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Frederick Douglass par Samuel J. Miller (entre 1947 et 1952)


JAZZ, ROOTS & WORDS





« Sur la route, ils faisaient retentir les bois épais de leurs chansons étranges qui révélaient à la fois la plus grande joie et la plus profonde tristesse. Ils composaient et chantaient en allant, sans s’inquiéter ni de la mesure ni de l’air. La pensée qui se présentait à l’esprit était exprimée sinon par des paroles au moins par des sons – aussi fréquemment d’une manière que de l’autre. Ils chantaient quelquefois le sentiment le plus touchant du ton le plus animé, le plus pathétique. (…) Ils chantaient alors d’un air de triomphe les paroles suivantes :

Narrative of the Life of Frederick Douglass
I’m goin’ away to the Great House farm! o, yea! O, yea! O !


Ces paroles servaient pour ainsi dire de refrain à d’autres mots qui sembleraient à certaines personnes un jargon inintelligible, mais qui étaient cependant pleins de sens pour eux-mêmes. J’ai quelquefois pensé que ces chansons-là, rien qu’à les entendre, pouvaient faire sentir à quelques esprits la nature horrible de l’esclavage, mieux que ne sauraient le faire la lecture de plusieurs volumes entiers de réflexions à ce sujet.»

Frederick Douglass, Narrative of the Life of Frederick Douglass, an American, Slave. Written by himself. 
Première édition aux Etats-Unis en 1845, première traduction et édition en France en 1848.

https://spartacus-educational.com/USASdouglass.htm


Martin Luther King, Jr., Why We Can't Wait: Freedom is never voluntarily given by the oppressor: it must be demanded by the oppressed


Martin Luther King, Jr.

Why We Can't Wait
"Freedom is never voluntarily given by the oppressor: it must be demanded by the oppressed”

Pourquoi nous ne pouvons attendre
«La liberté n'est jamais donnée volontairement par l'oppresseur: elle doit être exigée par l'oppressé.»


• «
L’histoire devra se rappeler que la plus grande tragédie de cette période de transition sociale ne fut pas les paroles venimeuses et les actions violentes des méchants, mais plutôt le silence terrifiant et l’indifférence des gens sensés... Il vient un jour où le silence devient une trahison.» Martin L. King, Jr.
• «La meilleure forteresse des tyrans, c’est l’inertie des peuples.» Machiavel
• «Une nation qui produit de jour en jour des hommes stupides achète par mensualité sa propre mort spirituelle.» Martin L. King, Jr.



Le jazz et les mots, le son et la parole, c’est une vieille complicité depuis l’origine du jazz, aussi belle que celle de la photo et du jazz, pour un art populaire dont l’expression, hot comme l’a qualifiée notre revue pour la distinguer des expressions commerciales et/ou académiques, est directement déterminée par la sincérité et la conviction.
Cette complicité commence dans l’expression elle-même, comme en témoigne Frederick Douglass, dans ces chants dont les paroles, intelligibles ou pas ou pas par tout le monde, portaient en elles cette fondamentale authenticité, cette conviction, cette vérité du vécu qui ont donné et donnent encore à la musique afro-américaine cette dimension à la fois populaire et savante, une perfection de l’expression et de l'Art. Cette musique de racines est transmise par les mille fils de la vie des humains qui ne peuvent se codifier dans des ouvrages, des méthodes, des académies, qui ne restent, même quand elles sont de qualité, que des simplifications-rationalisations destinées à l’apprentissage.
L’expression jazz tire sa substance des vécus, individuels autant que collectifs, et de la mémoire du peuple afro-américain dans sa dimension la plus universelle qui trouve son écho individuel et collectif dans tous les peuples. C’est par cette authenticité fondée sur une expérience difficile d’affranchissement qui réunit la condition humaine universelle, si bien relatée par Frederick Douglass, que le jazz a jeté les passerelles pour enrichir le monde de ses sons et de ses mots. L’adhésion populaire universelle explique que des amateurs du monde entier ont très vite éprouvé le besoin de le diffuser, parfois plus vite que dans le pays de naissance du jazz, d’en partager la philosophie généreuse autant que la pratique.
De là est née la critique de jazz, cette revue Jazz Hot en particulier, et même si, depuis, la marche du monde, la normalisation, l’esprit malade des dominants, parfois la paresse des peuples, ont perverti, contrarié ou mis en danger cette incroyable histoire populaire, artistique et humaine du XXe siècle, nous restons attachés à la philosophie humaniste qui s’en dégage, si complexe et si critique de l’état du monde.
Dans Jazz Roots & Words, nous relions les éléments du quotidien universel à cette expression jazz, si formatrice et dynamique, pour ceux qui en ont les clés de sensibilité –car le jazz n’est pas un jeu pour initiés, aussi savant soit-il…



2020

Une urgence autre…


• Constat: 
Ce que révèle cette épidémie

• Il vient un jour…

• Bas les masques

• Pour Mila: Ce que révèle Mila, de Charlie Hebdo à la société macronienne


2019

Sur la lutte pour les droits civiques (Civil Rights) aux Etats-Unis
https://spartacus-educational.com/USAcivilrights.htm

L’évolution des Droits des Afro-Américains:
1865: 13e amendement de la Constitution: abolition de l’esclavage
1868: 14e amendement de la Constitution: citoyenneté des Afro-Américains (égalité formelle devant la loi)
1870: 15e amendement de la Constitution: droit de vote formel des hommes afro-américains
1883: La Cour Suprême déclare inconstitutionnelle la remise en cause par le Congrès de la discrimination raciale pour des individus ou des entreprises
1896: Arrêt Plessy V. Ferguson de la Cour suprême de 1896, qui autorise la ségrégation parrainée par l'État: séparés mais égaux (separate but equal).
17 mai 1954: Brown et al. V. Board of Education of Topeka et al., La Cour Suprême déclare inconstitutionnelle la ségrégation dans les écoles publiques et invalide l'arrêt de 1896.
13 novembre 1956: Browder v. Gayle, La Cour Suprême déclare la ségrégation dans les bus inconstitutionnelle
4 septembre 1957-23 septembre 1958: A Little Rock, Arkansas, des soldats (1000 au début pour 9 étudiants) protègent, sur ordre du Président Eisenhower, les étudiants afro-américains; la Cour Suprême ordonne la réouverture des écoles à tous conformément à sa décision du 17 mai 1954
3 juillet 1964: Civil Rights Act
4 août 1965: Voting Rights Act

Cinéma: La longue Marche vers l'égalité
https://www.jazzhot.net/PBCPPlayer.asp?ID=2110009#Marche


Editorial Jazz Hot n°665
https://www.jazzhot.net/PBCPPlayer.asp?ID=1390701

Martin Luther King (discours et vidéos)
Le discours de Martin Luther King (1929-1968)
Lors de la Grande Marche (marche pour l'emploi  et la liberté), sur Washington , DC, 28 août 1963

Version française (traduction Jazz Hot)
«Je suis heureux de me joindre à vous aujourd’hui dans ce qui sera reconnu dans l’histoire comme la plus grande démonstration pour la liberté dans l’histoire de notre Nation.
Il y a cinq générations, un grand Américain, dans l’ombre symbolique duquel nous sommes aujourd’hui, signait la Proclamation d’Émancipation. Ce décret capital est devenu un grand phare d’espoir pour les millions d’esclaves Noirs brûlés dans les flammes d’une injustice destructrice. C’était comme une aube joyeuse mettant fin à la longue nuit de leur captivité.
Mais cent ans plus tard, le Noir n’est toujours pas libre. Cent ans plus tard, la vie du Noir est toujours tristement entravée par les menottes de la ségrégation et les chaînes de la discrimination. Cent ans plus tard, le Noir vit à l’écart sur une  île isolée de pauvreté au milieu d’un vaste océan de prospérité matérielle. Cent ans plus tard, le Noir languit toujours dans les coins de la société américaine et se retrouve exilé dans son propre pays. Nous sommes donc venus ici aujourd’hui pour prendre acte de cette honteuse situation. 
En un sens, nous sommes venus dans la capitale de notre Nation pour encaisser un chèque. Quand les architectes de notre République ont écrit les mots magnifiques de la Constitution et de la Déclaration d’Indépendance, ils signaient un billet à ordre dont chaque Américain devenait héritier. Ce billet était une promesse que tous les humains, oui, Noirs comme Blancs, seraient garantis des droits inaliénables de la vie, de la liberté et de la recherche du bonheur.
Il est évident aujourd’hui que l’Amérique a fait défaut sur ce billet à ordre s’agissant de ses citoyens de couleur. Au lieu de remplir cette obligation sacrée, l’Amérique a donné au peuple Noir un chèque sans provision, un chèque revenu avec la mention "fonds insuffisants”. Mais nous refusons de croire que la banque de la justice est en faillite. Nous refusons de croire que les fonds manquent dans les grands coffres d’opportunité de cette Nation. Donc nous sommes venus encaisser ce chèque, chèque qui, à première demande, nous donnera les richesses de la liberté et la sécurité de la justice. Nous sommes aussi venus en ce lieu sacré pour rappeler l’Amérique à cette urgence féroce maintenant. Il n’est plus temps de s’engager dans le luxe de l’apaisement ou de prendre des calmants de demi-mesures. Il est maintenant temps de rendre réelles les promesses de démocratie. Il est maintenant temps de monter de la vallée ténébreuse et désolée de la ségrégation vers le chemin ensoleillé de la justice raciale. Il est maintenant temps de tirer notre nation des sables mouvants de l’injustice raciale sur le roc solide de la fraternité. Il est maintenant temps de rendre la justice réelle pour tous les enfants de Dieu.
Il serait fatal pour la Nation d’oublier l’urgence actuelle. Cet été étouffant de la grogne légitime du Noir ne finira pas sans un automne vivifiant de liberté et d’égalité. 1963 n’est pas une fin, mais un début. Ceux qui espèrent que le Noir avait seulement besoin d’un défoulement et qu’il s’en contentera, auront un réveil rude, si la Nation retourne à ses affaires courantes. Il n’y aura ni repos ni tranquillité en Amérique tant que le Noir ne bénéficiera pas de ses droits de citoyen. Les tourbillons de la révolte continueront à secouer les fondations de notre Nation jusqu’au jour lumineux de l’avènement de la justice.
Mais il y a quelque chose que je dois dire à mon peuple debout sur le seuil chaleureux qui mène au palais de la justice. En allant conquérir notre juste place, nous ne devons pas être coupables d’actes répréhensibles. Ne cherchons pas à étancher notre soif de liberté en buvant à la coupe de l’amertume et de la haine.
Nous devons mener sans cesse notre lutte avec une exigence élevée de dignité et de discipline. Nous ne devons pas permettre à notre protestation créative de  dégénérer en violence physique. Encore et encore nous devons gravir les sommets majestueux où la force physique s’unit à la force de l’âme.
Le nouveau militantisme merveilleux qui a submergé la communauté Noire ne doit pas nous conduire à la méfiance envers tous les Blancs, car beaucoup de nos frères Blancs, comme le montre leur présence ici aujourd’hui, ont réalisé que leur destin est liée à notre destin. Ils ont réalisé que leur liberté est inextricablement liée à notre liberté. Nous ne pouvons pas marcher seuls.
Comme nous marchons, nous devons gager d’aller toujours de l’avant. Nous ne pouvons pas retourner en arrière. Il y a ceux qui demandent aux défenseurs des droits civiques: "Quand serez-vous satisfaits?” Nous ne pouvons jamais être satisfaits tant que le Noir est victime des horreurs indicibles de la violence  policière. Nous ne pouvons jamais être satisfaits tant que nos corps, pesants de la fatigue du voyage, n’obtiennent pas de chambres dans les motels des autoroutes et dans les hôtels des villes. Nous ne pouvons pas être satisfaits tant que la mobilité basique du Noir est d’aller d’un plus petit à un plus grand ghetto. Nous ne pouvons jamais être satisfaits tant que nos enfants sont déniés de leur individualité et dépouillés de leur dignité par des panneaux indiquant "Réservé aux Blancs”. Nous ne pouvons être satisfaits tant qu’un Noir du Mississippi ne peut pas voter et qu’un Noir de New-York pense qu’il n’a aucune raison de voter. Non, non, nous ne sommes pas satisfaits, et nous ne le serons pas jusqu’à ce que la justice déferle jusqu’en bas comme l’eau, et la vertu comme un puissant  torrent.
J’ai conscience que certains d’entre vous sont venus ici malgré les poursuites judiciaires et les souffrances. Certains d’entre vous sortent juste des cellules de prison exiguës. Certains d’entre vous arrivent de régions où votre quête de liberté vous fait subir les assauts de la persécution et vaciller par les emportements  de la brutalité policière. Vous avez été les vétérans de la souffrance créatrice. Continuez à travailler avec la conviction que la souffrance non méritée est rédemptrice.
Retournez dans le Mississippi, retournez en Alabama, retournez en Caroline du Sud, retournez en Géorgie, retournez en Louisiane, retournez dans les quartiers pauvres et ghettos des villes du nord, sachant que de quelque manière que ce soit cette situation peut et sera changée. Ne pataugeons pas dans la vallée du désespoir.
Je vous le dis aujourd’hui, mes amis, même si, oui, même si nous faisons face à des difficultés aujourd’hui et demain, j’ai encore un rêve: c’est un rêve profondément enraciné dans le rêve américain.
J’ai le rêve qu’un jour, cette Nation se lèvera et vivra la vraie signification de ses principes: nous pensons que cette vérité va de soi que "tous les hommes sont créés égaux".
J’ai le rêve qu’un jour, sur les collines rougeoyantes de Géorgie, les fils d’anciens esclaves et les fils d’anciens propriétaires d’esclaves seront capables de s’asseoir ensemble à la table de la fraternité.
J’ai le rêve qu’un jour même l’Etat du Mississippi, un Etat étouffant dans le feu de l’injustice, étouffant dans le feu de l’oppression, sera transformé en une oasis de liberté et de justice.
J’ai le rêve que mes quatre jeunes enfants vivront un  jour dans une nation où ils ne seront pas jugés d'après la couleur de leur peau mais d’après leur personnalité.
J’ai un rêve aujourd’hui…
J’ai le rêve qu’un jour, au fond de l’Alabama, avec ses racistes vicieux, avec son gouverneur dont les lèvres dégoulinent des mots d’interposition et d’invalidation; un jour, justement là-bas en Alabama, les petits garçons et filles noir-e-s seront capables de donner la main aux petits garçons et filles blanc-he-s comme sœurs et frères.
J’ai un rêve aujourd’hui…
J’ai le rêve qu’un jour chaque vallée sera désenclavée, que  chaque colline et montagne sera moins haute, que les lieux accidentés seront aplanis, les tortueux seront plus droits, et la gloire de Dieu révélée et que toutes les couleurs de peaux le verront ensemble.
C’est notre espoir. C’est la confiance avec laquelle je retourne dans le Sud. Avec laquelle, nous serons capables de tailler une pierre d’espoir dans la montagne du désespoir. Avec laquelle nous serons capables de transformer les voix discordantes de notre nation en une belle symphonie de fraternité. Avec laquelle nous serons capables de travailler ensemble, de prier ensemble, de lutter ensemble, d’aller en prison ensemble, de nous lever ensemble pour la liberté, en sachant que nous serons libres un jour.
Ce sera le jour où tous les enfants de Dieu pourront chanter avec un sens nouveau: "Mon pays, c’est toi, douce terre de liberté, c’est toi que je chante. Terre où mes pères sont morts, terre de fierté des pèlerins, laisse la liberté résonner de chaque flanc de montagne"
Pour que l’Amérique soit une grande nation, cela doit devenir réel. Alors laissez  la liberté résonner des sommets de collines prodigieux du New Hampshire.
Laissez la liberté résonner des puissantes montagnes de New York.
Laissez la liberté résonner des hautes Alleghanys de Pennsylvanie!
Laissez la liberté résonner des cimes enneigées des Rocheuses du Colorado!
Laissez  la liberté résonner des pentes ondulées de Californie!
Mais pas seulement… 
Laissez  la liberté résonner du Mont Stone de Géorgie!
Let freedom ring from Lookout Mountain of Tennessee!
Laissez  la liberté résonner du Mont Lookout du Tennessee!
Laissez  la liberté résonner de chaque colline et de chaque taupinière du Mississippi. Laissez la liberté résonner de chaque flanc de montagne.
Et quand cela se produira, quand nous permettrons à la liberté de résonner de chaque village, hameau, Etat, ville, nous pourrons précipiter ce jour où tous les enfants de Dieu, hommes noirs et hommes blancs, juifs et non juifs, protestants et catholiques seront capables de se donner la main et de chanter les paroles du vieux negro spiritual: "Libres enfin! Libres enfin! Merci Dieu tout puissant, nous sommes libres enfin!

Version originale
«I am happy to join with you today in what will go down in history as the greatest demonstration for freedom in the history of our Nation.
Five score years ago, a great American in whose symbolic shadow we stand today, signed the Emancipation Proclamation. This momentous decree came as a great beacon light of hope to millions of Negro slaves who had been seared in the flames of withering injustice. It came as a joyous daybreak to end the long night of their captivity.
But one hundred years later, the Negro still is not free. One hundred years later, the life of the Negro is still sadly crippled by the manacles of segregation and the chains of discrimination. One hundred years later, the Negro lives on a lonely island of poverty in the midst of a vast ocean of material prosperity. One hundred years later, the Negro is still languishing in the corners of American society and finds himself an exile in his own land. So we have come here today to dramatize a shameful condition.
In a sense we have come to our nation's capital to cash a check. When the architects of our republic wrote the magnificent words of the Constitution and the Declaration of Independence, they were signing a promissory note to which every American was to fall heir. This note was a promise that all men, yes, black men as well as white men, would be guaranteed the unalienable rights of life, liberty, and the pursuit of happiness.
It is obvious today that America has defaulted on this promissory note insofar as her citizens of color are concerned. Instead of honoring this sacred obligation, America has given the Negro people a bad check, a check which has come back marked "insufficient funds." But we refuse to believe that the bank of justice is bankrupt. We refuse to believe that there are insufficient funds in the great vaults of opportunity of this nation. So we have come to cash this check — a check that will give us upon demand the riches of freedom and the security of justice. We have also come to this hallowed spot to remind America of the fierce urgency of now. This is no time to engage in the luxury of cooling off or to take the tranquilizing drug of gradualism. Now is the time to make real the promises of democracy. Now is the time to rise from the dark and desolate valley of segregation to the sunlit path of racial justice. Now is the time to lift our nation from the quicksands of racial injustice to the solid rock of brotherhood. Now is the time to make justice a reality for all of God's children.
It would be fatal for the nation to overlook the urgency of the moment. This sweltering summer of the Negro's legitimate discontent will not pass until there is an invigorating autumn of freedom and equality. 1963 is not an end, but a beginning. Those who hope that the Negro needed to blow off steam and will now be content will have a rude awakening if the nation returns to business as usual. There will be neither rest nor tranquility in America until the Negro is granted his citizenship rights. The whirlwinds of revolt will continue to shake the foundations of our nation until the bright day of justice emerges.
But there is something that I must say to my people who stand on the warm threshold which leads into the palace of justice. In the process of gaining our rightful place we must not be guilty of wrongful deeds. Let us not seek to satisfy our thirst for freedom by drinking from the cup of bitterness and hatred.
We must forever conduct our struggle on the high plane of dignity and discipline. We must not allow our creative protest to degenerate into physical violence. Again and again we must rise to the majestic heights of meeting physical force with soul force. The marvelous new militancy which has engulfed the Negro community must not lead us to a distrust of all white people, for many of our white brothers, as evidenced by their presence here today, have come to realize that their destiny is tied up with our destiny. They have come to realize that their freedom is inextricably bound to our freedom. We cannot walk alone.
As we walk, we must make the pledge that we shall always march ahead. We cannot turn back. There are those who are asking the devotees of civil rights, "When will you be satisfied?" We can never be satisfied as long as the Negro is the victim of the unspeakable horrors of police brutality. We can never be satisfied, as long as our bodies, heavy with the fatigue of travel, cannot gain lodging in the motels of the highways and the hotels of the cities. We cannot be satisfied as long as the Negro's basic mobility is from a smaller ghetto to a larger one. We can never be satisfied as long as our children are stripped of their selfhood and robbed of their dignity by signs stating "For Whites Only". We cannot be satisfied as long as a Negro in Mississippi cannot vote and a Negro in New York believes he has nothing for which to vote. No, no, we are not satisfied, and we will not be satisfied until justice rolls down like waters and righteousness like a mighty stream.
I am not unmindful that some of you have come here out of great trials and tribulations. Some of you have come fresh from narrow jail cells. Some of you have come from areas where your quest for freedom left you battered by the storms of persecution and staggered by the winds of police brutality. You have been the veterans of creative suffering. Continue to work with the faith that unearned suffering is redemptive.
Go back to Mississippi, go back to Alabama, go back to South Carolina, go back to Georgia, go back to Louisiana, go back to the slums and ghettos of our northern cities, knowing that somehow this situation can and will be changed. Let us not wallow in the valley of despair.
I say to you today, my friends, so even, yes, so even though we face the difficulties of today and tomorrow, I still have a dream. It is a dream deeply rooted in the American dream.
I have a dream that one day this nation will rise up and live out the true meaning of its creed: we hold these truth to be self-evident, that "all men are created equal."
I have a dream that one day on the red hills of Georgia the sons of former slaves and the sons of former slave owners will be able to sit down together at the table of brotherhood.
I have a dream that one day even the state of Mississippi, a state sweltering with the heat of injustice, sweltering with the heat of oppression, will be transformed into an oasis of freedom and justice.
I have a dream that my four little children will one day live in a nation where they will not be judged by the color of their skin but by the content of their character.
I have a dream today.
I have a dream that one day, down in Alabama, with its vicious racists, with its governor having his lips dripping with the words of interposition and nullification; one day right there in Alabama, little black boys and black girls will be able to join hands with little white boys and white girls as sisters and brothers.
I have a dream today.
I have a dream that one day every valley shall be exalted, every hill and mountain shall be made low, the rough places will be made plain, and the crooked places will be made straight, and the glory of the Lord shall be revealed, and all flesh shall see it together.
This is our hope. This is the faith that I go back to the South with. With this faith we will be able to hew out of the mountain of despair a stone of hope. With this faith we will be able to transform the jangling discords of our nation into a beautiful symphony of brotherhood. With this faith we will be able to work together, to pray together, to struggle together, to go to jail together, to stand up for freedom together, knowing that we will be free one day.
This will be the day when all of God's children will be able to sing with a new meaning, "My country, 'tis of thee, sweet land of liberty, of thee I sing. Land where my fathers died, land of the pilgrim's pride, from every mountainside, let freedom ring."
And if America is to be a great nation this must become true. So let freedom ring from the prodigious hilltops of New Hampshire. Let freedom ring from the mighty mountains of New York. Let freedom ring from the heightening Alleghenies of Pennsylvania!
Let freedom ring from the snowcapped Rockies of Colorado!
Let freedom ring from the curvaceous slopes of California!
But not only that; let freedom ring from Stone Mountain of Georgia!
Let freedom ring from Lookout Mountain of Tennessee!
Let freedom ring from every hill and molehill of Mississippi. From every mountainside, let freedom ring.
And when this happens, when we allow freedom to ring, when we let it ring from every village and every hamlet, from every state and every city, we will be able to speed up that day when all of God's children, black men and white men, Jews and Gentiles, Protestants and Catholics, will be able to join hands and sing in the words of the old Negro spiritual, "Free at last! free at last! thank God Almighty, we are free at last!"»

Sur les circonstances du discours
Personnalités présentes: Mahalia Jackson, Marian Anderson, Harry Belafonte, Charlton Heston, Sidney Poitier, James Baldwin, Joseph Mankiewicz, Marlon Brando, Jackie Robinson, Joanne Woodward, Paul Newman, Sammy Davis Jr., Robert Ryan, Ruby Dee, Burt Lancaster, Lena Horne, Bobby Darin, Diahann Carroll

Vidéos sous titrées du discours


Detroit dans la lutte
Discours de Martin Luther King, notamment dans les universités: le premier important a  lieu à Detroit (1954), dans le cadre de l’église qui offrait une relative protection, car le Révérend C.L. Franklin, le père d’Aretha, y officiait.

Deux mois avant le futur célèbre discours de la Marche sur Washington DC (28 août 1963), le 23 juin 1963, à Detroit, Martin Luther King prononça devant 125000 manifestants sur Woodward Avenue. Un enregistrement original (sur Gordy Records) à Detroit est fait (voir ci-dessous) par Berry Gordy, Jr. (1929 Detroit MI-), producteur-fondateur de Motown (1), 1959 Detroit MI) qui négociera avec Martin Luther King l’enregistrement de la Marche sur Washington.
Source: Walter P. Reuther Library, Wayne State University, Detroit MI

«Yet the rally is remembered primarily because it was here that Dr. King gave an early version of his "I Have a Dream” speech; two months later he delivered it at the historic March on Washington. In it, he proclaimed that the status quo was unacceptable. He advised that African Americans needed to stand up and fight for equality and freedom while standing firm to the principle of non-violence and to "make real the promises of democracy” by supporting the civil rights bill that President Kennedy had put before congress.»
«Pourtant, le rassemblement est surtout connu parce que c'est ici que le Dr King a donné une première version de son discours "J'ai un rêve"; deux mois plus tard, il l'a livré lors de la marche historique de Washington. Il y proclame que le statu quo est inacceptable. Il a indiqué que les Afro-Américains devaient se lever et lutter pour l'égalité et la liberté tout en restant fermes sur le principe de non-violence et pour "concrétiser les promesses de la démocratie" en soutenant le projet de loi sur les droits civils que le président Kennedy avait présenté au congrès.»

Detroit, Ville d’émeutes (1943 et 1967 notamment)

Chronique du film Detroit
Motown: Documentaire, Standing in the Shadows of Motown, 2002, 108mn, Dir. Paul Justman, Usa, 
https://www.imdb.com/title/tt0314725/?ref_=vi_md_ti

1954 « Rediscovering Lost Values » 28 février 1954, Second/New Bethel Baptist Church in Detroit, MI

1963 Enregistrement original à Détroit (Berry Gordy Jr), 23 juin 1963 « I Have A Dream »
1965 «Where do we go from Here», sans doute janvier 1965 (hommage aux 10 ans depuis le boycott de Mongomery), à Atlanta AL, en raison de la référence à son ami le pasteur Ralph David Abernathy (1926-1990) dans son introduction, et au fait qu’il s’adresse aux Etats-Unis depuis le  « Sud », sans doute de son église baptiste, faisant référence à la légitimité de la Southern Christian Leadership Conference

1966 Howard University (surnommée « Black Harvard »), Washington DC 
https://www.youtube.com/watch?v=kWBp6K7QNsM

1966 Bloomington IL, 10 février 1966 
https://www.youtube.com/watch?v=0SUAWUIVdYk

1967 Stanford CA, 14 avril 1967
https://www.youtube.com/watch?v=m3H978KlR20

1967 Cleveland OH, 26 avril 1967
https://www.youtube.com/watch?v=IMMxhjFYBgM
« Rise Up and Say, I am Somebody! » Message to Students

1967 (1/11-24/12) Canadian Broadcasting Corporation (CBC) à Toronto Massey College
Massey Lecture 1er novembre 1967: «Impasse in Race Relations »

Massey Lecture 2 novembre 1967: «Conscience and the War in Vietnam»

Massey Lecture 3 novembre 1967: «Youth and Social Action »

Massey Lecture 4 novembre 1967: «Nonviolence and Social Change»
https://www.youtube.com/watch?v=Wq4Sc3SL2Dk

Massey Lecture 5, le 24 déc 1967: Ebenezer Baptist Church (sans doute à Markham, ON): «A Christmas Service for Peace»

1968 Martin Luther King à Santa Rita, CA: prod. Colin Edwards, 14 janvier 1968, sur KPFA le 15/1/68, 23 min, BB1460 Pacifica Radio Archives

1968 «We come not to beg, but to demand»: Martin Luther King et James Baldwin, Los Angeles CA, 16 mars 1968

1968 National Cathedral, Washington DC, 31mars 1968, «Remaining Awake Through a Great Revolution»

Extrait non daté: 
- «Income Inequality and Redistribution of Wealth»,  Martin Luther King et James Baldwin

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