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Danilo Perez

22 septembre 2013
Quinze ans après
© Jazz Hot n°665, automne 2013


Danilo Perez au Barbican, Londres, 10 novembre 2006 © David Sinclair


Danilo Perez est l'exemple même du musicien qui porte en lui deux cultures : le jazz et la musique latine de ses origines. S'il en était besoin, son magnifique Panamonk rappelle cette double culture acquise en partie au Panama, où il est né le 29 décembre 1965 (Panama City), et aux Etats-Unis, où il obtient une bourse pour étudier au Berklee College of Music. Son père, lui-même musicien et chef d'orchestre, l'a initié très tôt aux percussions puis au piano, lui a pourtant fait suivre des cours de piano classique.
Ces influences multiples vont déterminer sa carrière. A ses débuts, il joue surtout avec les musiciens de jazz d'Amérique du Sud et des Caraïbes (Brésil, Cuba en particulier), mais la rencontre avec Dizzy Gillespie va le propulser dans le monde du jazz où il met en avant ses qualités d'improvisateur, de swing et bien sûr rythmiques. Il y rencontre David Sanchez et son intégration dans le jazz connaît alors une accélération notoire au cours des années 1990 où il côtoie Terence Blanchard, Paquito D'Rivera, Arturo Sandoval, John Hendricks, Wynton Marsalis, avant d'intégrer en 1998 la formation de Roy Haynes, avec déjà John Patitucci, un ami au long cours. Au cours de ces années, il s'immerge complètement dans le monde américain du jazz, accompagnant les musiciens de tous les horizons, Tito Puente comme Joe Lovano, Michael Brecker, Tom Harrell, Jack DeJohnette, etc., devenant enseignant au New Englend Conservatory.
C'est enfin la rencontre avec Wayne Shorter qui prend une place primordiale dans son cursus. Depuis 2000, sans aucune interruption, il est le pianiste d'un quartet très stable, qui perdure depuis sans variation – avec John Patitucci (b) et Brian Blade (dm) – sans lassitude apparente. Si au début, le quartet était vraiment celui du seul Wayne Shorter, les trois autres musiciens se pliant aux compositions du saxophonistes, petit à petit ceux-ci ont commencé à prendre de plus en plus d'importance. Ne cherchez pas dans les quatre disques publiés (Footprints Live, Alegria, Beyond the Sound Barrier et Without a Net) une image de l'évolution du quartet. De plus en plus, les thèmes de Wayne Shorter sont étirés dans le temps, triturés, autopsiés en de longs medleys où l'on passe d'un morceau à l'autre sous l'impulsion de l'un ou l'autre des quatre musiciens ; Danilo Perez est l'un des artisans de la transformation de cette musique. Ce dernier été, lors de la balance du concert de Juan-les-Pins – balance à laquelle Wayne Shorter ne prend plus part – la section rythmique mettait en place un morceau destiné à être repris le soir du concert ou un autre soir, et le saxophoniste se montre parfois surpris des choix et de la complicité de ses trois sidemen.
A côté de sa carrière de leader d'un trio, très stable lui aussi depuis 2002 – avec Ben Street (b) et Adam Cruz (dm) – Danilo Perez met en pratique avec Wayne Shorter sa large formation musicale, classique, jazz et latine, et s'avère l'un pianistes intéressants d'aujourd'hui par la synthèse réussie de ses mondes.
Nous avions rencontré Danilo Perez en
1996 (Jazz Hot n° 528) puis 1998 (Jazz Hot550) – d'où le titre – pour de longues interviews, et c'est toujours avec beaucoup de plaisir que nous le croisons sur la route des festivals, car c'est un musicien très chaleureux et ouvert au dialogue, passionné d'art et de musique.
Nous avons réalisé
l’interview la dernière nuit du Festival International de Jazz de Panama, à Panama City – 14 au 19 janvier 2013, cf. Jazz Hot n°663 – dont Danilo est le responsable et où se trouve la Fondation Danilo Perez qui propose à de jeunes Panaméens une magnifique ouverture sur le monde, de la musique et pas seulement. Danilo Perez, qui doit son parcours à une bourse, ne l'a pas oublié et transmet, en vrai Messenger, un signe parmi d'autres de son jazz spirit, et de son caractère très méthodique dans la construction d'une carrière et d'une vie. Il assume d’innombrables tâches d’où un emploi du temps très chargé, et la rencontre s’est faite à l’Hôtel Panama en même temps que la jam session finale. Il conservait un excellent souvenir des deux précédentes rencontres et la conversation a repris tout naturellement là où elle s'était arrêtée…

 Propos recueillis par Patrick Dalmace
Discographie, introduction, vidéos par Guy Reynard et Yves Sportis


Danilo Perez et Wayne Shorter au Panama Jazz Festival 2013 © Patrick DalmaceJazz Hot : Cela fait quinze années que Jazz Hot a publié son dernier entretien avec vous. A cette époque, la conversation avait tourné autour de l’influence que Thelonious Monk a exercée sur vous. Depuis, comment a évolué votre conception ?

Danilo Pérez : Une chose est claire, Monk m’a reconnecté avec mon folklore. Il m’a fait comprendre que si les racines du jazz venaient d’Afrique, il avait beaucoup de petits frères et de petites sœurs en Amérique latine. J’ai commencé à faire des recherches sur le folklore panaméen et dans le disque Central Avenue j’ai osé mettre un chanteur de musique de l’intérieur [de Panamá] avec le blues parce que j’ai senti qu’il existait de nombreux rapports. Après cette expérience, j’ai voulu rendre hommage à la madre tierra, à Panamá, et, là encore, ce fut une expérience au cours de laquelle j’ai commencé à utiliser des claves d’origine africaine et cubaine ainsi que différentes autres formes de claves. J’ai aussi commencé à travailler le punto traditionnel panaméen et à lui donner des structures harmoniques très différentes de celles dont on a l’habitude. Ce fut donc un disque, Motherland, pour lequel j’ai continué d’approfondir nos racines folkloriques. Le suivant, Till Then, a été très intéressant pour moi parce que j’ai commencé à me pencher sur le songbook de l’Amérique latine. Je me suis rendu compte que beaucoup de textes s’inscrivaient dans un mouvement social comme ceux de Chico Buarque, Rubén Blades, Silvio Rodríguez, Milton Nascimiento, Violeta Parra... des gens qui ont dénoncé, qui ont donné des informations sur les mouvements de protestations, les changements sociaux, en Amérique Latine.

Vous vous reconnaissiez dans ces textes ?

Oui, je m’y reconnaissais complètement. Je m’y suis identifié. J’ai beaucoup appris. Les textes… je les connaissais depuis mon enfance mais je n’y avais pas vraiment prêté attention. C’est devenu une ouverture pour ma musique. C’était comme si j’écrivais la bande sonore de ces thèmes sociaux, et cette période a été très intéressante. Ensuite est venu un disque En vivo. Sans préparation parce que nombreux étaient ceux qui me disaient : « C’est super ce que tu fais, mais quand on te voit sur scène sans préparation ça nous plaît beaucoup parce qu’on ressent un abandon, un je-ne-sais quoi… » Enfin nous avons fait ce disque En vivo.

Le disque Live at the Showcase en trio ne vous plaît pas ?

Oui… Si, il me plaît parce que je comprends ce qu’attend de moi le public. Je crois que c’est à mettre en parallèle avec le début du travail avec Wayne Shorter. C’était comme me jeter à l’eau sans me préoccuper de savoir s’il y avait de l’eau ! Vraiment sans peur. Ce disque représente l’amorce d’un processus de travail sans planification. Après cela, nous avons fait Panama Suite, en fait le début de ce que tu es en train de voir ici [le travail de la Fondation Danilo Pérez et le Panama Jazz Festival], un travail en triangle entre Panamá, Boston et les étudiants-musiciens auxquels nous sommes en train d’offrir une chance, des bourses, de les aider à sortir de la pauvreté. Je l’ai fait pour essayer d’ouvrir une nouvelle porte pour notre pays.
Panama Suite est écrit en trois mouvements comme un mixage de jazz, de musique classique et panaméricaine. Tout ça entre en interaction, une sorte de globalisation dans laquelle alternent ordre et chaos. Dans les premier et troisième mouvements, on reconnaît aussi la trace du murga, un genre musical typique des carnavals de Panamá et dans le second apparaissent des traces de son montuno cubain et de merengue vénézuélien.

Danilo Perez et Wayne Shorter à Getxo Jazz 2012 © Jose HornaEn 2000, vous entrez dans la formation de Wayne Shorter. N’est-ce pas un chemin totalement différent ?

Je pense que Wayne est un jazzman qui représente la globalité. Il a joué avec Art Blakey, Miles, Weather Report. Il a travaillé aussi avec Milton Nascimento, et je m’identifie beaucoup à lui car il a toujours été très ouvert, et je pense que maintenant, même s’il a un âge respectable, il est loin d’être un musicien traditionnel. Ce que nous faisons avec le groupe est super osé. J’ai toujours été fidèle à la relation mentor-disciple et, quand a commencé ma période avec Wayne, je sentais que j’avais encore besoin de me développer sur le plan mélodique, harmonique, et je savais que ma présence à ses côtés m’offrirait ces possibilités. Je pensais musique, mais en réalité je n’avais jamais pensé que jouer avec lui consoliderait en fait toute mon intégrité. Parce que, pour moi, tout s’est transformé en une unité. Depuis longtemps, je pratiquais l’activisme social mais c’est avec Wayne que j’ai compris. Il me disait : « Joue, joue comme tu veux que soit le monde ! ».

Est-ce que c’est ça la pure tradition du jazz ?

Exact. L’essence du jazz… je pense que Wayne est une personne … En fait je pensais avec lui apprendre la musique et j’ai appris la vie… (rires)… Et j’ai progressé en tant qu’être humain.

Hier, avant le concert d'Herbie Hancock,
j’ai écouté les jeunes, – vraiment très jeunes – élèves de votre fondation. J’ai pensé : ces enfants ne jouent pas du jazz. Ils sont jazz ! Il y en a d’autres, ailleurs, qui peuvent bien jouer, mais on note une différence. Cette différence, on la comprend à travers votre discours et il semble qu’elle est le produit de la vision de Wayne Shorter.

Exacto ! Je suis d’accord avec ça. Oui vraiment ; avec Wayne, j’ai appris à être dans le moment, à être dans un processus, à ne pas me préoccuper du résultat. A me préoccuper du processus, à vivre l’instant. Pour moi, c’est bien clair maintenant, le jazz c’est ça ; la manifestation spontanée, être présent, ne pas essayer de chercher un résultat final mais être amoureux du voyage, et ça, je l’ai appris, développé et consolidé avec Wayne.

En parcourant votre discographie, j’ai noté que jusqu’en 2000, à part avec Dizzy Gillespie, vous avez toujours enregistré avec des musiciens ou jazzmen latins et, après cette date, ce ne sont plus pratiquement que des Nord-Américains. A quoi est-ce dû ?

J’ai toujours enregistré avec des musiciens de tous ordres… Il y a toujours eu un mélange. J’ai toujours aimé la globalité du jazz et l’ai mise en pratique.

Shorter, Haynes, Gary Burton, Patitucci… Il n’y a plus de musiciens latins après 2000… Est-ce que cela correspond à la vision shorterienne que vous avez à partir de ce moment?

 …
[silence]

Vous n’êtes pas d’accord ?

C’est étrange que tu mentionnes cela… Roy Haynes… [pensif]… le premier travail qu’il a eu à New York, c’est un Panaméen qui le lui a donné, le pianiste Luis Russell. Je n’avais pas pensé à cela… Tu as raison. Cela n’a pas été planifié... C’est un mouvement naturel, peut-être une question humaine plus que pensée. Je me suis beaucoup lié avec Patitucci par exemple, et aussi parce que je vis à Boston. Intéressant que tu me le fasses remarquer.

Danilo Perez Trio, Ben Street, Adam Cruz au festival de Jazz de Vitoria 2011 © Jose HornaParlez-moi de votre trio que vous avez à côté du travail avec Shorter. Il n’enregistre pas ?

On a enregistré l’année dernière Providencia. Je joue avec Ben Street et Adam Cruz.

Le travail est différent de celui proposé par Shorter…

Je ne les oppose pas. Chez Wayne, il y a quelque chose d’unique que je ne peux pas bien expliquer. Il arrive à réunir en un seul nos quatre cerveaux. Avec le trio, je recherche la même aventure, mais nous nous orientons davantage vers un langage panaméricain, vers un jazz panaméricain. Avec Wayne, je dirais que personne ne sait, pas même nous, quel style c’est… On se donne entièrement, il ne faut rien perdre. Avec le trio, on essaie, mais ce n’est pas pareil. Ce ne sont pas les mêmes personnalités.

Puisque vous venez d’employer l’expression « jazz panaméricain », dans une première interview donnée à Jazz Hot en 1996, la discussion avait tourné autour d’une expression proche « latin jazz ». Vous étiez à ce moment fermement en désaccord avec la pertinence de celle-ci et refusiez de vous couler dans le moule d’un jazz latin. Aujourd’hui, où en êtes-vous ? Luttez-vous contre cette tendance qui continue à vous cataloguer comme musicien de
latin jazz
?

Non… Maintenant, tout ça m’est égal. Au début, on parlait de latin jazz comme si c’était l’union de deux musiques. Je pense que dès le départ dans le jazz, il y a des éléments latins. Je préfère aujourd’hui parler de « global jazz » parce que la globalisation est un élément fondamental du jazz et, s’il faut chercher une terminologie, je préfère celle de « global jazz ».

Que pensez-vous de l’idée qui avait germé de supprimer la catégorie « latin jazz » des grammies latins ?

C’était une erreur totale, car il y a quand même des gens qui font du latin jazz ou plutôt du jazz afro-cubain.

Mais ne peut-on pas penser plutôt que parmi tous ces musiciens, certains font du jazz et d’autres en réalité de la musique latine, même si elle est influencée, comme toutes les musiques actuelles, par le jazz ? Vous-même vous vous définissez comme jazzman…

Oui, je me considère comme un musicien de jazz qui vient d’Amérique latine. Être musicien de jazz, c’est la spontanéité, la créativité. Que l’on vienne du Brésil, de Cuba, d’Amérique latine, il faut oser, improviser et connaître l’histoire. On se rend compte quand un musicien maîtrise cette histoire, qu’il vit le blues, qu’il a un lien avec Bud Powell, une relation avec Monk, avec l’histoire afro-américaine. Cela doit se sentir. Nombre d’entre nous, les Latino-Américains qui sommes partis très jeunes aux Etats-Unis, avons vécu cette ambiance du jazz très tôt dans notre vie, et nous avons acquis un bilinguisme musical.

Pouvez-vous nous parler de la Fondation Danilo Pérez ?

La fondation a été créée trois ans après les débuts du festival de jazz. On peut dire que c’est une plateforme où les muchachos qui viennent d’endroits très défavorisés peuvent acquérir des valeurs, des valeurs humaines, à travers la musique. On y pratique le travail collectif, le volontariat, la discipline, le respect de l’autre… Ces thèmes sont abordés très tôt, et le jeune, qui vient de ces quartiers où n’existe pas cette opportunité, trouve dans la fondation un foyer où il peut manger et vraiment s’alimenter tant sur le plan de la nourriture qu’à travers la musique. Nous avons géré plus de 2,5 millions de dollars en bourses, et on remarque les résultats. Ceux qui sont partis sont revenus, sont aujourd’hui les professeurs, et ils font vivre la fondation. Il y a une sorte de chaîne d’événements. La fondation assure un travail social, offre une option de changement social à travers la musique, fait un travail de motivation musicale, d’éducation musicale.

Danilo Perez au Panama Jazz Festival 2013 © Patrick DalmaceComment ces jeunes accèdent-ils à la Fondation Danilo Pérez ?

Nous travaillons dans un quartier très marginal aux multiples enjeux. Nous avons débuté avec la musique et noté dès que nous avons commencé que les jeunes se passaient le message : « Oh ! Tu as vu la fondation, c’est super ! ». En fait, ils ne venaient pas pour la musique. Par exemple, ceux que tu as vus hier [de jeunes prodiges d’une dizaine ou douzaine d’années en première partie de Herbie Hancock] viennent de la rue et ont complètement changé. Ce sont les premiers, et ils sont devenus les leaders du quartier. Ils sont à leur tour en train d’influer sur la vie d’autres jeunes du quartier. La fondation rassemble aujourd’hui 125 jeunes qui viennent d’autres endroits difficiles où nous travaillons à travers un programme que nous appelons « Al Compas », mais la plupart viennent toujours du quartier. Pour ce travail, nous comptons aussi sur la collaboration d’organismes extérieurs comme la Berklee et maintenant la France va y participer. La période du festival est importante aussi. Elle crée une effervescence qui permet également à des jeunes de nous rejoindre.

Souhaitez-vous ajouter quelque chose ?

Quand même cette question sur le fait que je n’enregistre plus avec des Latinos m’a troublé ! Dans le prochain disque, Panamá 500, il y aura quelques-uns de ces jeunes panaméens… Merci d’être venu au Panama Jazz Festival !



*


Site : www.daniloperez.com

Danilo Perez : sélection discographique

Leader
CD 1992. Danilo Perez, Novus 63148-2
CD 1993. The Journey, Novus 63166-2
CD 1996. Panamonk, Impulse! 1190-2
CD 1998. Central Avenue, Impulse! 1281-2
CD 2000. Motherland, Verve 314 543 904-2
CD 2003. Till Then, 2003, Verve 0044 0076141 2 9
CD 2005. Live at the Jazzshowcase, Artistshare 0003
CD 2006. Panama Suite, Artistshare 0075
CD 2006. Panama Suite, Cholo Music Inc.

CD 2008. Across the Crystal Sea, Concord/EmArcy 1764821
CD 2010. Providencia, Mack Avenue 1052

Sideman
CD 1985. Dizzy Gillespie, Live at the Jazz Plaza Festival, MVD YY-9438
CD 1988-89. Victor Mendoza, If Only You Know, L+R 45019
CD 1988-90. Paquito d'Rivera, La Habana : Rio Conexion, Messidor 15820-2
CD 1989. Paquito d'Rivera, Tico ! Tico !, Chesky 34
CD 1989. Claudio Roditi. Slow Fire, Milestone 9175-2
CD 1989. Paquito d'Rivera, Return to Ipamena, Town Crier Recordings 516
CD 1989. Dizzy Gillespie, Live at the Royal Festival Hall, Enja 6044-2
CD 1990. Dizzy Gillespie, The Winter in Lisbon, Milan 35600-2
CD 1990. Dizzy Gillespie, Strangers in Paradise, Jazz Door 1269
CD 1990. Paquito d'Rivera, Reunion, Messidor 15805-2
CD 1990. Tom Harrell, Form, Contemporry/Fantasy 14059-2
CD 1990. Arturo Sandoval, Flight to Freedom, GRP 9634-2
CD 1991. Tom Harrell, Visions, Contemporry/Fantasy 140632
CD 1991. Claudio Roditi, Two of Swords, Candid 79504
CD 1991. Charlie Sepulveda, The New Arrival, Antilles 314 510 056-2
CD 1991. Tom Harrell, Passages, Chesky 64
CD 1991. Ricky Ford, Hot Brass, Candid 79518
CD 1991. Paquito d'Rivera, Havana Cafe, Chesky 60
CD 1991. Kenny Rankin, Because of You, Chesky 63
CD 1992. Paquito d'Rivera, Who's Smoking ?!, Candid 79523
CD 1991. Fernando Tarrés, On the Edges of White, Muse 5463
CD 1992. Dizzy Gillespie, To Bird with Love, Telarc 83451
CD 1992. Dizzy Gillespie, Bird Songs :The Final Recordings, Telarc 83421
CD 1992. Dave Samuels, Del Sol, GRP 9696
CD 1992. Bobby Watson, Tailor Made, Columbia 53416
CD 1993. Tom Harrell, Upswing, Chesky 103
CD 1993. Boclé Brothers Band, Tales from The Reefs, One by One 49301
CD 1993. Ray Drummond, Excursion, Arabesque 0106
CD 1993. Slide Hampton, Dedicated to Diz, Telarc 83323
CD 1993. Arturo Sandoval, Danzon (Dance on), GRP 9761
CD 1993. Dave Liebman, Besame Mucho and Others Latin Jazz Standards, Red Records 123260-2
CD 1994. David Sanchez, The Departure, Columbia 57848
CD 1994. David Sanchez, Sketches of Dreams, Columbia 480325-2
CD 1994. Richie Zellon, Café Con Leche, Songosaurus 102
CD 1994. Jeanie Bryson, Tonight I Need You, Telarc 83348
CD 1996. David Sanchez, Street Scenes, Columbia 67627
CD 1996. Sol y Canto, Sendero del sol, Rounder 6063
CD 1996. Conrad Herwig, The Latin Side of John Coltrane, Astor Place 4003
CD 1997. Fernando Tarrès. The Outsider, Savant Records 2002
CD 1997. T.S. Monk, Monk on Monk, N-Coded Music  N2KE 10017
CD 1998. Gerardo Nuñez, Calima, Alula 
Records 1007
CD 1998. Avishai Cohen, Adama, Concord/Stretch 9015-2
CD 1999. Wynton Marsalis, Mister Jelly Lord - Standard Time Vol 6, Columbia 69872

CD 1999. Gorka Benitez, Gorka Benitez Trio, Fresh Sound New Talent 073
CD 2000. Roy Haynes., Roy Haynes Trio, Verve 543534-2
CD 2000. John Patitucci, Imprint, Concord 4881
-2
CD 2001. Gary Burton, For Hamp, Red, Bags and Cal, Concord 4941-2
CD 2002. Wayne Shorter Footprints Live, Verve 589 679-2
CD 2003. Liz Wright, Salt, Verve 589 933-2
CD 2003. Wayne Shorter, Alegria,Verve 543 558-2
CD 2005. Wayne Shorter, Beyond the Sound Barrier, Verve 9881281
CD 2006. Janis Siegel, A Thousand of Beautiful Things, Telarc 83630
CD 2007. Mark de Clive-Lowe, Melodious Beats Vol. 1, Antipodean 99462
CD 2008. David Sanchez, Cultural Survival, Concord 1048-2
CD 2008. Herbie Hancock, 32 Festival de Jazz de Vitoria-Gasteiz, Verve (Digital sans numéro)
CD 
2009. Jack DeJohnette, Music we are, Kindred Rhythm 1150
CD 2009. Terri Lynn Carrington, More to Say … Real Life Story, Koch 2016
CD 2012. Wayne Shorter, Without a Net,  Blue Note 79516



Danilo Perez en musique

en Leader
Danilo Perez (p), Ben Street (b), Adam Cruz (dm)

Danilo Perez performs «Galactic Panama»

Danilo Perez Trio performs «Overjoyed»

Danilo Perez Trio performs «Bésame Mucho»
35e Festival de Jazz Vitoria-Gasteiz 2011


Avec le Wayne Shorter Quartet :
Wayne Shorter, Danilo Perez, John Patitucci, Brian Blade


Wayne Shorter Quartet à Jazz in Marciac, samedi 27 juillet 2013

Wayne Shorter Quartet - 80th Birthday Celebration
Festival International de Jazz de Montréal 2013, Théâtre Maisonneuve, 29 juin 2013