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Larry WILLIS
Gilles NATUREL

Eric McPHERSON

Kahil EL'ZABAR
Ronnie GARDINER
Ramona HORVATH

Victor LEWIS
Victor MOREL




T.K. Blue © Umberto Germinale-Phocus
T.K. Blue, Nice Jazz Festival, 2018 ©  Umberto Germinale-Phocus


T.K. BLUE


The Rhythms Continue


2019. T.K. Blue, Rhythms Continue


T.K. Blue, connu de longue date en France sous le nom de Talib Kibwe, est un musicien très attachant, toujours ouvert et généreux, curieux de l’autre, admiratif des musiciens qui l'entourent ou qu'il accompagne. Né le 7 février 1953 à New York, NY, il garde un enthousiasme juvénile pour le jazz et pour une vie où son expression l'a conduit à voyager sur tous les continents et à rencontrer ses frères humains de tous les horizons.
Sa vie d'artiste l'a conduit, entre autres pays, en France, pays qu'il aime et auquel il a dédié son avant-dernier enregistrement.
Mais c'est sans doute l'Afrique qui a pris le plus d'importance dans son parcours de musicien et son cœur car il a croisé la route de deux pianistes d'exception, tous les deux liés, pour des raisons différentes, au grand continent africain: Abdullah Ibrahim qui y est né (en Afrique du Sud) et que T.K. Blue a longtemps accompagné, comme il le raconte ci-dessous, et Randy Weston, un musicien enraciné dans son quartier de Brooklyn, mais qui a, avant T.K. Blue, parcouru le monde, et s'est installé durablement en Afrique, au Maroc, où il s'est investi dans une mission de réhabilitation d’un pan de la culture africaine, en particulier par la rencontre des musiciens Gnawas.
Disparu le 1er septembre 2018, Randy Weston a été l'objet d'un hommage appuyé de T.K. Blue dans son dernier disque The Rhythms Continue, un enregistrement où le disciple se révèle être un leader d'envergure, un bon compositeur et un arrangeur qui a retenu l'enseignement de ses deux aînés.
Artiste accompli, bien que modeste, T.K. Blue poursuit avec obstination et bonne humeur son rêve, avec aussi la sûreté enseignée par ses mentors, qu’il a fait sienne aujourd'hui. Il se produit à Paris, en mars 2020, dans le cadre d'une série de concerts organisés à l'initiative de l'association Spirit of Jazz autour du saxophoniste-flûtiste. C'est l’occasion pour les amateurs de jazz de (re)découvrir un musicien de culture, déjà familier, mais qui a toujours cette faculté des grands voyageurs de raconter de nouvelles histoires…

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Propos recueillis par Mathieu Perez
Photos Ellen Bertet, Umberto Germinale, Jose Horna 

© Jazz Hot 2020

David Kikoski, San Sebastian, Espagne, 2009 © José Horna
David Kikoski, San Sebastian, Espagne, 2009 © José Horna

David KIKOSKI


Phoenix Rising

David Kikoski joue avec une belle énergie. Le voir pendant un concert danser à son piano, emporté par la puissance de la musique, est un vrai spectacle. De ce côté-là, il est allé à la bonne école, en faisant ses armes chez Roy Haynes, Randy Brecker et Bob Berg.

Tout le destinait à devenir musicien. Il est né le 29 septembre 1961, à New Brunswick, New Jersey, dans une famille de mélomanes où le père était saxophoniste de jazz. David Kikoski nous le dit: il ne voulait rien faire d’autre que jouer de la musique, et ne cesse de le démontrer. C’est un pianiste virtuose ancré dans la tradition du piano jazz, bien que fort original. Sideman très demandé sur la scène new-yorkaise, il a participé à d’innombrables enregistrements avec Billy Hart, Vincent Herring, Eddie Henderson, Mingus Big Band, Jeff Tain Watts, pour en citer quelques-uns. Il n’a pourtant jamais négligé ses projets en leader comme le montre la sortie l’été dernier de Phoenix Rising (HighNote). Sa réputation est déjà faite en Europe où il s'est produit régulièrement, et il était au programme du Duc des Lombards, à Paris, le 18 février 2020

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Propos recueillis par Mathieu Perez
Photos Umberto Germinale, José Horna, 
X collection David Kikoski by courtesy  


© Jazz Hot 2020


 

Hoagy Carmichael, dessin © Sandra Miley

Hoagy Carmichael,
dessin © Sandra Miley





Hoagy CARMICHAEL

Stardust Memories





Mélodiste de talent, clown à la dégaine nonchalante, Hoagy Carmichael avait aussi une profondeur, une épaisseur de vie, une humanité. Sa voix, reconnaissable par ses infléchissements nasillards, moqueurs, roques mais aussi veloutés, sortes de miaulements à intonations variables, traînant sur les notes, servait des textes et des partitions alternant mélancolie, perplexité et loufoquerie, à l’image du no-sense des films très rythmés d’alors, y compris dans les nuances. Une dimension chaplinesque, comme pour conjurer et dynamiser cette époque inquiétante car secouée par la Grande guerre de 1914-18, puis par la Grande dépression de 1929, par les révoltes inévitables de la faim, par les inégalités, les discriminations ethniques et sociales, pour arriver finalement à la Seconde Guerre mondiale. Les artistes détectent, perçoivent et traduisent les émotions de leur temps, aidant aussi souvent les populations à surmonter les cauchemars de l’Histoire, particulièrement dans ce début de XXe siècle. Garder leur mémoire vivante, c’est rester riche de ce qu’ils ont apporté. 
Hoagy Carmichael est si présent dans le répertoire du jazz –ses mélodies ont participé à la création de quelques-uns des chefs-d’œuvre enregistrés de son siècle– que nous profitons de son 120e anniversaire pour rappeler le parcours d’un homme pressé qui a choisi, pour le plus grand bien de la planète, l’art plutôt que le droit, ce qui lui a aussi bien réussi…


Hélène Sportis
Dessin © Sandra Miley

© Jazz Hot 2019


Larry Willis, Smoke Jazz Club, New York, 2018 © Mathieu Perez
Larry Willis, Smoke Jazz Club, New York, 2018  © Mathieu Perez

Larry WILLIS


Unforgettable


Larry Willis vient de nous quitter le 29 septembre 2019 (cf. sa nécrologie), ne nous laissant pas le temps de publier de son vivant ses derniers propos que nous avions recueillis en novembre 2017 à l'occasion du passage à Paris de son trio avec Blake Meister (b) et Eric Kennedy (dm). L'interview prolonge la précédente publiée dans le Jazz Hot n°686 en 2001, et donc la nécrologie que nous venons de lui consacrer. Ce sera ainsi notre hommage à ce bel artiste, jazz jusqu'au bout des ongles, c'est-à-dire accessible, humain, généreux, toujours souriant et heureux de transmettre ce que ses aînés lui ont transmis plus ce que lui-même a apporté au jazz, autant sur le plan artistique que philosophique, avec cette indispensable modestie en regard d’une œuvre artistique de première importance qui rendent Larry Willis inoubliable pour ceux qui ont eu le bonheur de l'écouter et le plaisir de l'approcher…

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Propos recueillis par Mathieu Perez
Photos © Mathieu Perez 


© Jazz Hot 2019


 

 

Gilles Naturel, Toucy 2014 © Mathieu Perez



Gilles Naturel, Toucy Jazz Festival 2014
© Mathieu Perez


Gilles NATUREL

Toutes les nuits du monde


Gilles Naturel est entièrement dévoué à la musique, comme l'étaient les musiciens de l'époque moderne, à la fois artistes et artisans de la musique, travaillant beaucoup dans l'ombre et peu dans la lumière, sans obsession de la scène mais avec celle de la musique, du travail bien fait et ce souci de «cent fois sur le métier remettez votre ouvrage». Ceux qui ont vu le film Tous les matins du monded'Alain Corneau comprendront cette exigence, cet absolu, et sans doute Gilles lui-même l’a-t-il ressenti, lui dont les références sont curieusement tendues entre cette période ancienne et la modernité du jazz. 
On en trouve un début d'explication dans sa biographie, car il naît le 9 janvier 1960 à Paris dans une famille de musiciens où les parents sont professeurs de musique classique, où la fratrie est musicienne, et où la musique passe avant toute chose, se joue en famille avec sérieux, comme chez Jean de Sainte-Colombe. Le parallèle ne s'arrête pas là, vous le lirez dans l'interview, puisque Gilles va jusqu'à apprendre à fabriquer ses cordes en boyau et jouer sur des instruments anciens à archet, comme la vièle…
Malgré ce pédigrée de musique classique et cet amour de la musique baroque, Gilles Naturel s'est investi dans le jazz où il a trouvé, dans la langue musicale de son temps, une transposition naturelle de son amour pour l'esprit de la musique baroque, dans l'exigence et l'intransigeance, accompagnées du souci de transmission qui sont propres au jazz. Gilles Naturel se rend ainsi toujours disponible pour les plus jeunes musiciens, partageant avec eux son art, son savoir-faire, sa mémoire, comme ses aînés ont su le faire avec lui, des aînés pour lesquels il garde les yeux, le respect et la reconnaissance de l'éternel étudiant que doit être un artiste.
Au fil des années, le contrebassiste a accompagné ce que le jazz fait de meilleur. Pour Gilles Naturel, les rencontres deviennent des compagnonnages: Alain Jean-Marie, Barney Wilen, Johnny Griffin, Benny Golson, Lenny Popkin, Stochelo Rosenberg, Jean-Loup Longnon et beaucoup d'autres; vivants ou disparus, les musiciens qu'il a côtoyés font toujours partie de son monde, sur la scène et dans son cœur, son imagination, car le jazz, pour lui, c’est sa vie.

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Propos recueillis par Mathieu Perez
Photos de Mathieu Perez, X by courtesy of Elemental-Distrijazz
Jean-Pierre Arnaud, Joseph Giscard, X Coll. Gilles Naturel by courtesy,
Catherine Tissot by courtesy of Lenny Popkin
© Jazz Hot 2019

Eric McPherson, Jazz à Vienne 1993 © Pascal Kober



Eric McPherson, Jazz à Vienne 1993
© Pascal Kober

Eric McPHERSON
Continuum

Connu ces dernières années, en Europe du moins, pour sa présence au côté du contrebassiste John Hébert dans le magnifique trio de Fred Hersch, Eric McPherson est parmi les batteurs prenant le plus de plaisir à naviguer entre les esthétiques et les sensibilités du jazz. Il est allé à la bonne école. Né le 11 décembre 1970 à New York, il entend du jazz, en direct, dès sa petite enfance lorsqu’il part vivre en Californie avec sa mère, une danseuse de jazz, laquelle travaille aussi au légendaire Keystone Korner à San Francisco. De retour à New York au début de l’adolescence, il se lie d’amitié avec Nasheet Waits, le fils du grand batteur Freddie Waits, et Abraham Burton, et il étudie la batterie avec Michael Carvin. Puis, une fois le lycée fini, au LaGuardia High School of Music & Artand Performing Arts, une prestigieuse école artistique publique, il s’installe à Hartford, dans le Connecticut, pour approfondir son éducation aux côtés de Jackie McLean au Hartt School of Music (rebaptisé Jackie McLean Institute of Jazz en 2000), à l'Université de Hartford.
Il intègre alors la formation dumaestro et cette aventure dure quinze ans (1991-2006).Les anciens, Eric McPherson en a côtoyé d’autres: Richard Davis (son parrain), Freddie Waits, Max Roach… Il a multiplié les collaborations, le plus souvent longues, avec des leaders fameux, notamment Andrew Hill (2003-2007) et Fred Hersch (depuis 2009). Ces expériences intenses, celles avec ses frères de cœur Abraham Burton (ts) et Nasheet Waits (dm), ont façonné une personnalité musicale créative, pleine de finesse et bien consciente des racines de cette musique. Pour s’en rendre compte, il suffit d’entendre le quartet du tonnerre qu’il a mis sur pied il y a dix ans, et qui se compose toujours d’Abraham Burton (ts), Dezron Douglas (b), un autre disciple de Jackie McLean (voir Jazz Hot n°672), et David Bryant (p).

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Propos recueillis par Mathieu Perez
Photos d'Umberto Geminale, Pascal Kober et X by courtesy of Eric McPherson

© Jazz Hot 2019


Kahil El'Zabar © Mathieu Perez



Kahil El'Zabar
© Mathieu Perez

Kahil EL'ZABAR
The spirit of resistance

Enfant de Chicago, le percussionniste Kahil El’Zabar (né Clifton Blackburn, Jr., le 11 novembre 1953) est l’un des représentants éminents de l’Association for the Advancement of Creative Musicians (AACM), un mouvement qui, depuis sa fondation en 1965 à l'initiative de Muhal Richard Abrams, Jodie Christian, Phil Cohran, Steve McCall et Malachi Favors, n’a cessé d’inciter les musiciens à saisir leur destin en organisant des concerts, en développant leurs tournées, en explorant l'ensemble des musiques du monde. Cette association historique, Kahil El’Zabar l’a rejointe à l’âge de 18 ans et en a été le président en 1975, comme il l'a raconté dans une précédente et passionnante interview (Jazz Hot n°659, 2012).
En 1973,  il était parti à la recherche de ses racines au Ghana, puis a fondé, à son retour, l'Ethnic Heritage Ensemble, avec lequel il tourne en Europe à partir de 1976, et, plus tard dans les années 1980, le Ritual Trio, formations q
ui réintroduisent la musique traditionnelle africaine dans sa vision personnelle de la Great Black Music. Explorer la musique, telle est le cœur de sa démarche. S’il a accompagné Dizzy Gillespie, Cannonball Adderley, Nina Simoneil a enregistré avec Archie SheppPharoah Sanders, David Murray, Kurt Elling, Hamiet Bluiett, Corey Wilkes et d'autres membres de l'AACM comme Wadada Leo Smith. Il a construit une imposante œuvre qu'on peut suivre dans une importante discographie en leader (en particulier pour les labels CIMP et Delmark, Jazz Hot n°659 et ci-dessous). Il accompagne par ailleurs Stevie Wonder, Paul Simon, Defunkt, écrit des musiques de film ou des arrangements (la comédie musicale The Lion King à Broadway)…

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Propos recueillis par Mathieu Perez-Photos de Mathieu Perez et X, by courtesy of Kahil El'Zabar 
© Jazz Hot 2019


Ronnie Gardiner, Ystad Sweden Jazz Festival 2014 © Jérôme Partage



Ronnie Gardiner,
Ystad Sweden Jazz Festival 2014
© Jérôme Partage

Ronnie GARDINER
My Swedish Heart

Ronnie Gardiner est né le 25 juillet 1932 à Westerly, Rhode Island. Après une première partie de carrière à New York et sur la Côte Est, il décide, à 30 ans, de s’installer en Scandinavie. Il passe quelques mois à Copenhague, où il côtoie Dexter Gordon, puis s’établit à Stockholm, alternant avec quelques séjours prolongés aux Iles Canaries. Dans tous les lieux où il a travaillé, Ronnie Gardiner s’est fait une spécialité d’animer des rythmiques locales accueillant les jazzmen de passage, en particulier américains, tout en cultivant une certaine polyvalence lui permettant de s’adapter à des contextes variés, très jazz, comme avec Zoot Sims ou Clark Terry, ou variétés jazzy, avecnotammentla chanteuse suédoise Lisa Ekdhal. Il est, par ailleurs, aussi un ambassadeur du jazz auprès du grand public quand il se produit avec sa formation dans le parc d’attraction de Gröna Lund, à Stockholm.
Son parcours retrace ainsi une histoire du jazz en Scandinavie, histoire riche de la présence d'artistes américains durant le seconde moitié du XXe siècle avec entre autres Dexter Gordon, Ben Webster, Kenny Drew, Horace Parlan, Duke Jordan; de grands musiciens scandinaves imprégnés de culture jazz: Svend Asmussen, Niels-Henning Ørsted Pedersen,Bengt Hallberg, Arne Domnérus, etc.; des acteurs locaux, clubs et labels: Club Montmartre, SteepleChase, Stampen, Metronome… Une histoire que les musiques improvisées européennes ont eu tendance à occulter dans les vingt dernières années à Stockholm comme à Paris.A 87 ans, Ronnie Gardiner était encore à l’affiche du Festival d’Ystad en août 2019 (notre compte-rendu) et continue de parcourir l’Europe pour présenter une technique de son invention, la Ronnie Gardiner Method, destinée à lutter contre les problèmes cérébraux et nerveux à l’aide du rythme. Le tout est vécu par Ronnie Gardiner avec un enthousiasme de jeune homme.


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Propos recueillis par Jérôme Partage-Photos: Jérôme Partage et X by courtesy of Sean Gourley 
© Jazz Hot 2019


Ramona Horvath, Festival Jazzycolors 2018 © Quentinprod, by courtesy of Ramona Horvath



Ramona Horvath,
Festival Jazzycolors 2018
© Quentinprod, by courtesy of Ramona Horvath

Ramona HORVATH
Le Sucrier Velours

Arrivée en France il y a tout juste dix ans, Ramona Horvath s’est imposée comme l’une des pianistes de jazz les plus originales de la scène parisienne. Née à Bucarest, où elle a reçu une solide formation classique, elle s’est initiée au jazz en autodidacte (d'abord par l'écoute des standards de la comédie musicale américaine puis des pianistes de jazz, d'Oscar Peterson à Brad Mehldau, en passant par Erroll Garner) avant de suivre l'enseignement de son mentor, Jancy Körössy1, l’une des deux célébrités du jazz roumain, avec le pianiste Johnny Raducanu (1931-2011, cf. Jazz Hot n°601). Elle est ainsi parvenue à une synthèse très personnelle et très jazz.
Il faut dire que la Roumanie est une terre d’élection pour le jazz depuis l’origine –les premiers numéros de 
Jazz Hot, dès 1935, en témoignent2– et cette histoire ne s’est pas démentie sous le régime communiste après-guerre jusqu’à sa chute en 1989. Malgré la guerre froide, l’accès au jazz d’outre-Atlantique ainsi qu’à la culture populaire américaine demeura possible dans un réseau plus ou moins underground comme le raconte Ramona Horvath3.


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Propos Propos recueillis par Jérôme Partage
Photos de Jérôme Partage, Bernard Bérenguer, Quentinprod, Emilian Tantana,
by courtesy of Ramona Horvath
 

© Jazz Hot 2019


Victor Lewis, Vitoria 2006 © Jose Horna



Victor Lewis,
Festival de Jazz de Vitoria 2006
© Jose Horna

Victor LEWIS
Sophisticated Giant

Victor Lewis (né le 20 mai 1950 à Omaha, dans le Nebraska) est un batteur historique. Depuis qu’il s’est installé à New York en 1974, après des études classiques, il a travaillé avec la fine fleur du jazz, notamment avec Woody Shaw (1974-1980), Dizzy Gillespie, Stan Getz (1981-1991), Bobby Watson (Horizon), Kenny Barron, George Cables… Il a nourri une discographie foisonnante de très haut niveau (Dexter Gordon, J.J. Johnson, Bobby Hutcherson, Art Farmer, Randy Weston, John Hicks, Sonny Rollins, Jaco Pastorius, David Murray, Joe Sample, Larry Willis, Carla Bley, Carmen Lundy, Johnny Griffin, Abbey Lincoln, Steve Turre, Cedar Walton, Grover Washington, Herbie Mann, Andy Bey, Lew Soloff, Cyrus Chestnut, Jeremy Pelt…). 
Depuis des années, il est l’un des batteurs les plus demandés de la scène new-yorkaise, un compositeur très apprécié de ses pairs, un prof’ très aimé de ses élèves. C’est avant tout un musicien profondément spirituel, dans sa façon de jouer et de vivre la musique au quotidien.

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Propos recueillis par Mathieu Perez-Photos de José Horna et Pascal Kober 
© Jazz Hot 2019


Père et fils: Victor Toti Morel et Victor Morel, Jr. © Photo X by courtesy of Victor Morel


Père et fils: Victor Toti Morel et Victor Morel, Jr.
© Photo X by courtesy of Victor Morel
Victor MOREL
Jazz in Paraguay

Moins connue, la scène jazz du Paraguay n’en demeure pas moins active. Le batteur paraguayen Víctor Morel apporte son énergie et sa richesse à la défense de cette scène encore peu structurée lors de ses voyages à l’étranger. C’est dans ce contexte que nous l’avons rencontré. 
Né le 31 mars 1983 à Asunción, dans une famille musicale –son père n'est autre que Victor Toti Morel, batteur déjà réputé– il évoque l’influence du jazz américain dans le pays tout autant que les grandes figures du jazz au Paraguay et l’importance du Big Band del Centro Cultural Paraguayo Americano (CCPA). Coleader du Joaju Cuarteto depuis 2011, il développe avec cette formation un répertoire de compositions originales et revisite les chansons du folklore paraguayen en lui insufflant un état d’esprit jazz. 

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Propos recueillis par Mathieu Perez-Photos by courtesy of Victor Morel 
© Jazz Hot 2019