist, ne doit pas vraiment rendre compte des progrès réalisés depuis par l’étonnante teenager. Voilà donc une baby doll qui swingue, improvise et dont le scat, un peu à la manière de l’inestimable Sarah Vaughan, risque de rendre folles de jalousie quelques-unes de ses consœurs confirmées. Bref, « une djeune qui n’en veut » et, qui plus est, n’a pas froid aux oreilles. Essayez donc de chanter, sans détonner, l’indémodable « Caravan » de Juan Tizol dans la tonalité de sol avec la basse pour seul soutien pendant que les cuivres jouent un riff sur si bémol et la bémol. On se retrouve au tas de sable ?
Il faut dire que cette « demoiselle », comme on ne dit plus à Marseille, a accumulé – depuis son envie très précoce de pousser la chansonnette conjuguée à la découverte du jazz, un peu plus tard, grâce à Ella – conseils et cours en tous genres dont ceux de Terry Lyne Carrington. Une manière plutôt définitive d’acquérir une incroyable assise.
Sans être le disque de l’année, le très court CD (moins de 38 minutes) témoigne des réelles aptitudes vocales de Claire Dikson comme des quelques travers encore audibles tel ce vibrato chevrotant un peu trop marqué en fin de phrase. L’apprentissage, jamais achevé, et le temps se chargeront de les gommer.
A côté des « tubes » du be-bop, musique classique, s’il en est, la relecture de standards comme « Love Me or Leave Me » laisse percer tout ce que Claire Dikson doit à ces merveilleuses vocalistes qui entre easy listening et jazz ont imposé un style dont elles n’avaient pas à rougir face à des collègues plus spécialisées. La grande Doris Day n’est pas loin.
A condition que « la prise en mains » soit intelligente et avisée – ce qui n’est pas gagné – la petite ira loin. C’est tout le mal qu’on lui souhaite. A découvrir.

Jean-Jacques Taïb