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Louis Armstrong

16 mars 2011
Good Evening Ev’rybody
Réédition - Indispensable
Titres communiqués sur le boîtier
Enregistré en juillet 1970, Newport
Durée : 1h 32’
Image Entertainment 0602527314020

Un témoignage incontournable qui célèbre la grandeur artistique de Louis Armstrong. On a connu des vidéos (de mauvaise qualité) qui proposaient ces extraits de concert (Newport Jazz Festival 1970. Jazz Antica ; Anatomy of a performance). Albert Spevak a refait un montage et la qualité d’image et du son sont parfaites. Le boîtier est imprécis, aussi allons nous décrire le contenu de ce document exceptionnel. Louis Armstrong qui ne joue pas de trompette est entouré d’un All Star de circonstance : Tyree Glenn (tb), Dave McKenna (p), Jack Lesberg (b), Oliver Jackson (dm) et le remarquable professionnel Bobby Hackett (cnt) qui avec affection pour Satch contrôle le bon déroulement de tout. Il n’y a pas de clarinettiste mais on voit un autre trombone qui nous paraît être Benny Morton. Le DVD débute par la répétition. D’abord, « Hello Dolly » par Louis et le All Star (les séquences musicales sont aérées par des commentaires de Louis Armstrong). On voit Joe Newman saluer Louis, Dizzy lui tendre…le pied. Puis, répétition d’ “Heebie Jeebies » (Bobby Hackett), « Jeepers Creepers » (Joe Newman), « Mack the Knife » (Jimmy Owens), « Them There Eyes » (Wild Bill Davison), « Pennies from Heaven » par Louis avec Hackett, discussion avec George Wein, « Blueberry Hill » par Louis et Hackett (excellent, avec la sourdine straight). A noter qu’à l’inverse d’aujourd’hui où les balances des produits de marketing qu’on nomme stars sont fermées au public, les répétitions de ces créateurs étaient ouvertes, d’où pas mal de monde en scène…ce qui ne perturbe en rien le roi Louis. Atmosphère bon enfant qu’on ne vivra plus.

Le film se poursuit par la répétition de l’Eureka Brass Band dans lequel brille l’alto de Capt John Handy (toujours aussi méconnu des « spécialistes » français) pour ce « The Saints ». Louis s’amuse avec Willie Humphrey (pas moins méconnu chez nous). A noter la présence de Dizzy à la trompette dans cette parade, loin de l’élitisme aujourd’hui de rigueur. Vient un « Just a Closer Walk » par Handy, Jim Robinson, Percy Humphrey (tp), Hackett et Louis qui impose le grandiose à ces quelques notes. Nous passons ensuite dans l’ordre des titres indiqués sur le boîtier aux extraits du concert (courts morceaux en entier, souvent avec l’annonce) : « I Want a Little Girl » par DeDe Pierce (cnt, voc) (et le PHJB comptant Capt John Handy, Willie Humphrey, Jim Robinson, Cie Frazier, etc), « Thanks a Million » par Bobby Hackett (Dizzy et Davison se joignent à la coda), « Way Down Yonder » par Joe Newman (Dizzy vient l’embrasser), « I’m Confessin’ », plein d’humour, par Dizzy Gillespie (qui imite Louis), « Them There Eyes » par Wild Bill Davison (Ray Nance et Hackett participent à la coda), « Nobody Knows » par Jimmy Owens (solo de bugle à cylindres joué ad lib –beau, bien que sonnant un peu bas à nos oreilles), « In The Market For You » par Ray Nance (cnt, voc), « Ain’t Misbehavin’ » par Dizzy, extraits de « Sleepy Time » par les six trompettes (lead mené par Joe Newman) puis par Louis Armstrong avec Hackett et le All Star qui interprètent ensuite « Pennies from Heaven » et « Blueberry Hill ». Ed Williams annonce Mahalia Jackson qui chante avec ferveur quatre titres. Louis Armstrong la rejoint pour « Just a Closer Walk », ainsi que l’Eureka Brass Band mené par Percy Humphrey et le All Star avec un Hackett qui veille sur tout. Tout ce monde poursuit dans une « Grand Finale » par « The Saints » et « Mack the Knife ». Le film se termine par, bien sûr, « What a Wonderful World » (en répétition). Il y a trois bonus : « Sleepy Time Down South », « Preservation Hall » (DeDe Pierce chante et joue « Bourbon Street Parade ») et l’interview de George Wein, artisan de l’évènement (« The Story Behind the Film » avec des extraits des séquences du film). Il y a des manques, comme la prestation du New Orleans Ragtime Orchestra (avec Lionel Ferbos, tp) et celle de l’Eureka Brass Band (« Lord Lord Lord », « Panama »). On écoutera les commentaires de Louis Armstrong affirmant que Bobby Hackett est son trompette préféré (ce qu’Hugues Panassié et ses disciples n’ont pas assimilé) et soulignant par ailleurs que dans l’évolution « some play ten notes and not a good one » ! Bref on ne s’ennuie pas. Finalement ce DVD est aussi un hommage à l’excellence de Bobby Hackett, fin styliste. Cette nouvelle version est produite en association, notamment, avec la Louis Armstrong Educational Foundation, Inc.
Michel Laplace